KHARTOUM: Le Soudan a signé un protocole d'accord avec le groupe américain General Electric dans la production d'électricité, considéré par le Premier ministre soudanais comme une étape importante pour son pays après des décennies d'isolement du fait de sanctions américaines toujours en vigueur.
«Nous n'avons pas assisté à une interaction entre une entreprise aussi importante et le Soudan depuis près de trente ans», a souligné le Premier ministre Abdallah Hamdok, dans un communiqué diffusé par l'agence officielle Suna.
Ce «memorandum of understanding» - qualifié d'«historique» par l'ambassade des Etats-Unis à Khartoum - a été signé jeudi bien que le Soudan reste inscrit sur la liste noire américaine des pays soutenant le terrorisme et qu'il soit visé par des sanctions de Washington.
Synonymes d'entraves aux investissements pour le Soudan, ces sanctions remontent à 1993. Le pays dirigé à l'époque par l'autocrate Omar el-Béchir --renversé en 2019-- est devenu un paria pour avoir accueilli le chef du groupe jihadiste Al-Qaïda Oussama ben Laden entre 1992 et 1996.
L'accord doit permettre la fourniture de «470 mégawatts supplémentaires d'électricité et couvrir la consommation de quelque 600 000 foyers», selon un communiqué conjoint des autorités soudanaises et de GE, sans autre détail.
Cette électricité doit notamment être produite grâce à la réhabilitation de trois centrales.
Le projet «contribuera à répondre aux besoins énergétiques et sanitaires à travers le Soudan», a estimé Mai Abdelhalim, directrice générale pour l'Afrique du nord-est de General Electric.
Quelque 67% des 42 millions d'habitants du Soudan vivent sans électricité et, dans les régions y ayant accès, des coupures récurrentes peuvent durer jusqu'à six heures.
Pour obtenir le retrait de Khartoum de la liste noire américaine et attirer les investissements, le gouvernement soudanais de transition - au pouvoir depuis la chute d'Omar el-Béchir - a accepté le paiement d'indemnités réclamées par Washington pour les familles des victimes américaines d'attentats perpétrés dans plusieurs pays d'Afrique et imputés au Soudan.
Cet accord intervient après la visite du secrétaire d'Etat américain Mike Pompeo fin août à Khartoum lors d'une tournée pour convaincre des pays arabes de normaliser leurs relations avec Israël.