JAKARTA: L'Indonésie restera impartiale en tant que pays présidant le G20, a indiqué l'un des premiers diplomates du pays jeudi, après les appels de plus en plus pressants à exclure la Russie des réunions du groupe des vingt grandes économies mondiales.
Cette déclaration intervient après que l'ambassadrice russe en Indonésie a confirmé mercredi que le président russe Vladimir Poutine avait l'intention d'assister au sommet des chefs d'Etat du G20 en novembre à Bali.
Les Occidentaux mènent des consultations sur la possibilité d'exclure la Russie de plusieurs instances internationales, dont le G20, en réaction à l'invasion de l'Ukraine qui a suscité une vague de réfugiés en Europe et fait plonger les marchés mondiaux.
« Nous resterons un président impartial et trouverons des solutions si des problèmes se présentent », a expliqué Dian Triansyah Djani, co-sherpa indonésien du G20 au cours d'un briefing avec des journalistes.
Le Premier ministre australien Scott Morrison a estimé jeudi que laisser Vladimir Poutine s'asseoir à la même table que les leaders mondiaux au sommet du G20 cette année irait « trop loin ».
Dans une tribune publiée par le Wall Street Journal cette semaine, l'ancien Premier ministre David Cameron a appelé les pays occidentaux à boycotter le sommet si le président russe s'y rendait.
Mais plusieurs autres pays membres du G20 devraient opposer leur veto à une exclusion de la Russie, alors que la Chine s'est déjà prononcée contre, en soulignant que la Russie était « un membre important du G20 ».
Le co-sherpa a confirmé que Jakarta avait envoyé des invitations à tous les membres de l'organisation pour le sommet le 22 février, soit deux jours avant le début de l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
« L'Indonésie a toujours bâti sa diplomatie sur les règles de procédure et les précédents passés, y compris pour l'organisation du G20 », a-t-il relevé.
Dian Triansyah Djani a ajouté que l'Indonésie concentrerait ses efforts sur les questions économiques et la reprise mondiale puisque le « G20 est le principal forum économique international », laissant entendre que la question de la guerre en Ukraine serait largement laissée de côté.