PARIS: Un juge d'instruction antiterroriste a ordonné le renvoi devant la cour d'assises des mineurs spéciale de cinq personnes suspectées d'avoir projeté en 2019 un attentat djihadiste aux abords du Palais de l'Elysée, a appris mardi l'AFP de source proche du dossier, confirmant une information du Parisien.
Cette ordonnance de mise en accusation, signée jeudi, renvoie cinq personnes "devant la cour d’assises des mineurs spécialement composée pour association de malfaiteurs terroriste en vue de préparer des crimes d'atteinte aux personnes", selon cette source.
L’un d’entre eux est également renvoyé "pour non-dénonciation de crime constituant un acte de terrorisme", toujours de même source.
Un sixième protagoniste du dossier, mineur de moins de seize ans au moment des faits et né en mai 2003, a été "condamné en 2021 par le tribunal pour enfants statuant en matière criminelle à une peine d’emprisonnement partiellement assortie d’un sursis probatoire", a indiqué la source proche.
Dans son téléphone avait été retrouvé une photographie de l'intéressé à côté de François Hollande.
D'après des éléments du dossier dont l'AFP a eu connaissance, le dossier a été ouvert début février 2019 autour de la figure d'Alexandre B., 42 ans, "suspecté de fomenter un projet de nature terroriste ciblant les forces de sécurité françaises et impliquant d'autres individus".
Ce "partisan du djihad publiait régulièrement sur les réseaux sociaux des articles en faveur du groupe Etat islamique" et notamment sur Telegram "des vidéos de propagande de l'EI montrant des exécutions et des égorgements", selon ces éléments.
Spécificité de cette enquête, une cyber-infiltration puis une infiltration rocambolesque. Elles ont mis à jour "un projet d'action violente ciblant les abords du Palais de l'Élysée, les policiers en faction et éventuellement les civils sur l'avenue".
Le 24 avril 2019, "l'agent infiltré annonçait sur le groupe Telegram avoir fait l'acquisition de deux kalachnikovs", proposées à l'essai à Alexandre B. et à un autre mis en cause, Karim B., dans un appartement parisien géré par l'antiterrorisme, qui déclenchait leur interpellation.
Si Karim B. "revendiquait les faits qui lui étaient reprochés", Alexandre B. et le dernier membre du trio suspecté d'avoir envisagé une action violente, Mohamed C., "affirmaient qu'ils n'auraient pas été jusqu'au bout".
"Nous considérons que les infiltrés" de la DGSI "sont allés beaucoup plus loin que ce que la loi autorise" et "ont donné du relief au projet", a contesté Me Marc Bailly, avocat de Mohamed C.