L'UE accuse la Russie de «chantage», Moscou dit avoir détruit des armes livrées à Kiev

Le secrétaire général des Nations unies se rendra jeudi dans la banlieue de Kiev, à Boutcha, Irpin et Borodianka, théâtres d'exactions imputées à l'armée russe par les Ukrainiens (Photo, AFP).
Le secrétaire général des Nations unies se rendra jeudi dans la banlieue de Kiev, à Boutcha, Irpin et Borodianka, théâtres d'exactions imputées à l'armée russe par les Ukrainiens (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 28 avril 2022

L'UE accuse la Russie de «chantage», Moscou dit avoir détruit des armes livrées à Kiev

  • Après avoir rencontré Vladimir Poutine à Moscou, le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres est arrivé mercredi soir en Ukraine, sa première visite dans ce pays depuis le début de l'invasion russe le 24 février
  • A la pointe sud du Donbass, dans la ville portuaire stratégique de Marioupol, assiégée et dévastée, «l’ennemi bombarde massivement et bloque nos unités près de l’usine d’Azovstal»

BRUXELLES: L'Union européenne a accusé mercredi la Russie de « chantage » au gaz après qu'elle eut fermé le robinet d'« or bleu » à la Pologne et à la Bulgarie, tandis que Moscou affirmait avoir détruit »une grande quantité d'armes » fournies par les Occidentaux à l'Ukraine.  

Après avoir rencontré Vladimir Poutine à Moscou, le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres est arrivé mercredi soir en Ukraine, sa première visite dans ce pays depuis le début de l'invasion russe le 24 février.  

Au moment où les Occidentaux intensifient leurs efforts pour armer les Ukrainiens face à la Russie, le ministère russe de la Défense a affirmé que « des hangars avec une grande quantité d'armes et de munitions étrangères, livrées aux forces ukrainiennes par les Etats-Unis et des pays européens, avaient été détruits avec des missiles Kalibr tirés de la mer sur l'usine d'aluminium de Zaporijjia », dans le sud de l'Ukraine. 

Le gouverneur de cette région a cependant démenti cette affirmation. « Aucun dépôt de munitions et d'armes n'a été touché à Zaporijjia », a-t-il assuré, ajoutant que l'usine atteinte « n'était plus opérationnelle depuis six ans ».   

Les troupes russes bombardent ponts et voies ferrées pour ralentir les livraisons d'armes occidentales à l'Ukraine, avait souligné mardi un conseiller du ministre ukrainien de l'Intérieur, après la destruction d'un pont stratégique reliant ce pays à la Roumanie. 

Ces frappes russes interviennent tandis qu'une quarantaine de pays se sont réunis mardi en Allemagne, autour des Etats-Unis, pour coordonner une accélération des livraisons d'équipements militaires que Kiev réclame afin de repousser l'invasion russe. 

L'Ukraine s'attend à «des semaines extrêmement difficiles»

L'Ukraine a dit mercredi s'attendre à « des semaines extrêmement difficiles » face à l'armée russe qui « a déjà accumulé des forces pour une offensive majeure dans l'est » du pays, priorité de Moscou. 

« Nous avons des semaines extrêmement difficiles à venir », a prévenu le ministre ukrainien de la Défense Oleksiï Reznikov, dans un communiqué sur Facebook, appelant les Ukrainiens à « la résilience et l'unité » après plus de deux mois de conflit avec la Russie. 

« Riposte foudroyante »  

La cheffe de la diplomatie britannique Liz Truss devait appeler mercredi, dans un discours à Londres, à »redoubler le soutien » à l'Ukraine et à se préparer à une guerre « sur le long terme ». « Armes lourdes, chars, avions - creuser dans nos stocks, accélérer la production, nous devons faire tout ça », devait-elle déclarer. 

Le président russe Vladimir Poutine a quant à lui à nouveau mis en garde mercredi contre toute intervention extérieure dans le conflit en Ukraine, promettant une riposte « rapide et foudroyante ».  

Les forces russes, qui intensifient depuis deux semaines leur offensive sur le Donbass, ont annoncé mercredi avoir effectué des frappes aériennes sur 59 cibles ukrainiennes.  

De son côté, l'armée ukrainienne a, fait rare de sa part, reconnu des avancées russes dans l'est, dans la région de Kharkiv et dans le Donbass, un bassin minier en partie contrôlé par des séparatistes prorusses depuis 2014. 

Kiev a admis que les Russes avaient pris des localités s'égrenant du nord au sud, laissant penser que Moscou veut prendre en étau une large poche encore aux mains des Ukrainiens. 

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Derniers développements de l'invasion russe de l'Ukraine, avec photos. (Graphique, AFP)

Appel à l'aide à Marioupol 

A Kharkiv, dont les quartiers nord et est sont à moins de 5 km de la ligne de front, au moins trois personnes ont péri et 15 ont été blessées dans des bombardements, a déclaré le gouverneur Oleg Synegoubov sur Telegram, ajoutant : « Les Russes continuent leurs tirs d'artillerie et de mortier contre des quartiers d'habitation de Kharkiv et de sa région ». 

Malgré les bombes, trois jeunes bénévoles, Nazar, Alexiï et Oleg, le coffre rempli à ras bord de vivres, musique techno à fond, livrent chaque jour de l'aide humanitaire dans des zones de cette cité régulièrement visées par les roquettes russes. 

« Notre principal objectif est de nourrir des enfants et des personnes âgées, ils en ont le plus besoin », a expliqué Nazar Tichtchenko, 34 ans.  

A la pointe sud du Donbass, dans la ville portuaire stratégique de Marioupol, assiégée et dévastée, « l’ennemi bombarde massivement et bloque nos unités près de l’usine d’Azovstal », a dit dans son rapport quotidien le ministère ukrainien de la Défense. 

Le commandant de la 36e Brigade des Marines de Marioupol, Sergueï Volyna, a lancé un nouvel appel à l'aide, soulignant avoir avec lui 600 soldats blessés et des centaines de civils. 

« Mon message aujourd'hui est : sauvez la garnison de Marioupol, menez pour nous une opération d'exfiltration. Les gens vont simplement mourir ici (...) les civils meurent avec nous (...) la ville est quasiment effacée de la surface de la Terre », implore-t-il dans un message relayé sur Telegram. 

Risque d'extension du conflit 

Hors d'Ukraine, le groupe russe Gazprom a annoncé mercredi avoir suspendu toutes ses livraisons de gaz à la Bulgarie et à la Pologne, assurant que ces deux pays n'avaient pas payé en roubles, comme l'exige depuis mars le président russe Vladimir Poutine. 

Dénonçant un nouveau « chantage au gaz », la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a affirmé que ces deux pays membres de l'UE et de l'Otan, très dépendants du gaz russe, étaient désormais approvisionnés « par leurs voisins de l'Union européenne ». 

« Il ne s'agit pas de chantage », mais d'une réponse à « des actes inamicaux », a rétorqué le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, une allusion au gel des réserves de devises étrangères russes détenues à l'étranger.   

Les ministres européens en charge de l'énergie se réuniront lundi 2 mai en "session extraordinaire", a annoncé mercredi soir la ministre française en charge de la Transition écologique, Barbara Pompili tout en soulignant que "les Européens restent unis et solidaires".

Ces événements surviennent à un moment où de nombreuses chancelleries s'inquiètent du risque d'extension du conflit, après une série d'explosions, attribuées par Kiev à Moscou, dans la région séparatiste prorusse de Transdniestrie, en Moldavie. 

« Nous condamnons fermement de telles actions. Les autorités moldaves veilleront à empêcher la république d'être entraînée dans un conflit », avait déclaré mardi la présidente moldave Maïa Sandu, exhortant les Moldaves au calme. 

Mercredi, les autorités de ce territoire séparatiste ont déclaré qu'un village frontalier hébergeant un important dépôt de munitions de l'armée russe avait été la cible de tirs en provenance d'Ukraine. 

Dans ce contexte, l'ex-Marine américain Trevor Reed, condamné à neuf ans de prison en Russie pour violences, a été échangé mercredi avec un pilote russe incarcéré aux Etats-Unis depuis 2010. Un échange qui n'a, selon Washington, « aucun » impact sur les relations entre les deux pays. 

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Carte de la Moldavie situant les différents tirs et explosions recensés dans la région séparatiste pro-russe de Transdniestrie depuis le 25 avril. (Graphique, AFP)

Guterres à Boutcha jeudi 

Sur le front économique, la Commission européenne a proposé mercredi de suspendre pendant un an tous les droits de douane sur les produits ukrainiens importés dans l'UE. La proposition doit encore être approuvée par le Parlement européen et les 27 Etats membres. 

Le président Volodymir Zelensky a salué la proposition ajoutant que la Russie "tente de provoquer une crise mondiale" et le "chaos" sur le marché alimentaire mondial.

Le Royaume-Uni avait annoncé lundi avoir pris une telle mesure. 

Le conflit pèse aussi sur les économies de l'UE. L'Allemagne a annoncé mercredi revoir à 2,2% ses prévisions de croissance pour 2022, contre 3,6% prévu en janvier, et s'attendre à une inflation presque deux fois plus élevée, de 6,1%.  

Le secrétaire général des Nations unies se rendra jeudi dans la banlieue de Kiev, à Boutcha, Irpin et Borodianka, théâtres d'exactions imputées à l'armée russe par les Ukrainiens, où des enquêteurs internationaux sont mobilisés pour rassembler des éléments constitutifs de « crimes de guerre ».     

Le président ukrainien a indiqué mercredi sur Twitter s'être entretenu avec son homologue indonésien qui l'a invité au sommet G20 qui se aura lieu à Bali en novembre.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.