Débat présidentiel: Macron a dépassé son handicap de sortant, Le Pen évite le ratage de 2017

Cette photo montre des écrans affichant le débat télévisé en direct entre le président-candidat Emmanuel Macron et la candidate à la présidentielle Marine Le Pen, diffusé sur les chaînes de télévision françaises TF1 et France 2, le 20 avril 2022. (Photo, AFP)
Cette photo montre des écrans affichant le débat télévisé en direct entre le président-candidat Emmanuel Macron et la candidate à la présidentielle Marine Le Pen, diffusé sur les chaînes de télévision françaises TF1 et France 2, le 20 avril 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 21 avril 2022

Débat présidentiel: Macron a dépassé son handicap de sortant, Le Pen évite le ratage de 2017

  • Le chef de l'Etat a réussi à maîtriser, voire dépasser le handicap traditionnel du sortant qui doit défendre son bilan, face à une candidate du RN en net progrès par rapport à son débat raté de 2017
  • Courtois malgré quelques piques, le débat a souligné comme attendu les divergences frontales des deux finalistes, du pouvoir d'achat à la guerre en Ukraine, en passant par l'Europe, le climat ou le port du voile

PARIS : Pugnacité d'un côté, sérénité affichée de l'autre malgré des moments de flottement: le débat télévisé entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen mercredi soir a confirmé l'avantage du président candidat à trois jours du second tour de la présidentielle.

Le chef de l'Etat a réussi à maîtriser, voire dépasser le handicap traditionnel du sortant qui doit défendre son bilan, face à une candidate du RN en net progrès par rapport à son débat raté de 2017, mais souvent sur la défensive et freinée dans ses attaques par sa volonté de lisser son image, expliquent des experts.

Courtois malgré quelques piques, le débat a souligné comme attendu les divergences frontales des deux finalistes, du pouvoir d'achat à la guerre en Ukraine, en passant par l'Europe, le climat ou le port du voile.

Mais "la surprise est venue d'Emmanuel Macron", analyse auprès de l'AFP l'historien Jean Garrigues: "Il a évité que le débat se cristallise sur son bilan en se montrant plus offensif que prévu, notamment sur les financements du prêt du RN par les banques russes, le port du voile, les problèmes de chiffrage" du programme de Marine Le Pen.

Emmanuel Macron a usé d'"un truc très efficace", relevait dès mercredi soir le communicant Philippe Moreau-Chevrolet sur Twitter: il a "inversé la charge du bilan", faisant apparaître Marine Le Pen comme celle en ayant un, "en la mettant sans cesse face à ses votes passés" en tant que députée - votes contradictoires avec les positions défendues pendant sa campagne. 

Certes "Marine le Pen s'est améliorée spectaculairement, en montrant qu'elle s'est dédiabolisée, +institutionnalisée+", souligne M. Garrigues.

"Sa grande victoire, c’est d’être encore plus normalisée qu’auparavant en ayant répondu à toutes les thématiques", a confirmé la sémiologue Cécile Alduy sur France Inter jeudi, notant aussi sa posture de "porte-parole de ceux qui souffrent alors qu’Emmanuel Macron était dans la rationalité" et la technicité.

Il se peut que cette attitude du président "ait renforcé une partie des électeurs des classes populaires, à supposer qu’ils aient regardé le débat, vers Marine Le Pen", estime ainsi le politologue Jean-Yves Camus auprès de l'AFP.

 

Macron rejette les critiques de Le Pen sur son « arrogance»

Emmanuel Macron a rejeté jeudi les critiques de Marine Le Pen sur son "arrogance" durant le débat de la veille, l'accusant de n'avoir "plus d'autres arguments" avant le second tour de la présidentielle.

"On a eu 2h30 d'un débat qui a été respectueux", a répondu le candidat président à un journaliste durant un bain de foule à Saint-Denis (Seine Saint-Denis).

"On a eu beaucoup de respect l'un pour l'autre mais avec le fait qu'on (se) combat" sur deux projets qui ne sont "pas conciliables", a-t-il ajouté. Et "quand il n'y a plus d'arguments à opposer, on va en chercher d'autres", a-t-il poursuivi en mettant en cause les déclarations de responsables du RN depuis la fin du débat.

Emmanuel Macron a souligné qu'il n'était "pas le commentateur de (ses) mimiques" et que c'était aux électeurs de "dire dimanche" au second tour qui avait gagné le débat.

"J'ai eu face à moi un Emmanuel Macron égal à lui-même, très méprisant, très arrogant, y compris dans sa posture", a dénoncé jeudi Marine Le Pen en déplacement dans la Somme.

A Saint-Denis, des habitants présents autour d'Emmanuel Macron l'ont défendu. "Vous n'êtes pas arrogant", a lancé un homme. "Pas du tout!", a renchéri une femme. "M. Macron, faut pas nous abandonner, faut pas la laisser passer", a crié un homme en faisant référence à la candidate d'extrême droite.

Regrettant d'être obligée de "choisir entre la peste et le choléra" au second tour, une femme l'a appelé à "un peu plus de modestie" et à se mettre "à notre niveau car on n'en a pas l'impression". "Mais je viens ici", lui a-t-il répondu. "Oui mais à la dernière minute", selon elle.

 

«Contre-vérités» ou «sérénité»

Mais les progrès de la candidae n'ont "pas été suffisants" face à "l'expertise" du président sortant, estime M. Garrigues.

"A l’insuffisance de l’une répondait la suffisance de l’autre (...) Marine Le Pen tenait le choc mais en s’accrochant du bout des ongles pour ne pas tomber de sa chaise", et cette "maîtrise l’empêchait d’attaquer le bilan" d'Emmanuel Macron, résume Cécile Alduy.

Le débat aura ainsi confirmé une situation de départ plus favorable à Emmanuel Macron qui pointe avec une avance dans les sondages, à 54-56,5% des intentions de vote contre 43,5-46% pour Marine Le Pen.

Chaque camp a crié victoire jeudi.

Marine Le Pen, "aujourd’hui, elle est vraiment prête à gouverner", se félicite auprès de l'AFP Guy, retraité de 70 ans en Seine-et-Marne, en critiquant un "Macron qui essaye de la noyer par ses questions et de lui faire perdre pied, alors que c’est plutôt lui qui est mal à l’aise avec ses mensonges".

Pour Martine Demonchy, déléguée départementale adjointe du RN, Marine Le Pen "a fait un excellent débat": "J’aime beaucoup la manière dont elle répond, elle reste calme, elle garde de la hauteur, elle a la stature d'une présidente". 

Le RN a loué une Marine Le Pen "déterminée et sereine (...) proche de nos concitoyens", tandis qu'Emmanuel Macron était "arrogant, méprisant, avachi au fond de son fauteuil" selon les mots du président du parti Jordan Bardella sur BFMTV jeudi.

Au comité LREM du Grand Douaisis, on pense tout l'inverse. "Notre président-candidat, il a été efficace, réaliste, pragmatique et responsable", fait valoir Nelson Belizaire, 36 ans, tandis que Danielle Gobert, 59 ans, militante LREM de Marcq-en-Baroeul, fustige les "confusions" de Marine Le Pen sur l'économie. 

Le président-candidat a "démasqué des contre-vérités", se félicite-t-on dans son entourage. Il a défendu "un projet sérieux, crédible, qui répond aux préoccupations des Français", face à une candidate RN qui, "depuis 2017, a peut-être changé de ton, mais n'a pas changé sur le fond", a insisté le porte-parole du gouvernement Gabriel Attal sur franceinfo.

Le match retour de 2017 n'a pas attiré les foules - près de 15,6 millions de téléspectateurs l'ont suivi selon Médiamétrie, moins que les 16,5 millions de 2017. A en croire les experts et comme traditionnellement pour ces débats d'entre-deux-tours, il ne devrait pas enclencher de forts mouvements d'intentions de vote des électorats.

 


À Mayotte, après le cyclone Chido, fruits et légumes désertent les assiettes

Cette photographie montre un bâtiment détruit après le passage du cyclone Chido sur le territoire français de Mayotte dans l'océan Indien, le 14 décembre 2024 dans la capitale Mamoudzou. (AFP)
Cette photographie montre un bâtiment détruit après le passage du cyclone Chido sur le territoire français de Mayotte dans l'océan Indien, le 14 décembre 2024 dans la capitale Mamoudzou. (AFP)
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  • Le modèle agricole dominant est le "jardin mahorais", une forme de polyculture qui assure une certaine autonomie alimentaire à cet archipel de l'océan Indien

Mtsangamouji, France: Bananes et maniocs à terre, c'est le garde-manger d'Abdou Abdillah qui s'est envolé le 14 décembre. Le cyclone Chido a ravagé sa petite parcelle située à Mtsangamouji, dans l'archipel français de Mayotte, ne lui laissant que des débris d'arbres et de plantes à déblayer.

"C'était pour nourrir mes enfants, ma mère", regrette le cultivateur de 58 ans en tronçonnant un cocotier tombé il y a un mois. Depuis Chido, les légumes et les fruits ont quitté son assiette. A la place, "on mange du riz et des frites", déplore-t-il.

La situation l'inquiète d'autant plus que le ramadan approche. Son début est prévu vers la fin du mois de février et il ne sait toujours pas ce que sa famille aura pour le foutari, le repas de rupture du jeûne.

Ousseni Aboubacar, qui cultive la parcelle voisine, partage la même inquiétude car la nourriture n'aura pas repoussé d'ici là. "Si nous avons de la pluie, il faudra attendre sept, huit mois", prévoit l'habitant de 54 ans.

Le modèle agricole dominant est le "jardin mahorais", une forme de polyculture qui assure une certaine autonomie alimentaire à cet archipel de l'océan Indien. Essentiellement vivrière, cette agriculture disséminée sur des milliers de petites parcelles familiales a été dévastée par le cyclone, qui a aussi ravagé de nombreuses habitations.

Sur une pente au bord d'un bidonville, Issouf Combo, 72 ans, porte des coups de chombo (machette) au sol. "Je replante du maïs", indique-t-il tout en mettant deux graines dans un trou.

Là où il y avait auparavant du manioc et des bananes, il n'y a plus que de la terre rouge semée de débris. Cette parcelle était la principale source de fruits et légumes de cet habitant de Mangajou.

Depuis Chido, Issouf Combo et sa famille font leurs courses au marché "mais ça coûte cher", précise son petit-fils de 17 ans, Nassem Madi.

- Prix en hausse -

Car sur les étals des marchés, les prix ont augmenté. Celui de Nini Irene, à Chirongui (sud), affiche le kilo d'oignons ou de clémentines à cinq euros, le kilo de pommes ou de poires à quatre: c'est un euro de plus qu'avant le cyclone.

La vendeuse de 27 ans, qui achète ses fruits et légumes à "des Africains" les faisant venir de l'extérieur de l'archipel, explique la hausse par la rareté nouvelle des cultures.

"On nous a donné des sacs de 20 kilos d'oignons. Avant Chido, c'était à 35 euros, et maintenant à 70 euros", explique-t-elle. Dans ses bacs, plus rien ne vient de Mayotte. Elle voit seulement de temps en temps des brèdes mafanes et des concombres locaux sur les stands de ses voisins.

Venu acheter des oignons, Archidine Velou arrive encore à trouver ce qu'il lui faut, sauf les bananes. "Nos aliments de base, c'est le manioc et les bananes, ça va être compliqué", dit l'homme de 32 ans en évoquant l'approche du ramadan, qui revient sur toutes les lèvres.

Un peu plus loin, Rouchoudata Boina s'inquiète surtout de ne plus trouver de brèdes mafanes, une plante très populaire dans la région.

Celles qui avaient survécu à Chido ont été éprouvées par la tempête tropicale Dikeledi, la semaine dernière, dit-elle. "Comment je vais faire avec mes enfants ?", questionne cette mère d'une fratrie de cinq dont l'alimentation, faute d'argent, se base désormais sur les féculents: pâtes le matin, pain l'après-midi, riz le soir.

Prévoyant la pénurie, la préfecture de Mayotte a pris le 23 décembre un arrêté assouplissant les règles d'importation de végétaux.

"Il y a un besoin important d'approvisionner Mayotte en produits frais", justifie auprès de l'AFP Patrick Garcia, chef du service alimentation à la Direction de l'alimentation, de l'agriculture et de la forêt (DAAF). L'arrêté a engendré le renouvellement automatique pour six mois des permis d'importation de fruits et légumes.


Après la non-censure du PS, le gouvernement confiant pour le budget

Le Premier ministre français François Bayrou prononce un discours lors du débat précédant le vote de défiance à l'égard de son gouvernement à l'Assemblée nationale à Paris, le 16 janvier 2025. (AFP)
Le Premier ministre français François Bayrou prononce un discours lors du débat précédant le vote de défiance à l'égard de son gouvernement à l'Assemblée nationale à Paris, le 16 janvier 2025. (AFP)
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  • Grâce aux concessions accordées aux socialistes sur des points-clés des textes financiers, le gouvernement estime désormais qu'il survivra à l'épreuve du budget
  • "Grâce à la décision d'hier, nous aurons un budget", a estimé jeudi le ministre de l'Economie et des Finances Éric Lombard

PARIS: Trêve hivernale pour François Bayrou ? Grâce aux concessions accordées aux socialistes sur des points-clés des textes financiers, le gouvernement estime désormais qu'il survivra à l'épreuve du budget. Mais le PS réfute tout accord et martèle que la censure reste sur la table.

"Grâce à la décision d'hier, nous aurons un budget", a estimé jeudi le ministre de l'Economie et des Finances Éric Lombard sur BFMTV-RMC, au lendemain du vote contre la censure du gouvernement d'une grande majorité du groupe socialiste à l'Assemblée nationale.

Cette décision longuement mûrie par le PS "est basée sur des engagements que le Premier ministre a pris, qui calent les éléments les plus importants du budget", a analysé le ministre. "Donc sur le budget, je pense, mais c'est au Parti socialiste d'exprimer son point de vue, que nous avons un accord", a détaillé Éric Lombard.

Bercy trop confiant ? La réponse n'a pas tardé: "Non, il n'y a évidemment aucun accord avec les socialistes sur le budget", a martelé sur X le chef des députés PS Boris Vallaud.

"Notre décision d'hier est une mise à l'épreuve de la négociation et consolide nos premières avancées. Le chemin est encore long jusqu'au budget, la censure est toujours sur la table", a-t-il ajouté.

La veille, dans l'hémicycle, le patron du PS Olivier Faure, qui a pris un risque en assumant la mue réformiste d'un parti allié avec La France insoumise depuis 2022, avait déjà prévenu que son parti restait "dans l'opposition", prêt à dégainer une motion de censure si les engagements n'étaient pas tenus.

Dans une interview à Libération, le secrétaire général du PS Pierre Jouvet a précisé la ligne: "Le chemin est encore long jusqu’au budget" et le gouvernement sera "à chaque instant sous surveillance".

- "Relancer l'économie" -

En plus de la non-suppression de 4.000 postes dans l'Éducation, et de l'abandon du passage à trois jours de carence pour les fonctionnaires, les socialistes ont obtenu une négociation des partenaires sociaux sur la très controversée réforme des retraites de 2023.

Dans un cadre financier restreint, ils ont même arraché à la dernière minute l'engagement que le Parlement ait le dernier mot, même si l'accord trouvé entre les partenaires sociaux n'était que "partiel".

"Le fait qu'il y ait un budget qui soit en plus un budget où il n'y a pas de nouveaux impôts, va rassurer les entrepreneurs, va rassurer les chefs d'entreprise, va rassurer les artisans", d'autant plus que la BCE prévoit de poursuivre la baisse des taux, a souligné Eric Lombard.

Issu des rangs de la gauche, ce haut fonctionnaire est un ami personnel d'Olivier Faure. Et s'il a rencontré l'ensemble des groupes de gauche, sauf les Insoumis qui ont refusé, c'est bien avec les socialistes qu'il a été en contact permanent depuis dix jours.

Mais "si la copie finale n’est pas à la hauteur de nos attentes, qu’elle ne consacre pas plus de justice sociale, fiscale et écologique, affaiblit nos services publics (...) alors nous voterons contre ce budget sans état d’âme", a prévenu Pierre Jouvet.

- Examen au Sénat -

Dans le camp du Premier ministre, on se frotte tout de même les mains.

"Ça va apporter énormément aux socialistes dans leurs circonscriptions parce qu'ils ont quand même obtenu des trucs pour la gauche", veut croire un proche de François Bayrou.

Ne pas voter la censure donne "un signal très clair", assure un ministre et évite de laisser le gouvernement "de facto en tête à tête avec le RN".

Reste à savoir si l'examen du budget au Parlement ne fera pas hésiter un peu plus le PS.

En effet, la reprise du projet de loi de finances au Sénat depuis mercredi a fait grincer plus d'une voix à gauche. Le gouvernement, en quête d'économies, multiplie les coupes budgétaires de dernière minute, comme sur le budget des Sports, de la Culture ou sur l'aide publique au développement. Autant de coups de rabot rejetés par les sénateurs socialistes...

Sans compter que le gouvernement envisage, après l'examen au Sénat, de convoquer une commission mixte paritaire réunissant des élus des deux chambres pour forger un texte de compromis. Donc, en omettant la case Assemblée.


Faux Brad Pitt: une enquête pour escroquerie ouverte en France

Une enquête a été ouverte sur l'île de La Réunion pour tenter d'identifier les auteurs d'une escroquerie qui a permis de soutirer 830.000 euros à une Française convaincue d'aider financièrement l'acteur américain Brad Pitt, a-t-on appris vendredi de source policière. (AFP)
Une enquête a été ouverte sur l'île de La Réunion pour tenter d'identifier les auteurs d'une escroquerie qui a permis de soutirer 830.000 euros à une Française convaincue d'aider financièrement l'acteur américain Brad Pitt, a-t-on appris vendredi de source policière. (AFP)
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  • A ce stade, aucun suspect n'est identifié et les policiers de la brigade financière, chargée de l'enquête, cherchent à localiser les comptes ayant reçu les virements de cette femme qui a porté plainte à La Réunion, département français de l'océan Indien
  • Dans l'émission Sept à huit diffusée dimanche sur la chaîne privée TF1, une femme, prénommée Anne et âgée d'une cinquantaine d'années, a raconté avoir versé 830.000 euros à des escrocs se faisant passer pour la star américaine

SAINT-DENIS-DE-LA-REUNION: Une enquête a été ouverte sur l'île de La Réunion pour tenter d'identifier les auteurs d'une escroquerie qui a permis de soutirer 830.000 euros à une Française convaincue d'aider financièrement l'acteur américain Brad Pitt, a-t-on appris vendredi de source policière.

A ce stade, aucun suspect n'est identifié et les policiers de la brigade financière, chargée de l'enquête, cherchent à localiser les comptes ayant reçu les virements de cette femme qui a porté plainte à La Réunion, département français de l'océan Indien.

Dans l'émission Sept à huit diffusée dimanche sur la chaîne privée TF1, une femme, prénommée Anne et âgée d'une cinquantaine d'années, a raconté avoir versé 830.000 euros à des escrocs se faisant passer pour la star américaine en lui envoyant de faux selfies, des documents d'identité falsifiés et en recourant à l'intelligence artificielle pour dissiper ses doutes.

Prétextant avoir besoin d'argent pour payer une opération pour un cancer du rein, le faux Brad Pitt a réussi à soutirer cette somme importante à cette femme, qui est aujourd'hui ruinée et a fait trois tentatives de suicide.

Depuis la diffusion de l'émission, elle fait l'objet de railleries de la part d'internautes moquant sa supposée crédulité. Le reportage a depuis été retiré de toutes les plateformes par TF1, après une "vague de harcèlement à l'encontre d'un témoin".

L'affaire est parvenue jusqu'à l'entourage de l'acteur, qui a mis en garde ses fans contre les escrocs utilisant son image.

"C'est terrible que des escrocs profitent de la forte connexion des fans avec des célébrités", a déclaré mardi un porte-parole de l'acteur au média Entertainment Weekly.

De escroqueries jouant sur les sentiments existent depuis le début des courriers électroniques, mais l'arrivée de l'intelligence artificielle a augmenté le risque de vol d'identité, canulars et fraude en ligne, selon les experts.