Afghanistan: les tirs pakistanais ont fait près de cinquante morts, selon des responsables afghans

Des manifestants brandissent une banderole lors d'une manifestation contre les frappes aériennes pakistanaises, à Khost le 16 avril 2022. (Photo, AFP).
Des manifestants brandissent une banderole lors d'une manifestation contre les frappes aériennes pakistanaises, à Khost le 16 avril 2022. (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 17 avril 2022

Afghanistan: les tirs pakistanais ont fait près de cinquante morts, selon des responsables afghans

  • L'armée pakistanaise n'a pas confirmé avoir mené ces attaques
  • «Vingt-quatre personnes ont été tuées au sein d'une même famille»

KABOUL: Les tirs de l'armée pakistanaise contre l'est de l'Afghanistan samedi ont fait une cinquantaine de  morts, selon de nouveaux bilans communiqués dimanche par des responsables afghans, le Pakistan exigeant de Kaboul "des mesures sévères" contre les militants qui attaquent son propre territoire.

Depuis que les talibans ont pris le pouvoir en Afghanistan l'an dernier, les tensions frontalières entre les deux pays se sont accrues, le Pakistan affirmant que des groupes armés, comme le Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP), mènent des attaques depuis le sol afghan, à travers une frontière notoirement poreuse.

"Quarante-et-un civils, principalement des femmes et des enfants, ont été tués, et 22 ont été blessés dans des raids aériens menés par les forces pakistanaises près de la ligne Durand dans la province de Khost", a déclaré à l'AFP Shabir Ahmad Osmani, directeur  de l'information et de la culture à Khost. 

Deux autres responsables ont confirmé ce bilan à Khost. Un autre responsable afghan avait fait état samedi de 6 morts dans la province de Kunar.

"Des hélicoptères pakistanais ont bombardé quatre villages près de la ligne Durand dans la province de Khost. Seules des maisons civiles ont été visées et il y a eu des victimes", avait dit samedi un responsable afghan sous couvert d'anonymat, sans plus de détails.

Des images de maisons détruites lors de l'assaut ont été diffusées par Tolo News, la principale chaîne privée afghane.

"Toutes les personnes visées étaient des civils innocents qui n'avaient rien à voir avec les talibans ou le gouvernement", a déclaré à la chaîne Rasool Jan, un habitant de Khost.

"Nous ne savons pas qui est notre ennemi et pourquoi nous avons été visés", a-t-il ajouté.

Des centaines de civils ont manifesté samedi à Khost, en scandant des slogans antipakistanais, selon des photographies obtenues par l'AFP.

Selon Najibullah, un responsable du ministère afghan de la Promotion de la vertu et de la prévention du vice, le bilan de ces attaques s'élève à 48 morts dans la province de Khost.

"Vingt-quatre personnes ont été tuées au sein d'une même famille", a-t-il dit à l'AFP. 

Jamshid, chef tribal de la province de Khost a également estimé que le bilan dépassait les 40 morts.

"Hier, je me suis rendu sur place accompagné d'autres personnes pour donner du sang aux blessés dans les frappes de Khost", a-t-il dit.

L'armée pakistanaise n'a pas confirmé avoir mené ces attaques.

Le Pakistan s'est contenté d'appeler dimanche le gouvernement taliban de Kaboul à prendre des "mesures sévères" contre les militants qui lancent des attaques contre le pays depuis l'intérieur de l'Afghanistan. 

"Le Pakistan, une fois de plus, condamne fermement les terroristes qui opèrent en toute impunité depuis le sol afghan pour mener des activités au Pakistan", a déclaré le ministère des Affaires étrangères dans un communiqué dimanche.

Islamabad a demandé au gouvernement afghan "de sécuriser la région frontalière pakistano-afghane et de prendre des mesures sévères contre les individus impliqués dans des activités terroristes au Pakistan".

Jeudi, sept soldats pakistanais avaient été tués dans le district du Nord-Waziristan par des "terroristes opérant depuis l'Afghanistan", a indiqué le ministère. 

Les talibans afghans nient abriter des militants pakistanais et dénoncent la clôture qu'Islamabad érige pour sécuriser cette frontière longue de plus de 2.000 km, connue comme la ligne Durand, nom hérité de l'époque coloniale.

«inimitié»

L'Aghanistan a mis en garde samedi le Pakistan. "Nous mettons en oeuvre toutes les mesures pour empêcher la répétition (de telles attaques) et demandons que notre souveraineté soit respectée. La partie pakistanaise doit savoir que si une guerre éclate, elle ne sera dans l'intérêt d'aucune des parties", a prévenu le porte-parole du gouvernement, Zabihullah Mujahid.

"C'est cruel et cela ouvre la voie à l'inimitié entre l'Afghanistan et le Pakistan", a déploré le porte-parole.

Les talibans afghans et le TTP sont des groupes distincts dans les deux pays, mais ils partagent une idéologie commune et s'appuient sur les personnes qui vivent de part et d'autre de la frontière. 

Des milliers de personnes traversent habituellement la frontière chaque jour, notamment des commerçants, des Afghans cherchant à se faire soigner au Pakistan et des personnes rendant visite à des proches. 


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.