DIJON : Alain Cocq, militant français de la fin de vie "digne" atteint d'une maladie incurable, a cessé la deuxième grève de la faim et des soins qu'il avait commencée lundi, après une brève hospitalisation, ont annoncé vendredi des associations qui le suivent.
"Comme la première fois, il a été hospitalisé à sa demande et a repris son traitement, l'alimentation et l'hydratation", a indiqué à l'AFP François Lambert, président de l'association "article 10", qui est en lien régulier avec M. Cocq.
"Comme la première fois, il n'a pas supporté" les souffrances qui s'accentuent quand cesse le traitement, a ajouté Jean-Luc Romero, président de l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), qui est également en contact avec Alain Cocq.
Début septembre, Alain Cocq avait déjà cessé une première grève des soins et de la faim, qu'il avait débutée trois jours auparavant, évoquant des "douleurs insupportables" qui l'avaient convaincu de demander son hospitalisation.
"Mon état de santé se dégrade rapidement", a indiqué M. Cocq dans un bref texto à l'AFP, précisant être de retour chez lui, à Dijon (est), dans son lit médicalisé.
"Son état est très altéré. Il est très fatigué, très affaibli", a expliqué M. Lambert, neveu de Vincent Lambert, un infirmier en état végétatif décédé en juillet 2019 après une sédation profonde contestée par une partie de la famille.
Alain Cocq, qui souffre d'une maladie orpheline très douloureuse, avait commencé, lundi, une deuxième grève des soins et de la faim en assurant vouloir cette fois aller "jusqu'au bout".
Il s'était fait aider de M. Lambert, avocat, pour rédiger ses dernières volontés qui signifiaient que, même s'il demandait son hospitalisation, "cela ne voulait pas dire" qu'il "voulait vivre" mais qu'il voulait "bénéficier d'une sédation profonde et continue", jusqu'au décès.
"Mais l'hôpital ne lui a pas proposé de sédation profonde", a expliqué M. Lambert. Souffrant d'une "conscience altérée", M. Cocq n'était pas non plus en mesure de la demander.
"Mes directives, ils se sont assis dessus", a protesté M. Cocq auprès de l'AFP. "Le médecin ne veut pas laisser la parole aux patients", a-t-il ajouté, disant son intention de se rendre en Suisse où le suicide assisté est autorisé.
Alain Cocq, 57 ans, estime ne plus avoir une vie "digne" en raison d'une maladie très douloureuse qui le cloue au lit. Il avait demandé en vain en août au président Emmanuel Macron d'autoriser, à titre compassionnel, le corps médical à lui prescrire du pentobarbital, un barbiturique puissant qui lui aurait permis de "partir en paix".