L'Indonésie suspend toutes ses exportations d'huile de palme

Les gens font la queue pour acheter de l'huile de cuisson à base d'huile de palme à des prix abordables à Palembang le 24 février 2022, suite à la pénurie d'huile de palme dans le pays (Photo, AFP).
Les gens font la queue pour acheter de l'huile de cuisson à base d'huile de palme à des prix abordables à Palembang le 24 février 2022, suite à la pénurie d'huile de palme dans le pays (Photo, AFP).
Short Url
Publié le Jeudi 28 avril 2022

L'Indonésie suspend toutes ses exportations d'huile de palme

  • L'archipel d'Asie du Sud-Est fait face depuis plusieurs mois à une pénurie et à une flambée des prix de l'huile de cuisson à base d'huile de palme sur son marché intérieur
  • Les autorités ont précisé que la suspension concernerait l'ensemble des exportations de l'oléagineux, et pas seulement les produits destinées aux huiles alimentaires

JAKARTA: L'Indonésie a commencé jeudi à suspendre toutes ses exportations d'huile de palme, dont le pays est le premier producteur mondial, au risque de déstabiliser un marché de l'huile végétale déjà au plus haut depuis la guerre en Ukraine.

L'archipel d'Asie du Sud-Est fait face depuis plusieurs mois à une pénurie et à une flambée des prix de l'huile de cuisson à base d'huile de palme sur son marché intérieur et craint une montée des tensions sociales.

Dans un revirement de dernière minute mercredi soir, les autorités ont précisé que la suspension concernerait l'ensemble des exportations de l'oléagineux, et pas seulement les produits destinées aux huiles alimentaires, comme indiqué un jour plus tôt. 

"Tous les produits", y compris l'huile de palme brute "sont couverts par un décret du ministère du Commerce", indiqué le ministre coordonnateur à l'Economie Airlangga Hartarto mercredi soir précisant que l'interdiction entrerai en vigueur à minuit.

Le cours de l'huile de palme brute a bondi de près de 10% mercredi avant le début de l'embargo à la Bourse de Kuala Lumpur, soit un bond de 63% sur un an.

Le président indonésien Joko Widodo a souligné que l'approvisionnement de la population était "la plus haute priorité".

"En tant que plus gros producteur d'huile de palme, il est ironique que nous ayons des difficultés à obtenir de l'huile de cuisson", a-t-il reconnu, appelant les producteurs à coopérer.

Le pays de 270 millions d'habitants souffre de problèmes de distribution et de rétention de stocks alors que les producteurs préfèrent écouler leurs cargaisons à l'international pour profiter à plein de la hausse des cours.  

Jakarta prévoit de reprendre les exportations quand le prix de gros de l'huile de cuisson sera redescendu à 14.000 roupies (97 cents) dans l'archipel, après s'être envolé de 70% ces dernières semaines.

Longues files d'attente 

L'approvisionnement en huile de palme, principale huile utilisée dans l'archipel pour la cuisine, est problématique depuis le début de l'année. Les consommateurs les plus modestes ont dû souvent patienter des heures dans de longues files d'attente devant les centres de distribution d'huile à prix subventionnés dans de nombreuses villes.

"L'huile de cuisson est difficile à trouver, même en gros", explique Lius Antoni, un consommateur, à l'AFP. "Finalement j'ai décidé de réduire ma consommation (...) pour ne pas avoir à faire la queue ou à me battre" en tentant d'en acheter.

Pour Ade Neni, vendeuse de "gorengan", des fritures dont raffolent les Indonésiens, c'est un coup dur. "Les prix élevés de l'huile ont réduit mes ventes, j'ai dû augmenter le prix de mes gorengan", dit-elle alors que non seulement l'huile mais le soja a augmenté.

Le mécontentement de la population face à la hausse des prix alimentaires a contribué à une baisse de popularité du président, selon des sondages récents, et suscité des manifestations dans plusieurs villes.

Eddy Hartono, responsable de l'Association indonésienne des producteurs d'huile de palme déplore que ces mesures ont fait déjà fait chuter les revenus des exploitants des plantations. "Il n'y a pas de problème d'approvisionnement, mais de distribution", insiste-t-il.

L'Indonésie assure quelque 60% de la production mondiale d'huile de palme dont un tiers est consommé sur son marché intérieur.

Elle a exporté 34,2 millions de tonnes l'an dernier pour l'huile alimentaire mais aussi la fabrication d'une grande gamme de produits, des cosmétiques aux produits alimentaires.

"Les pays les plus affectés (par la suspension) sont l'Inde, la Chine, le Bangladesh et le Pakistan" pour leur consommation alimentaire, souligne  Bhima Yudistira, économiste au Centre des études économiques et juridiques (Celios).

Il souligne que l'Indonésie risque de devoir payer des pénalités pour rupture de contrats, et même des poursuites devant l'Organisation mondiale du Commerce (OMC) si cette interdiction se prolonge.

Les huiles alimentaires avaient déjà atteint des records historiques en mars à cause d'un approvisionnement mondial insuffisant dû à l'invasion de l'Ukraine par la Russie, deux grands pays producteurs d'huile de tournesol.


Al-Habtoor abandonne son projet de chaîne de télévision basée à Beyrouth en raison de «sérieux problèmes de sécurité»

La société, basée à Dubaï, a exprimé son intention d'explorer d'autres implantations dans «des pays offrant un environnement plus stable et sécurisé, favorable à de telles initiatives». (Getty/Dossier)
La société, basée à Dubaï, a exprimé son intention d'explorer d'autres implantations dans «des pays offrant un environnement plus stable et sécurisé, favorable à de telles initiatives». (Getty/Dossier)
Short Url
  • La société émiratie affirme avoir été la cible de «campagnes orchestrées comprenant des accusations, des calomnies et des menaces» dirigées contre son personnel
  • «Nous avons été confrontés à des défis insurmontables qui dépassent ce qui peut être raisonnablement supporté en termes de sécurité pour notre équipe», déclare le patron Khalaf Ahmad al-Habtoor

LONDRES: Le groupe émirati Al-Habtoor a renoncé à son projet de création d'une chaîne de télévision à Beyrouth en raison de ce qu'il a décrit comme de «sérieux problèmes de sécurité», notamment des menaces physiques à l'encontre de l'entreprise et de ses employés.

«À la suite de l'annonce du projet, le groupe a été confronté à un déferlement de campagnes orchestrées comprenant des accusations, des calomnies et des menaces», déclare la société.

Les responsables restent non identifiés, mais le groupe indique avoir déposé des plaintes pénales et civiles au Liban, exprimant sa reconnaissance envers le ministre libanais de l'Information, Ziad Makary, pour son soutien.

Le président du groupe, Khalaf Ahmad al-Habtoor, a confirmé mardi l’annulation de la création de la chaîne de télévision, initialement axée sur un contenu culturel, social et sportif.

«Nous avons été confrontés à des défis insurmontables qui dépassent ce qui peut être raisonnablement supporté en termes de sécurité pour notre équipe», souligne-t-il.

«Nous sommes contraints de chercher une alternative au lancement du projet au Liban.»

La société, basée à Dubaï, a exprimé son intention d'explorer d'autres implantations dans «des pays offrant un environnement plus stable et sécurisé, favorable à de telles initiatives».

Le groupe opère dans divers secteurs tels que la construction, l'immobilier et l'hôtellerie au Moyen-Orient, en Europe et aux États-Unis.

La nouvelle chaîne de télévision avait pour ambition de «diffuser des histoires positives, des succès ainsi que de bonnes nouvelles» du Liban. Le projet devait permettre la création de quelque trois cents emplois, avec des plans incluant la construction d'une ville-studio de 100 000 mètres carrés.

«Notre objectif a toujours été de soutenir le peuple libanais et de fournir un contenu qui inspire l'espoir et la positivité», précise la société.

«Face à la situation actuelle, nous sommes contraints de nous retirer de cette initiative et d'abandonner la création de notre chaîne de télévision au Liban.»

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


De nouvelles saisons de Million Dollar Island seront produites à Neom

La date de diffusion des nouvelles saisons n'a pas encore été annoncée. Ard al-Million sera diffusée sur MBC1 et Shahid. (Photo fournie)
La date de diffusion des nouvelles saisons n'a pas encore été annoncée. Ard al-Million sera diffusée sur MBC1 et Shahid. (Photo fournie)
La date de diffusion des nouvelles saisons n'a pas encore été annoncée. Ard al-Million sera diffusée sur MBC1 et Shahid. (Photo fournie)
La date de diffusion des nouvelles saisons n'a pas encore été annoncée. Ard al-Million sera diffusée sur MBC1 et Shahid. (Photo fournie)
Short Url
  • Talpa Studios reconduit une émission de télé-réalité à succès pour MBC au Moyen-Orient et NET5 aux Pays-Bas
  • Blue Engine Studios a joué un rôle décisif dans la conclusion de l'accord entre Talpa Studios et le secteur des médias de Neom

DUBAÏ: Talpa Studios, fondé par John de Mol, le créateur des émissions populaires The Voice et Big Brother, a reconduit son émission de télé-réalité Million Dollar Island pour de nouvelles saisons au Moyen-Orient et aux Pays-Bas.

Les nouvelles saisons, intitulées Million Dollar Island ou Ard al-Million pour MBC au Moyen-Orient et Million Dollar Desert pour NET5 aux Pays-Bas, seront produites au centre de production saoudien de Neom, en collaboration avec le studio de production régional Blue Engine Studios.

Il s'agira de la deuxième saison d'Ard al-Million. La première saison a été diffusée sur les chaînes du groupe MBC, MBC1, MBC IRAQ et Shahid au mois de mai dernier.

Produite par Monday Media, Million Dollar Island a déjà été diffusée pendant deux saisons aux Pays-Bas. Cette nouvelle saison marque toutefois un changement, avec un format axé sur le désert, via un tournage prévu à Neom.

Blue Engine Studios a joué un rôle décisif dans la conclusion de l'accord entre Talpa Studios et le secteur des médias de Neom; son objectif est d'attirer davantage de pays vers le centre de production de Neom.

Leur travail sur la version néerlandaise a consisté à faciliter la production de la dernière saison par Monday Media, notamment en recherchant des fournisseurs, des autorisations et des équipements, dans le cadre de l'engagement du studio à établir un centre de production pour l'émission au sein de Neom.

Ziad Kebbi, PDG de Blue Engine Studios, souligne que «la collaboration avec Neom et Talpa Studios témoigne de notre engagement à produire des divertissements de haute qualité qui trouvent un écho auprès du public».

Contrairement aux saisons précédentes, qui comptaient cent candidats, les nouvelles saisons verront désormais trente participants mettre à l'épreuve leur endurance en relevant les défis de la vie dans le désert.

D'autres ajustements au format seront dévoilés lors de la diffusion des nouvelles saisons.

«Ces séries dérivées préservent les principes fondamentaux qui ont rendu la série originale si attrayante, tout en introduisant des éléments innovants adaptés aux magnifiques paysages désertiques de Neom», déclare Sebastian van Barneveld, directeur de la distribution internationale chez Talpa Studios.

De tels partenariats assurent «une solide réserve de production et offrent la possibilité de dynamiser notre écosystème médiatique tout en formant la prochaine génération de talents», souligne Wayne Borg, directeur général de Neom Media Industries.

La date de diffusion des nouvelles saisons n'a pas encore été annoncée. Ard al-Million sera diffusée sur MBC1 et Shahid.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Atos: l'Etat fait une offre de 700 millions d'euros pour racheter les activités sensibles

L'Etat a fait une offre de 700 millions d'euros pour acheter les activités d'Atos jugées stratégiques et sensibles, dont les supercalculateurs utilisés pour la dissuasion nucléaire, a indiqué vendredi dans un communiqué le groupe informatique français, en pleine restructuration. (AFP)
L'Etat a fait une offre de 700 millions d'euros pour acheter les activités d'Atos jugées stratégiques et sensibles, dont les supercalculateurs utilisés pour la dissuasion nucléaire, a indiqué vendredi dans un communiqué le groupe informatique français, en pleine restructuration. (AFP)
Short Url
  • Cette offre vise à éviter que ces activités, qui touchent à la souveraineté de la France, tombent entre les mains d'acteurs étrangers
  • La proposition de l'Etat, formulée dans une "lettre d'offre confirmatoire non engageante", concerne "l'acquisition potentielle de 100% des activités d'Advanced Computing, de Mission-Critical Systems et de Cybersecurity Products de la division BDS d'Atos

PARIS: L'Etat a fait une offre de 700 millions d'euros pour acheter les activités d'Atos jugées stratégiques et sensibles, dont les supercalculateurs utilisés pour la dissuasion nucléaire, a indiqué vendredi dans un communiqué le groupe informatique français, en pleine restructuration.

Cette offre vise à éviter que ces activités, qui touchent à la souveraineté de la France, tombent entre les mains d'acteurs étrangers. Elle intervient deux jours après le choix du consortium mené par Onepoint pour la reprise d'Atos.

La proposition de l'Etat, formulée dans une "lettre d'offre confirmatoire non engageante", concerne "l'acquisition potentielle de 100% des activités d'Advanced Computing, de Mission-Critical Systems et de Cybersecurity Products de la division BDS (Big Data & Cybersécurité)" d'Atos, a indiqué le groupe.

Ces activités englobent les supercalculateurs utilisés pour la dissuasion nucléaire, les contrats avec l'armée française et les produits de cybersécurité.

"Cette offre confirmatoire non-engageante porte sur une valeur d'entreprise globale de 700 millions d'euros", a poursuivi Atos.

L'offre de l'Etat était attendue pour mi-juin. La valeur indicative de ces activités était estimée entre 700 millions et un milliard d'euros, avait indiqué Atos fin avril au début des discussions avec l'Etat sur leur acquisition.

"Aucune certitude ne peut être apportée quant à l'issue des négociations et à la conclusion d'un accord définitif entre les parties", a mis en garde Atos dans son communiqué.

Son conseil d'administration, sous l'égide de la conciliatrice Hélène Bourbouloux, et sa direction "vont discuter de cette proposition avec l'Etat".

"Nous ferons tout pour sanctuariser la partie des actifs dits ultrasensibles, mais nous serons très vigilants à ce qu'ils ne soient pas bradés", avait affirmé mercredi aux Echos David Layani, patron de Onepoint, après être sorti gagnant de la compétition pour la reprise d'Atos face au milliardaire tchèque Daniel Kretinsky.

Dans son communiqué, Atos confirme "son objectif de parvenir à un accord définitif de restructuration financière avec le consortium Onepoint et ses créanciers financiers, qui sera ensuite mis en œuvre par le biais d'une procédure accélérée dédiée, d'ici juillet".