La Hongrie et la Roumanie se disent prêtes à accueillir les étudiants marocains d’Ukraine

Des étudiants marocains étudiant d'Ukraine fuyant la guerre à l'aéroport Mohammed V de Casablanca le 2 mars 2022 (Photo, AFP).
Des étudiants marocains étudiant d'Ukraine fuyant la guerre à l'aéroport Mohammed V de Casablanca le 2 mars 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 28 avril 2022

La Hongrie et la Roumanie se disent prêtes à accueillir les étudiants marocains d’Ukraine

  • L’exécutif a négocié, sans tambour ni clairon, avec les gouvernements de Bucarest et de Budapest
  • La capacité d’accueil de l’ensemble des établissements du Maroc ne dépasse pas les 2000 places

CASABLANCA : Les inquiétudes sur la hausse des prix ainsi que l’évolution du conflit en Ukraine ont éclipsé, sur le devant de la scène médiatique, l’avenir en suspend des étudiants marocains d’Ukraine depuis leur rapatriement début mars dernier. La deuxième chambre du parlement, ayant plus de latitude pour aborder des sujets plus confidentiels, a interpellé à ce propos le 26 avril dernier le ministre de l’Enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l'innovation, Abdellatif Miraoui, sur l’action menée par l’exécutif permettant de trouver un débouché, dans les universités au Maroc et à l’étranger, pour ces quelque 8000 étudiants rentrés, pour moitié d'entre eux, au pays.

Selon la plateforme de recensement que le ministère de l’Enseignement supérieur a mis en place au profit de ces étudiants, la quasi-totalité s’est déclaré sur le site. Les trois quarts sont, selon le recensement opéré, inscrits dans les facultés de pharmacie, de médecine et de médecine dentaire.

La Hongrie et la Roumanie comme alternative

Face à la difficulté d’intégration au sein du système universitaire marocain, le ministère en charge de l’Enseignement supérieur a exploré la piste des universités étrangères. En effet, en réponse aux questions posées par les parlementaires, Abdellatif Miraoui a fait état des faibles capacités d’accueils au sein des CHU des métropoles marocaines. Selon le ministre, plus de 1900 étudiants étaient inscrits, en Ukraine, dans le cadre du cursus diplômant permettant d’exercer le métier de pharmacien. Or, la capacité d’accueil de l’ensemble des établissements du Maroc ne dépasse pas les 2000 places.

Face à cette impasse, l’exécutif a négocié, sans tambour ni clairon, avec les gouvernements de Bucarest et de Budapest qui se disent prêts à accueillir par milliers des étudiants marocains d’Ukraine.

Selon Abdellatif Miraoui, la Hongrie et la Roumanie, dont les diplômes sont reconnus par le royaume et au système d'enseignement comparable à celui de l'Ukraine, ont accepté d’accueillir 2000 étudiants dans le cadre des cursus de pharmacie, de médecine et de médecine dentaire.

Ces pays accueillent, déjà, près de 1000 étudiants marocains en médecine, chaque année. Une équivalence de leur diplôme, leur permettant d’exercer sur le territoire national, est accordée, par le ministère de l’Enseignement supérieur pour ceux d’entre eux qui souhaitent s’installer au Maroc.

Commission nationale des étudiants en médecine

Obligés de quitter l’Ukraine après l’invasion militaire russe, ils souhaitent, lorsqu’ils sont interrogés,  en majorité poursuivre leurs études au Maroc, mais ils font face au refus catégorique de la Commission nationale des étudiants en médecine qui dénonce une entorse au principe d’équité des chances et se réfugie derrière l’insuffisance actuelle de la capacité qualitative et quantitative d’accueil pour refuser de faire place à un système de formation, sous pression, y compris pour ceux qui ont fait le choix de suivre ces cursus d’élite au sein des Centre Hospitalier Universitaire au Maroc.

Négociation

Les services diplomatiques roumains, hongrois et bulgares ont été sollicités dès le mois de mars afin d’examiner la possibilité d’accueillir les étudiants marocains d’Ukraine selon Abdellatif Miraoui. Ceux qui sont concernés par cet accord de principe sont les étudiants marocains d’Ukraine, en 1re et 2e année, qui pourraient intégrer les établissements d’enseignement supérieur roumains et hongrois. Mais pour l’heure, l’exécutif est dans l’attente, selon le ministre en charge de ce dossier, «le ministère de l’Enseignement supérieur en Roumanie annoncera, dans les plus brefs délais, le nombre d’étudiants qui vont pouvoir s’inscrire».

Autre nouvelle réjouissante pour les premiers concernés, les étudiants qui feront le choix de poursuivre leurs études dans l’un de ces deux pays n’auront pas l’obligation de s’y rendre pour passer les examens d’entrée qui seront organisés au Maroc.

Et alors qu’ils s’attendaient à passer une année blanche, après l’impossibilité de s’inscrire dans les universités marocaines, la piste du distanciel est désormais envisagée par le ministère ukrainien de l’Enseignement supérieur.


Dans Gaza affamée, des Palestiniens se rabattent sur la viande de tortue

(Photo AFP)
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  • Faute de mieux, c'est la troisième fois que cette Palestinienne de 61 ans prépare un repas à base de tortue pour sa famille déplacée, qui vit aujourd'hui sous une tente à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza.
  • « La famine n'est pas seulement un risque, mais elle semble se développer rapidement dans presque toutes les régions de Gaza », a averti un collectif d'ONG internationales cette semaine.

KHAN YOUNES, TERROIRES PALESTINIENS : Dans une bande de Gaza où les protéines sont rares, certains se résignent à manger des tortues marines.

« Les enfants étaient réticents, on leur a dit que c'était aussi délicieux que du veau », explique Majida Qanan, qui surveille les morceaux de viande rouge mijotant sur un feu de bois.

« Certains en ont mangé, d'autres pas. »

Faute de mieux, c'est la troisième fois que cette Palestinienne de 61 ans prépare un repas à base de tortue pour sa famille déplacée, qui vit aujourd'hui sous une tente à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza.

Depuis 18 mois de guerre dévastatrice entre Israël et le mouvement islamiste Hamas, le territoire et ses 2,4 millions d'habitants se trouvent dans une situation humanitaire critique.

« La famine n'est pas seulement un risque, mais elle semble se développer rapidement dans presque toutes les régions de Gaza », a averti un collectif d'ONG internationales cette semaine.

Depuis le 2 mars, Israël bloque toute livraison humanitaire, accusant le Hamas de détourner l'aide. Le mouvement palestinien dément ces accusations et accuse en retour Israël d'utiliser « la famine comme arme de guerre ».

Selon le Bureau des affaires humanitaires de l'ONU (OCHA), la bande de Gaza est aujourd'hui probablement plongée dans « la pire » situation humanitaire depuis le début de la guerre déclenchée le 7 octobre 2023 par une attaque sans précédent du Hamas contre Israël.

En juin dernier, les acteurs du secteur humanitaire avaient évoqué des Palestiniens si démunis qu'ils en étaient parfois réduits à se nourrir d'aliments pour animaux ou d'herbe, et à boire l'eau des égouts.

Entretemps, une trêve, entrée en vigueur le 19 janvier, a permis d'augmenter les livraisons humanitaires, jusqu'au nouveau blocage israélien du 18 mars, suivi de la reprise de ses opérations militaires.

Les tortues, elles, sont tuées selon les rites halal, c'est-à-dire conformément aux préceptes de la religion musulmane, affirme Abdul Halim Qanan.

« S'il n'y avait pas de famine, on n'en mangerait pas, mais il faut bien compenser le manque de protéines avec quelque chose ».


Le président syrien reçoit un membre républicain du Congrès américain

Le président Al-Sharaa rencontre Cory Mills, membre du Congrès américain, à Damas. (Courtesy : SANA)
Le président Al-Sharaa rencontre Cory Mills, membre du Congrès américain, à Damas. (Courtesy : SANA)
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  • En janvier, les États-Unis ont annoncé un allègement temporaire des sanctions pour « ne pas entraver » la fourniture de services essentiels à la population syrienne. Ils ont cependant précisé qu'ils n'envisageraient pas d'assouplir davantage les sanctions
  • C'est la première visite du genre pour un élu américain depuis la chute de Bachar al-Assad en décembre.

DAMAS : Le président syrien par intérim, Ahmad al-Chareh, s'est entretenu à Damas avec un membre du Congrès américain, a indiqué samedi la présidence syrienne, ce qui constitue la première visite du genre pour un élu américain depuis la chute de Bachar al-Assad en décembre.

Cory Mills, membre du parti républicain, est arrivé vendredi en Syrie, accompagné de Marlin Stutzman, également membre du parti de Donald Trump.

Le nouveau président a rencontré M. Mills au palais présidentiel à Damas en présence de son ministre des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a indiqué la présidence dans un communiqué.

Le président syrien par intérim, Ahmad al-Chareh, s'est entretenu à Damas avec un membre du Congrès américain, a indiqué samedi la présidence syrienne, ce qui constitue la première visite du genre pour un élu américain depuis la chute de Bachar al-Assad en décembre.

Cory Mills, membre du parti républicain, est arrivé vendredi en Syrie, accompagné de Marlin Stutzman, également membre du parti de Donald Trump.

Le nouveau président a rencontré M. Mills au palais présidentiel à Damas en présence de son ministre des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a indiqué la présidence dans un communiqué.

Peu après l'arrivée d'Ahmed Chareh, Washington avait annoncé ne plus proposer de récompense pour son arrestation, après avoir reçu des « messages positifs » lors de la première visite officielle de diplomates américains à Damas après l'éviction de M. Assad.

Le nouveau gouvernement syrien cherche à obtenir une levée des sanctions internationales imposées à l'époque de Bachar al-Assad afin de relancer l'économie du pays, exsangue après 14 années de guerre civile.

Toutefois, certains pays souhaitent attendre de voir si les nouvelles autorités vont respecter les droits humains. 

En janvier, les États-Unis ont annoncé un allègement temporaire des sanctions pour « ne pas entraver » la fourniture de services essentiels à la population syrienne. Ils ont cependant précisé qu'ils n'envisageraient pas d'assouplir davantage les sanctions tant que des progrès sur des priorités telles que la lutte contre le « terrorisme » n'auront pas été constatés.

Les sanctions économiques ont un impact lourd sur le pays, où 90 % des Syriens vivent sous le seuil de pauvreté, selon l'ONU.

Une délégation ministérielle syrienne et le gouverneur de la Banque centrale doivent participer à des réunions avec le Fonds monétaire international et la Banque mondiale à Washington la semaine prochaine, ont récemment indiqué deux sources proches des participants.

La visite des deux élus américains intervient alors que les États-Unis ont annoncé le retrait prochain d'environ un millier de soldats américains déployés en Syrie pour lutter contre les jihadistes.

Washington a également mis en garde le même jour contre le risque d'attaques « imminentes » en Syrie, selon un message diffusé sur le site de l'ambassade américaine, fermée depuis 2012.


Les États-Unis annoncent réduire de moitié leurs effectifs militaires en Syrie

Les États-Unis ont commencé à retirer des centaines de soldats du nord-est de la Syrie, a rapporté le New York Times jeudi. (AFP/File)
Les États-Unis ont commencé à retirer des centaines de soldats du nord-est de la Syrie, a rapporté le New York Times jeudi. (AFP/File)
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  • Cette décision intervient près de trois mois après l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, qui est défavorable depuis longtemps à la présence américaine sur place et prône un retour à une politique isolationniste des États-Unis.
  • La présence américaine en Syrie va être ramenée « à moins d'un millier de soldats dans les mois prochains », sur environ 2 000 actuellement, a déclaré Sean Parnell, le porte-parole du Pentagone, dans un communiqué.

WASHINGTON : Les États-Unis ont annoncé vendredi qu'ils allaient réduire de moitié leur présence militaire en Syrie, estimant avoir lutté avec « succès » contre le groupe État islamique (EI), même si des groupes djihadistes demeurent actifs dans un pays encore fragile.

Cette décision intervient près de trois mois après l'arrivée au pouvoir de Donald Trump, qui est défavorable depuis longtemps à la présence américaine sur place et prône un retour à une politique isolationniste des États-Unis.

Les États-Unis sont présents sur le sol syrien depuis des années, notamment dans le cadre de la coalition internationale contre l'EI.

La présence américaine en Syrie va être ramenée « à moins d'un millier de soldats dans les mois prochains », sur environ 2 000 actuellement, a déclaré Sean Parnell, le porte-parole du Pentagone, dans un communiqué.

« Cette consolidation démontre les progrès considérables réalisés pour réduire l'attrait et les capacités opérationnelles du groupe Etat islamique, tant dans la région que dans le monde », a-t-il dit, évoquant plus globalement « le succès des États-Unis contre l'EI ».

Arrivé au pouvoir à Washington le 20 janvier, Donald Trump est depuis longtemps sceptique sur la présence militaire en Syrie. Et la chute fin décembre de Bachar al-Assad, remplacé à la tête du pays par une coalition menée par des islamistes, n'a pas changé la donne.

La prise de contrôle de pans entiers de la Syrie et de l'Irak par l'EI à partir de 2014 a déclenché l'intervention d'une coalition internationale menée par les États-Unis, dont l'objectif principal était de soutenir les unités de l'armée irakienne et les Kurdes qui combattaient l'EI au sol par les airs.

Mais Washington a alors aussi déployé des milliers de ses soldats pour soutenir ces troupes locales et mener ses propres opérations militaires.
« L'armée américaine va rester prête à mener des frappes contre ce qu'il reste de l'EI en Syrie », a déclaré vendredi le porte-parole du Pentagone, qui dit maintenir « des capacités importantes dans la région ».

Les États-Unis disposent actuellement d'environ 2 500 soldats en Irak, un chiffre appelé à diminuer.

La sécurité en Syrie reste précaire depuis la chute de Bachar al-Assad, après près de 14 ans d'une guerre déclenchée par la répression violente de manifestations antigouvernementales en 2011.

À la tête de forces de sécurité dominées par d'anciens rebelles islamistes, les autorités syriennes de transition ont la lourde tâche de maintenir la sécurité dans un pays multiethnique et multiconfessionnel où de nombreux groupes armés, parmi lesquels des djihadistes, sont encore présents.