Ukraine: Blinken attendu à Kiev dimanche, frappes meurtrières à Odessa

Le secrétaire d'État américain Antony Blinken et le président ukrainien Volodymyr Zelensky à Kiev, le 19 janvier 2022. (Photo, AFP)
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken et le président ukrainien Volodymyr Zelensky à Kiev, le 19 janvier 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 24 avril 2022

Ukraine: Blinken attendu à Kiev dimanche, frappes meurtrières à Odessa

  • Ce sera la première visite officielle de représentants du gouvernement américain en Ukraine depuis le 24 février
  • M. Zelensky a parallèlement de nouveau appelé à rencontrer son homologue russe Vladimir Poutine

ZAPORIJJA, Ukraine: Le chef de la diplomatie américaine est attendu à Kiev dimanche, deux mois après le début de l'invasion russe en Ukraine, où les espoirs d'une trêve pour la Pâque orthodoxe se sont envolés avec des frappes meurtrières à Odessa et l'échec d'une évacuation de civils à Marioupol.

Le nombre de réfugiés fuyant l'invasion russe approche des 5,2 millions, selon l'ONU. Plus de 7,7 millions de personnes ont quitté leur foyer mais se trouvent toujours en Ukraine.

Marquant la première visite officielle de représentants du gouvernement américain en Ukraine depuis le début de l'invasion russe le 24 février, le chef de la diplomatie Antony Blinken et le ministre de la Défense Llyod Austin sont attendus dimanche à Kiev, a annoncé samedi le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

Les discussions, a-t-il dit lors d'une conférence de presse dans une station de métro du centre-ville de Kiev, porteront sur les livraisons d'armes américaines à l'Ukraine, qu'il voudrait "encore plus lourdes et puissantes" face à l'armée russe. La Pologne a déjà pour sa part fourni pour 1,6 milliard de dollars d'armes à l'Ukraine, a précisé son Premier ministre Mateusz Morawiecki.

M. Zelensky a parallèlement de nouveau appelé à rencontrer son homologue russe Vladimir Poutine "pour mettre fin à la guerre".

Les appels à une trêve pour le week-end pascal des chrétiens orthodoxes s'étaient multipliés ces derniers jours. Mais samedi, les combats se sont poursuivis.

Au moins huit personnes ont été tuées dans des frappes russes sur la ville portuaire d'Odessa dans le sud, selon un nouveau bilan fourni par le président ukrainien. 

Et dans la région de Lougansk, dans l'est de l'Ukraine, six civils ont trouvé la mort, victimes de frappes russes près du village de Guirské.

Selon M. Zelensky, "sept missiles ont visé Odessa" samedi, dont un qui "a touché un immeuble d'habitations" et "deux qui ont été abattus" par le système de défense antiaérienne ukrainienne.

L'armée russe a pour sa part affirmé avoir visé avec des "missiles de haute précision" un terminal logistique de l'aérodrome militaire près d'Odessa abritant des armes livrées aux forces ukrainiennes par les Etats-Unis et des pays européens.

Crainte de «provocations»

Dans ce contexte, le patriarche orthodoxe russe Kirill, allié du président russe Vladimir Poutine, a appelé à prier pour une "paix durable" mais sans évoquer de trêve pascal dans le communiqué publié samedi par le Patriarcat de Moscou.

Redoutant des "provocations" lors des cérémonies qui attirent habituellement les foules, les autorités ukrainiennes ont appelé samedi les fidèles à suivre en ligne les offices religieux.

A Marioupol, port stratégique du Sud-Est de l'Ukraine dévasté par des semaines de bombardements, une nouvelle tentative d'évacuation de civils vers la ville de Zaporijjia a échoué, a indiqué samedi un adjoint au maire de Marioupol sur son compte Telegram. 

Selon Petro Andriouchtchenko, quelque 200 habitants avaient commencé à se rassembler pour être évacués lorsqu'ils ont été "dispersés" par l'armée russe. Certains auraient été ensuite contraints de monter dans des bus en partance pour une localité occupée par les Russes, à 80 km au nord.

Plusieurs couloirs humanitaires ont déjà dû être annulés à Marioupol, que Moscou assure avoir "libéré". Moscou et Kiev se sont rejetés la responsabilité de ces échecs.

Concernant le sort de combattants ukrainiens retranchés depuis plusieurs semaines dans le complexe métallurgique Azovstal de Marioupol, M. Zelensky a prévenu samedi que Kiev abandonnerait les négociations avec Moscou s'ils étaient tués par l'armée russe. 

Il s'est aussi dit "prêt" à "un échange de nos militaires qui défendent Marioupol", sous "n'importe quel format", pour sortir "ces gens qui se trouvent dans une situation horrible, encerclés". 

"Aujourd'hui est l'un des jours les plus durs" depuis le début du siège russe sur Marioupol, début mars, a-t-il dit. Vladimir Poutine avait ordonné jeudi d'assiéger, sans assaut, l'usine Azovstal.

Plus d'un millier de frappes 

Les troupes russes, qui se sont retirées fin mars de la région de Kiev et du nord de l'Ukraine, cherchent à "établir un contrôle total sur le Donbass et le sud de l'Ukraine", a affirmé vendredi un haut responsable militaire russe.

Elles occupent déjà une grande partie de l'est et du sud du pays.

Il s'agit désormais d'"assurer un couloir terrestre" vers la Crimée et un accès à la Transdniestrie, région moldave prorusse où se trouve une garnison russe, a détaillé le général Roustam Minnekaïev, commandant adjoint des forces du District militaire du Centre de la Russie.

Samedi matin, l'armée russe a dit avoir procédé durant les dernières 24H à 1.098 frappes avec de l'artillerie et des roquettes.

"Ils bombardent littéralement tout (...) tout le temps, H24", a écrit sur sa chaîne Telegram le gouverneur de la région de Lougansk (est), Serguiï Gaidai, appelant la population à évacuer. Il a ensuite annoncé deux morts à Zolote après des tirs d'artillerie russe.

Egalement dans l'est, le gouverneur de Kharkiv, Oleg Synegoubov, a annoncé sur Telegram la reprise par les forces ukrainiennes "après de longs combats acharnés" de trois villages au nord de Kharkiv.

Trois personnes ont été tuées et sept autres blessées dans des bombardements russes à Kharkiv, selon M. Synegoubov.

Guterres à Moscou mardi

L'ONU a répertorié vendredi une série d'actions des militaires russes "pouvant relever de crimes de guerre". Le chef de l'ONU Antonio Guterres se rendra mardi à Moscou pour y rencontrer M. Poutine, et dans la foulée en Ukraine pour voir M. Zelensky. 

Une chronologie dénoncée par le président ukrainien: "C'est simplement erroné d'aller d'abord en Russie, puis en Ukraine", a-t-il déclaré. "Il n’y a aucune justice et aucune logique dans cet ordre", a-t-il ajouté.

Les capitales s'attendent à un conflit appelé à durer. Washington a invité vendredi 40 pays alliés à se retrouver en Allemagne mardi pour discuter des besoins sécuritaires à long terme de l'Ukraine.


Le Parlement ukrainien déserté par crainte de frappes russes

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  • L'Otan et l'Ukraine doivent se retrouver mardi à Bruxelles pour évoquer la situation, selon des sources diplomatiques interrogées par l'AFP
  • La tension ne retombait pas en Ukraine, où le Parlement, la Rada, a "annulé" sa séance en raison de "signaux sur un risque accru d'attaques contre le quartier gouvernemental dans les jours à venir", ont expliqué plusieurs députés à l'AFP

KIEV: Le Parlement ukrainien a annulé vendredi sa séance par crainte de frappes russes en plein coeur de Kiev, au lendemain du tir par la Russie d'un nouveau missile balistique et de menaces de Vladimir Poutine à l'adresse de l'Occident.

Après ce tir, le président russe s'était adressé à la nation jeudi soir en faisant porter la responsabilité de l'escalade du conflit sur les Occidentaux. Il a estimé que la guerre en Ukraine avait pris désormais un "caractère mondial" et menacé de frapper les pays alliés de Kiev.

Le Kremlin s'est dit confiant vendredi sur le fait que les Etats-Unis avaient "compris" le message de Vladimir Poutine.

L'Otan et l'Ukraine doivent se retrouver mardi à Bruxelles pour évoquer la situation, selon des sources diplomatiques interrogées par l'AFP.

La tension ne retombait pas en Ukraine, où le Parlement, la Rada, a "annulé" sa séance en raison de "signaux sur un risque accru d'attaques contre le quartier gouvernemental dans les jours à venir", ont expliqué plusieurs députés à l'AFP.

En plein coeur de Kiev, ce quartier où se situent également la présidence, le siège du gouvernement et la Banque centrale, a jusqu'à présent été épargné par les bombardements. L'accès y est strictement contrôlé par l'armée.

Le porte-parole du président Volodymyr Zelensky a de son côté assuré que l'administration présidentielle "travaillait comme d'habitude en respectant les normes de sécurité habituelles".

"Compris" le message 

S'adressant aux Russes à la télévision jeudi soir, Vladimir Poutine a annoncé que ses forces avaient frappé l'Ukraine avec un nouveau type de missile balistique hypersonique à portée intermédiaire (jusqu'à 5.500 km), baptisé "Orechnik", qui était dans sa "configuration dénucléarisée".

Cette frappe, qui a visé une usine militaire à Dnipro, dans le centre de l'Ukraine, est une réponse, selon M. Poutine, à deux frappes menées cette semaine par Kiev sur le sol russe avec des missiles américains ATACMS et britanniques Storm Shadow, d'une portée d'environ 300 kilomètres.

M. Poutine a ainsi estimé que la guerre en Ukraine avait pris un "caractère mondial" et annoncé que Moscou se réservait le droit de frapper les pays occidentaux car ils autorisent Kiev à utiliser leurs armes contre le sol russe.

"Le message principal est que les décisions et les actions imprudentes des pays occidentaux qui produisent des missiles, les fournissent à l'Ukraine et participent ensuite à des frappes sur le territoire russe ne peuvent pas rester sans réaction de la part de la Russie", a insisté vendredi le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.

Il s'est dit persuadé que Washington avait "compris" ce message.

La veille, les Etats-Unis, qui avaient été informés 30 minutes à l'avance du tir russe, avaient accusé Moscou de "provoquer l'escalade". L'ONU a évoqué un "développement inquiétant" et le chancelier allemand Olaf Scholz a regretté une "terrible escalade".

La Chine, important partenaire de la Russie accusé de participer à son effort de guerre, a appelé à la "retenue". Le Kazakhstan, allié de Moscou, a renforcé ses mesures de sécurité en raison de cette "escalade en Ukraine".

Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky a lui appelé la communauté internationale à "réagir", dénonçant un "voisin fou" qui utilise l'Ukraine comme un "terrain d'essai".

"Cobayes" de Poutine 

Au-delà du tir de jeudi, la Russie a modifié récemment sa doctrine nucléaire, élargissant la possibilité de recours à l'arme atomique. Un acte "irresponsable", selon les Occidentaux.

Interrogés jeudi par l'AFP sur le tir de missile russe, des habitants de Kiev étaient inquiets.

"Cela fait peur. J'espère que nos militaires seront en mesure de repousser ces attaques", a déclaré Ilia Djejela, étudiant de 20 ans, tandis qu'Oksana, qui travaille dans le marketing, a appelé les Européens à "agir" et "ne pas rester silencieux".

M. Poutine "teste (ses armes) sur nous. Nous sommes ses cobayes", a affirmé Pavlo Andriouchtchenko cuisinier de 38 ans.

Sur le terrain en Ukraine, les frappes de la Russie, qui a envahi le pays il y a bientôt trois ans, se poursuivent.

A Soumy, dans le nord-est du pays, une attaque de drones a fait deux morts et 12 blessés, a indiqué le Parquet ukrainien.

Le ministre russe de la Défense, Andreï Belooussov, s'est lui rendu sur un poste de commandement de l'armée dans la région de Koursk, où les forces ukrainiennes occupent, depuis début août, des centaines de kilomètres carrés.

Il s'est félicité d'avoir "pratiquement fait échouer" la campagne militaire ukrainienne pour l'année 2025 en "détruisant les meilleures unités" de Kiev et notant que les avancées russes sur le terrain se sont "accélérées".

Cette poussée intervient alors que Kiev craint que Donald Trump, de retour à la Maison Blanche à partir de janvier prochain, ne réduise ou stoppe l'aide militaire américaine, vital pour l'armée ukrainienne.


Record de 281 travailleurs humanitaires tués dans le monde en 2024, selon l'ONU

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database. (AFP)
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  • L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database
  • "Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires

GENEVE: Un nombre record de 281 travailleurs humanitaires ont été tués dans le monde cette année, ont alerté les Nations unies vendredi, qui demandent que les responsables soient poursuivis.

L'année 2024 est devenue "la plus meurtrière jamais enregistrée pour le personnel humanitaire", a affirmé l'ONU dans un communiqué, citant des données du Aid Worker Security Database.

"Les travailleurs humanitaires sont tués à un rythme sans précédent, leur courage et leur humanité se heurtant aux balles et aux bombes", a déclaré le nouveau secrétaire général adjoint de l'ONU aux affaires humanitaires et coordinateur des situations d'urgence, Tom Fletcher, dans le communiqué.

Le Britannique souligne que "cette violence est inadmissible et dévastatrice pour les opérations d'aide".

"Les États et les parties au conflit doivent protéger les humanitaires, faire respecter le droit international, poursuivre les responsables et mettre un terme à cette ère d'impunité".

L'année 2023 avait déjà connu un nombre record, avec 280 travailleurs humanitaires tués dans 33 pays.

L'ONU souligne que la guerre à Gaza "fait grimper les chiffres". Il y a eu "au moins 333 travailleurs humanitaires qui ont été tués rien que dans la bande de Gaza" depuis le début de la guerre en octobre 2023, a indiqué le porte-parole de l'agence de coordination humanitaire de l'ONU (Ocha), Jens Laerke, lors d'un point de presse à Genève.

Nombre d'entre eux ont été tués dans l'exercice de leurs fonctions alors qu'ils fournissaient de l'aide humanitaire. La plupart travaillaient pour l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens (Unrwa), dont 243 employés ont été tués depuis la guerre à Gaza, a indiqué M. Laerke.

Parmi les autres travailleurs humanitaires tués depuis le début de la guerre à Gaza figure notamment du personnel du Croissant-Rouge palestinien, a-t-il relevé.

Mais les menaces qui pèsent sur les travailleurs humanitaires ne se limitent pas à Gaza, indique l'ONU, soulignant que des "niveaux élevés" de violence, d'enlèvements, de harcèlement et de détention arbitraire ont été signalés, entre autres, en Afghanistan, en République démocratique du Congo, au Soudan du Sud, au Soudan, en Ukraine et au Yémen.

La majorité du personnel humanitaire tué sont des employés locaux travaillant avec des ONG, des agences de l'ONU et le Mouvement international de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.

L'ONU explique que la violence à l'encontre du personnel humanitaire s'inscrit dans "une tendance plus large d'atteintes aux civils dans les zones de conflit", avec l'an dernier "plus de 33.000 civils morts enregistrés dans 14 conflits armés, soit une augmentation de 72% par rapport à 2022".

 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.