Grèce: la culture machiste, terreau de féminicides

Ce féminicide est l'un parmi les dizaines survenus en Grèce ces dernières années (Photo, AFP).
Ce féminicide est l'un parmi les dizaines survenus en Grèce ces dernières années (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 20 avril 2022

Grèce: la culture machiste, terreau de féminicides

  • La jeune Anglaise a été tuée en mai 2021 à l'âge de 20 ans, son mari a tenté de masquer sa responsabilité pendant des semaines
  • La Grèce enregistre en moyenne 11 féminicides par an, selon la ministre adjointe à l'Egalité des genres, Maria Syrengela

ATHENES: "Je veux être caressée et giflée par l'homme que j'aime". Déjà présente dans la chanson populaire des années 60, la culture machiste subsiste dans la Grèce d'aujourd'hui, où elle fomente souvent les féminicides, estiment des spécialistes interrogés par l'AFP.

Dans une visioconférence récente, un petit groupe d'officiers garde-côtes grecs tournaient en dérision le meurtre de la Britannique Caroline Crouch par son mari, Babis Anagnostopoulos, un pilote d'hélicoptère grec.

"J'ai dit à ma femme, comporte-toi bien ou alors je passe ma licence de pilote", ricanait ainsi un officier dans cette vidéo divulguée début avril par un site local d'informations.

"C'est comme ça qu'on leur donne des leçons", rétorquait un autre participant. 

"Est-ce que les jeunes filles ne voulaient pas toutes se marier avec des pilotes quand elles étaient petites ?", interrogeait un troisième dans un éclat de rire.

Cette vidéo n'a été condamnée que discrètement par une source anonyme du ministère grec de la Marine marchande.

La jeune Anglaise a été tuée en mai 2021 à l'âge de 20 ans, son mari a tenté de masquer sa responsabilité pendant des semaines, prétextant d'un cambriolage raté, avant d'avouer son crime qui a suscité l'indignation en Grèce.

Ce féminicide est l'un parmi les dizaines survenus en Grèce ces dernières années, comme celui précédé d'un viol de la scientifique américaine Suzanne Eaton sur l'île de Crète en 2019. 

Onze féminicides par an

La Grèce enregistre en moyenne 11 féminicides par an, selon la ministre adjointe à l'Egalité des genres, Maria Syrengela.

Une ligne téléphonique dédiée aux femmes victimes de violences domestiques a reçu près de 7.000 appels en 2021, précisait-elle en janvier. 

L'éveil tardif du mouvement #MeToo en Grèce a braqué les projecteurs sur les agressions de femmes dans le milieu du sport ou du spectacle.

Mais la culture machiste est toujours solidement ancrée dans le pays, estiment Eleftheria Koumandou et Eleonora Orfanidou, co-animatrices d’une émission quotidienne primée traitant de la misogynie ou de l'homophobie à la radio municipale d'Athènes. 

"Une jeune fille (qui grandit) en Grèce fait face à des siècles de tradition", explique Mme Orfanidou à l'AFP, soulignant que "l'éducation grecque, l'Eglise (orthodoxe) et la justice sont des institutions conservatrices construites selon le modèle patriarcal". 

«Ne pas nous montrer trop intelligentes»

"On nous apprenait à ne pas nous montrer trop intelligentes", se souvient-elle.

Mme Koumandou raconte que sa mère, qui a abandonné ses études dentaires pour éviter d'"offenser" son mari, lui disait que les femmes "ne devraient pas trop parler".  

La Grèce a accordé le droit de vote aux femmes en 1952 et a élu en 2020, au suffrage indirect, une présidente de la République.

Mais le Premier ministre conservateur Kyriakos Mitsotakis - dont la sœur a été la première maire d'Athènes et ministre des Affaires étrangères de Grèce - n'a choisi que deux femmes parmi les 21 ministres de son gouvernement.

Il y a quelques décennies, il était fréquent de voir des femmes battues au cinéma - souvent à des fins comiques - tandis que des crimes d'honneur liés à la jalousie et à l'adultère étaient dépeints dans les chansons populaires.

"Dans mon groupe de danse à l'école, l'une de nos chansons folkloriques préférées parlait d'un homme qui massacre sa femme et la pleure ensuite", se rappelle Mme Orfanidou. 

De nombreux films grecs des années 1950 à 1970, l'âge d'or du cinéma grec, régulièrement rediffusés à la télévision, font la promotion du patriarcat, explique Fotini Tsibiridou, anthropologue sociale à l'université de Macédoine. 

Dans une comédie à succès de 1966, le héros aligne ses six sœurs et les gifle pour les punir de s'être chamaillées.  

"Je veux être caressée et giflée par l'homme que j'aime", proclame aussi une chanson de la même époque.  

Aujourd'hui, les publicités et les feuilletons télévisés sont encore truffés de "références et de stéréotypes sexistes", ajoute Mme Tsibiridou. 

En 2016, la principale chaîne de jouets grecque Jumbo a suscité la controverse avec une publicité qui arborait le slogan "frappez comme un homme".  

Beaucoup appellent en outre à ce que le féminicide soit puni plus durement par la loi grecque. Le code pénal prévoit en effet une réduction de peine selon "l'état de rage" de l'auteur.

C'est d'ailleurs la ligne de défense adoptée par le mari meurtrier de Caroline Crouch. Son avocat a déclaré que son client "était dans un état d'excitation psychologique" lorsqu'il a commis le crime "sous la fièvre de la passion".


Message of Love: un concert évènement à Dubaï au profit du Liban

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  • Avec les prestations de Tania Kassis, Joseph Attieh, DJ Rodge, Michel Fadel et Anthony Touma, le concert présentera une panoplie de succès populaires tels que « Lebnan Rah Yerja3 »
  • Le présentateur Wissam Breidy sera également de la partie, dans le cadre d'une apparition spéciale

DUBAI: Message of Love, en collaboration avec One Lebanon, est un concert qui rassemble des stars libanaises pour une soirée mémorable de musique dédiée au Liban.
Avec les prestations de Tania Kassis, Joseph Attieh, DJ Rodge, Michel Fadel et Anthony Touma, le concert présentera une panoplie de succès populaires tels que « Lebnan Rah Yerja3 », « Watani », « Elle s'appelait Beirut » et « Waynik Beirut », ainsi que des chansons libanaises qui réchauffent le cœur et qui trouveront un écho profond auprès du public.

Le présentateur Wissam Breidy sera également de la partie, dans le cadre d'une apparition spéciale.

 


Spike Lee présidera le jury du Festival international du film de la mer Rouge

Le cinéaste Spike Lee, lauréat d'un Oscar et connu pour des films comme "Malcom X" et "BlacKkKlansman", présidera cette année le jury de la compétition des longs métrages du Festival international du film de la mer Rouge. (AFP)
Le cinéaste Spike Lee, lauréat d'un Oscar et connu pour des films comme "Malcom X" et "BlacKkKlansman", présidera cette année le jury de la compétition des longs métrages du Festival international du film de la mer Rouge. (AFP)
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  • Le cinéaste Spike Lee, connu pour des films comme "Malcom X" et "BlacKkKlansman", présidera cette année le jury de la compétition des longs métrages du Festival international du film de la mer Rouge
  • La quatrième édition du festival aura lieu à Djeddah, en Arabie saoudite, du 5 au 14 décembre, dans la vieille ville de Djeddah, Al Balad

DUBAÏ: Le cinéaste Spike Lee, connu pour des films comme "Malcom X" et "BlacKkKlansman", présidera cette année le jury de la compétition des longs métrages du Festival international du film de la mer Rouge.

La quatrième édition du festival aura lieu à Djeddah, en Arabie saoudite, du 5 au 14 décembre, dans la vieille ville de Djeddah, Al Balad.

La compétition Red Sea: Features présentera les plus grandes réalisations d'un large éventail de cinéastes de la région arabe, d'Asie et d'Afrique. Seize longs métrages ont été sélectionnés pour présenter les œuvres les plus convaincantes, uniques et impressionnantes de l'année écoulée. Les gagnants seront sélectionnés par Lee et le reste du jury pour recevoir les très convoités Yusr Awards.

En 2023, le Yusr d'or du meilleur long métrage a été décerné à "In Flames", réalisé par Zarrar Khan.

Lee participera également au volet In Conversation du festival, qui accueille des sommités du secteur venues du monde entier pour partager leurs points de vue et avoir des discussions constructives sur leurs pratiques, leurs passions et leurs histoires.

Jomana Al Rashid, présidente de la Red Sea Film Foundation, a déclaré dans un communiqué: "En vue de notre quatrième édition, nous sommes honorés d'accueillir le légendaire Spike Lee en tant que président du jury du festival cette année. Spike est un réalisateur pionnier dont l'œuvre emblématique a eu un impact durable sur le cinéma en tant que média et sur la culture en général. Son énergie, sa perspicacité et son engagement sincère en faveur de la créativité et des nouvelles voix font de lui le candidat idéal pour diriger notre jury cette année - nous avons hâte qu'il s'engage avec les talents naissants de notre compétition".
 
Lee a ajouté: "Ayant eu la chance d'expérimenter directement l'incroyable réalisation de films, l'atmosphère et la créativité du Festival international du film de la mer Rouge en 2022, c'est un privilège de revenir cette année en tant que président du jury. En plus de créer un creuset où les cultures se rassemblent pour célébrer notre importante forme d'art, il est vital de continuer à mettre en avant les jeunes cinéastes émergents qui trouvent leur voix dans l'industrie, et il est passionnant de voir des réalisateurs débutants de toute la région arabe, d'Asie et d'Afrique dans le cadre de la compétition de cette année. J'ai hâte de me plonger dans le programme et de prendre des décisions qui, j'en suis sûr, seront très difficiles à prendre aux côtés des éminents membres du jury".

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La marque de luxe égyptienne Okhtein ouvre une boutique à Dubaï en prévision de son ouverture en Arabie saoudite

Mounaz Abdel Raouf et Aya Abdel Raouf. (Getty Images)
Mounaz Abdel Raouf et Aya Abdel Raouf. (Getty Images)
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  • La marque de luxe égyptienne Okhtein, qui a été vantée par des célébrités telles que Beyonce, Halle Berry et Gigi Hadid, a ouvert son premier magasin à Dubaï, sa première présence physique dans le Golfe avant de s'étendre en Arabie saoudite en 2025

DUBAÏ: La marque de luxe égyptienne Okhtein, qui a été vantée par des célébrités telles que Beyonce, Halle Berry et Gigi Hadid, a ouvert son premier magasin à Dubaï, sa première présence physique dans le Golfe avant de s'étendre en Arabie saoudite en 2025.

Fondée par les sœurs Aya et Mounaz Abdel Raouf, Okhtein allie l'art du Moyen-Orient à l'attrait de la mode mondiale.

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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Aya a expliqué à Arab News la décision d'ouvrir à Dubaï: "Dubaï est la plaque tournante de la mode au Moyen-Orient et est facilement accessible aux clients internationaux. C'est une ville clé de la scène de la mode dans la région du CCG et elle occupe une place particulière pour nous".

Mounaz a déclaré que les éléments de conception caractéristiques d'Okhtein, tels que le placage d'or, les cristaux et les embellissements Swarovski, correspondent à la préférence de la clientèle du Golfe pour les pièces détaillées et opulentes. Cet élément "bling" est quelque chose que nos clients apprécient vraiment", a-t-elle déclaré.

Après l'ouverture de la boutique de Dubaï, Okhtein prévoit de poursuivre son expansion en ouvrant une boutique dans le Kingdom Mall de Riyad, prévue pour le début de l'année 2025. Mounaz a décrit le marché saoudien comme une "étape naturelle".

"Le marché du luxe en Arabie saoudite représente une énorme opportunité. Il s'agit d'un marché important et en pleine croissance, avec une clientèle qui connaît bien notre marque. De nombreux clients saoudiens achètent déjà chez nous lorsqu'ils visitent l'Égypte, nous sommes donc convaincues que nous serons accueillies à bras ouverts", a déclaré Mounaz.

Aya s'est exprimée sur la présence internationale croissante d'Okhtein: "Nous sommes honorées de cette reconnaissance internationale, qui nous fait pousser la marque encore plus loin. C'est à la fois un sentiment de joie et d'humilité".

"Nous nous sommes engagées à montrer au monde le rêve du luxe arabe, et bien que nous ayons parcouru un long chemin, il reste encore beaucoup à faire", a-t-elle ajouté.

L'un des moments les plus marquants pour les sœurs a été lorsque la mannequin américaine Gigi Hadid a montré les sacs Okhtein sur les réseaux sociaux.

"Elle a stylisé trois de nos sacs d'une manière très cool et inattendue. Gigi est la fusion parfaite des influences arabes et internationales, et son style et sa personnalité ont rendu ce moment encore plus spécial pour nous. Voir nos sacs sur elle était vraiment excitant", a déclaré Mounaz.

La marque a également collaboré avec la marque de luxe française Balmain pour sa collection printemps/été 2023, créant un bustier à partir de résine usée.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com