Comparatif des programmes Sécurité et justice de Macron et de Le Pen

La candidate du RN entend faire de la sécurité "partout et pour tous une priorité du quinquennat", Emmanuel Macron veut "plus de bleus dans la rue". (AFP).
La candidate du RN entend faire de la sécurité "partout et pour tous une priorité du quinquennat", Emmanuel Macron veut "plus de bleus dans la rue". (AFP).
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Publié le Lundi 18 avril 2022

Comparatif des programmes Sécurité et justice de Macron et de Le Pen

  • La sécurité fait partie des premières préoccupations des Français derrière le pouvoir d'achat et les retraites
  • La candidate du RN entend faire de la sécurité "partout et pour tous une priorité du quinquennat", Emmanuel Macron veut "plus de bleus dans la rue"

PARIS: La sécurité fait partie des premières préoccupations des Français derrière le pouvoir d'achat et les retraites. Voici un tour d'horizon des programmes des finalistes:

  • Sécurité

Emmanuel Macron veut "plus de bleus dans la rue". Il promet un doublement des effectifs sur le terrain d'ici 2030, notamment par le désengagement des policiers et gendarmes des tâches administratives (création notamment de postes de greffiers pour assister les policiers) et des réorganisations. L'objectif est de remettre 3.000 agents sur la voie publique.

Création de 11 unités de forces mobiles, CRS et gendarmes mobiles pour compenser les 15 supprimées ces dix dernières années. 

Création de 200 brigades de gendarmerie en milieu rural.

Création d'une "force d'action républicaine pour les quartiers", afin de les "sécuriser" et d'"aider à démanteler" les points de deal. Elle sera composée de policiers, d'officiers de police judiciaire (OPJ), de fonctionnaires des finances, ainsi que de personnels éducatifs et travailleurs sociaux.

Création de 1.500 cyber patrouilleurs supplémentaires.

Une loi d'orientation et de programmation (Lopmi) dotée de 15 milliards d'euros supplémentaires sur cinq ans pour le budget du ministère de l'Intérieur. Examinée fin mars en Conseil des ministres, la Lopmi, théoriquement prête à être présentée au Parlement une fois les élections législatives terminées, est suspendue à la réélection du chef de l'Etat.

Marine Le Pen prévoit également une loi d'orientation et de programmation, mais pour la police et la justice. Cette loi serait dotée de 7,5 milliards d'euros supplémentaires en 5 ans.


La candidate du RN entend faire de la sécurité "partout et pour tous une priorité du quinquennat" . 

  • Politique Pénale  

Emmanuel Macron veut généraliser les amendes forfaitaires délictuelles (AFD) pour les délits sanctionnés par des peines de prison inférieures à un an.

Il entend également mettre davantage l'accent sur le travail d'intérêt général (TIG) et propose un encadrement militaire des mineurs délinquants.

Marine le Pen prévoit la suppression de toute possibilité de réduction ou d'aménagement de peine pour des atteintes physiques aux personnes au delà de six mois de prison ferme. 

Elle veut "réduire le fossé entre la peine encourue et la peine prononcée" ainsi que "le fossé entre la peine prononcée et la peine effectuée".

La candidate du RN veut rétablir les peines plancher. Elle explique que ce n'est pas anticonstitutionnel puisque le magistrat peut décider d'une peine inférieure, mais, dans ce cas, il sera tenu d'en donner les raisons.

Marine Le Pen promet d'établir une perpétuité réelle.
Elle veut également permettre de "très courtes peines de prison" d'une à deux semaines.

  • Violences faites aux femmes

Emmanuel Macron veut tripler l'amende pour harcèlement de rue en la portant à 300 euros.
Il promet un doublement des effectifs de policiers dans les transports et un doublement en cinq ans du nombre des enquêteurs dédiés aux violences intrafamiliales, pour le porter à 4.000. Il souhaite aussi augmenter de 200 le nombre des intervenants sociaux dans les commissariats et gendarmerie pour atteindre un total de 600.
Vendredi, il s'est prononcé pour la création d'un fichier administratif pour les personnes connues pour violences intrafamiliales.

Marine Le Pen veut une inscription des harceleurs de rue au fichier des délinquants sexuels.

  • Légitime défense pour les forces de l'ordre

Marine le Pen veut instituer une présomption de légitime défense, Emmanuel Macron est contre.

Le président-candidat prévoit une anonymisation des plaintes déposées par les forces de l'ordre.

  • Justice

Emmanuel Macron veut recruter "8.500 magistrats et personnels de justice supplémentaires".

Marine Le Pen s'est engagée à doubler le nombre de magistrats, avec une part importante d'entre-eux qui serait recrutée hors concours.

  • Prison

En 2017, Emmanuel Macron avait promis 15.000 places de prison supplémentaires. 7.000 ont été livrées ou sont en construction de construction.

Marine le Pen veut atteindre 85.000 places de prison en 2027. 

La France compte 70.000 détenus pour 60.700 places de prison.


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.