Ukraine: poursuite des combats, les espoirs de trêve s'envolent

Une femme réagit devant des immeubles d'habitation détruits après un bombardement dans le quartier d'Obolon, au nord-ouest de Kiev, en Ukraine, le 14 mars 2022. (AFP).
Une femme réagit devant des immeubles d'habitation détruits après un bombardement dans le quartier d'Obolon, au nord-ouest de Kiev, en Ukraine, le 14 mars 2022. (AFP).
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Publié le Samedi 23 avril 2022

Ukraine: poursuite des combats, les espoirs de trêve s'envolent

  • Alors que la guerre entrera dimanche dans son troisième mois, le nombre de réfugiés fuyant l'invasion russe approche des 5,2 millions, selon l'ONU
  • A Marioupol, une tentative d'évacuation de civils est prévue vers la mi-journée, a annoncé la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk

ZAPORIJJIA : Les combats se poursuivent samedi en Ukraine, où les appels à une trêve à l'occasion de la fête orthodoxe de Pâques restent pour l'heure lettre morte, et une nouvelle tentative d'évacuation de civils à Marioupol a échoué.

Alors que la guerre entrera dimanche dans son troisième mois, le nombre de réfugiés fuyant l'invasion russe approche des 5,2 millions, selon l'ONU. Plus de 7,7 millions de personnes ont quitté leur foyer mais se trouvent toujours en Ukraine.

Au moins six personnes, dont un enfant,  ont été tuées dans des frappes russes samedi sur la ville portuaire d'Odessa dans le sud, selon le service d'Etat ukrainien pour les situations d'urgence.

Le patriarche orthodoxe russe Kirill, allié du président russe Vladimir Poutine, a appelé à prier pour une "paix durable" sans évoquer l'idée d'une trêve pour le week-end pascal des chrétiens orthodoxes, dans un communiqué publié samedi par le Patriarcat de Moscou.

Redoutant des "provocations" lors des cérémonies pour la fête orthodoxe de Pâques qui attirent habituellement les foules, les autorités ukrainiennes ont appelé samedi les fidèles à suivre en ligne les services religieux.

A Marioupol, port stratégique du Sud-Est de l'Ukraine en grande partie détruit par des semaines de bombardements, une nouvelle tentative d'évacuation de civils vers la ville de Zaporijjia a échoué, a indiqué samedi un adjoint au maire de Marioupol sur son compte Telegram. 

Selon Petro Andriouchtchenko, quelque 200 habitants avaient commencé à se rassembler pour être évacués lorsqu'ils ont été "dispersés" par l'armée russe. Certains auraient été ensuite contraints de monter dans des bus en partance pour une localité occupée par les Russes, à 80 km au nord.

Plusieurs couloirs humanitaires ont déjà dû être annulés en dernière minutes à Marioupol. Moscou et Kiev se sont rejetés la responsabilité de ces échecs.

A Boutcha, l'expérience de la douleur au secours des familles ayant perdu leurs proches

Elle a perdu son mari en 2014 dans les combats contre les séparatistes prorusses du Donbass. Aujourd'hui, Mikhailina Skoryk-Chkarivska, conseillère municipale de Boutcha, utilise son expérience du malheur pour soutenir les familles cherchant leurs proches dans les morgues d'une région devenue symbole des horreurs de l'invasion russe de l'Ukraine. 

"Je ressens la douleur de ces gens", indique Mme Skoryk-Chkarivska à l'AFP devant la morgue de Boutcha, en plein travail. C'est dans cette localité de la périphérie nord-ouest de Kiev que furent découverts début avril les corps de 20 civils gisant en pleine rue, suscitant un émoi international.

"Pour moi, c'est très personnel, je comprends combien c'est important pour les familles d'être sûres et de pouvoir enterrer" leurs proches, explique cette femme dont le mari a péri il y a huit ans dans la bataille particulièrement sanglante d'Ilovaïsk, tandis qu'un chariot-élévateur apporte à la morgue des sacs noirs ou blancs contenant des corps.

Les autorités ukrainiennes ont retrouvé plus de 400 corps à Boutcha depuis que l'armée russe s'est retirée de la région fin mars - tués par la guerre mais aussi morts d'autres causes. Débordée, la ville a sollicité l'aide de morgues des villes avoisinantes, compliquant les recherches des familles sans nouvelles de leurs proches. 

"Le problème est que les corps sont ailleurs, et les familles sont ici", dit Mme Skoryk-Chkarivska, expliquant que certains corps étaient ensuite rapportés à Boutcha pour identification. 

«Les corps morts ne m'effraient plus»

Nadia Kovalenko a perdu sa fille Inna, âgée de 45 ans, tuée le 19 mars par une frappe alors qu'elle était partie chercher de l'eau pour sa famille. 

Tandis que les combats faisaient rage, des parents lui ont d'abord fait une sépulture provisoire.

Après le départ des troupes russes, les autorités ont exhumé son corps, pour l'examiner puis pouvoir l'enterrer définitivement. Mais il a fallu du temps à sa mère pour le retrouver.

"J'ai dû venir peut-être quatre fois de suite, et il y avait une queue" de gens qui attendaient, a expliqué Mme Kovalenko. "On a attendu et on l'a trouvée. Et hier on l'a enterrée".

Secouée par les sanglots, elle étreint Mme Skoryk-Chkarivska. "C'est fini. Vous avez fait tout ce que vous pouviez", lui souffle cette dernière.

Mais pour d'autres familles, les recherches ne sont pas terminées.

"Je suis venue aujourd'hui, et ça fait déjà deux semaines que je viens, pour examiner les corps et trouver mon mari", dit Tania Boïkiv, 52 ans, équipée de masque et de gants pour rechercher son époux parmi les cadavres. 

Elle dit que les troupes russes ont emmené et détenu son mari dans un autre village pendant deux semaines, avant de le battre à mort au moment de leur retrait.

L'une de ses seules pistes est une photo d'un mort prise par un prêtre, sur laquelle elle pense avoir reconnu son mari.     

"C'est la chose la plus terrible de ma vie que mon mari, l'être aimé, soit parti. Je ne connais rien de pire", dit Mme Boïkiv. "Les corps morts ne m'effraient plus, comparés à cette tragédie. Ce serait une consolation de pouvoir l'enterrer et se rendre sur sa tombe". 

Moscou avait assuré jeudi avoir "libéré" Marioupol et M. Poutine avait ordonné d'assiéger, sans assaut, le complexe métallurgique Azovstal où sont retranchés des combattants ukrainiens. Ces derniers "tiennent bon" dans l'usine où se trouvent également des civils, a rétorqué Kiev vendredi.

Cette semaine a débuté la "deuxième phase de l'opération spéciale" lancée en Ukraine le 24 février par Moscou. "L'un des objectifs de l'armée russe est d'établir un contrôle total sur le Donbass et le sud de l'Ukraine", a affirmé vendredi un haut responsable militaire russe.

«Ils bombardent tout»

Les troupes russes, qui se sont retirées fin mars de la région de Kiev et du nord de l'Ukraine, occupent déjà une grande partie de l'est et du sud du pays.

Il s'agit désormais d'"assurer un couloir terrestre" vers la Crimée et un accès à la Transdniestrie, région moldave prorusse où se trouve une garnison russe, a détaillé le général Roustam Minnekaïev, commandant adjoint des forces du District militaire du Centre de la Russie.

Samedi matin, l'armée russe a dit avoir procédé durant les dernières 24 heures à 1.098 frappes avec de l'artillerie et des roquettes.

"Ils bombardent littéralement tout (...) tout le temps, H24", a écrit sur sa chaîne Telegram le gouverneur de la région de Lougansk (est), Serguiï Gaidai, appelant la population à évacuer. Il a ensuite annoncé deux morts et deux blessés à Zolote après des tirs d'artillerie russe.

Egalement dans l'est, le gouverneur de Kharkiv, Oleg Synegoubov, a annoncé sur Telegram la reprise par les forces ukrainiennes "après de longs combats acharnés" de trois villages au nord de Kharkiv dont l'un, Proudïanka, est à une quinzaine de kilomètres de la frontière russe.

Trois personnes ont été tuées et sept autres blessées dans des bombardements russes à Kharkiv, selon M. Synegoubov.

Selon le porte-parole du ministère ukrainien de la Défense, Kharkiv reste "partiellement bloquée" par les forces russes, notamment présentes au nord-ouest et qui "renforcent leurs positions" au sud de la ville.

Dans le Donbass, les troupes russes "concentrent leurs efforts dans la zone entre Slaviansk-Kramatorsk", conurbation située dans l'oblast de Donetsk, a annoncé Oleksiy Arestovytch, conseiller de la présidence ukrainienne. Plus au sud, elles "essaient de poursuivre leurs offensive sur la ville de Houliaïpole", dans l'oblast de Zaporojie, à mi-chemin entre la ville éponyme et Marioupol.

Entre les villes de Mykolaïv et Kherson, proches de la mer Noire, "l'ennemi tente d'améliorer ses positions tactiques et consolider" son contrôle sur "les frontières administratives de la région de Kherson, selon l'armée ukrainienne.

Kherson est la seule capitale administrative capturée par les Russes lors des premiers jours de l'invasion.

«Armes nécessaires»

Selon le président ukrainien Volodymyr Zelensky, les forces ukrainiennes continuent "de contenir les attaques des envahisseurs russes" dans l'est et le sud et le "défi numéro un" est actuellement "de fournir à nos militaires toutes les armes nécessaires".

Les autorités ukrainiennes, qui ont obtenu ces derniers jours une aide en armements plus substantielle des Occidentaux, assurent qu'elle peuvent repousser l'armée russe hors de leur sol mais ont réclamé une trêve pascale. Celle-ci a été "rejetée" par Moscou, avait pesté jeudi M. Zelensky. 

Le président du Conseil européen Charles Michel a demandé vendredi à M. Poutine de garantir des corridors humanitaires à Marioupol, à l'occasion dimanche des fêtes de Pâques orthodoxe.

Le Kremlin a affirmé cependant que Kiev refusait la reddition des derniers soldats ukrainiens présents à Azovstal, alors que l'armée russe se disait prête à observer "à tout moment" une trêve "sur tout ou partie" de ce site pour permettre l'évacuation de civils et la reddition de combattants.

L'ONU a répertorié vendredi une série d'actions des militaires russes "pouvant relever de crimes de guerre". Le chef de l'ONU Antonio Guterres se rendra mardi à Moscou pour y rencontrer M. Poutine, et dans la foulée en Ukraine pour voir M. Zelensky.

La société américaine Maxar Technologies a diffusé des images satellite révélant, selon elle, "l'existence d'un deuxième cimetière qui s'est étendu au cours du dernier mois", à Vynohradne, à une douzaine de kilomètres de Marioupol. 

Fosses communes

Un premier ensemble de possibles fosses communes avait été récemment mis au jour à Manhush (ouest de Marioupol).

Vendredi, la Russie a reconnu pour la première fois des pertes sur son croiseur Moskva, navire-amiral de la flotte de la mer Noire qui a coulé le 14 avril, avec un marin mort et 27 portés disparus.

Le naufrage du Moskva est largement considéré comme une humiliation pour la Russie et même des commentateurs pro-Kremlin ont réclamé des explications. 

Moscou affirme que le navire a sombré à cause de l'explosion de munitions à bord et de mauvaises conditions météo ayant contrecarré les opérations de remorquage. L'Ukraine dit avoir coulé le bâtiment avec des missiles.

Les capitales s'attendent à un conflit appelé à durer. Washington a invité vendredi 40 pays alliés à se retrouver en Allemagne mardi pour discuter des besoins sécuritaires à long terme de l'Ukraine.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.