Le rôle de l’Algérie au Mali, entre ambitions et moyens

Le chef de la diplomatie algérienne Sabri Boukadoum a été le premier membre d'un gouvernement étranger à se rendre dans la capitale malienne depuis le putsch du 18 août (Photo, AFP).
Le chef de la diplomatie algérienne Sabri Boukadoum a été le premier membre d'un gouvernement étranger à se rendre dans la capitale malienne depuis le putsch du 18 août (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 16 octobre 2020

Le rôle de l’Algérie au Mali, entre ambitions et moyens

  • Alger, soucieux des risques d'instabilité à ses frontières, entend jouer un rôle actif sur la scène régionale, en Libye et au Sahel
  • Lors d'une visite jeudi à Alger, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a estimé que l'Algérie est « une puissance d'équilibre

ALGER: L'Algérie veut s'imposer comme un acteur clé dans la crise au Mali, son voisin du Sud, qu'elle considère comme sa profondeur géostratégique. Mais a-t-elle les moyens de ses ambitions? Des analystes en doutent.

Alger, soucieux des risques d'instabilité à ses frontières, entend jouer un rôle actif sur la scène régionale, en Libye et au Sahel --avec plus ou moins de succès.

Pour preuve, les deux visites depuis le putsch au Mali le 18 août du chef de la diplomatie algérienne Sabri Boukadoum à Bamako, le premier membre d'un gouvernement étranger à se rendre dans la capitale malienne.

Lors d'une visite jeudi à Alger, le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a estimé que l'Algérie est « une puissance d'équilibre qui privilégie le règlement politique des conflits dans un cadre multilatéral ». « L'Algérie a une voix qui compte en Afrique comme en Méditerranée », a-t-il dit. « La solution au Mali sera à 90% algérienne », martèle de son côté le président algérien Abdelmadjid Tebboune.

Pour cela, Alger veut ressusciter l'accord de paix de 2015 entre Bamako, les groupes armés progouvernementaux et l'ex-rébellion indépendantiste à dominante touareg du nord, la Coordination des mouvements de l'Azawad (CMA).

Un accord négocié sous sa tutelle, en tant que chef de file de la médiation internationale, mais dont l'application déjà poussive a été paralysée par la crise politique.

Plus de trois mois se sont écoulés entre la 40e session du Comité de suivi de l'accord en juin et une réunion de reprise de contact le 1er octobre.

« Sphère stratégique »

« Ils n'y croient sans doute pas eux-mêmes mais c'est une façon pour eux de s'imposer dans la médiation et de dire: +Vous ne ferez rien sans nous+", dit Marc-Antoine Pérouse de Monctclos, directeur de recherche à l'Institut de Recherche pour le Développement (IRD).

« Leur ligne directrice, c'est éviter que les revendications indépendantistes des Touareg et les troubles au Mali et au Niger ne rejaillissent sur l'Algérie », résume-t-il.

C'est que le Mali est dans "la sphère stratégique" de l'Algérie, avec laquelle il partage près de 1.400 kilomètres de frontière.

« Les conflits répétés, la fragilité sécuritaire et la faiblesse de l'Etat au Mali affectent directement l'Algérie », confirme Ahmed Kerrouche, expert algérien des questions militaires.

Il rappelle la sanglante prise d'otages sur le site gazier d'In Amenas (sud-est) en janvier 2013 par 32 jihadistes venus du Mali. L'opération avait été revendiquée par le groupe de l'Algérien Mokhtar Belmokhtar comme des représailles à l'intervention militaire lancée par la France contre les jihadistes dans le nord du Mali.

« L'Algérie est idéalement placée pour peser de tout son poids au Mali », souligne Louisa Aït Hammadouche, professeure de sciences politiques à l'Université d'Alger. « Elle en a les capacités (...), mais surtout elle en a besoin ».

Toutefois, elle est bridée par des faiblesses structurelles: "une économie non productive, une situation politique instable et une armée puissante mais non formée à la projection de ses forces", énumère la spécialiste.

Cette dernière carence pourrait disparaître puisque l'Algérie s'apprête à autoriser, via un amendement constitutionnel soumis à référendum le 1er novembre, le déploiement de son armée --la deuxième plus puissante d'Afrique-- à l'étranger, au sein de missions de maintien de la paix.

« D'arrache-pied »

Si l'Algérie n'est pas officiellement présente sur le terrain, elle garde une influence sur les groupes du nord du Mali, dont beaucoup de membres ont la nationalité algérienne, principalement dans la région de Kidal.

Elle détient aussi un atout avec l'accord de 2015, auquel tous les protagonistes de la crise se réfèrent, quelles que soient leurs arrière-pensées sur un processus qui n'a pas empêché une propagation des violences.

« La mise en œuvre de l'accord pour la paix et la réconciliation doit être redynamisée sans tarder », a déclaré le président malien de transition Bah Ndaw le 9 octobre lors du premier Conseil des ministres.

Les formations politico-militaires auxquelles l'accord fait miroiter des pouvoirs importants et des ressources pour les cinq régions administratives du Nord peuvent y trouver leur intérêt.

Pour participer à la transition, la CMA a expliqué avoir exigé de la junte des assurances quant à son « attachement à l'accord ». Puis elle a exhorté le gouvernement de transition à « travailler d'arrache-pied » pour sa mise en oeuvre.

Si les intentions d'Alger restent difficiles à décrypter, « on devine facilement ce qu'elle ne veut pas », observe Elie Tenenbaum, chercheur à l'Institut français des relations internationales (Ifri): une autonomie des Touareg maliens qui pourrait inspirer les Touareg algériens, « pas de forces françaises trop près de ses frontières, pas de résolution du conflit sans s'assurer un rôle central ».

« Mais derrière tous ces +non+, existe-t-il un projet positif d'une architecture de sécurité? On peine à le voir », pointe-t-il.


KSrelief poursuit son action humanitaire en Jordanie, en Afghanistan et au Liban

En Afghanistan, 200 kits d'abris et 200 tentes ont été distribués au profit de 1 200 personnes. (SPA)
En Afghanistan, 200 kits d'abris et 200 tentes ont été distribués au profit de 1 200 personnes. (SPA)
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  • KSrelief a fourni des services médicaux et distribué des produits de première nécessité à des personnes

RIYAD: Le Centre d'aide humanitaire et de secours du Roi Salmane (KSrelief) poursuit ses activités humanitaires en Jordanie, en Afghanistan et au Liban en fournissant des services médicaux et en distribuant des produits de première nécessité à des particuliers.

Au camp jordanien de Zaatri, l'agence d'aide saoudienne a fourni des services médicaux à 2 738 patients au cours de la deuxième semaine de novembre. Les médecins généralistes ont traité 657 patients, les internistes 125 patients souffrant de diabète, d'hypertension et d'asthme.

La clinique pédiatrique a examiné 270 enfants, tandis que le service des urgences a pris en charge 297 patients. Les dentistes, quant à eux, ont traité 183 patients

La clinique de gynécologie a pris en charge 182 femmes, tandis que la clinique des oto-rhino-laryngologistes a traité 57 patients pour des affections telles que la sinusite, la pharyngite, l'amygdalite et l'otite moyenne.

La clinique d'ophtalmologie a aidé 51 patients et leur a fourni des médicaments. La clinique de cardiologie a reçu 27 patients et la clinique de radiologie diagnostique a effectué des examens pour 25 patients.

Les autres services médicaux fournis comprenaient également des tests de laboratoire, des radiographies et des vaccinations.

En Afghanistan, 200 kits d'abris et 200 tentes ont été distribués à 1 200 personnes dans le cadre d'un projet destiné aux rapatriés du Pakistan vers l'Afghanistan et aux personnes touchées par les inondations.

Au Liban, KSrelief a distribué 530 coupons d'achat à des orphelins et à des personnes handicapées dans la région du Akkar, à Beyrouth, dans le centre et l'ouest de la Bekaa et à Aramoun.

Ces coupons permettent aux bénéficiaires d'acheter les vêtements d'hiver de leur choix dans des magasins agréés.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Liban: multiples frappes au coeur de Beyrouth et dans sa banlieue

Une femme est escortée après avoir été secourue du site d'une frappe israélienne dans le quartier de Basta à Beyrouth, au milieu des hostilités en cours entre le Hezbollah et les forces israéliennes, le 23 novembre 2024. (Reuters)
Une femme est escortée après avoir été secourue du site d'une frappe israélienne dans le quartier de Basta à Beyrouth, au milieu des hostilités en cours entre le Hezbollah et les forces israéliennes, le 23 novembre 2024. (Reuters)
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  • De multiples frappes ont touché Beyrouth dans la nuit de vendredi à samedi, dont une série à l'aube a détruit complètement un immeuble résidentiel au cœur de la capitale libanaise
  • La frappe a endommagé plusieurs bâtiments à proximité et des ambulances ont afflué sur le site de l'immeuble ciblé

BEYROUTH: De multiples frappes ont touché Beyrouth dans la nuit de vendredi à samedi, dont une série à l'aube a détruit complètement un immeuble résidentiel au cœur de la capitale libanaise, selon un média d'Etat, alors que la guerre ouverte entre Israël et le Hezbollah entre dans son troisième mois.

"La capitale Beyrouth s'est réveillée sur un massacre terrifiant, l'aviation israélienne ayant complètement détruit un immeuble résidentiel de huit étages à l'aide de cinq missiles, rue Maamoun, dans le quartier de Basta", a indiqué l'Agence nationale d'information Ani.

Les secouristes s'employaient à déblayer les décombres à l'aide de pelleuteuse, selon des images de l'AFPTV. Les secouristes cités par l'Ani ont fait état d'un "grand nombre de morts et de blessés", dans plus de précisions dans l'immédiat.

Des journalistes de l'AFP à travers Beyrouth et ses environs ont entendu au moins trois fortes explosions, suivies d'une odeur âcre, après une journée d'intenses bombardements dans la banlieue sud de Beyrouth, un bastion du Hezbollah pro-iranien, en guerre ouverte contre Israël.

La frappe a endommagé plusieurs bâtiments à proximité et des ambulances ont afflué sur le site de l'immeuble ciblé, qui s'est transformé en un tas de décombres, dans ce quartier populaire et densément peuplé de Basta, selon les images d'AFPTV.

Un immense cratère était visible sur des vidéos circulant sur les réseaux sociaux, mais que l'AFP n'a pas pu vérifier.

Lors d'un discours mercredi, le chef du Hezbollah Naïm Qassem a prévenu que son mouvement viserait "le centre de Tel-Aviv", en riposte aux récentes frappes israéliennes sur Beyrouth.

Plus tôt dans la journée de vendredi, ainsi que dans la nuit de vendredi à samedi, l'Ani avait déjà fait état d'une série de frappes israéliennes contre la banlieue sud de la capitale.

Plusieurs bâtiments ont été visés, dont deux situés à la périphérie de la banlieue sud de Beyrouth, dans le secteur encore densément peuplé de Chiyah à Ghobeiry, qui abrite plusieurs centres commerciaux, là encore après des appels à évacuer.

Selon la même source, d'importants incendies se sont déclarés et des bâtiments se sont effondrés.

Dans le sud du Liban, où Israël, en guerre ouverte contre le Hezbollah libanais, mène depuis le 30 septembre des incursions terrestres, cinq secouristes affiliés au mouvement pro-iranien y ont été tués, selon le ministère libanais de la Santé.

Et dans l'est du Liban, où le Hezbollah est également présent, une frappe israélienne a tué le directeur de l'hôpital Dar al-Amal près de Baalbeck, et six membres du personnel soignant, dans sa résidence située à côté de l'établissement de santé, selon le ministère.

Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux mais non vérifiée par l'AFP montre des civils se précipitant vendredi vers la sortie d'un centre commercial huppé à Hazmieh, quartier jouxtant la banlieue sud, tandis qu'une alarme et des annonces retentissaient dans les haut-parleurs.

Ces frappes interviennent alors que l'OMS a déclaré vendredi que près de 230 agents de santé avaient été tués au Liban depuis le 7 octobre 2023, déplorant "un chiffre extrêmement inquiétant".

L'armée israélienne a déclaré avoir "effectué une série de frappes sur des centres de commandement terroristes du Hezbollah" dans la banlieue sud de Beyrouth.

Elle a ajouté avoir touché "des cibles terroristes du Hezbollah dans la région de Tyr" (sud), dont des "centres de commandement" et "des installations de stockage d'armes".

Pour la première fois vendredi, les troupes israéliennes sont entrées dans le village de Deir Mimas, à environ 2,5 kilomètres de la frontière.

La cadence des frappes israéliennes s'est accélérée après le départ de l'émissaire américain Amos Hochstein, qui était en visite à Beyrouth mardi et mercredi pour tenter de parvenir à un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah.

Après un an d'échange de tirs transfrontaliers, Israël est entré en guerre ouverte contre le Hezbollah le 23 septembre, en lançant une intense campagne de bombardements au Liban, où plus de 3.640 personnes ont été tuées, selon le ministère libanais de la Santé.

Les réactions internationales continuent par ailleurs de se multiplier après l'émission jeudi par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, et son ex-ministre de la Défense, Yoav Gallant, accusés de crimes contre l'humanité et crimes de guerre dans le conflit déclenché à Gaza par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien Hamas le 7 octobre 2023 sur le sol israélien.


Finul: quatre soldats italiens blessés, Rome accuse le Hezbollah

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  • Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban
  • Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus

ROME: Quatre soldats italiens ont été légèrement blessés lors d'une nouvelle "attaque" contre la mission de maintien de la paix de l'ONU au Liban, la Finul, a indiqué vendredi le gouvernement italien, qui en a attribué la responsabilité au Hezbollah.

"J'ai appris avec profonde indignation et inquiétude que de nouvelles attaques avaient visé le QG italien de la Finul dans le sud du Liban (et) blessé des soldats italiens", a indiqué dans un communiqué la Première ministre Giorgia Meloni.

"De telles attaques sont inacceptables et je renouvelle mon appel pour que les parties en présence garantissent à tout moment la sécurité des soldats de la Finul et collaborent pour identifier rapidement les responsables", a-t-elle affirmé.

Mme Meloni n'a pas désigné le responsable de cette attaque, mais son ministre des Affaires étrangères Antonio Tajani a pointé du doigt le Hezbollah: "Ce devraient être deux missiles (...) lancés par le Hezbollah, encore une fois", a-t-il déclaré là la presse à Turin (nord-ouest).

Un porte-parole du ministère des Affaires étrangères a indiqué à l'AFP que Rome attendrait une enquête de la Finul.

Dans un communiqué, le ministère italien de la Défense indique que "quatre soldats italiens ont été légèrement blessés après l'explosion de deux roquettes de 122 mm ayant frappé la base UNP 2-3 de Chamaa dans le sud du Liban, qui abrite le contingent italien et le commandement du secteur ouest de la Finul".

"J'essayerai de parler avec le nouveau ministre israélien de la Défense (Israël Katz, ndlr), ce qui a été impossible depuis sa prise de fonction, pour lui demander d'éviter d'utiliser les bases de la Finul comme bouclier", a affirmé le ministre de la Défense Guido Crosetto, cité par le communiqué.

Selon un porte-parole de la Finul, la force onusienne a recensé plus de 30 incidents en octobre ayant entraîné des dommages matériels ou des blessures pour les Casques bleus, dont une vingtaine dus à des tirs ou des actions israéliennes.

Plus de 10.000 Casques bleus sont stationnés dans le sud du Liban, où la Finul est déployée depuis 1978 pour faire tampon avec Israël. Ils sont chargés notamment de surveiller la Ligne bleue, démarcation fixée par l'ONU entre les deux pays.

L'Italie en est le principal contributeur européen (1.068 soldats, selon l'ONU), devant l'Espagne (676), la France (673) et l'Irlande (370).