Biennale de Venise: Mention spéciale pour le pavillon français, représenté par l’artiste franco-algérienne Zineb Sedira

La sélection de Zineb Sedira est surtout célèbre pour ses photographies poignantes, ses installations et ses œuvres vidéo (Photo, AN).
La sélection de Zineb Sedira est surtout célèbre pour ses photographies poignantes, ses installations et ses œuvres vidéo (Photo, AN).
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Publié le Mercredi 27 avril 2022

Biennale de Venise: Mention spéciale pour le pavillon français, représenté par l’artiste franco-algérienne Zineb Sedira

  • Les rêves n’ont pas de titre de Zineb Sedira raconte son expérience en tant que fille d’immigrés algériens
  • Née en France en 1963, un an après l’indépendance de l’Algérie, l’artiste a grandi à Paris et, comme le montre le film, elle a été constamment victime de racisme

VENISE: Les œuvres bouleversantes de Zineb Sedira, une artiste algérienne née à Paris en 1963, ont été choisies pour représenter le Pavillon français à la 59e Biennale de Venise. Elles ont remporté une mention spéciale.

Les rêves n’ont pas de titre (2022), l’exposition de Zineb Sedira, organisée par Yasmina Reggad, Sam Bardaouil et Till Fellrath, est devenue l’une des plus marquantes dès les premiers jours de l’avant-première de cet événement artistique majeur.

Il s’agit d’une installation cinématographique émouvante qui se base sur les films militants des années 1960 et 1970 coproduits par la France, l’Italie et l’Algérie. Ils abordent de manière subtile et ludique le colonialisme, l’exil, le racisme et la discrimination. Sa nouvelle œuvre, confie-t-elle, est également un hommage à La Bataille d’Alger (1966), le film réalisé par Pontecorvo qui a remporté le Lion d’or à la Mostra de Venise cette année-là. En se penchant sur ces vieilles productions, Zineb Sedira recrée le sens de la communauté qui a permis de produire ces classiques. C’est une façon d’évoquer le passé dans le cadre du présent.

Née en France en 1963, un an après l’indépendance de l’Algérie, l’artiste a grandi à Paris et, comme le montre le film, elle a été constamment victime de racisme. Elle est un produit de l’héritage colonial, mais son film offre une manière légère d’aborder le passé et de l’accepter. Résidant désormais à Londres, elle est notamment connue pour ses installations in situ et multimédias qui allient fiction et non-fiction. Il convient de mentionner que les lieux et les événements qu’elle évoque sont à la fois imaginés et vécus. Elle intègre régulièrement dans son travail les thèmes de la migration, des changements générationnels, des traumatismes et des effets du colonialisme.

La sélection de Zineb Sedira est surtout célèbre pour ses photographies poignantes, ses installations et ses œuvres vidéo. C’est la quatrième fois qu’une femme représente la France à la Biennale de Venise et la première qu’une artiste d’origine algérienne est choisie pour la prestigieuse commission.

«Il s’agit, avant tout, d’une reconnaissance du travail de Zineb Sedira et de tous les artistes et conservateurs qui travaillent dans un esprit de solidarité et de générosité», déclarent les conservateurs Till Fellrath et Sam Bardaouil dans l’entretien qu’ils ont accordé à Arab News. «Nous sommes ravis que le jury et le public aient réussi à saisir les couches complexes qui sous-tendent cette puissante installation», poursuivent-ils.

Les visiteurs sont plongés dans l’installation cinématographique de l’artiste dès leur entrée dans le pavillon. Ils voyagent dans le temps grâce aux repères architecturaux des années 1960, qui prennent la forme d’un bar en bois avec de grands miroirs, d’objets design et décoratifs du milieu du siècle, d’un canapé en velours et de multiples étagères où trônent des vinyles et de nombreuses affiches de films algériens classiques.

Le point fort de l’exposition est un film d’une durée de vingt-trois minutes. Il s’ouvre sur la passion de l’artiste pour le cinéma des années 1960, qui l’a accompagnée tout au long de sa vie. Il montre de quelle manière ce genre de films lui a permis de ressentir le sentiment d’appartenance, l’esprit communautaire, une véritable solidarité avec ceux d’hier et d’aujourd’hui – ces liens familiaux qu’on retrouve encore aujourd’hui en Algérie et en France.

«J’ai trouvé refuge dans les films, puis j’ai créé le mien», raconte l’artiste dans ce film qui a été tourné à l’intérieur du Pavillon français et qui présente les conservateurs, l’équipe de tournage, l’artiste, son fils, des amis et d’autres artistes, comme Sonia Boyce. Cette dernière est la première femme noire qui représente le Royaume-Uni à la Biennale de Venise. Elle a également gagné le Lion d’or pour sa présentation au Pavillon britannique voisin. Latifa Echakhch, une artiste franco-marocaine qui travaille en Suisse, figure également dans cette production. Elle représente le Pavillon suisse cette année.

À la fin du film, le public la voit danser joyeusement, simplement, tout en enfilant une robe jaune, comme si, d’une manière ou d’une autre, grâce à l’art, elle avait réussi à conjurer les spectres du passé.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


Quatre chanteuses pour une diva: Céline Dion au coeur d'un nouveau spectacle hommage

Céline Dion se bat depuis 2022 contre le syndrome de la personne raide, une maladie neurologique incurable.  Après quatre ans sans se produire en public, elle était réapparue à la tour Eiffel lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, pour interpréter en mondovision l'intemporel "Hymne à l'amour" d'Édith Piaf. (AFP)
Céline Dion se bat depuis 2022 contre le syndrome de la personne raide, une maladie neurologique incurable. Après quatre ans sans se produire en public, elle était réapparue à la tour Eiffel lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, pour interpréter en mondovision l'intemporel "Hymne à l'amour" d'Édith Piaf. (AFP)
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  • Pour interpréter les plus grands tubes de Céline Dion, dont les fans espèrent le retour, quatre chanteuses se partagent l'affiche de "Génération Céline", spectacle hommage piloté par Erick Benzi, fidèle arrangeur de la star québécoise
  • Pour "Génération Céline", qui démarre vendredi à Beauvais (Oise) avant Paris ce week-end puis une tournée en 2026, il a écouté les maquettes de plus de 200 chanteuses avant de retenir une vingtaine de candidates pour les castings

PARIS: Pour interpréter les plus grands tubes de Céline Dion, dont les fans espèrent le retour, quatre chanteuses se partagent l'affiche de "Génération Céline", spectacle hommage piloté par Erick Benzi, fidèle arrangeur de la star québécoise.

"Il y a une vraie attente de se retrouver tous ensemble, de chanter, de danser sur les chansons qu'on connaît. Et je pense que Céline, elle incarne ça", s'enthousiasme Erick Benzi, aux manettes de ce "tribute", ou spectacle hommage, un format qui rencontre un vif succès en France comme à l'étranger.

Pour "Génération Céline", qui démarre vendredi à Beauvais (Oise) avant Paris ce week-end puis une tournée en 2026, il a écouté les maquettes de plus de 200 chanteuses avant de retenir une vingtaine de candidates pour les castings.

"D'abord, est-ce qu'on est capable de chanter +All by myself+ ? Il y a des chansons comme ça qui sont des espèces de couperets", lance Benzi, en référence au standard d'Eric Carmen repris par Céline Dion en 1996.

Quatre chanteuses ont été sélectionnées pour interpréter des tubes en français et en anglais, tels que "On ne change pas", "I'm alive" ou "My heart will go on", le thème du "Titanic" de James Cameron. Catherine Pearson - chanteuse québecoise qui officie déjà dans le spectacle "Passion Céline" au Canada -, Magali Ponsada, Chiara Nova et Virginie Rohart unissent leurs voix, aux ressemblances troublantes avec celle de leur idole.

Plutôt que de faire incarner la star par une seule artiste, il a préféré opter pour "le fun d'une soirée" où "on raconte sa vie musicale" comme "un groupe de fans", explique le directeur de ce show produit par Richard Walter, l'un des spécialistes des "tributes" (Queen, Pink Floyd).

"Populaire" 

"Je connais bien Céline, parce que j'ai fait quatre albums avec elle, donc je sais un peu comment raconter cette histoire-là sans la trahir, sans mettre quoi que ce soit en péril", assure Erick Benzi, qui a notamment œuvré sur son album culte "D'Eux", avec Jean-Jacques Goldman.

Mais "il faut être bien conscient qu'on ne peut pas remplacer Céline: ce n'est pas qu'une des cinq meilleures chanteuses du monde - déjà ça, c'est difficile à trouver - mais c'est aussi une icône de mode, un conte de fées", s'exalte celui qui fut aussi proche de son mari et mentor René Angélil, décédé en 2016.

Céline Dion se bat depuis 2022 contre le syndrome de la personne raide, une maladie neurologique incurable.

Après quatre ans sans se produire en public, elle était réapparue à la tour Eiffel lors de la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024, pour interpréter en mondovision l'intemporel "Hymne à l'amour" d'Édith Piaf.

L'amour du public tient en partie à sa musique, "à la fois très exigeante au niveau vocal et en même temps très populaire", relève Erick Benzi.

"Tribute to Céline Dion", "Entre-D'eux", "Destin": les spectacles-hommages à la star sont légion, portés par un répertoire qui reste une valeur sûre et la demande d'un public jamais rassasié.

D'autant que son éventuel retour, en concert ou à travers un nouvel album studio, alimente les rumeurs mais reste hypothétique à ce stade.

Les fans se consolent avec l'anniversaire de l'album "D'eux", sorti il y a 30 ans avec des chansons ("Pour que tu m'aimes encore", "Je sais pas") écrites par Goldman et devenues cultes. Il est encore le disque francophone le plus vendu au monde, à environ 10 millions d'exemplaires.

"Quand je serai plus là", déclarait la chanteuse de 57 ans dans un documentaire diffusé fin août sur M6, "je pense sincèrement qu'il sera encore joué et qu'il sera encore chanté".

 


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.