Des bénévoles au secours des animaux confinés de Shanghai

Cette photo prise le 16 avril 2022 montre une habitante promenant son chien dans un ensemble de logements résidentiels pendant le confinement de Covid-19 à Shanghai. Un réseau de milliers d'amis des animaux sauve les chiens abandonnés en raison du dernier confinement strict en Chine. (AFP).
Cette photo prise le 16 avril 2022 montre une habitante promenant son chien dans un ensemble de logements résidentiels pendant le confinement de Covid-19 à Shanghai. Un réseau de milliers d'amis des animaux sauve les chiens abandonnés en raison du dernier confinement strict en Chine. (AFP).
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Publié le Lundi 18 avril 2022

Des bénévoles au secours des animaux confinés de Shanghai

  • Dans une Chine où l'obsession des autorités est d'empêcher l'apparition de tout nouveau cas de Covid-19, le bien-être des animaux de compagnie n'est pas une priorité
  • L'équipe de bénévoles est déjà venue en aide à des centaines de chats et chiens - plus quelques oiseaux, poissons et serpents

SHANGHAI : Envoyée en centre de quarantaine après un test Covid positif, Sarah Wang a dû abandonner son chat dans son appartement de Shanghai. Mais des bénévoles s'organisent pour sauver l'animal de la faim et de la soif.

La capitale économique chinoise affronte sa plus forte poussée épidémique depuis le début de la pandémie fin 2019. Ses 25 millions d'habitants sont confinés à domicile depuis début avril.

La Chine applique une stricte stratégie zéro Covid, qui consiste notamment à placer toutes les personnes testées positives, même asymptomatiques, dans des centres de quarantaine où ils sont isolés du reste de la population.

Mais ils ne peuvent emmener avec eux leurs animaux de compagnie. Résultat: ces derniers courent le risque de rester seuls pendant plusieurs jours voire plusieurs semaines, sans maître pour les nourrir et veiller sur eux.

Autre crainte: que son chien ou son chat soit euthanasié par les services sanitaires, ce qui est déjà arrivé à quelques reprises en Chine depuis le début de l'épidémie.

La vidéo d'un petit corgi frappé à mort à Shanghai début avril par un membre des services sanitaires a provoqué un tollé sur internet. 

Ces images ont créé une véritable "panique" parmi les maîtres, explique Erin Leigh, une Américaine de 33 ans qui a lancé une opération de sauvetage des chiens et chats livrés à eux-mêmes dans les appartements.

Spécialisée jusqu'alors dans le gardiennage d'animaux, elle a constitué en quelques jours avec son groupe d'amis un réseau de centaines de bénévoles.

«Conditions déplorables»

Ils ont notamment trouvé une personne désireuse d'accueillir temporairement la chatte de Sarah Wang.

"Elle n'aurait pas survécu à une désinfection de mon appartement", raconte la jeune femme de 28 ans. "Je n'ose imaginer dans quelles conditions déplorables elle se serait retrouvée, sans personne pour la nourrir."

Dans une Chine où l'obsession des autorités est d'empêcher l'apparition de tout nouveau cas de Covid-19, le bien-être des animaux de compagnie n'est pas forcément une priorité.

L'an passé, au moins trois chats et un chien ont même été frappés à mort par les services sanitaires, à l'aide de bâtons ou de barres de fer.

Après la diffusion de la vidéo du corgi frappé à mort, Erin Leigh explique avoir été submergée de messages de maîtres "qui voulaient à tout prix sauver leurs animaux".

Sa petite équipe repère jour et nuit sur internet les demandes d'aide. Puis ils classent les informations par niveau d'urgence.

Ils partagent ensuite sur les réseaux sociaux des notices avec photos et messages de description, en chinois et en anglais, jusqu'à ce qu'une bonne âme se porte volontaire pour recueillir l'animal.

Des livreurs ou des coursiers, qui ont l'autorisation de travailler malgré le confinement, sont ensuite sollicités pour récupérer les bêtes au pied des immeubles et les acheminer vers la nouvelle adresse.

Oiseaux et serpents

L'équipe de bénévoles est déjà venue en aide à des centaines de chats et chiens - plus quelques oiseaux, poissons et serpents.

Ils ont également fait acheminer de la nourriture à une animalerie, fermée, qui abritait une cinquantaine de huskies affamés, explique Mme Leigh.

Mais sortir les animaux de l'appartement où ils se trouvent est souvent un casse-tête. Car les autorités appliquent parfois avec un zèle extrême les strictes restrictions aux déplacements, qu'elles ne souhaitent pas prendre le risque de contourner.

Autre souci: les agents de sécurité, présents dans pratiquement tous les immeubles d'habitation des grandes villes en Chine, rechignent souvent à transporter les animaux jusqu'à l'extérieur du bâtiment.

Enfin les livreurs, qui acheminent d'ordinaire des marchandises ou de la nourriture, demandent un tarif plus élevé pour prendre en charge un animal. 

Conséquence de ces difficultés: les sauveteurs ont par exemple passé une heure et demie récemment pour faire transférer un chien depuis l'appartement de son maître jusqu'à un bâtiment situé ... à 600 mètres, selon Erin Leigh.

Il faut souvent faire comprendre aux autorités qu'il y aura des "réactions négatives" en termes d'image "si l'animal subit un quelconque préjudice", déclare Ocean Zhang, qui a aidé à négocier la libération du canidé.

"Si on continue à travailler tous ensemble, alors les urgences (...) peuvent être résolues en quelques heures."


Des milliers de fidèles place Saint-Pierre avant les funérailles du pape

Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi. (AFP)
Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi. (AFP)
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  • La file des fidèles et touristes patientant pour rendre hommage au chef des plus de 1,4 milliard de catholiques, décédé lundi à 88 ans, s'étire aux abords du plus petit Etat du monde
  • De mercredi à 09H00 GMT à jeudi 09H00 GMT, plus de 50.000 personnes se sont recueillies devant la dépouille du jésuite argentin dans la monumentale basilique, selon Vatican News

CITE DU VATICAN: Des milliers de fidèles sont de nouveau massés jeudi devant la basilique Saint-Pierre de Rome afin de rendre un dernier hommage à la dépouille du pape François, devant laquelle plus de 50.000 pèlerins ont déjà défilé depuis mercredi matin, avant ses obsèques samedi.

La file des fidèles et touristes patientant pour rendre hommage au chef des plus de 1,4 milliard de catholiques, décédé lundi à 88 ans, s'étire aux abords du plus petit Etat du monde, dont les accès sont filtrés par un lourd dispositif de sécurité qui ralentit l'avancée des fidèles, a constaté l'AFP.

De mercredi à 09H00 GMT à jeudi 09H00 GMT, plus de 50.000 personnes se sont recueillies devant la dépouille du jésuite argentin dans la monumentale basilique, selon Vatican News. Les portes, qui devaient fermer à minuit, sont finalement restées ouvertes jusqu'à 05H30 du matin pour accueillir le flot de fidèles.

"Ce fut un moment bref mais intense devant sa dépouille", a témoigné jeudi matin auprès de l'AFP Massimo Palo, un Italien de 63 ans vivant à Rome. François "a été un pape au milieu de son troupeau, de son peuple, et j'espère que les prochains pontificats seront un peu comme le sien", a-t-il également confié.

Rupture avec la tradition, le cercueil en bois clair ouvert du défunt pape, vêtu d'une mitre blanche et d'une chasuble rouge, les mains enserrant un chapelet, ne repose pas sur un catafalque, mais est posé sur un support à même le sol, devant le maître-autel, à la demande de Jorge Bergoglio, qui aspirait à plus de sobriété dans les rites funéraires papaux.

Le père des "laissés-pour-compte" 

"C'était un grand homme, c'était le père des laissés-pour-compte, des invisibles", a également confié jeudi à l'AFP Amerigo Iacovacci, un Romain de 82 ans.

Florencia Soria, une Argentine de 26 ans en voyage à Rome pour deux jours avec une amie, n'a pas hésité à rejoindre la file d'attente, armée d'un café, pour vivre ce "moment historique". Surtout pour nous "parce que nous sommes argentines. Nous étions des petites filles lorsque le pape a entamé son pontificat. Nous nous souvenons de ce moment", a-t-elle ajouté.

Les cardinaux, qui rejoignent progressivement Rome, se réunissaient jeudi matin pour la troisième fois, au lendemain d'une nouvelle "congrégation" en présence de 103 d'entre eux - électeurs et non électeurs.

Ces réunions préparatoires fixent les modalités des événements avant le conclave, auquel 135 électeurs - ceux âgés de moins de 80 ans - sont invités à prendre part. Certains ont toutefois déjà annoncé qu'ils ne viendraient pas pour raison de santé.

Mercredi, sur la place Saint-Pierre encadrée par la célèbre colonnade du Bernin, les fidèles ont dû patienter entre trois et plus de quatre heures pour entrer dans la basilique, selon plusieurs témoignages recueillis par l'AFP.

Un important dispositif de sécurité y était déployé, comprenant notamment des équipes de l'armée de l'air et de la défense munies de fusils brouilleurs de drones.

Le Vatican avait annoncé que jeudi, les fidèles pourraient rendre hommage au pape jusqu'à minuit. Mais mercredi, les visites ont finalement pu se poursuivre au-delà. Vendredi, les portes de la basilique seront ouvertes de 07H00 à 19H00.

Funérailles samedi 

L'affluence a également été massive mercredi à la basilique Sainte-Marie-Majeure, dans le centre de Rome, où le pape sera inhumé samedi conformément à sa volonté. Selon le préfet de Rome Lamberto Giannini, plus de 10.000 personnes s'y sont pressées à l'heure du déjeuner.

Plus tôt dans la matinée, la dépouille du pape avait été escortée par des dizaines de cardinaux, évêques, religieux et laïcs depuis la petite chapelle de la résidence Sainte-Marthe, où il a vécu de son élection en 2013 jusqu'à sa mort, vers la basilique couronnée par la coupole de Michel-Ange.

Le Vatican observera neuf jours de deuil à partir de samedi. Au cours de ces "novemdiales", des célébrations solennelles auront lieu chaque jour à Saint-Pierre, jusqu'au 4 mai.

Le cercueil sera fermé vendredi soir lors d'une cérémonie présidée par le cardinal camerlingue, l'Américain Kevin Farrell, qui gère les affaires courantes jusqu'au conclave.

Les funérailles de François se dérouleront samedi matin à partir de 08H00 GMT sur la place Saint-Pierre, où devraient converger au moins 200.000 fidèles, et 170 délégations étrangères.

"Il est impossible de savoir" combien de personnes seront présentes le jour des funérailles, "quelques centaines de milliers au minimum", a déclaré à l'AFP Pierfrancesco Demilito, chef du service de presse de la Protection civile italienne.

Comme pour Jean-Paul II en 2005, des dizaines de chefs d'Etat et de têtes couronnées assisteront aux funérailles du chef de l'Eglise catholique, sous haute sécurité.

Parmi eux, le président américain Donald Trump, ses homologues français Emmanuel Macron et ukrainien Volodymyr Zelensky ou encore le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres.

Le roi Felipe VI et la reine Letizia d'Espagne, le prince William, Albert II de Monaco et son épouse Charlène seront aussi présents.


Les marchés agricoles naviguent à vue, chahutés par la guerre commerciale

Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
Le président américain Donald Trump s'adresse aux médias après avoir signé des décrets dans le bureau ovale de la Maison Blanche, le 23 avril 2025 à Washington, DC. (AFP)
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  • De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump
  • Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche

WASHINGTON: De part et d'autre de l'Atlantique, les marchés agricoles sont secoués par les remous liés à la politique commerciale de l'administration Trump, même si certains fondamentaux continuent d'influencer les cours.

"Les décisions erratiques" de Donald Trump sur le plan commercial "fragilisent l'opinion des investisseurs: ils ne savent plus trop dans quoi investir", commente auprès de l'AFP Damien Vercambre, analyste au cabinet Inter-Courtage.

Les cours des céréales et oléagineux à l'échelle mondiale évoluent ainsi au rythme des commentaires de la Maison Blanche, provoquant par ailleurs des "craintes financières", selon l'analyste.

A la Bourse de Chicago, les prix du blé et du maïs ont baissé sur la semaine, à cause notamment des incertitudes commerciales. Le soja a pour sa part évolué en dents de scie, pour se retrouver au final à des niveaux proches de la semaine passée.

Sur Euronext, "les cours suivent Chicago, qui est déprimé", résume Damien Vercambre.

La pause de 90 jours décidée par Donald Trump sur une partie des surtaxes à l'importation, à l'exception notable de celles visant la Chine, est à nouveau venue bouleverser la donne après un début d'année agité.

En parallèle, le président américain Donald Trump a évoqué mercredi la possibilité d'un accord commercial "équitable" avec la Chine, sans que les négociations aient toutefois réellement commencé, d'après un ministre de premier plan.

La guerre commerciale initiée par l'exécutif américain depuis le retour à la Maison Blanche de Donald Trump a débouché sur 145% de droits de douane additionnels sur les produits chinois entrant aux Etats-Unis, et 125% décidés en représailles par Pékin sur les marchandises en provenance des Etats-Unis.

"Un jour ou l'autre, un accord sera conclu avec la Chine", assure l'analyste américain Dewey Strickler, d'Ag Watch Market Advisors.

Mais si le ton de l'administration américaine se veut désormais rassurant, les marchés semblent attendre des actions concrètes de la part de Washington.

"Nous sommes dans une phase d'attente et d'hésitation en ce moment", les investisseurs "attendant la moindre avancée en matière de politique commerciale", confirme Rich Nelson, de la maison de courtage Allendale.

"Il y a (cette) peur que l'économie capote, comme (...) en 2018 (sous le premier mandat de Donald Trump, ndlr) où les prix du soja et du maïs aux Etats-Unis s'étaient cassés la figure, avant qu'il y ait une réconciliation avec la Chine", rappelle M. Vercambre.

- Influence des fondamentaux -

Si le spectre de la guerre commerciale occupe une grande partie du paysage, des éléments fondamentaux influencent tout de même les cours, dont la météo ou encore les perspectives de production.

Aux Etats-Unis, les acteurs du marché sont "moins inquiets des conditions météorologiques et de la menace d'un temps sec" notamment "pour la Corn Belt américaine", ce qui pousse le maïs américain à de "nouveaux plus bas sur deux semaines", explique Michael Zuzolo, de Global Commodity Analytics and Consulting.

"Il y a eu beaucoup de pluie dans le Midwest, en particulier dans les régions du Sud", participant au mouvement baissier du maïs et du blé américain, abonde Dewey Strickler.

Sur le Vieux Continent, "les perspectives de production pour la nouvelle campagne (...) sont aussi meilleures", observe M. Vercambre.

Plus précisément, "le sud de l'Europe a bénéficié de précipitations abondantes, ce qui a amélioré l'humidité des sols et augmenté les perspectives de rendement des cultures", selon un rapport de la Commission européenne.

Selon ce même rapport, néanmoins, dans le centre et le nord de l'Europe, "les conditions sèches prédominent" ce qui pourrait "nuire au développement des cultures d'hiver".


Ukraine: Pékin dénonce des «accusations sans fondement» sur la présence selon Kiev de combattants chinois

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  • Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire
  • "La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise

PEKIN: Pékin a dénoncé mercredi des "accusations sans fondement" après que l'Ukraine eut affirmé que des soldats chinois combattaient au sein de l'armée russe et que des entreprises chinoises aidaient Moscou à fabriquer du matériel militaire.

"La Chine s'oppose avec force à des accusations sans fondement et à de la manipulation politique", a tonné le porte-parole de la diplomatie chinoise Guo Jiakun, lors d'un point de presse, au lendemain de la convocation de son ambassadeur au ministère ukrainien des Affaires étrangères.