STOCKHOLM, Suède : L'agence européenne chargée des maladies a classé jeudi comme «événement de santé publique préoccupant» les cas inexpliqués d'hépatites aiguës touchant des enfants, tout en reconnaissant ne pas être en mesure d'en évaluer précisément le risque.
«Considérant l'étiologie (la cause de la maladie) inconnue, la population pédiatrique affectée, et l'impact potentiellement grave, cela constitue à ce stade un événement de santé publique préoccupant», indique le Centre européen de contrôle et de prévention des maladies (ECDC) dans sa première estimation publique des risques depuis l'apparition de la maladie.
D'abord signalés en Ecosse fin mars, le nombre de cas recensés dans le monde est actuellement de 191 (111 au Royaume-Uni, 55 dans 12 autres pays européens, 12 aux Etats-Unis, 12 en Israël et 1 au Japon), selon l'ECDC.
«La maladie est assez rare et les preuves de transmissions d'humain à humain restent peu claires. Les cas dans l'Union européenne sont sporadiques avec une tendance peu claire», relève l'agence chargée des maladies et des épidémies.
Le risque pour les enfants en Europe «ne peut pas être estimé précisément», selon l'agence, qui recouvre les 27 pays de l'UE ainsi que la Norvège, l'Islande et le Liechtenstein.
«Néanmoins, considérant les cas rapportés d'insuffisance aiguë du foie, avec des cas nécessitant une transplantation, l'impact potentiel pour la population pédiatrique est considéré comme élevé», dit-elle.
Les enfants affectés étaient âgés d'un mois à 16 ans, mais la plupart avaient moins de 10 ans, et beaucoup moins de 5 ans. Aucun ne présentait de comorbidité.
L'«hypothèse de travail» principale est que la maladie serait liée à des adénovirus, des virus assez banals et connus, qui provoquent généralement des symptômes respiratoires, oculaires et digestifs.
«Une infection par adénovirus, qui serait légère dans des circonstances normales, déclencherait une infection plus grave ou des lésions hépatiques à médiation immunitaire», selon cette piste.
D'autres causes, notamment toxiques, «font toujours l'objet d'investigations et n'ont pas été exclues mais sont considérées comme moins plausibles», selon l'ECDC.
L'agence recommande aux pays d'améliorer leur surveillance pour détecter des cas.
La cause de la maladie restant inconnue, «des mesures de contrôle efficaces ne peuvent pas être définies à ce stade». Mais l'agence recommande de «renforcer les bonnes pratiques d'hygiène» (nettoyage des mains et des surfaces «dans les lieux fréquentés par des jeunes enfants».