Présidentielle: dernière ligne droite, le débat Macron-Le Pen en ligne de mire

Rien n'est joué et si le président-candidat est toujours donné vainqueur, dans une fourchette de 53 à 55,5% contre 44,5 à 47% pour Marine Le Pen, il n'est pas à l'abri d'un faux pas ou d'une importante mobilisation de l'électorat anti-Macron. (AFP).
Rien n'est joué et si le président-candidat est toujours donné vainqueur, dans une fourchette de 53 à 55,5% contre 44,5 à 47% pour Marine Le Pen, il n'est pas à l'abri d'un faux pas ou d'une importante mobilisation de l'électorat anti-Macron. (AFP).
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Publié le Lundi 18 avril 2022

Présidentielle: dernière ligne droite, le débat Macron-Le Pen en ligne de mire

  • Après la pause du dimanche de Pâques, retour lundi sur le terrain pour la candidate d'extrême droite avec son dernier déplacement à l'agenda, à Saint-Pierre-en-Auge (7 500 habitants) dans le Calvados
  • Emmanuel Macron a de son côté pris pour cible son adversaire sur un sujet régalien par excellence, la réforme des institutions

PARIS: Dernière ligne droite pour les deux finalistes de la présidentielle avant le second tour du 24 avril: Emmanuel Macron et Marine Le Pen ferraillaient à distance lundi en tentant de déstabiliser l'adversaire, avant le grand débat très attendu de mercredi.


Rien n'est joué et si le président-candidat est toujours donné vainqueur, dans une fourchette de 53 à 55,5% contre 44,5 à 47% pour Marine Le Pen, il n'est pas à l'abri d'un faux pas ou d'une importante mobilisation de l'électorat anti-Macron. Une éventuelle forte abstention ajoute encore à l'incertitude.


Après la pause du dimanche de Pâques, retour lundi sur le terrain pour la candidate d'extrême droite avec son dernier déplacement à l'agenda, à Saint-Pierre-en-Auge (7 500 habitants) dans le Calvados, avant le débat de mercredi soir. "Je viens chercher la force du peuple" et "je suis très confiante, je pense que je vais gagner", a-t-elle lancé. 


"Je souhaite que le débat se déroule sereinement. Nous n’avons pas du tout les mêmes idées, la même vision du pays, de ce que doit être l'économie, vers qui elle doit être tournée", a-t-elle indiqué lors d'un long bain de foule sous un soleil printanier, dans cette commune normande où elle était arrivée en tête le 10 avril avec près de 35% des voix, un peu plus six points devant le président sortant.


"J’espère que ça ne sera pas ce que j’entends depuis une semaine, une succession d’invectives, de fake news, d’outrances", a-t-elle encore plaidé. Après un débat raté en 2017, Marine Le Pen estime être mieux préparée.


"Elle doit prendre du temps, arriver détendue. Le programme, elle le maîtrise. Elle voit très bien où vont porter les attaques de M. Macron", a indiqué le maire RN de Perpignan Louis Aliot sur France Inter. "L'avantage de ce 2ème débat, c'est que M. Macron n'est plus dans la même position. Il a un bilan. Ca va pas être la même histoire".


Pour Emmanuel Macron, le débat de mercredi sera "un moment de clarification". Sur la forme, "l'enjeu est d'être persuasif et convaincant sans prendre un ton trop professoral", souligne son entourage.

« Clivage profond »

Emmanuel Macron a de son côté pris pour cible son adversaire sur un sujet régalien par excellence, la réforme des institutions, en se posant comme le garant du droit et du respect de la Constitution, espérant ainsi décrédibiliser Marine Le Pen.


"J'ai un clivage profond avec la candidate d'extrême droite, c'est que moi je suis pour réformer la Constitution en respectant les règles de la Constitution, ce qui me paraît justement être la définition même d'appartenir au champ républicain", a déclaré le président-candidat à France Culture dans un entretien enregistré vendredi et diffusé samedi.


"L'implicite de la démarche de Mme Le Pen, c'est qu'au fond, une fois élue, elle considère qu'elle est supérieure à la Constitution, puisqu'elle peut ne pas la respecter pour en changer les règles, ça c'est une rupture, et c'est grave", a pointé M. Macron.


La candidate du RN compte soumettre au référendum son projet de révision constitutionnelle sur l'immigration et l'inscription de la "priorité nationale".


Le secrétaire d’Etat aux Affaires européennes et soutien d’Emmanuel Macron, Clément Beaune, a également fustigé "des revirements, des incohérences et des inconséquences de Marine Le Pen sur des sujets qu’elle instrumentalise ou sur lesquels elle ne sait pas vraiment quelle est sa position". 


"Sur le port du voile, elle le dit, elle l’a assumé même dans la rue, publiquement, qu’il fallait retirer pour tout le monde le voile dans l’espace public", a lancé le ministre. "C’est déraisonnable pour tout le monde et c’est contraire aux valeurs républicaines", a-t-il ajouté sur Sud Radio.

« Problème complexe »

Plusieurs lieutenants de la candidate d'extrême droite ont toutefois affirmé que cette interdiction du voile dans l'espace public, pourtant présente dans le projet initial de Marine Le Pen, n'était plus sa priorité dans la lutte contre l'islamisme. Marine Le Pen a admis que le voile constituait un "problème complexe" et qu'elle n'était "pas obtuse".


Et lundi, le Rassemblement national tentait toujours de clarifier sa position sur un sujet sensible.


La question du voile "est une affaire compliquée", a reconnu sur France Inter le maire RN de Perpignan: "Ce sera un débat parlementaire et, à ce moment-là, le choix sera fait. Mais il faut une politique qui tend, petit à petit, vers l’interdiction du voile dans l’espace public".


"Il ne s’agit pas pour nous de nous en prendre aux personnes. Ce que nous disons, c’est que toutes les femmes qui portent le voile ne sont pas des islamistes", a de son côté tenté d'argumenter sur Sud Radio, le maire RN de Fréjus (Var) David Rachline. 


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.