Macron exhorte les électeurs à la mobilisation car «rien n'est fait»

Le président et candidat du parti La République en Marche (LREM) à sa réélection Emmanuel Macron serre la main de ses partisans à l’issue d’un rassemblement le dernier jour de campagne à Figeac, dans le sud de la France, le 22 avril 2022, avant le second tour de l’élection présidentielle française.( AFP)
Le président et candidat du parti La République en Marche (LREM) à sa réélection Emmanuel Macron serre la main de ses partisans à l’issue d’un rassemblement le dernier jour de campagne à Figeac, dans le sud de la France, le 22 avril 2022, avant le second tour de l’élection présidentielle française.( AFP)
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Publié le Vendredi 22 avril 2022

Macron exhorte les électeurs à la mobilisation car «rien n'est fait»

  • En présence de son Premier ministre Jean Castex, à qui il a rendu hommage, Emmanuel Macron a mis en garde contre une victoire de la candidate d'extrême droite
  • Entre les deux jours, il a envoyé des signaux aux électeurs de la gauche, et notamment de l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon qui, après sa troisième place du premier tour, a appelé à faire barrage à Marine Le Pen

FIGEAC, FRANCE: "J'attends que vous vous mobilisiez jusqu'à la dernière seconde": Emmanuel Macron a lancé vendredi un ultime appel aux électeurs car "rien n'est fait" même si les sondages le donnent gagnant dimanche face à Marine Le Pen.

Pour la dernière fois, le slogan "Et un, et deux, et cinq ans de plus" a été entonné par les supporteurs du président candidat, qui avait choisi de terminer sa campagne à Figeac (Lot), petite cité de carte postale de la France éternelle.

Pas de fièvre, mais une ambiance bon enfant pour ce dernier meeting au cours duquel Emmanuel Macron a préféré vanté la "bienveillance", la "réconciliation" plutôt que de critiquer sa rivale qui n'a cessé de l'attaquer depuis le débat de mercredi.

"Je peux vous tenir un discours sans avoir un seul propos de haine, ni sur nos adversaires politiques, ni sur une partie du pays", a-t-il lancé au public.

"C'est bien, il a été optimiste, pas dans les insultes comme le fait l'autre camp", s'est félicité Carole Bisien, une sympathisante, à l'issue du discours prononcé sous la halle.

En présence de son Premier ministre Jean Castex, à qui il a rendu hommage, Emmanuel Macron a toutefois mis en garde contre une victoire de la candidate d'extrême droite. "Il faut voter car la démocratie est menacée en Europe", a-t-il affirmé. 

"Je ne crois pas aux jours heureux qui se transforment en gueule de bois", a-t-il également lancé à propos des promesses électorales de son adversaire.

"Un autre choix" 

Le début de son meeting a été perturbé par le déploiement, sur un balcon, d'une banderole: "quand tout sera privé, on sera privé de tout" tandis que des militants "ni Le Pen ni Macron" jetaient sur l'assistance des tracs "Président des riches". 

Emmanuel Macron s'interrompt alors, lève la tête et leur lance: "Félicitez-vous d'être dans une démocratie où vous pouvez interpeller un président et un candidat. Et j'espère que ça pourra continuer. Parce que le 24 avril, avec une autre candidate, ce sera un autre choix".

Puis, debout sur une estrade, le président candidat dresse un bilan de son action pour la ruralité et annonce qu'il entend garder le même "esprit de pragmatisme" et d'"efficacité" basé sur "des projets".

Même si Figeac, sous-préfecture de 10.000 habitants, n'est pas à plaindre avec le maintien de deux usines aéronautiques et son centre pittoresque qui attire les touristes, la ville souffre des mêmes maux que de nombreux territoires ruraux. 

"Je n'arrive pas à trouver de généraliste, il n'y a pas de dermato, de gynéco et il faut attendre six mois pour avoir un rendez-vous chez l'ophtalmo", se lamente Corinne Borne, une restauratrice de 38 ans, qui hésite entre un bulletin blanc et Macron.

 "Méfiant" 

L'ode à la ruralité a été lancée au lendemain d'un déplacement à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), où Emmanuel Macron a envoyé "un message d’ambition et de considération à tous les quartiers", "trop souvent stigmatisés".

Entre les deux jours, il a ainsi envoyé des signaux aux électeurs de la gauche, et notamment de l'Insoumis Jean-Luc Mélenchon qui, après sa troisième place du premier tour, a appelé à faire barrage à Marine Le Pen.

Même si les sondages sont plutôt encourageants, Jean-Pierre Puzelet, assis au pied de la tribune, reste "méfiant". "C'est à la fin de la foire qu'on compte les bouses", dit-il, en reprenant une formule chère à Jacques Chirac. 

Après avoir voté Jean-Luc Mélenchon au premier tour, Anne Martineau, 56 ans, se dit "toujours indécise" et est venue assister au meeting pour "voir quelles garanties il peut offrir sur ce qui touche à l'environnement, à la santé et au vieillissement".

Le président-candidat n'aura en tous cas pas la voix d'Eva, surnommée Coco sur les ronds-points des "gilets jaunes" de Figeac, qui snobe ostensiblement le meeting. "Rien ne peut m'influencer. C'est tout sauf Macron. Je n'aurai pas d'autre choix que de voter pour elle (Marine Le Pen)".

"Ici, sur ces terres de gauche modérée, le président a beaucoup de soutiens face à Le Pen", relève de son côté Laurent Bert, qui travaille dans l'usine de moteurs aéronautiques de la villemais. Mais, souligne-t-il, "j'attends qu'il s'intéresse aux gens" et qu'il "bouge sur le social et l'écologie".


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.