NATIONS UNIES, États-Unis: Le secrétaire général adjoint de l'ONU pour les Affaires humanitaires, Martin Griffiths, a annoncé lundi qu'il verrait cette semaine en Turquie le président turc Recep Tayyip Erdogan pour pousser à la création "d'un groupe de contact humanitaire" réunissant l'Ukraine et la Russie.
Lors d'une conférence de presse à New York, il a précisé prévoir d'arriver mercredi en Turquie et d'y rester jusqu'à jeudi, sans indiquer quand il rencontrerait le président turc. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, et Martin Griffiths ont eu un entretien téléphonique dimanche avec Recep Tayyip Erdogan pour lui parler de l'initiative.
Martin Griffiths s'était rendu début avril à Moscou avant un déplacement à Kiev, afin d'essayer d'obtenir un cessez-le-feu humanitaire en Ukraine et de présenter une série de propositions destinées à faciliter les interventions humanitaires dans l'Ukraine en guerre.
Mercredi, Antonio Guterres avait toutefois admis qu'un arrêt des combats n'était "pas possible actuellement". Lundi, Martin Griffiths a confirmé que Moscou "ne mettait pas des cessez-le-feu locaux en tête de ses priorités". "Pas encore", a-t-il dit.
Concernant les propositions de l'ONU, "l'Ukraine s'y est montrée très favorable", a précisé le responsable onusien. Mais "nous n'avons toujours pas eu de réponse similaire de la Russie", a-t-il relevé.
Kiev a notamment "accepté l'idée de ce que nous appelons un groupe de contact humanitaire" qui réunirait l'Ukraine et la Russie sous l'égide de l'ONU, a indiqué Martin Griffiths, en espérant que "la Turquie pourra accueillir (sur son sol) le groupe de contact humanitaire" en projet.
Le responsable a indiqué qu'il prévoyait de se rendre à nouveau en Russie après son déplacement en Turquie.
Selon lui, le "groupe de contact humanitaire" pourrait se réunir "à tout moment" pour discuter de "sujets humanitaires", comme par exemple "un contrôle de cessez-le-feu", "des passages sécurisés" ou des "couloirs" permettant l'évacuation de civils.
L'un des problèmes aujourd'hui pour établir des corridors humanitaires, comme l'illustre le blocage à ce sujet à Marioupol, "est que les deux parties ne s'assoient pas ensemble" dans une même pièce et "s'accusent mutuellement dès que quelque chose ne va pas", selon Martin Griffiths.
"La Turquie est aussi impliquée" dans les tentatives de faire sortir des civils de Marioupol, avec "un effort naval" qui vise quelque "800 personnes", a dit le responsable onusien.
Pour les Nations unies, garder en fonctionnement -malgré les mines- le port d'Odessa, où les silos à grains "sont pleins", est "de la plus haute importance", a aussi souligné le secrétaire général adjoint de l'ONU, en rappelant les conséquences négatives de l'invasion russe de l'Ukraine pour l'alimentation de dizaines de pays dans le monde.