Législatives: intenses négociations à gauche mais encore des atermoiements

Le chef du parti de gauche français La France Insoumise (LFI), Jean-Luc Melenchon, s'entretient avec la presse alors qu'il arrive pour visiter l'exposition collective intitulée "Reconquérir la terre" au musée du Palais de Tokyo à Paris le 28 avril 2022. (Photo, AFP)
Le chef du parti de gauche français La France Insoumise (LFI), Jean-Luc Melenchon, s'entretient avec la presse alors qu'il arrive pour visiter l'exposition collective intitulée "Reconquérir la terre" au musée du Palais de Tokyo à Paris le 28 avril 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 29 avril 2022

Législatives: intenses négociations à gauche mais encore des atermoiements

  • Forte des 22% des voix de son candidat Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle, La France insoumise a lancé des discussions bilatérales notamment avec EELV, le PCF et le Parti socialiste, afin de trouver un accord aux législatives
  • La direction du PS a fait un pas en avant vendredi matin, en souscrivant dans les grandes lignes aux « marqueurs» du programme de LFI

PARIS : Un accord entre La France insoumise et ses partenaires PS et EELV en vue des législatives semblait se dessiner vendredi à l'approche de la date butoir, mais la course d'obstacles n'est pas terminée, notamment avec les socialistes qui ont suspendu leurs échanges.

Forte des 22% des voix de son candidat Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle, La France insoumise a lancé des discussions bilatérales notamment avec EELV, le PCF et le Parti socialiste, afin de trouver un accord aux législatives et se donner une chance d'envoyer le tribun Insoumis à Matignon.

La direction du PS a fait un pas en avant vendredi matin, en souscrivant dans les grandes lignes aux "marqueurs" du programme de LFI: augmentation du Smic à 1.400 euros nets par mois, retraite à 60 ans, planification écologique, abrogation de la loi El Khomri (réformant le code du travail), VIe République, par exemple.

Ils avancent également, mais avec des "divergences", sur la question de la "désobéissance aux traités européens" que souhaite LFI alors qu'eux, soulignent-ils, refusent de "mettre en danger la construction européenne". 

Mais les socialistes assument que "la mise en œuvre du programme que nous construisons conduira nécessairement à (...) ne pas respecter certaines règles", évoquant notamment leur refus d'un "retour du pacte de stabilité".

Parmi les points qui restent sensibles, le PS liste "la défense de la République laïque et universaliste" et "la nécessité d’un soutien plein et entier à la nation ukrainienne, à sa liberté et à sa souveraineté", face à la position "non-alignée" sur les Etats-Unis de LFI.

Les discussions ont repris dans la matinée au siège de LFI. A sa sortie à la mi-journée, le négociateur du PS Pierre Jouvet a indiqué: "A ce stade, nous avons encore un certain nombre de désaccords. Nous allons encore en parler dans la journée, mais pour l'instant, nous avançons".

Mais peu après annonce surprise: la délégation a suspendu les négociations, intimant à LFI de "rompre avec toute logique hégémonique et accepter la pluralité".

Une partie des socialistes refuse ce rapprochement historique avec le mouvement de Jean-Luc Mélenchon, décidé la semaine dernière lors d'un Conseil national du PS.

Citant Pierre Mendès-France, la présidente de la région Occitanie Carole Delga, notoirement en conflit avec LFI, a tweeté : "La morale en politique interdit que stratégie et convictions divergent, fût-ce pour des motifs d'opportunité transitoire". 

L'ex-président François Hollande avait déjà mis en garde jeudi contre une "disparition" du PS en cas d'accord, et le courant minoritaire du PS, mené par la maire de Vaulx-en-Velin, Hélène Geoffroy, a dénoncé "une reddition" à LFI.

Cette avancée est aussi critiquée par les macronistes: le ministre des Relations avec le Parlement Marc Fesneau estime dans un tweet que le PS a "abjuré (...) contre son idéal, ses figures historiques" et "contre l’honneur", la députée européenne Nathalie Loiseau qu'il "a vendu son âme pour un plat de lentilles".

«Accord en vue» avec EELV

Du côté des écologistes, où les négociations avec LFI s'étaient tendues depuis deux jours, les discussions reprennent vendredi après-midi au siège des insoumis.

"On pourrait avancer aujourd'hui", a indiqué à l'AFP le secrétaire national d'EELV Julien Bayou, estimant qu'il n'y avait "rien d'absolument insurmontable, mais rien de certain". Sur France 2, il s'est montré optimiste: "J'estime que l'accord est en vue", et "pourquoi pas un 1er-Mai commun en soutien aux syndicats", dimanche.

Il avait formulé mercredi de sévères critiques concernant notamment la question du "label commun", qui ne peut pas être selon lui uniquement celui de LFI, "l'Union populaire", et le nombre de circonscriptions réservées aux écologistes, trop faible à ses yeux.

Mais des "échanges officieux" ont eu lieu depuis avec LFI, précise M. Bayou pour expliquer l'évolution.

EELV a pu aussi être bousculé par l'accord trouvé jeudi entre LFI et Générations, membre de leur pôle écologiste, ainsi que par les avancées avec le PS.

Un élu EELV résume à l'AFP: "99,9% des militants d'EELV souhaitent un accord. On fait confiance à Julien Bayou pour y arriver. Et je pense qu'il le souhaite aussi".

Les communistes et le NPA, pour qui subsistent des points de contentieux, doivent aussi venir au siège de LFI vendredi après-midi, a indiqué le député LFI Eric Coquerel.


Les îles Farasan célèbrent l'arrivée annuelle du hareng

Le poisson haridé, ou poisson-perroquet, est une espèce diversifiée qui vit dans les récifs coralliens et joue un rôle clé dans l'écosystème marin. (SPA)
Le poisson haridé, ou poisson-perroquet, est une espèce diversifiée qui vit dans les récifs coralliens et joue un rôle clé dans l'écosystème marin. (SPA)
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  • Les côtes des îles Farasan sont chaque année le théâtre d'une arrivée massive de poissons harid qui voyagent pendant des mois de l'océan Indien à la mer Rouge, en passant par la mer d'Arabie.
  • Le harid, également appelé « poisson-perroquet », est une espèce diversifiée qui vit dans les récifs coralliens et joue un rôle clé dans l'écosystème marin. 

RIYAD : Les côtes des îles Farasan sont chaque année le théâtre d'une arrivée massive de poissons harid qui voyagent pendant des mois de l'océan Indien à la mer Rouge, en passant par la mer d'Arabie.

Le harid, également appelé « poisson-perroquet », est une espèce diversifiée qui vit dans les récifs coralliens et joue un rôle clé dans l'écosystème marin. 

Reconnaissable à son bec de perroquet et à ses couleurs vives, le harid prospère dans les habitats riches en coraux, avec plus de 90 espèces, chacune ayant des formes et des couleurs uniques.

Farasan, un groupe d'îles coralliennes situées à 40 km de la côte de Jazan, devient le site de cet événement naturel lorsque de vastes bancs de poissons harid se rassemblent, selon l'agence de presse saoudienne. 

Les habitants peuvent prédire l'arrivée du poisson grâce à une odeur distincte qui se dégage de la mer après le coucher du soleil, le 15^e jour du mois lunaire.

La pêche annuelle au harid, célébrée à la fin du mois d'avril, est une tradition qui reflète l'héritage culturel des îles et qui fait la joie des habitants des îles Farasan depuis des siècles.

Reconnaissant l'importance culturelle et touristique de cette pêche, le prince Mohammed bin Nasser, gouverneur de Jazan, a inauguré le premier festival du harid des îles Farasan en 2005.

La 21^e édition du festival a été lancée lundi, mettant en avant les îles comme une destination prometteuse pour les touristes et les investisseurs. 

Le festival met en avant les coutumes, les traditions, les jeux folkloriques, l'artisanat et les sites historiques uniques de Farasan, tout en présentant l'artisanat local, comme les pièges à pêche, le tissage de palmiers, la création de sacs et de tapis, ainsi que le tricotage de chapeaux. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Macron présidera lundi un Conseil des ministres sur la « refondation » de l'archipel depuis Mayotte

(Photo AFP)
(Photo AFP)
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  • Emmanuel Macron présentera un projet de loi programme très attendu sur la « refondation » de l'archipel, quatre mois après le passage dévastateur du cyclone Chido, a annoncé dimanche l'Élysée.
  • Ce texte, qui comprend un volet important de lutte contre l'immigration clandestine depuis les Comores, y sera présenté en vue d'une adoption par le Parlement d'ici l'été, a-t-on précisé.

PARIS : Emmanuel Macron présidera lundi un Conseil des ministres en visioconférence depuis Mayotte afin de présenter un projet de loi programme très attendu sur la « refondation » de l'archipel, quatre mois après le passage dévastateur du cyclone Chido, a annoncé dimanche l'Élysée.

Ce texte, qui comprend un volet important de lutte contre l'immigration clandestine depuis les Comores, y sera présenté en vue d'une adoption par le Parlement d'ici l'été, a-t-on précisé.

Une loi d'urgence, destinée à faciliter la reconstruction de Mayotte via des assouplissements des règles d'urbanisme et de commande publique, a déjà été adoptée en février.

La loi de refondation, beaucoup plus large, comprend des « mesures plus structurelles permettant le développement économique et social du territoire sur de nouvelles bases », selon le ministre des Outre-mer Manuel Valls.

Mayotte, le département le plus pauvre de France, est confronté à plusieurs défis majeurs : une forte pression migratoire, un habitat précaire avec de nombreux toits de tôle et bidonvilles, ainsi que des difficultés économiques et sociales.

Ce texte, attendu depuis plusieurs années par les élus mahorais, prévoit notamment un durcissement des conditions d'obtention du titre de séjour dans l'archipel, une aide au retour volontaire et la facilitation des évacuations d'habitats insalubres et illégaux.  


Emmanuel Macron entame lundi à Mayotte une tournée dans l'océan Indien

Le président français Emmanuel Macron réagit lors d'une réunion diplomatique avec le chef du bureau présidentiel ukrainien, le conseiller à la sécurité nationale du Royaume-Uni, l'envoyé spécial américain, le secrétaire d'État américain et le conseiller à la sécurité nationale de l'Allemagne au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 17 avril 2025. (AFP)
Le président français Emmanuel Macron réagit lors d'une réunion diplomatique avec le chef du bureau présidentiel ukrainien, le conseiller à la sécurité nationale du Royaume-Uni, l'envoyé spécial américain, le secrétaire d'État américain et le conseiller à la sécurité nationale de l'Allemagne au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 17 avril 2025. (AFP)
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  • Emmanuel Macron entame lundi à Mayotte une tournée de cinq jours dans l'océan Indien afin d'accélérer la reconstruction de l'archipel français
  • Le président français, venu constater l'ampleur des dégâts le 18 décembre, avait alors promis aux Mahorais de revenir pour "lancer le temps de la reconstruction"

PARIS: Emmanuel Macron entame lundi à Mayotte une tournée de cinq jours dans l'océan Indien afin d'accélérer la reconstruction de l'archipel français, dévasté par le cyclone Chido, et de renforcer la place de la France dans cette région stratégique très convoitée.

Le président français, venu constater l'ampleur des dégâts le 18 décembre, avait alors promis aux Mahorais de revenir pour "lancer le temps de la reconstruction", a rappelé la présidence.

Quatre mois après le passage du cyclone, qui a fait 40 morts et causé quelque 3,5 milliards d'euros de dommages, les habitants du département le plus pauvre de France, déjà fragilisé par une forte pression migratoire venue des Comores, peinent à entrevoir le bout du tunnel, au-delà des travaux d'urgence pour rétablir l'eau, l'électricité et les télécommunications.

Le chef de l'Etat, déjà confronté à l'impatience et la colère des Mahorais en décembre, risque de se heurter au même climat lors de ses échanges avec la population et les élus.

"On voit encore des montagnes de déchets, des fils électriques par terre, des toits à l'air libre", déplore le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaïla.

Emmanuel Macron s'est engagé à rebâtir l'habitat et les infrastructures de Mayotte sur le modèle de la cathédrale Notre-Dame de Paris, dont la restauration s'est achevée cinq ans et demi après un incendie dévastateur, avec des règles spéciales et des délais raccourcis.

"Mayotte doit être plus belle demain qu'elle n'a été même avant le cyclone parce qu'il y avait déjà un territoire qui était en pleine fragilité", assure l'Elysée.

- "Intérêts partagés" -

Emmanuel Macron s'entretiendra aussi avec les responsables de la lutte contre l'immigration clandestine qui reste un défi majeur, alors que le Parlement vient d'adopter un texte très contesté durcissant les restrictions au droit du sol à Mayotte.

Dans la foulée, il rejoindra l'autre département français de la région, La Réunion, également frappé par de violents aléas climatiques et une épidémie de chikungunya, une maladie infectieuse transmise par le moustique tigre.

Le cyclone Garance y a fait cinq morts le 28 février et généré près de 250 millions d'euros de dégâts, dont 150 pour le seul secteur agricole, selon de premiers bilans.

Le président, qui restera mardi et mercredi matin à la Réunion, abordera aussi les enjeux sanitaires liés au chikungunya qui a fait six morts sur l'île depuis le début de l'année.

Il va aussi réaffirmer le "rôle stratégique de La Réunion dans la zone indo-pacifique" où la France entend s'imposer comme un acteur majeur grâce à ses multiples territoires et son immense espace maritime, le deuxième du monde derrière les Etats-Unis.

La Réunion abrite une base navale dans une zone stratégique pour le passage du commerce international, qui renferme aussi de nombreuses richesses en hydrocarbures et halieutiques et attise les rivalités entre grandes puissances.

Dans ce contexte, les visites que le président effectuera ensuite à Madagascar et à l'île Maurice visent à "valoriser nos intérêts partagés", résume l'Elysée.

- Iles Eparses, le sujet qui fâche -

Emmanuel Macron entend renforcer coopérations et alliances dans la région en temporisant sur les multiples points de friction hérités de la décolonisation.

A Madagascar, où la dernière visite bilatérale d'un président français remonte à 2005 avec Jacques Chirac, l'accent sera mis mercredi sur le renforcement des échanges commerciaux et des investissements.

Parmi les sujets qui fâchent, les Iles Eparses, territoire français revendiqué par Madagascar, seront "évoquées" par le président français et son homologue Andry Rajoelina, avec l'idée de relancer la Commission mixte sur l'avenir de l'archipel initiée en 2019, pointe sobrement l'Elysée.

La question de l'intégration de Mayotte à la Commission de l'océan Indien (COI), instance de coopération intergouvernementale qui réunit Madagascar, l'île Maurice, l'Union des Comores, les Seychelles et La Réunion pour la France, sera l'autre sujet délicat.

Les Comores ne reconnaissent pas la souveraineté de la France sur Mayotte et s'opposent à son entrée dans la COI, réclamée par les Mahorais.

Emmanuel Macron évoquera le sujet de façon "pragmatique" au cinquième sommet de la COI jeudi à Madagascar, "l'enjeu étant d'arriver à progresser sur l'inclusion de Mayotte dans les programmes" de coopération de l'organisation, a tout aussi sobrement esquissé l'Elysée.

A Madagascar puis l'île Maurice vendredi, la sécurité maritime sera au cœur des discussions, tout comme la protection des océans face au changement climatique et à la pollution plastique.