Ukraine: Moscou met en garde contre le risque «réel» de troisième guerre mondiale

Dans un contexte de tensions sans précédent entre Moscou et l'Occident en raison de la guerre en Ukraine, M. Lavrov a mis en garde contre le risque d'une Troisième guerre mondiale (Photo, AFP).
Dans un contexte de tensions sans précédent entre Moscou et l'Occident en raison de la guerre en Ukraine, M. Lavrov a mis en garde contre le risque d'une Troisième guerre mondiale (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 26 avril 2022

Ukraine: Moscou met en garde contre le risque «réel» de troisième guerre mondiale

  • M. Lavrov a mis en garde contre le risque d'une Troisième guerre mondiale
  • Au retour de cette visite, le chef du Pentagone a estimé que Kiev pouvait gagner la guerre

KIEV: La Russie a assuré lundi vouloir poursuivre les négociations de paix avec l'Ukraine, tout en avertissant du danger "réel" que le conflit dégénère en Troisième guerre mondiale, au lendemain de la visite de ministres américains à Kiev.

Alors que l'armée russe indique avoir frappé une centaine de cibles en Ukraine lundi, notamment des installations ferroviaires dans le centre du pays, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a accusé le président ukrainien Volodymyr Zelensky de "faire semblant" de discuter avec Moscou.

"C'est un bon acteur (...), si on regarde attentivement et on lit attentivement ce qu'il dit, vous allez y trouver un millier de contradictions", a affirmé le chef de la diplomatie russe, cité par les agences de presse russes.

Mais "nous continuons de mener des négociations avec l'équipe" ukrainienne "et ces contacts vont se poursuivre", a-t-il déclaré.

Dans un contexte de tensions sans précédent entre Moscou et l'Occident en raison de la guerre en Ukraine, M. Lavrov a mis en garde contre le risque d'une Troisième guerre mondiale. "Le danger est grave, il est réel, on ne peut pas le sous-estimer", a jugé M. Lavrov.

Ces déclarations interviennent au lendemain de la visite à Kiev, où ils ont rencontré le président Zelensky, du chef du Pentagone Lloyd Austin et du secrétaire d'Etat Antony Blinken - la première de ministres américains depuis le début du conflit le 24 février.

Au retour de cette visite, le chef du Pentagone a estimé que Kiev pouvait gagner la guerre.

"La première chose pour gagner, c'est de croire que l'on peut gagner. Et (les Ukrainiens) sont convaincus qu'ils peuvent gagner (...) Ils peuvent gagner s'ils ont les bons équipements, le bon soutien", a déclaré lundi M. Austin.

Lundi soir, le président Zelensky a lui estimé que la victoire ukrainienne n'était qu'une question de temps. 

"Grâce au courage, à la sagesse de nos défenseurs, grâce au courage de tous les Ukrainiens, de toutes les Ukrainiennes – notre Etat est un véritable symbole de la lutte pour la liberté", a-t-il estimé dans son adresse du soir.

Les Etats-Unis, qui ont annoncé une nouvelle aide militaire directe et indirecte pour l'Ukraine de 700 millions de dollars - leur assistance atteint dorénavant 3,4 milliards -, ont accéléré leurs livraisons d'équipements militaires, que Volodymyr Zelensky ne cesse de réclamer.

Ils fournissent désormais des armes lourdes pour contrer l'offensive russe qui se concentre sur l'est et le sud de l'Ukraine, après que les troupes de Moscou ont échoué dans la région de Kiev, dont elles se sont retirées fin mars.

M. Austin a dit vouloir "voir la Russie affaiblie à un degré tel qu'elle ne puisse plus faire le même genre de choses que l'invasion de l'Ukraine".

Les livraisons d'armes à l'Ukraine devraient être au centre d'une réunion, mardi en Allemagne, de M. Austin avec ses homologues de 40 pays alliés. "Nous allons pousser au maximum, aussi vite que possible, pour que (les Ukrainiens) reçoivent ce dont ils ont besoin", a déclaré le chef du Pentagone. 

Selon le ministre de la Défense britannique Ben Wallace, Moscou a perdu à ce jour "approximativement 15.000 hommes" en Ukraine, un chiffre invérifiable de source indépendante. Moscou n'a donné aucun bilan depuis le 25 mars, lorsqu'elle avait affirmé avoir perdu 1.351 soldats.

L'UE redoute une catastrophe nucléaire provoquée par l'offensive russe

L'Union européenne a mis en garde mardi contre une nouvelle catastrophe nucléaire en Ukraine, 36 ans après l'explosion de Tchernobyl, en raison de l'offensive russe et a demandé à Moscou de s'abstenir de toute action contre les installations du pays. 

Les forces russes entrées en Ukraine contrôlent la centrale ukrainienne de Zaporijjia, la plus grande d'Europe, visée durant l'offensive déclenchée fin février par des tirs d'artillerie qui avaient provoqué un incendie dans des bâtiments annexes et fait craindre une catastrophe. 

"L'agression illégale et injustifiée de la Russie en Ukraine met à nouveau en péril la sûreté nucléaire sur notre continent", ont averti le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell et la commissaire à l'Energie Kadri Simson dans une déclaration commune. 

Les deux responsables européens accusent les forces russes d'avoir "endommagé imprudemment les installations" des sites nucléaires attaqués. 

"L'occupation illégale et l'interruption des opérations normales, notamment en empêchant la rotation du personnel, compromettent le fonctionnement sûr et sécurisé des centrales nucléaires en Ukraine et augmentent considérablement le risque d'accident", ont-ils ajouté. 

"À l'occasion de l'anniversaire de l'accident de Tchernobyl en 1986, nous réitérons notre plus grande préoccupation quant aux risques pour la sûreté et la sécurité nucléaires causés par les récentes actions de la Russie sur le site de Tchernobyl", ont-ils insisté. 

«Pas d'accord» pour évacuer Azovstal

L'armée russe a tiré lundi des missiles sur des installations ferroviaires ukrainiennes, faisant cinq morts et 18 blessés dans la région de Vinnytsia, important noeud ferroviaire dans le centre-ouest de l'Ukraine relativement épargné jusqu'ici. 

Cinq gares du centre et de l'ouest du pays ont été visées, selon les chemins de fers ukrainiens. 

Selon le ministère russe de la Défense, son aviation a bombardé lundi 82 sites militaires ukrainiens, dont quatre postes de commandement et deux dépôts de carburant, et son armée a tiré des "missiles de haute précision" sur 27 cibles.

De son côté, le ministère ukrainien de la Défense a indiqué que l'armée russe continuait de renforcer ses défenses antiaériennes, de reconstituer les pertes liées à l'offensive précédente et de bombarder des infrastructures.

D'après la même source, l'armée russe regroupe ses forces dans le sud et a tenté d'avancer en direction de Zaporojjia (est), mais a subi des pertes et n'y est pas parvenue.

Dans le port stratégique de Marioupol, à la pointe sud du Donbass, presqu'entièrement contrôlé par les Russes mais où sont toujours coincés quelque 100.000 civils selon Kiev, la situation semblait bloquée. 

Alors que les bombardements se sont poursuivis tout le week-end sur le vaste complexe métallurgique Azovstal, où sont retranchés les derniers combattants ukrainiens avec selon eux près de 1.000 civils, Moscou a annoncé unilatéralement un cessez-le-feu sur Azovstal lundi à partir de 11H00 GMT.

Mais Kiev a balayé cette annonce. "Aucun accord" n'a été conclu sur un couloir humanitaire qui permettrait de les évacuer, a déclaré la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk. "Le couloir annoncé n'offre aucune sécurité, donc il n'y a pas d'évacuation". Moscou a accusé Kiev d'avoir empêché les civils de quitter Azovstal.   

Dans le reste du Donbass, l'armée ukrainienne a affirmé lundi avoir repoussé une série d'attaques russes dans les régions de Donetsk et de Lougansk, où beaucoup de localités, comme Roubijné, sont quotidiennement sous les bombes. 

La Russie affiche son objectif de s'emparer de la totalité de ce grand bassin industriel - que les séparatistes qu'elle soutient contrôlent partiellement depuis 2014 - et de prendre le contrôle total du sud de l'Ukraine, où les combats sont aussi quotidiens. 

En Russie, un grand dépôt de carburant était lundi en flammes à Briansk, une ville située à 150 km de la frontière ukrainienne et servant de base logistique aux forces russes, selon Moscou. Les autorités n'ont pas précisé dans l'immédiat les causes de l'incendie.

Lundi soir, le gouverneur de la région russe de Belgorod, frontalière de l'Ukraine, a accusé l'Ukraine d'avoir bombardé un village, Jouravliovka, affirmant que l'attaque a fait deux civils blessés et endommagé plusieurs maisons.

La Russie a plusieurs fois accusé les forces ukrainiennes d'avoir effectué des frappes sur le sol russe, notamment sur deux villages dans la région de Belgorod et un village de la région de Briansk mi-avril.

Les services de renseignement russes (FSB) ont par ailleurs affirmé lundi avoir arrêté des "membres d'un groupe néonazi" qui projetaient selon eux d'assassiner - sur ordre des Ukrainiens - le présentateur vedette Vladimir Soloviev, propagandiste en chef du Kremlin. Kiev n'a pas immédiatement réagi.

«après, on s'est habitué»

Les combats se poursuivent aussi dans la région de Kharkiv, dans le nord-est, avec un "encerclement partiel" de la deuxième ville d'Ukraine, selon le ministère ukrainien de la Défense. Les bombardements quotidiens obligent les civils des quartiers visés à dormir depuis des semaines dans des souterrains.

"C'était effrayant la première semaine, après on s'est habitué", a raconté à l'AFP Alex, 14 ans, qui dort avec sa famille dans un parking souterrain. 

"En semaine, le matin, je rentre chez moi pour faire mes devoirs, puis je reviens ici pour déjeuner, jouer à des jeux, aux cartes, au téléphone", a-t-il raconté. "Nos parents ne nous disent pas les détails de la guerre" mais "nous savons que la guerre continue".

Le conflit a anéanti toute coopération entre la Russie et les Occidentaux, qui enchaînent les expulsions de leurs diplomates respectifs. Lundi, Moscou a annoncé l'expulsion de 40 diplomates allemands, en représailles à une mesure similaire prise récemment par Berlin.

Dans ce contexte, le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres était attendu lundi en Turquie, un pays qui tente de jouer les médiateurs dans le conflit, avant de se rendre mardi à Moscou puis à Kiev.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.