Robert Golob, l'ex-entrepreneur qui veut rendre sa «liberté» à la Slovénie

Dans cette photo d'archive prise le 19 mars 2022, Robert Golob, chef du nouveau parti libéral "Mouvement pour la liberté", s'adresse aux médias après la convention préélectorale à Ljubljana (Photo, AFP).
Dans cette photo d'archive prise le 19 mars 2022, Robert Golob, chef du nouveau parti libéral "Mouvement pour la liberté", s'adresse aux médias après la convention préélectorale à Ljubljana (Photo, AFP).
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Publié le Lundi 25 avril 2022

Robert Golob, l'ex-entrepreneur qui veut rendre sa «liberté» à la Slovénie

  • Étrange fin de campagne pour le vainqueur des législatives de dimanche, exclu des festivités pour cause de contamination à la Covid-19
  • «Les gens veulent des changements et nous ont fait confiance», s'est-il félicité dans un discours délivré depuis son domicile

LJUBLJANA, Slovénie: Il dirigeait jusqu'à peu la principale compagnie d'électricité slovène. Robert Golob, 55 ans, s'apprête désormais à prendre les rênes de la Slovénie, à qui il a promis de rendre la "liberté" après le houleux mandat du conservateur Janez Jansa.

Étrange fin de campagne pour le vainqueur des législatives de dimanche, exclu des festivités pour cause de contamination à la Covid-19. 

"Les gens veulent des changements et nous ont fait confiance", s'est-il félicité dans un discours délivré depuis son domicile, loin de l'ambiance survoltée de son QG.

Étrange parcours aussi pour cet homme d'affaires, expert en énergie solaire, entré dans la bataille il y a quelques mois à peine dans ce pays alpin de 2 millions d'habitants.

Né le 23 janvier 1967, cet ingénieur de formation, qui a étudié aux Etats-Unis dans le cadre du prestigieux programme de bourses Fulbright, avait certes déjà fait des incursions en politique.

Il avait été notamment secrétaire d'Etat chargé de l'Energie au tournant des années 2000, mais il avait rapidement changé de cap et fondé en 2002 sa propre entreprise dans l'énergie.

Chevelure argentée 

Nommé par la suite à la tête du fournisseur d'électricité GEN-I, passé sous la coupe de l'Etat au fil de restructurations, Robert Golob est évincé l'an dernier.

Ce père de trois enfants, reconnaissable à sa chevelure mi-long argentée, fustige alors une décision politique et décide de défier le Premier ministre Jansa. 

Pour éviter de lourdes démarches administratives, il reprend en main un petit parti écologiste qu'il rebaptise Mouvement de la liberté.

Ce coup de maître lui a permis de s'arroger dimanche plus de 34% des voix, contre 23,5% pour le Parti démocratique slovène (SDS) de son adversaire.

"Une surprise", de l'aveu même de son collaborateur Urska Klakocar Zupancic. Les sondages avaient pour la plupart prédit une course serrée.

Le charismatique candidat a sillonné le pays à bord de son bus, avec un enthousiasme de gamin. Et en toile de fond, la colère de nombreux Slovènes devant l'action du gouvernement et ses atteintes supposées à la démocratie.

Apprécié pour son ton mesuré contrastant avec la personnalité clivante de son rival, il a évité Twitter pour mieux se démarquer, préférant Facebook ou Instagram. 

"Ce sera un petit pas pour la démocratie, mais un grand pas pour la Slovénie", avait-il dit pour expliquer sa décision.

Au cours de la campagne, il a essuyé des critiques pour son salaire élevé - 196.000 euros par an, soit plus de dix fois le salaire moyen slovène -, sans qu'elles n'entament sa popularité.

«Capable d'apprendre»

Selon l'analyste Valdo Miheljak, Robert Golob a montré qu'il était "capable d'apprendre" de ses erreurs.

"Au début, je l'ai pris pour un candidat néo-libéral, mais il a fortement infléchi ses positions", par exemple dans les domaines de la santé et de l'éducation, souligne ce professeur de l'université de Ljubljana.

Il a également "prouvé ses talents oratoires", ajoute-t-il, d'autres experts pointant toutefois son inexpérience.

"Nous sommes prudemment optimistes, nous espérons qu'il saura tenir ses engagements", a commenté de son côté Jansa Jenull, un des chefs de file du mouvement de contestation. 

"Il a promis une meilleure communication avec la société civile", salue-t-il.

Robert Golob avait fait de ce vote du 24 avril "un référendum sur la démocratie en Slovénie". Il a été entendu, alors que la mobilisation s'est élevée à près de 70%, au plus haut depuis 2000.

Le candidat a aussi promis de restaurer la confiance avec la Commission européenne, passablement mise à mal par le Premier ministre Jansa qui a préféré cultiver ses relations avec le dirigeant nationaliste hongrois Viktor Orban. 

"Ce pays a toujours été tourné vers l'Europe de l'Ouest et je suis convaincue que nous retournerons dans notre famille", avait confié M. Golob à l'AFP pendant la campagne.


Israël : Netanyahu revient sur son choix pour la direction du Shin Bet

Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien (Photo AFP)
Benjamin Netanyahu, Premier ministre israélien (Photo AFP)
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  • La nomination de l'amiral Sharvit a été critiquée aux États-Unis par le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump. 
  • M. Netanyahu avait annoncé la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet lundi, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice de l'agence, Ronen Bar.

JERUSALEM : Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a annoncé mardi être revenu sur son choix pour le nouveau directeur de l'Agence de la sécurité intérieure (Shin Bet) après que son candidat a été critiqué à Washington par un influent sénateur.

« Lundi, M. Netanyahu a de nouveau rencontré le vice-amiral [Eli] Sharvit à propos de sa nomination à la tête du Shin Bet », indique un communiqué du Bureau du Premier ministre.

Il l'a « remercié [...] d'avoir répondu à l'appel du devoir, mais l'a informé qu'après plus ample considération, il avait l'intention d'examiner d'autres candidatures », a indiqué un communiqué du bureau de M. Netanyahu.

Ce revirement soudain survient après que la nomination de l'amiral Sharvit a été critiquée aux États-Unis par le sénateur républicain Lindsey Graham, proche du président américain Donald Trump. 

« S'il est vrai que l'Amérique n'a pas de meilleur ami qu'Israël, la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet est plus que problématique », a écrit M. Graham sur X.

« Mon conseil à mes amis israéliens est de changer de cap et d'examiner plus minutieusement le passé de leur candidat », a-t-il ajouté, notant que des « déclarations » de l'amiral Sharvit « sur le président Trump et sa politique créeraient des tensions inutiles à un moment critique ».

M. Netanyahu avait annoncé la nomination d'Eli Sharvit comme nouveau chef du Shin Bet lundi, malgré le gel par la Cour suprême du limogeage du directeur en exercice de l'agence, Ronen Bar.

La décision de démettre M. Bar de ses fonctions, en qui M. Netanyahu dit ne plus avoir confiance, est fortement critiquée en Israël où les manifestations se multiplient contre le gouvernement et contre ce qui est perçu par ses opposants comme une dérive dictatoriale du Premier ministre.


Ukraine : Poutine « reste ouvert à tout contact » avec Trump, après ses critiques selon le Kremlin

Zelensky, Trump et Poutine (Photo AFP)
Zelensky, Trump et Poutine (Photo AFP)
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  • « Le président reste ouvert à tout contact avec le président Trump », a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov.
  • Ce changement de ton a tranché avec la dynamique de rapprochement impulsée par Donald Trump et Vladimir Poutine depuis le retour du premier à la Maison Blanche en janvier.

MOSCOU : Vladimir Poutine « reste ouvert à tout contact » avec son homologue américain Donald Trump, a affirmé lundi le Kremlin, après les critiques du locataire de la Maison Blanche à l'encontre du président russe malgré leur rapprochement entamé depuis plusieurs semaines.

« Le président reste ouvert à tout contact avec le président Trump », a indiqué le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, lors de son briefing quotidien, précisant qu'« aucun » nouvel appel entre les deux dirigeants n'était « prévu pour l'instant ».

Donald Trump a dit à la chaîne américaine NBC être « très énervé, furieux » envers son homologue russe, après que ce dernier eut évoqué l'idée d'une « administration transitoire » en Ukraine, sans son président actuel, Volodymyr Zelensky.

Ce changement de ton a tranché avec la dynamique de rapprochement impulsée par Donald Trump et Vladimir Poutine depuis le retour du premier à la Maison Blanche en janvier.

Ces dernières semaines, Moscou et Washington ont convenu d'une remise à plat de leurs relations bilatérales, très fortement dégradées par des années de tensions, qui ont culminé depuis 2022 avec le déclenchement de l'assaut russe contre l'Ukraine, soutenue par les États-Unis.

Donald Trump, qui souhaite mettre fin au conflit le plus rapidement possible, a également menacé la Russie de nouvelles taxes sur le pétrole russe si aucun accord n'était trouvé.

Or, la manne financière issue de la vente de son or noir est vitale pour Moscou, qui doit financer son offensive en Ukraine, particulièrement coûteuse.

Le président russe Vladimir Poutine a rejeté plus tôt ce mois-ci la proposition de cessez-le-feu inconditionnel de Donald Trump en Ukraine, que Kiev avait pourtant acceptée sous pression américaine.

Lundi, Dmitri Peskov a martelé que la Russie continuait à travailler « tout d'abord sur l'établissement de relations bilatérales et nous travaillons également sur la mise en œuvre de certaines idées liées au règlement ukrainien ».

« Le travail est en cours. Il n'y a pas encore de détails précis. Il s'agit d'un processus qui prend du temps, probablement en raison de la complexité du sujet », a-t-il poursuivi.


Lutte contre l'immigration clandestine : plus de 40 pays réunis à Londres

Des sauveteurs britanniques aident une vingtaine de migrants sur un bateau semi-rigide essayant de traverser la Manche depuis la France (Photo, AFP).
Des sauveteurs britanniques aident une vingtaine de migrants sur un bateau semi-rigide essayant de traverser la Manche depuis la France (Photo, AFP).
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  • Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, accueille ce lundi à Londres les représentants d'une quarantaine de pays pour un sommet de deux jours dédié à la lutte contre l'immigration illégale.
  • Les trois premiers mois de l'année ont toutefois été marqués par un nouveau record d'arrivées, avec un total de 5 840 personnes ayant traversé la Manche à bord de ces embarcations de fortune.

LONDRES : Le Premier ministre britannique, Keir Starmer, accueille ce lundi à Londres les représentants d'une quarantaine de pays pour un sommet de deux jours dédié à la lutte contre l'immigration illégale, un dossier prioritaire pour Londres.

Le dirigeant travailliste, qui a pris ses fonctions en juillet dernier, a promis, comme ses prédécesseurs conservateurs, d'endiguer le phénomène des « small boats » (petits bateaux) en luttant contre les réseaux de passeurs.

Les trois premiers mois de l'année ont toutefois été marqués par un nouveau record d'arrivées, avec un total de 5 840 personnes ayant traversé la Manche à bord de ces embarcations de fortune.

Keir Starmer donnera le coup d'envoi de ce « premier grand sommet international organisé au Royaume-Uni pour faire face à l'urgence de l'immigration clandestine », qui se tiendra sous la houlette de la ministre de l'Intérieur Yvette Cooper.

Le ministre français Bruno Retailleau et son homologue allemande Nancy Faeser sont attendus, de même que des représentants du reste de l'Europe, d'Asie, du Moyen-Orient, d'Afrique et d'Amérique du Nord, y compris des États-Unis.

Les discussions porteront sur la collaboration entre les États pour démanteler les réseaux de passeurs de migrants, notamment vers le Royaume-Uni et les pays de l'Union européenne.

« Je ne crois tout simplement pas qu'il soit impossible de s'attaquer à la criminalité organisée liée à l'immigration », a déclaré le dirigeant travailliste dans un communiqué diffusé dimanche par le ministère de l'Intérieur.

- « Consensus mondial » -

« Nous devons combiner nos ressources, partager nos renseignements et nos tactiques, et nous attaquer au problème en amont », doit-il ajouter.

Ce sommet s'inscrit dans le prolongement des discussions que Mme Cooper avait eues en décembre avec ses homologues belge, allemand, français et néerlandais.

Les cinq pays avaient alors signé un plan d'action commun destiné à renforcer la coopération pour lutter contre ces réseaux de passeurs de migrants.

Le sommet de cette semaine réunira des représentants de pays de départ de migrants, comme le Vietnam ou l'Irak, ainsi que de pays de transit, comme ceux des Balkans.

Il réunira également le directeur de la Border Force, l'agence responsable des opérations de contrôle de la frontière au Royaume-Uni, ainsi que des représentants d'Interpol, d'Europol et d'Afripol.

Selon le ministère britannique de l'Intérieur, les ministres discuteront de l'équipement, de l'infrastructure et des faux papiers que les bandes criminelles utilisent pour faire entrer des personnes illégalement.

Ils examineront également le fonctionnement des filières et chercheront à « établir un consensus mondial sur la lutte » contre le recrutement de migrants en ligne.

Les Britanniques souhaitent également voir avec la Chine comment elle peut cesser d'exporter des moteurs et d'autres pièces détachées de petits bateaux utilisés pour les traversées de la Manche.

Keir Starmer est sous pression, face à la montée du parti anti-immigration Reform UK de Nigel Farage, qui a obtenu environ quatre millions de voix lors des élections générales de juillet, un résultat sans précédent pour un parti d'extrême droite.

Le Premier ministre a comparé les passeurs d'immigrés clandestins à des « terroristes ». En réponse, son gouvernement a introduit un projet de loi conférant aux forces de l'ordre des pouvoirs comparables à ceux dont elles disposent en matière de lutte antiterroriste, afin de combattre ces réseaux.

En février, le gouvernement a durci les règles d'acquisition de la nationalité pour la rendre pratiquement impossible à une personne arrivée illégalement au Royaume-Uni.

Il a aussi annoncé des règles plus strictes en matière de droit du travail.

« Fermer les yeux sur le travail illégal fait le jeu des passeurs qui tentent de vendre des places sur des bateaux peu solides et surchargés en promettant un travail et une vie au Royaume-Uni », a déclaré dimanche Mme Cooper, citée dans un communiqué de son ministère.

Au total, plus de 157 770 migrants sont arrivés au Royaume-Uni en traversant la Manche à bord de petites embarcations depuis que le gouvernement a commencé à collecter des données en 2018.