PARIS: La sécurité fait partie des premières préoccupations des Français derrière le pouvoir d'achat et les retraites. Voici un tour d'horizon des programmes des finalistes:
- Sécurité
Emmanuel Macron veut "plus de bleus dans la rue". Il promet un doublement des effectifs sur le terrain d'ici 2030, notamment par le désengagement des policiers et gendarmes des tâches administratives (création notamment de postes de greffiers pour assister les policiers) et des réorganisations. L'objectif est de remettre 3.000 agents sur la voie publique.
Création de 11 unités de forces mobiles, CRS et gendarmes mobiles pour compenser les 15 supprimées ces dix dernières années.
Création de 200 brigades de gendarmerie en milieu rural.
Création d'une "force d'action républicaine pour les quartiers", afin de les "sécuriser" et d'"aider à démanteler" les points de deal. Elle sera composée de policiers, d'officiers de police judiciaire (OPJ), de fonctionnaires des finances, ainsi que de personnels éducatifs et travailleurs sociaux.
Création de 1.500 cyber patrouilleurs supplémentaires.
Une loi d'orientation et de programmation (Lopmi) dotée de 15 milliards d'euros supplémentaires sur cinq ans pour le budget du ministère de l'Intérieur. Examinée fin mars en Conseil des ministres, la Lopmi, théoriquement prête à être présentée au Parlement une fois les élections législatives terminées, est suspendue à la réélection du chef de l'Etat.
Marine Le Pen prévoit également une loi d'orientation et de programmation, mais pour la police et la justice. Cette loi serait dotée de 7,5 milliards d'euros supplémentaires en 5 ans.
La candidate du RN entend faire de la sécurité "partout et pour tous une priorité du quinquennat" .
- Politique Pénale
Emmanuel Macron veut généraliser les amendes forfaitaires délictuelles (AFD) pour les délits sanctionnés par des peines de prison inférieures à un an.
Il entend également mettre davantage l'accent sur le travail d'intérêt général (TIG) et propose un encadrement militaire des mineurs délinquants.
Marine le Pen prévoit la suppression de toute possibilité de réduction ou d'aménagement de peine pour des atteintes physiques aux personnes au delà de six mois de prison ferme.
Elle veut "réduire le fossé entre la peine encourue et la peine prononcée" ainsi que "le fossé entre la peine prononcée et la peine effectuée".
La candidate du RN veut rétablir les peines plancher. Elle explique que ce n'est pas anticonstitutionnel puisque le magistrat peut décider d'une peine inférieure, mais, dans ce cas, il sera tenu d'en donner les raisons.
Marine Le Pen promet d'établir une perpétuité réelle.
Elle veut également permettre de "très courtes peines de prison" d'une à deux semaines.
- Violences faites aux femmes
Emmanuel Macron veut tripler l'amende pour harcèlement de rue en la portant à 300 euros.
Il promet un doublement des effectifs de policiers dans les transports et un doublement en cinq ans du nombre des enquêteurs dédiés aux violences intrafamiliales, pour le porter à 4.000. Il souhaite aussi augmenter de 200 le nombre des intervenants sociaux dans les commissariats et gendarmerie pour atteindre un total de 600.
Vendredi, il s'est prononcé pour la création d'un fichier administratif pour les personnes connues pour violences intrafamiliales.
Marine Le Pen veut une inscription des harceleurs de rue au fichier des délinquants sexuels.
- Légitime défense pour les forces de l'ordre
Marine le Pen veut instituer une présomption de légitime défense, Emmanuel Macron est contre.
Le président-candidat prévoit une anonymisation des plaintes déposées par les forces de l'ordre.
- Justice
Emmanuel Macron veut recruter "8.500 magistrats et personnels de justice supplémentaires".
Marine Le Pen s'est engagée à doubler le nombre de magistrats, avec une part importante d'entre-eux qui serait recrutée hors concours.
- Prison
En 2017, Emmanuel Macron avait promis 15.000 places de prison supplémentaires. 7.000 ont été livrées ou sont en construction de construction.
Marine le Pen veut atteindre 85.000 places de prison en 2027.
La France compte 70.000 détenus pour 60.700 places de prison.