Hépatites chez des enfants: un phénomène encore inexpliqué

Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), le 27 mars 2020 à Solna, près de Stockholm. (AFP)
Le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC), le 27 mars 2020 à Solna, près de Stockholm. (AFP)
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Publié le Lundi 25 avril 2022

Hépatites chez des enfants: un phénomène encore inexpliqué

  • Tout est parti du Royaume-Uni, qui compte le plus grand nombre de cas (114 désormais). Depuis, des cas ont aussi rapportés en Espagne (13), et au Danemark (6), selon l'OMS
  • Les enfants affectés étaient âgés d'un mois à 16 ans, mais la plupart avaient moins de 10 ans, et beaucoup moins de 5 ans. Aucun ne présentait de comorbidité

PARIS : Plus de 150 cas dans une dizaine de pays, essentiellement en Europe: les hépatites aiguës touchant des enfants nourrissent des interrogations voire des craintes de nouvelle épidémie, mais l'origine de ces inflammations sévères du foie reste inconnue.

Panorama

Tout est parti du Royaume-Uni, qui compte le plus grand nombre de cas (114 désormais). Depuis, des cas ont aussi rapportés en Espagne (13), au Danemark (6), en Irlande (moins de 5), aux Pays-Bas (4), en Italie (4), en France (2), en Norvège (2), en Roumanie (1), en Belgique (1), selon les données de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Hors d'Europe, Israël (12 cas) et les Etats-Unis (au moins 9 cas) allongent la liste.

Les enfants affectés étaient âgés d'un mois à 16 ans, mais la plupart avaient moins de 10 ans, et beaucoup moins de 5 ans. Aucun ne présentait de comorbidité.

Il y a eu 17 transplantations rénales, et un décès.

" Les investigations se poursuivent dans tous les pays rapportant des cas. Actuellement, la cause exacte de l'hépatite reste inconnue ", selon le Centre européen de prévention et de contrôle des maladies (ECDC).

Pour l'instant, une cause infectieuse semble considérée comme la plus probable, mais aucun lien commun avec une alimentation contaminée ou un toxique n'a été identifié. 

"Il faut toujours prendre les choses au sérieux" et "surveiller de près", mais "pas non plus tomber dans la psychose" car "on ne sait même pas d'où ça vient" jusqu'alors, a déclaré Yazdan Yazdanpanah, chef du service des maladies infectieuses de l'hôpital Bichat à Paris et membre du Conseil scientifique français, dans une récente interview à l'Express.

Pourquoi c'est inhabituel

Une hépatite est une inflammation du foie, en réaction à des virus, des toxiques (drogues, poisons, etc.), des maladies auto-immunes ou génétiques. Souvent d'évolution bénigne, ses principaux symptômes – fièvres, diarrhées, douleurs au ventre, jaunisses – se résorbent rapidement ou restent faibles. Plus rarement, ils peuvent déboucher sur une insuffisance rénale.

Une hépatite aiguë a été décelée chez les enfants malades.

"La hausse croissante du nombre d'enfants atteints d'une soudaine hépatite est inhabituelle et inquiétante", a indiqué au Science Media Center britannique Zania Stamataki, du centre de recherche sur le foie et l'appareil gastro-intestinal de l'université de Birmingham.

Le fait que certaines hépatites touchent de petits enfants, entre 1 et 5 ans, surprend encore plus les spécialistes, comme la nécessité, dans quelques cas, d'une transplantation.

Et les habituels virus à l'origine de l'hépatite virale aiguë (de A à E) n'ont été détectés dans aucun des cas, ont souligné l'ECDC et l'OMS.

Adénovirus, suspect potentiel mais incertain

Parmi les pistes à l'étude, des "adénovirus" ont été décelés chez 74 enfants au moins, dont 18 d'adénovirus dit "de type 41". Plusieurs pays, notamment l'Irlande et les Pays-Bas, ont rapporté une circulation accrue de ces adénovirus.

Virus assez banals et connus, les adénovirus provoquent généralement des symptômes respiratoires (bronchites, pharyngites...), oculaires (conjonctivites), des troubles digestifs (gastro-entérites).

La transmission survient par voie oro-fécale ou respiratoire, avec des pics épidémiques souvent en hiver et au printemps, et plus souvent en communautés (crèches, écoles, etc). La majorité des humains sont infectés avant leurs 5 ans.

Mais leur rôle dans le développement des hépatites mystérieuses n'est pas clair.

Si des enfants infectés par un adénovirus ont pu souffrir d'hépatite par le passé, c'étaient des enfants immunodéprimés. Et l'adénovirus 41 n'est pas connu comme une cause d'hépatite chez des enfants en bonne santé, observe l'OMS.

Une nouvelle souche d'adénovirus pourrait donc être en cause, selon certains scientifiques britanniques.

Ou d'autres infections et causes environnementales pourraient exacerber une inflammation adénovirale.

Interrogations sur le Covid

La possibilité d'un lien avec le Covid-19, qui circule toujours, figure aussi dans les hypothèses.

Le Covid-19 a été détecté chez 20 des enfants testés. Et 19 autres enfants ont montré une co-infection au Covid et à un adénovirus.

Mais "si ces hépatites découlaient du Covid, cela serait surprenant de ne pas les voir réparties plus largement vu la forte circulation du Sars-Cov2", a observé Graham Cooke, spécialiste des maladies infectieuses à l'Imperial College de Londres, auprès du Science Media Center.

Après plus de deux ans de pandémie et de gestes barrière, la question d'une "dette" immunitaire qui rendrait certains enfants plus fragiles est soulevée par certains scientifiques, sans certitude.

Enfin, un éventuel rôle des vaccins anti-Covid a été écarté: une grande majorité des enfants n'étaient pas vaccinés, selon l'OMS.


Le gouvernement annule 3 milliards d'euros de crédits dans le cadre de l'effort budgétaire

La ministre française en charge des comptes publics Amélie de Montchalin (G) et le ministre français de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique Eric Lombard tiennent une conférence de presse après une réunion hebdomadaire du cabinet au palais présidentiel de l'Elysée à Paris, le 16 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
La ministre française en charge des comptes publics Amélie de Montchalin (G) et le ministre français de l'économie, des finances et de la souveraineté industrielle et numérique Eric Lombard tiennent une conférence de presse après une réunion hebdomadaire du cabinet au palais présidentiel de l'Elysée à Paris, le 16 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, avait alors expliqué que ces 5 milliards d'euros devaient permettre de respecter les objectifs de déficit public cette année, dans un contexte de croissance moindre.
  • « Ces 5 milliards d'euros que nous allons soit annuler, soit reporter, soit réorienter, c'est notre réponse à un monde instable. C'est la manière de faire face quoi qu'il arrive à ce monde instable », avait-elle déclaré.

PARIS : Le gouvernement a acté dans le Journal officiel des annulations de crédits à hauteur de 3,1 milliards, dans le cadre de l'effort supplémentaire de 5 milliards d'euros déjà annoncé par Bercy début avril.

La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, avait alors expliqué que ces 5 milliards d'euros devaient permettre de respecter les objectifs de déficit public cette année, dans un contexte de croissance moindre.

« Ces 5 milliards d'euros que nous allons soit annuler, soit reporter, soit réorienter, c'est notre réponse à un monde instable. C'est la manière de faire face quoi qu'il arrive à ce monde instable », avait-elle déclaré.

Une partie de cette somme a été concrétisée par le décret publié au Journal officiel.

« Afin de prévenir une détérioration de l'équilibre budgétaire sur le budget de l'État », selon le Journal officiel, « le présent décret porte des annulations de crédits à hauteur de 3,1 milliards d'euros en autorisations d'engagement ». 

« Cet effort porte essentiellement sur les crédits hors masse salariale mis en réserve en début d'année », est-il précisé, « ces annulations ne devraient ainsi pas remettre en cause de façon significative la capacité d'exécution des politiques publiques, selon les termes de la loi de finances initiale pour 2025 ».

Parmi les annulations de crédits, sont concernées la mission « écologie, développement et mobilité durable » (549,6 millions d'euros), la mission « économie » (517,7 millions d'euros), la mission « recherche et enseignement supérieur » (493,3 millions d'euros) ou encore la mission « agriculture, alimentation et affaires rurales » (140 millions d'euros).

« La dégradation récente des perspectives macroéconomiques conduit à anticiper de moindres recettes publiques, en lien notamment avec une révision à la baisse de la prévision de croissance à 0,7 %. Ces risques sont également renforcés par le contexte géopolitique incertain », souligne le décret.

« Dans ce cadre, un effort supplémentaire de maîtrise de la dépense est nécessaire pour respecter la trajectoire de redressement des comptes publics sur laquelle le gouvernement s'est engagé », ajoute le décret. 


France: prières et recueillement pour le pape François à Paris et Marseille

Des fidèles participent à un défilé aux flambeaux et à un service de prière après la mort du pape François, devant le sanctuaire Notre-Dame à Lourdes, dans le sud de la France, le 21 avril 2025. (AFP)
Des fidèles participent à un défilé aux flambeaux et à un service de prière après la mort du pape François, devant le sanctuaire Notre-Dame à Lourdes, dans le sud de la France, le 21 avril 2025. (AFP)
  •  De nombreux fidèles se sont à nouveau déplacés vendredi pour le pape François, lors d'une messe à Notre-Dame à Paris puis d'une veillée de prières à Notre-Dame de la Garde à Marseille dans le sud de la France
  • A Paris, le Premier ministre français François Bayrou a assisté à la messe dans la cathédrale, chef d'oeuvre de l'art gothique récemment rénové après l'incendie de 2019

PARIS: De nombreux fidèles se sont à nouveau déplacés vendredi pour le pape François, lors d'une messe à Notre-Dame à Paris puis d'une veillée de prières à Notre-Dame de la Garde à Marseille dans le sud de la France, à la veille de ses funérailles au Vatican.

A Paris, le Premier ministre français François Bayrou a assisté à la messe dans la cathédrale, chef d'oeuvre de l'art gothique récemment rénové après l'incendie de 2019.

"J'ai vu les foules de la place Saint-Pierre et du parvis (de Notre-Dame) depuis lundi. Je me réjouis beaucoup de l'attachement des catholiques, du peuple d'une façon générale, à cette personnalité qui nous a marqués et a fait bouger les lignes dans l'Eglise et dans la société", a salué Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Paris, auprès de journalistes.

"La transformation des coeurs humains a pu s'opérer sous son aura", a poursuivi le prélat, qui a présidé la messe solennelle "d'action de grâce et pour le repos de l'âme du Saint Père" décédé lundi à Rome.

Une heure avant l'office, une queue de plusieurs centaines de mètres composée de fidèles attendait déjà de pouvoir entrer dans l'édifice.

"Les institutions françaises ont le devoir d'être présentes chaque fois qu'une partie importante du peuple français est bouleversée, touchée, est en deuil", a estimé M. Bayrou, à l'issue de cette cérémonie, estimant que le pape François "était une figure que beaucoup de Français ressentaient comme de bonté, de générosité et du côté des plus faibles et des plus fragiles".

A Marseille, une centaine de personnes ont participé à une veillée de prière à la basilique Notre-Dame de la Garde, la "Bonne mère", symbole de la deuxième ville de France, juchée sur une colline face au soleil couchant.

Le pape François s'était rendu dans cette basilique néo-byzantine aux murs recouverts d'ex-votos lors d'un déplacement à Marseille en septembre 2023. Il y avait dénoncé le sort des migrants en Méditerranée, martelant son message de secours et d'accueil.

- "Valeurs d'humanité" -

A Marseille, la veillée a débuté par une procession sur l'esplanade de la basilique, jusqu'au mémorial aux marins et migrants disparus en mer. Ce même monument devant lequel le jésuite argentin avait souhaité "prier pour les morts en mer, particulièrement les migrants", a rappelé à l'AFP le recteur de la basilique, le père Olivier Spinosa.

"Nous ne pouvons plus assister aux tragédies des naufrages provoqués par des trafics odieux et le fanatisme de l'indifférence", avait lancé le pape à cet endroit, assurant que "les personnes qui risquent de se noyer, lorsqu'elles sont abandonnées sur les flots, doivent être secourues".

"C'est un devoir d'humanité, c'est un devoir de civilisation", avait-il insisté.

"Marseille est cosmopolite, le pape aimait cela, et il avait demandé à ce que la Méditerranée ne soit pas un cimetière", s'est remémoré Robert Olivieri, 73 ans, qui avait assisté à la messe du pape dans le stade de la ville, lors de ce déplacement orchestré par l'archevêque de Marseille, le cardinal Jean-Marc Aveline.

"J'aurais aimé pouvoir aller à Rome mais ce n'est pas possible. Je me sens proche des écrits de François, sa proximité avec les pauvres et les migrants. Ça me touche beaucoup plus que Benoît XVI qui était plus un théologien", a témoigné Sandrine Gougeon, 46 ans, auprès de l'AFP. Pour elle, "le décès de François rajoute de l'incertitude, une forme d'insécurité au monde".

Les funérailles du pape François, décédé lundi à 88 ans, se déroulent samedi. Après la messe en plusieurs langues, place Saint-Pierre, son cercueil sera transporté à la basilique Sainte-Marie-Majeure, dans le centre de Rome, où il sera inhumé.


Arrivée de 115 personnes évacuées de Gaza à l'aéroport de Paris-Orly

Selon une source diplomatique, "500 personnes" ont été évacuées par la France depuis l'attaque du 7 octobre. (AFP)
Selon une source diplomatique, "500 personnes" ont été évacuées par la France depuis l'attaque du 7 octobre. (AFP)
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  • Le groupe est constitué de "ressortissants français et de leurs ayants droit, de personnels de l'Institut français de Gaza et leurs familles, de personnalités palestiniennes proches de notre pays"
  • La semaine dernière, 59 personnes étaient déjà arrivées en région parisienne, selon la même source

ORLY: Un groupe de 115 personnes évacuées de la bande de Gaza, à l'initiative de la France, est arrivé à l'aéroport de Paris-Orly vendredi, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Le groupe est constitué de "ressortissants français et de leurs ayants droit, de personnels de l'Institut français de Gaza et leurs familles, de personnalités palestiniennes proches de notre pays", a détaillé une source diplomatique, précisant que cette arrivée depuis Gaza est la plus importante depuis le début de la guerre lancée en représailles à l'attaque du Hamas en Israël le 7 octobre 2023.

La semaine dernière, 59 personnes étaient déjà arrivées en région parisienne, selon la même source.

Les familles déjà présentes en France ont attendu en fin de matinée l'arrivée de leurs proches dans une ambiance joyeuse, ont constaté les journalistes de l'AFP.

Parmi les nouveaux arrivés, il y a "des étudiants, boursiers du gouvernement français, qui ont leur bourse depuis 15 ou 18 mois à peu près, mais qui n'avaient pas encore pu venir effectuer leurs études en France", ainsi que des "chercheurs et artistes", venus "pour la plupart avec leur famille", selon Annick Suzor-Weiner, professeure émérite à l'université Paris-Saclay, vice-présidente du réseau Migrants dans l'enseignement supérieur.

Selon une source diplomatique, "500 personnes" ont été évacuées par la France depuis l'attaque du 7 octobre.

Rompant une trêve de près de deux mois dans la guerre déclenchée il y a plus d'un an et demi, Israël a repris le 18 mars son offensive aérienne puis terrestre dans la bande de Gaza et au moins 1.978 Palestiniens ont été tués depuis, selon les chiffres publiés jeudi par le ministère de la Santé du Hamas.

Ce bilan porte à 51.355 le nombre de morts dans la bande de Gaza, selon la même source, depuis le début de la guerre.

Cette attaque sans précédent a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.