Une dizaine de frappes russes sur l'est de l'Ukraine, «nouvelle phase» de la guerre

Les forces russes concentrent leurs efforts sur la prise de contrôle total de la région du Donbass. (Archive/Reuters)
Les forces russes concentrent leurs efforts sur la prise de contrôle total de la région du Donbass. (Archive/Reuters)
Un homme regarde le cratère d'une explosion à la suite d'une attaque russe tôt le matin, à Kramatorsk, en Ukraine, le lundi 18 avril 2022. (AP Photo/Petros Giannakouris)
Un homme regarde le cratère d'une explosion à la suite d'une attaque russe tôt le matin, à Kramatorsk, en Ukraine, le lundi 18 avril 2022. (AP Photo/Petros Giannakouris)
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Publié le Mardi 19 avril 2022

Une dizaine de frappes russes sur l'est de l'Ukraine, «nouvelle phase» de la guerre

  • Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a affirmé qu'une «nouvelle phase de l'opération» militaire russe avait commencé
  • Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a demandé aux deux parties d'arrêter les combats pour une «pause humanitaire» de quatre jours à l'occasion de la Pâque orthodoxe

KRAMATORSK/ NATIONS UNIES: La Russie a déclaré mardi avoir mené une dizaine de frappes sur l'est de l'Ukraine qu'elle entend "libérer", le chef de la diplomatie russe évoquant le début d'une "nouvelle phase" de la guerre qui dure depuis bientôt deux mois.  

Au lendemain de l'annonce par Kiev d'une nouvelle offensive d'ampleur de Moscou dans l'est de l'Ukraine, les forces armées ukrainiennes ont confirmé que les Russes avait "intensifié leur offensive" tout le long de la ligne de front dans l'est du pays. 

Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a affirmé qu'une "nouvelle phase de l'opération" militaire russe avait commencé. "Je suis convaincu que cela sera un moment très important pour cette opération spéciale", a-t-il déclaré à la presse indienne. 

Le ministre russe de la Défense Sergueï Choïgou a dit suivre le "plan de libération" des "républiques" séparatistes prorusses de Donetsk et Lougansk (est de l'Ukraine), établi par le président russe Vladimir Poutine qui a reconnu leur indépendance. 

Les forces aériennes russes ont tiré des "missiles de haute précision" et neutralisé 13 places fortes de l'armée ukrainienne, a affirmé son ministère, appelant les Ukrainiens à la reddition. 

Les autorités locales ukrainiennes ont appelé les habitants à fuir cet "enfer", malgré l'absence de couloirs humanitaires. 

Ces dernières semaines, après avoir échoué à prendre le contrôle de la région de Kiev, la campagne militaire russe s'est réorientée sur le bassin du Donbass, partiellement contrôlé par les forces prorusses depuis 2014. 

La "bataille pour le Donbass" a commencé, a affirmé lundi le président ukrainien Volodymyr Zelensky. "Une très grande partie de l'ensemble de l'armée russe est désormais consacrée à cette offensive." 

Selon un haut responsable américain du département de la Défense, la Russie a augmenté sa présence militaire dans l'est et le sud de l'Ukraine, portant à 76 le total de bataillons dans le pays. 

 

Guterres dénonce l'offensive russe à l'est et demande 4 jours de «pause humanitaire» pour la Pâque orthodoxe

Le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres a dénoncé mardi l'offensive russe dans l'est de l'Ukraine et demandé aux deux parties d'arrêter les combats pour une "pause humanitaire" de quatre jours à l'occasion de la Pâque orthodoxe. 

"Je demande aujourd'hui une pause humanitaire de quatre jours pour la semaine sainte", de jeudi à dimanche, "pour permettre l'ouverture d'une série de couloirs humanitaires" en Ukraine, a déclaré le chef de l'ONU. 

Cette suspension des combats servirait à l'évacuation des civils "des zones de confrontations actuelles et attendues", avec l'aide de la Croix-Rouge, et à l'acheminement de l'aide humanitaires "dans les zones les plus touchées comme Marioupol, Kherson, Donetsk et Lougansk", avance-t-il. 

"Plus d'un tiers" des 12 millions de personnes qui ont besoin d'aide humanitaire en Ukraine se trouvent dans ces quatre villes, selon lui. 

"Nous prévoyons que ce chiffre va atteindre 15,7 millions -- soit 40% des Ukrainiens qui sont encore dans le pays", a-t-il ajouté. 

"Cette année, la semaine sainte orthodoxe est observée à l'ombre d'une guerre qui représente la négation totale du message de la Pâque", "une saison pour le renouveau, la résurrection et l'espoir", a regretté Antonio Guterres, appelant encore au dialogue entre Russes et Ukrainiens. 

"Cette Pâque coïncide avec une offensive russe dans l'est de l'Ukraine. L'intense concentration des forces et de la puissance de feu rend cette bataille inévitablement plus violente, sanglante et destructrice", a encore dit le secrétaire général. 

« L'enfer » 

L'AFP a vu des bus transportant des militaires ukrainiens se diriger vers Kramatorsk, la capitale du Donbass, tandis que les autorités locales appelaient la population civile à évacuer. 

"C'est l'enfer", s'est ému lundi soir sur Facebook le gouverneur ukrainien de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï. Les combats "sont incessants" dans plusieurs villes. 

"Partez!", a-t-il ordonné mardi à ses concitoyens. "Des milliers d'habitants de Kreminna n'ont pas eu le temps de partir et maintenant, ils sont otages des Russes." 

Kreminna, qui comptait environ 18 000 habitants avant la guerre et est située à une cinquantaine de kilomètres au nord-est de Kramatorsk, est tombée aux mains des Russes, selon lui.  

Des combats ont lieu également à Roubijné (15 km à l'est de Kreminna) et à Popasna (75 km au sud), selon M. Gaïdaï, qui a évoqué un bilan de 200 morts. 

L'armée russe "concentre ses efforts" pour s'emparer de Marioupol (sud-est), Popasna, Roubijné, Severodonetsk --tout près de Lyssytchansk, dont le maire Oleksandr Zaïka a qualifié sur Telegram la situation de "très, très tendue". 

"Je vous en supplie: partez tant qu'il existe cette possibilité", a-t-il lancé. 

Dans la région voisine de Donetsk, celle de Lougansk, les Russes bombardent "en direction de Mariïnka, Otcheretyne et Avdiïvka", a signalé mardi son gouverneur, Pavlo Kyrylenko, sur Telegram. 

Lundi, huit civils sont morts dans ces régions - dont une famille voulant fuir Kreminna - et une personne au moins mardi, selon les autorités locales. 

Faute d'accord avec les Russes, aucun couloir d'évacuation de civils n'a pu être organisé mardi dans le pays, et ce pour la troisième journée consécutive, avait indiqué mardi matin la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk. 

La Russie a cependant annoncé peu après avoir ouvert un couloir censé permettre aux forces ukrainiennes ayant décidé de se rendre de sortir de Marioupol, port stratégique sur la mer d'Azov, assiégé depuis début mars par les troupes russes. 

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Une image diffusée par le conseil municipal de Marioupol montrent des nuages de fumée s'élevant au-dessus de l'aciérie Azovstal et l'entrée détruite du chantier naval d'Azov, le 18 avril 2022. (Photo, AFP)

Nouvel ultimatum 

Dans cette ville où les autorités craignent la mort de 20 000 à 22 000 civils, les combats se concentrent autour du complexe métallurgique d'Azovstal. 

Des combattants ukrainiens y sont retranchés, mais aussi "au moins 1 000 civils, la plupart des femmes, des enfants et des personnes âgées, dans les abris souterrains" de l'usine, a affirmé mardi le conseil municipal de Marioupol sur Telegram. 

"Il y a des combats en cours, des combats de rue (...) mais aussi des combats de chars", a affirmé M. Kyrylenko sur la chaîne américaine CNN, assurant que les forces ukrainiennes résistaient toujours. 

La Russie, qui a appelé mardi les défenseurs de Marioupol à cesser "leur résistance insensée" après un premier ultimatum dimanche, est déterminée à s'emparer de ce port. 

Sa prise lui permettrait de consolider ses gains territoriaux le long des côtes de la mer d'Azov, en reliant le Donbass à la Crimée, et de libérer des troupes pour d'autres opérations. 

Un pétrolier russe saisi en Grèce

Un pétrolier russe a été saisi en Grèce en vertu des sanctions européennes liées à la guerre en Ukraine, a-t-on appris mardi auprès des gardes-côtes grecs.
Le Pegas, qui devait se rendre au port turc de Marmara, se trouve actuellement ancré à Karystos, dans le sud de l'île grecque d'Eubée, selon le site internet de circulation maritime internationale Marine Traffic.
"Le pétrolier a été saisi le 15 avril en vertu des sanctions européennes, avec 19 Russes à bord", a déclaré une porte-parole des gardes-côtes grecs.
Elle a précisé que la saisie du bâtiment ne portait pas sur sa cargaison, qui devrait être transvasée sur un autre pétrolier, sans donner plus de détails sur la date de l'opération.
Selon des médias grecs, le tanker russe a rencontré des problèmes de moteur et était escorté par un remorqueur vers la péninsule du Péloponnèse, dans l'ouest de la Grèce, quand il a été contraint de mouiller à Karystos en raison des mauvaises conditions météorologiques.

Combats sur tous les fronts 

Dans l'est toujours, des divisions de missiles antiaériens Tor ont été transférées dans la région de Kharkiv et des systèmes antiaériens S-400 et S-300 ont été déployés dans la région russe de Belgorod près de la frontière avec l'Ukraine, selon l'état-major ukrainien. 

A Kharkiv même, deuxième ville d'Ukraine, de nouveaux bombardements ont fait mardi trois morts et 16 blessés. 

La Russie a aussi fait état de dizaines d'autres frappes de missiles dans le sud de l'Ukraine, autre ligne de front. 

Moscou, qui occupe déjà la ville de Kherson, "concentre ses forces" pour avancer vers la région de Mykolaïv, plus à l'ouest, où les bombardements se sont intensifiés, a indiqué mardi Natalia Goumeniouk, porte-parole du commandement sud des forces armées ukrainiennes. "La situation est tendue." 

"Tout le monde s'attendait à une offensive comme le 24 février avec une grande force terrible", a cependant souligné mardi le conseiller de la présidence ukrainienne, Oleksiy Arestovytch à la télévision ukrainienne. "Or, elle se déroule prudemment. Ce sont des unités russes qui tentent d'avancer. Dans le sud, ils tentent de nous encercler, cela a commencé avant-hier." 

La ville occidentale de Lviv, proche de la frontière polonaise et longtemps épargnée, a aussi subi de "puissantes" frappes lundi qui ont fait sept morts, d'après les autorités locales. 

Non loin de Lviv, un important dépôt d'"armements étrangers", provenant des Etats-Unis et de l'Union européenne, a été détruit, selon Moscou. 

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Derniers développements de la guerre en Ukraine lancée par la Russie, avec photos. (Graphique, AFP)

Prisonniers libérés, diplomates expulsés 

Soixante-seize Ukrainiens ont été libérés dans un nouvel échange de prisonniers avec la Russie, a annoncé Kiev mardi, sans révéler le nombre de Russes libérés. Moscou n'a pas confirmé cet échange.  

La Russie a en revanche indiqué avoir expulsé 36 diplomates belges et néerlandais, en représailles à une mesure similaire prise par Bruxelles et La Haye.  

Alors que les Etats-Unis ont annoncé lundi l'arrivée aux frontières ukrainiennes des premières cargaisons de leur nouvelle tranche d'aide militaire (d'un montant de 741 millions d'euros), le ministre russe Choïgou a accusé les Etats-Unis et les Occidentaux de "tout faire pour faire durer au maximum" la guerre, poussant Kiev à "se battre jusqu'au dernier des Ukrainiens".  

Le président américain Joe Biden devait participer mardi à une réunion virtuelle consacrée à l'Ukraine avec ses "alliés et partenaires", dont la liste n'a pas été dévoilée, selon un responsable de la Maison Blanche. 

« Ondes sismiques » économiques  

La guerre en Ukraine, qui a poussé près de cinq millions d'Ukrainiens à fuir leur pays, a déclenché des "ondes sismiques" pour l'économie mondiale, a prévenu Pierre-Olivier Gourinchas, chef économiste du Fonds monétaire international (FMI). 

La croissance de l'UE devrait notamment ralentir à 2,8% cette année, celle des Etats-Unis à 3,7% (-0,3 point). L'économie russe, soumise à des sanctions occidentales inédites, devrait elle se contracter de 8,5%, et le PIB ukrainien chuter de 35%. 

Le président ukrainien espère néanmoins obtenir pour son pays "dans les semaines à venir" le statut de candidat à l'adhésion à l'UE. 

Après les ambassades italienne et française qui se sont réinstallées à Kiev ces derniers jours, l'Espagne devrait bientôt les rejoindre et son Premier ministre, Pedro Sánchez, se rendra "bientôt" en Ukraine, ont indiqué des sources gouvernementales espagnoles. 


Afghanistan: rare visite du chef suprême taliban à Kaboul

Le mystérieux chef suprême des autorités talibanes, Hibatullah Akhundzada, a effectué une visite rare dans la capitale afghane, a indiqué vendredi un site Internet du gouvernement, quittant son complexe isolé de Kandahar pour rencontrer les hauts responsables du pays. (AP)
Le mystérieux chef suprême des autorités talibanes, Hibatullah Akhundzada, a effectué une visite rare dans la capitale afghane, a indiqué vendredi un site Internet du gouvernement, quittant son complexe isolé de Kandahar pour rencontrer les hauts responsables du pays. (AP)
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  • Le pouvoir en Afghanistan s'exerce entre deux pôles: à Kandahar, le fief du mouvement d'où le chef suprême dirige le pays par décret, et à Kaboul, siège du gouvernement
  • Le site taliban Al Emarah a posté des extraits du discours prononcé jeudi par l'émir au ministère de l'Intérieur en présence de hauts responsables

KABOUL: Le chef suprême des talibans, l'émir Hibatullah Akhundzada, qui vit reclus dans son fief de Kandahar (sud), a fait une rare visite à Kaboul pour s'adresser à tous les gouverneurs des provinces afghanes, a-t-on appris vendredi de source talibane.

Le site taliban Al Emarah a posté des extraits du discours prononcé jeudi par l'émir au ministère de l'Intérieur en présence de hauts responsables, dont les gouverneurs des 34 provinces.

Cette visite entourée du plus grand secret de l'émir, dont une seule photo a jamais été rendue publique, lui a permis d'insister auprès des gouverneurs sur la priorité "à accorder à la religion sur les affaires du monde" et "à promouvoir la foi et la prière parmi la population".

L'émir a déclaré que l'obéissance était "une obligation divine", toujours selon Al Emarah, et appelé à "l'unité et à l'harmonie".

"Le rôle de l'émirat est d'unir le peuple", a insisté Hibatullah Akhundzada, et celui des gouverneurs "de servir le peuple".

Les gouverneurs ont été ainsi encouragés à "accorder la priorité à la loi islamique plutôt qu'à leurs intérêts personnels", et à lutter contre "le favoritisme" ou "le népotisme".

"La motivation de cette visite" de l'émir à Kaboul "semble être de rappeler la discipline, notamment la discipline financière", décrypte une source diplomatique occidentale. "Il est ici question de renforcer la discipline et l'unité".

Cette visite pourrait également être motivée par "une préoccupation au sujet des troubles du Badakhshan et de la manière dont ils sont gérés". Dans cette province du nord-est, plusieurs paysans cultivant du pavot malgré son interdiction ont été tués par des unités antinarcotiques talibanes au début du mois.

Les autorités afghanes ont par ailleurs réprimé des manifestations de nomades sédentarisés kouchis dans la province du Nangarhar (est) et sont confrontées à des attentats meurtriers réguliers du groupe jihadiste Etat islamique, particulièrement à Kaboul.

Le pouvoir en Afghanistan s'exerce entre deux pôles: à Kandahar, le fief du mouvement d'où le chef suprême dirige le pays par décret, et à Kaboul, siège du gouvernement. Si les décrets du leader suprême font autorité, les analystes font toutefois état de voix discordantes s'élevant du clan des responsables afghans plus "pragmatiques".

"A chaque fois qu'il y a des craquements ou des désaccords, Kandahar intervient et rappelle à chacun la nécessité de renforcer l'unité", conclut la source diplomatique.

L'émir n'était venu qu'une fois auparavant à Kaboul depuis le retour des talibans au pouvoir et ne s'exprime très rarement depuis son accession à la fonction suprême en 2016.

Le mystérieux mollah avait prononcé son dernier discours public le 10 avril dans une mosquée de Kandahar lors de la prière de l'Aïd el-Fitr marquant la fin du ramadan, mais aucune photo de lui n'avait circulé.

 

 


Sánchez annoncera mercredi la date de la reconnaissance par l'Espagne d'un Etat palestinien

Sanchez a déclaré en mars que l’Espagne et l’Irlande, ainsi que la Slovénie et Malte, avaient convenu de faire les premiers pas vers la reconnaissance d’un État palestinien aux côtés d’Israël, considérant qu’une solution à deux États est essentielle à une paix durable. (AFP)
Sanchez a déclaré en mars que l’Espagne et l’Irlande, ainsi que la Slovénie et Malte, avaient convenu de faire les premiers pas vers la reconnaissance d’un État palestinien aux côtés d’Israël, considérant qu’une solution à deux États est essentielle à une paix durable. (AFP)
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  • M. Borrell avait déclaré la semaine dernière avoir été informé par le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, que la date choisie était le 21 mai
  • Le schéma envisagé jusqu'à maintenant à Madrid était celui d'un décret adopté mardi en conseil des ministres par le gouvernement de gauche

MADRID: Le Premier ministre socialiste espagnol Pedro Sánchez a indiqué vendredi qu'il annoncerait mercredi prochain la date de la reconnaissance par l'Espagne d'un Etat palestinien, affirmant que celle-ci n'aurait donc pas lieu le 21 mai, mais "les jours suivants".

"Nous sommes en train de nous coordonner avec d'autres pays pour pouvoir faire une déclaration et une reconnaissance communes", a déclaré M. Sánchez, lors d'une interview à la chaîne de télévision La Sexta, pour expliquer pourquoi l'Espagne ne procèderait pas à cette reconnaissance dès mardi, date évoquée notamment par Josep Borrell, le chef de la diplomatie européenne.

M. Borrell avait déclaré la semaine dernière avoir été informé par le ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Albares, que la date choisie était le 21 mai.

M. Sánchez n'a pas précisé les pays avec lesquels son gouvernement était en discussions à ce sujet, mais il avait publié en mars à Bruxelles un communiqué commun avec ses homologues irlandais, slovène et maltais dans lequel ils faisaient part de la volonté de leur quatre pays de reconnaître un Etat palestinien.

Le chef de la diplomatie irlandaise, Micheal Martin, a confirmé mardi que Dublin "(reconnaîtrait) l'Etat de Palestine avant la fin du mois", sans toutefois indiquer de date ni dire si d'autres pays se joindraient à l'Irlande.

Le schéma envisagé jusqu'à maintenant à Madrid était celui d'un décret adopté mardi en conseil des ministres par le gouvernement de gauche.

M. Sánchez doit comparaître le lendemain devant le Congrès des députés pour faire le point sur divers sujets d'actualité, dont la politique de Madrid au Proche-Orient et la reconnaissance d'un Etat palestinien, sujet sur lequel l'Espagne est en pointe.

"Je pense que je serai en mesure le 22 (...) de clarifier devant le Parlement la date à laquelle l'Espagne reconnaîtra l'Etat palestinien", a-t-il dit.

"Sérieux doutes 

M. Sánchez est devenu au sein de l'UE la voix la plus critique vis-à-vis du gouvernement israélien et de son offensive militaire dans la bande de Gaza contre le mouvement palestinien Hamas.

Le conflit actuel a été déclenché le 7 octobre par une attaque surprise du Hamas dans le sud d'Israël qui a entraîné la mort de plus de 1.170 personnes du côté israélien, dans leur grande majorité des civils, selon un décompte de l’AFP réalisé à partir de chiffres officiels israéliens.

L'offensive militaire lancée en riposte par Israël a causé la mort d'au moins 35.303 Palestiniens, en majorité des civils, dans la bande de Gaza, selon le dernier bilan publié vendredi par le ministère de la Santé du Hamas.

Evoquant la situation à Gaza, M. Sánchez a de nouveau sévèrement critiqué vendredi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

Interrogé sur le fait de savoir s'il considérait les évènements de Gaza comme un génocide, le chef du gouvernement espagnol a évité de répondre, mais a déclaré, à trois reprises, avoir de "sérieux doutes" sur le respect des droits humains par Israël.

Il a aussi établi un parallèle entre l'invasion de l'Ukraine par la Russie et l'offensive militaire israélienne dans la bande de Gaza.

"Nous défendons la légalité internationale", a-t-il dit. "En Ukraine, logiquement, on ne peut pas violer l'intégrité territoriale d'un pays, comme le fait la Russie (...). Et en Palestine, ce que l'on ne peut pas faire, c'est ne pas respecter le droit humanitaire international, comme le fait Israël".

La politique de Madrid, a-t-il conclu, "est appréciée par la communauté internationale, aussi bien du point de vue du gouvernement ukrainien que du point de vue de la communauté arabe".

 

 


Armes à Israël: les républicains tentent de forcer la main à Biden

Des Palestiniens déplacés marchent autour d'une flaque d'eau devant des bâtiments et des tentes détruits à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 16 mai 2024, au milieu du conflit en cours entre Israël et le groupe militant Hamas. (Photo par AFP)
Des Palestiniens déplacés marchent autour d'une flaque d'eau devant des bâtiments et des tentes détruits à Khan Yunis, dans le sud de la bande de Gaza, le 16 mai 2024, au milieu du conflit en cours entre Israël et le groupe militant Hamas. (Photo par AFP)
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  • Pour les républicains, Joe Biden n'a pas le droit d'interférer dans la manière dont Israël mène sa campagne militaire, qui a provoqué un désastre humanitaire à Gaza
  • Mais 16 démocrates se sont joints aux républicains pour adopter la proposition de loi, défiant le chef de l'Etat

WASHINGTON: La Chambre américaine des représentants, dominée par les républicains, a voté jeudi une mesure largement symbolique visant à forcer le président démocrate Joe Biden à mettre fin à sa suspension d'une livraison de bombes à Israël.

Cette suspension de la livraison d'une cargaison d'armes, composée de bombes de 2 000 livres (907 kg) et de 500 livres (226 kg), a été décidée au moment où Washington, premier soutien militaire d'Israël, s'oppose à une offensive d'ampleur des troupes israéliennes à Rafah.

La mesure votée jeudi n'a aucune chance de devenir loi. En théorie, elle empêcherait M. Biden de geler toute aide militaire à Israël approuvée par le Congrès.

"Le président et son administration doivent immédiatement faire marche arrière et se tenir aux côtés d'Israël", a déclaré Mike Johnson, chef républicain de la Chambre des représentants, dans un communiqué.