Loin de l'Ukraine, la quête de normalité des Moscovites

Les lieux culturels sont ainsi tout aussi courus que les bars (Photo, AFP).
Les lieux culturels sont ainsi tout aussi courus que les bars (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 22 avril 2022

Loin de l'Ukraine, la quête de normalité des Moscovites

  • La Russie a essuyé plusieurs vagues de sanctions occidentales, dont les effets les plus sévères doivent se faire sentir dans quelques mois
  • D'ores et déjà, l'inflation grimpe

MOSCOU: Loin du conflit meurtrier en Ukraine, le printemps apparaît presque banal dans la capitale russe, où les Moscovites se pressent dans les restaurants, les théâtres et les rues ensoleillées.

Si certains s'avouent indifférents, d'autres trompent l'inquiétude que leur inspirent les affrontements en cours, les sanctions internationales qui s'abattent sur la Russie et la répression contre toutes formes de critique du pouvoir.

En tout cas, les restaurants sont pleins. 

Dans un café jaune et rose, coiffées de petits chapeaux de fête, trois jeunes femmes sont venues célébrer un anniversaire. Dans des éclats de rire, elles se penchent pour un selfie.

"Ce n'est pas possible de lire tout le temps les infos", dit l'une d'elles, Olessia, préférant taire son nom.

"Il faut continuer à vivre. Les anniversaires arrivent, on les fête", affirme-t-elle, évitant de détailler ses opinions sur l'Ukraine.

La Russie a essuyé plusieurs vagues de sanctions occidentales, dont les effets les plus sévères doivent se faire sentir dans quelques mois. D'ores et déjà, l'inflation grimpe.

Vladimir Poutine, qui revendique le soutien de la population, affirme lui que ce "blitzkrieg" économique a échoué, malgré la hausse des prix et la fermeture de nombreuses d'entreprises.

A Moscou, mégalopole privilégiée, mis à part la disparition de grandes enseignes occidentales, les pénuries de biens de consommation ne se font pas encore trop sentir. Et les Moscovites ne semblent pas se priver de loisirs.

Les lieux culturels sont ainsi tout aussi courus que les bars. 

Dans les allées d'une foire d'art contemporain près de la place Rouge, Alexandre est venu voir des amis. Et aussi draguer un peu, en chemise près du corps.

"Il faut aussi voyager, regarder de beaux tableaux, se concentrer sur le positif", affirme cet homme de 40 ans qui vient de perdre son emploi dans le commerce international du fait des sanctions.

D'autant que, selon lui, regarder la couverture de l'Ukraine à la télévision officielle c'est impossible, "ou alors on se transforme en zombie", souligne-t-il, préférant également préserver son anonymat.

En face du Kremlin trône le GES-2, musée d'art contemporain ouvert fin 2021 dans une ancienne centrale électrique par un oligarque du secteur gazier.

Inauguré par le président Poutine, ce lieu promettait de faire le grand écart entre liberté artistique et contexte politique de plus en plus répressif. Un projet devenu impossible avec le conflit en Ukraine.

«La normalité, c'était avant»

Depuis le début de l'offensive le 24 février, le musée a cessé ses expositions, invitant désormais les visiteurs à venir s'y "relaxer" en écoutant une installation sonore. 

Dans la foule branchée, Andreï, pilote civil de 26 ans, qui préfère lui aussi rester anonyme par les temps qui courent, est venu se changer les idées.

En raison des sanctions frappant le transport aérien, il ne vole presque plus, et souvent "sur des avions +interdits+", car la plupart des Airbus ou Boeing dont la Russie dispose seraient saisis s'ils quittaient le pays.

"Je n'ai plus de perspective de carrière", juge le jeune homme aux épaules carrées. Dépité, il est venu à GES-2 car, autrement, il "lit trop les infos".

"La normalité, c'était avant le 24 février", assène le pilote. Les premiers jours de l'offensive, il dit avoir été scotché aux nouvelles, choqué.

"J'étais à l'armée quand la (péninsule ukrainienne de) Crimée a été annexée" par la Russie en 2014. "J'étais content, j'étais patriote, je pensais +on est dans un super pays, on aura un super avenir+".

Il a déchanté depuis: "j'ai vu la répression, et j'ai pensé +comment c'est possible au XXIe siècle?+".

Non loin de là, Eleonora Khalmetova, informaticienne de 25 ans, se promène le long de la rivière Moskova.

La jeune femme, qui travaille à Londres, est venue voir ses parents pour la première fois en deux ans. Pour elle, sous son apparente normalité, la vie moscovite a bien changé.

"Les gens parlaient librement. Maintenant une amie prof m'a dit +sortons dans la rue pour parler+", de crainte d'être écoutée dans un lieu fermé, raconte-t-elle.

"Les gens qui allaient aux manifs n'y voient plus d'utilité, tout est interdit. Beaucoup de mes amis sont partis, pour des raisons morales en premier lieu. Ensuite, aussi, pour avoir une meilleure vie", relate Eleonora.


Gaza : le pape François appelle au « respect immédiat » de la trêve

Le  pape François (Photo AFP)
Le  pape François (Photo AFP)
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  • « J'exprime ma gratitude à tous les médiateurs », a déclaré le pontife argentin peu après le début de la trêve entre Israël et le Hamas.
  • « Je prie beaucoup pour eux et leurs familles. J'espère aussi que l'aide humanitaire parviendra encore plus rapidement (...) à la population de Gaza, qui a tant de besoins urgents », a-t-il souligné.

CITE DU VATICAN, SAINT-SIEGE : Le  pape François a appelé samedi au « respect immédiat » du cessez-le-feu à Gaza et a plaidé en faveur d'un renforcement de l'aide humanitaire ainsi que du retour des otages.

« J'exprime ma gratitude à tous les médiateurs », a déclaré le pontife argentin peu après le début de la trêve entre Israël et le Hamas.

« Merci à toutes les parties impliquées dans cet important résultat. J'espère que les parties respecteront immédiatement l'accord tel que convenu, et que tous les otages pourront enfin rentrer chez eux pour embrasser à nouveau leurs proches », a-t-il déclaré.

« Je prie beaucoup pour eux et leurs familles. J'espère aussi que l'aide humanitaire parviendra encore plus rapidement (...) à la population de Gaza, qui a tant de besoins urgents », a-t-il souligné.

« Les Israéliens et les Palestiniens ont besoin de signes clairs d'espoir. J'espère que les autorités politiques des deux pays, avec l'aide de la communauté internationale, parviendront à une solution juste basée sur deux États », a-t-il encore déclaré. « Que chacun dise oui au dialogue, oui à la réconciliation, oui à la paix. »


La start-up Perplexity AI propose une fusion avec TikTok

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  • La start-up d'intelligence artificielle (IA) Perplexity AI a soumis samedi au groupe chinois ByteDance une offre de fusion avec la filiale américaine du réseau social TikTok,
  • Le projet, révélé initialement par la chaîne américaine CNBC, prévoit la création d'une nouvelle entité qui réunirait les actifs de Perplexity AI et de TikTok USA.

WASHINGTON : La start-up d'intelligence artificielle (IA) Perplexity AI a soumis samedi au groupe chinois ByteDance une offre de fusion avec la filiale américaine du réseau social TikTok, a indiqué à l'AFP une source proche du dossier, alors que la plateforme est menacée de disparition dans quelques heures.

TikTok est sous le coup d'une loi qui prend effet dimanche et qui impose à sa maison mère, le groupe chinois ByteDance, de vendre le réseau social sous peine d'interdiction.

ByteDance a jusqu'ici refusé d'envisager une cession et, vendredi, TikTok a annoncé qu'il se préparait à débrancher l'application à l'expiration de la limite fixée par une loi votée au Congrès américain en avril 2024.

Le projet, révélé initialement par la chaîne américaine CNBC, prévoit la création d'une nouvelle entité qui réunirait les actifs de Perplexity AI et de TikTok USA, a précisé la source.

Les titres de cette holding seraient distribués en partie aux actionnaires existants de Perplexity AI et de ByteDance, le solde allant à de nouveaux investisseurs prêts à acquérir une participation dans le nouvel ensemble.

Les actionnaires de ByteDance qui ne souhaitent pas participer à cette nouvelle structure verront leurs titres rachetés.

Environ 60 % du capital de ByteDance sont détenus par des investisseurs institutionnels, 20 % par les fondateurs de l'entreprise et 20 % par ses salariés.

La transaction proposée par Perplexity AI ne donne pas de montant pour TikTok, « mais je ne vois pas un accord intervenir avec une valorisation inférieure à 50 milliards de dollars », a expliqué la source proche du dossier.

Compte tenu de la nature de l'opération, très peu d'argent changerait effectivement de mains, l'idée étant d'attribuer aux parties prenantes des actions du nouveau conglomérat.

Cette union permettrait à Perplexity AI d'enrichir les contenus proposés à ses utilisateurs, selon la même source.

Lancé fin 2022 et soutenu par Jeff Bezos, le fondateur d'Amazon, Perplexity AI combine un assistant IA et un moteur de recherche pour trouver des informations sur Internet.

Il se positionne comme un concurrent des grands moteurs de recherche, en premier lieu Google.

En décembre, la start-up a effectué une nouvelle levée de fonds qui a valorisé l'entreprise à 9 milliards de dollars.

D'autres investisseurs ont fait part de leur intérêt pour TikTok.

L'homme d'affaires Frank McCourt est ainsi prêt à mettre 20 milliards de dollars sur la table avec d'autres partenaires pour les activités américaines de l'application, en dehors de son puissant algorithme.

Samedi, Donald Trump a déclaré qu'il étudierait de près le dossier une fois investi à la présidence des États-Unis, et qu'un report de 90 jours de la mise en œuvre de la loi serait « probablement décidé ».


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.