A Lyman, adieux et dernière patrouille avant l'arrivée des Russes

Un couple âgé traverse des voies ferrées au lieu d'utiliser un survol pour se rendre à l'arrêt de bus avant l'évacuation de Lyman, dans l'est de l'Ukraine, le 28 avril 2022, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine. (Yasuyoshi Chiba / AFP)
Un couple âgé traverse des voies ferrées au lieu d'utiliser un survol pour se rendre à l'arrêt de bus avant l'évacuation de Lyman, dans l'est de l'Ukraine, le 28 avril 2022, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine. (Yasuyoshi Chiba / AFP)
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Publié le Vendredi 29 avril 2022

A Lyman, adieux et dernière patrouille avant l'arrivée des Russes

  • La ville, dite «Lyman la rouge», pour ses immeubles de briques et sa gloire ferroviaire passée, est considérée comme la prochaine sur la liste à tomber
  • L'armée ukrainienne s'est déjà retirée de la ville, ses troupes sont invisibles où sur des positions périphériques dissimulées

LYMAN, Ukraine : Pavel Bourlatchenko a les larmes qui сoulent en voyant partir sa femme Marina dans l'un des derniers autobus d'évacuation quittant Lyman, ville du Donbass sous pression des troupes russes et pour laquelle les forces ukrainiennes n'ont déjà plus d'espoir.

«Ma femme est restée avec moi jusqu'à la dernière minute. Nous espérions que Lyman ne serait pas bombardée, que tout serait résolu de manière pacifique, mais les choses sont comme elles sont», se désespère le fermier de 53 ans qui reste pour s'occuper des bêtes.

Un panache de fumée noircit le ciel après une frappe matinale sur l'un des dépôts de la gare.

La ville, dite «Lyman la rouge», pour ses immeubles de briques et sa gloire ferroviaire passée, est considérée comme la prochaine sur la liste à tomber.

Bombardée de loin, puis de plus en plus près, la localité est entrée depuis la veille en phase dite «active de combat», dans le langage militaire ukrainien.

«L'ennemi a amélioré sa position tactique et tente de développer son offensive sur la localité», a indiqué jeudi l'état-major ukrainien.

L'armée ukrainienne s'est déjà retirée de la ville, ses troupes sont invisibles où sur des positions périphériques dissimulées.

Sur le terrain, «la situation est très difficile, toute la commune est encerclée», indique à l'AFP Andriï Pankov, chef de la région administrative de Kramatorsk, estimant que près de la moitié du territoire communal est déjà occupé par les chars et colonnes russes, venues du nord par Izioum, capturée précédemment.

Ceux qui restaient - des 20.000 habitants d'avant la guerre - ont ordre d'évacuer dans la journée, avant que la ville ne devienne un champ de bataille.

«On ne sait pas ce que sera la situation demain matin», redoute Oleksiï Migrine, chef des secours de la région, casque bleu sur la tête, trousse de secours en bandoulière, qui supervise les opérations.

- «Bientôt là» -

Devant sa maison en flammes, aplatie dans la matinée par un tir obus, Oleksiï Krylovsky marche au milieu des restes de sa vie, des CD, vêtements, papiers, pulvérisés sur le trottoir.

«Quand on a vu les troupes ukrainiennes, les équipements et les barrages se vider, on a compris que ça allait chauffer», dit l'habitant de 34 ans, qui compte rester malgré tout chez des amis dans le quartier.

«Les Russes sont de plus en près, ils seront bientôt là», dit cet homme qui, comme de plus en plus des irréductibles civils restés, dit ne pas redouter une possible occupation des forces de Moscou.

Aux raisons économiques, personnelles ou pratique s'ajoute souvent dans cette région russophone de l'Ukraine, l'argument idéologique: à la veille de changer de camp, ils sont de plus en plus nombreux à se déclarer pro-russes.

A une petite épicerie à la sortie de Lyman, où se sont regroupés quelques habitants, on ne veut plus parler à la presse. «Les nazis ukrainiens viendront nous tuer si on dit ce qu'on pense», dit une femme, reprenant mot au mot le vocable de la propagande du Kremlin.

Plus loin dans la périphérie, à l'inverse, une ukrainienne qui accueille des réfugiés des villes déjà prises, sert de grands bols de bortsch aux policiers aux fanions bleu-jaune venus lui apporter de quoi tenir le siège: de l'essence, des vivres, du matériel pour faire accoucher une femme enceinte.

«C'est sur des personnes comme ça que repose l'Ukraine», commente Igor Ougnevenko, chef de la police de Lyman, avant de reprendre la route dans sa voiture blindée, sous les tirs d'artillerie.

Et on s'embrasse longuement à la fin du repas, pour se dire au revoir ou adieu.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.