RAMALLAH : Alors que le ramadan touche à sa fin, les Palestiniens partagent leurs rituels quant à la façon dont ils passent les dix derniers jours du mois sacré.
Duha Asous, une sexagénaire du village de Burin près de Naplouse, prépare des gâteaux avec des dattes, des noix et de la cannelle pour les distribuer aux voisins et aux pauvres. «Si vous vous promenez dans les rues de Burin, vous sentirez l'odeur de gâteau à une distance d’un mètre», dit-elle avec fierté à Arab News.
Selon Asous, depuis 40 ans, on faisait cuire du pain et des pommes de terre avec du poulet dans un four à bois, pendant le ramadan. Cette saveur unique lui manque aujourd’hui.
Le vendredi, elle se rend à la mosquée d’Al-Aqsa à Jérusalem avec ses amis et sa famille pour prier.
«C'est l’occasion pour nous de nous rendre à Jérusalem parce que nous ne pouvons y aller que pendant le mois de ramadan», affirme-t-elle.
Le cheikh Talib Al-Silwadi, l'un des prédicateurs et guides islamiques de Ramallah les plus éminents, a révélé à Arab News qu'il incitait les jeûneurs, lors de ses sermons quotidiens, à payer l’aumône de la rupture du jeûne (zakât al-Fitr) et l’aumône légale sur l’argent (zakât al mâl) aux pauvres afin qu'ils puissent acheter ce dont ils ont besoin pour célébrer la fête du Fitr.
Al-Silwadi conseille également aux gens de faire plus de bonnes actions, surtout pendant les dix derniers jours du Ramadan, pour qu’ils soient doublement récompensés par Dieu.
Des centaines de personnes assistent à la retraite spirituelle (l'I'tikaf), dans la mosquée d’Al-Aqsaà Jérusalem, ou dans des mosquées voisines, et prient jusqu’à ce que le croissant de lune apparaisse.
De nombreux Palestiniens se rendent également à La Mecque pour y accomplir la Omra. Cette année a été différente parce que des Palestiniens ont pu voyager en Arabie saoudite pour effectuer la Omra pour la première fois depuis l'apparition de la pandémie de coronavirus.
Al-Musaharati est également l'une des traditions les plus anciennes du mois sacré: les jeunes réveillent les gens pour le souhour et souhaitent aux familles un bon Ramadan. Ensuite, ils reçoivent de l'argent ou des cadeaux: c’est une façon de les remercier parce qu’ils gardent la tradition vivante.
Il y a aussi de nombreuses activités sur le marché après le dîner et jusqu'au souhour. Les gens se préparent avec enthousiasme pour la fête du Fitr.
Les rues sont décorées de lumières colorées et de lanternes, et plusieurs stands vendent de délicieux plats de maïs, de haricots et de pois chiches bouillis, ainsi que du thé et du café.
Les deux célèbres glaciers de Ramallah, Rakab Ice Cream et Baladna Ice Cream, régalent adultes et enfants de leur célèbre produit. Par ailleurs, certaines personnes s'offrent des sandwiches de chawarma et de falafel après s'être régalées de plats traditionnels lourds pendant près d'un mois.
Les samedis, les Palestiniens de nationalité israélienne qui vivent à Jill, au Triangle (al-Muthallath) et dans le Néguev se rendent sur les marchés de Cisjordanie, où les marchandises peuvent être achetées à un prix inférieur à celui adopté en Israël.
Certaines personnes font de longues promenades pour profiter des dernières nuits du ramadan, tandis que d'autres accueillent amis et famille pour des repas d'iftar, avant la fin du mois sacré.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com