MOGADICSIO : Le Parlement récemment élu de Somalie s'est réuni pour la première fois samedi dans le cadre d'un processus électoral plusieurs fois retardé dans ce pays ravagé par la guerre, qui doit déboucher sur la désignation d'un nouveau président.
Selon le complexe système électoral somalien, qui a déjà pris plus d'un an de retard, les assemblées des Etats et des délégués investis par une myriade de clans et de sous-clans choisissent les législateurs qui, à leur tour, désignent le président.
Près de 300 législateurs ont prêté serment jeudi à l'issue d'un scrutin chaotique marqué par des violences et une lutte de pouvoir entre le président sortant et le Premier ministre.
La session de samedi a ouvert la voie à l'élection des présidents des deux chambres du Parlement, qui devront ensuite voter pour élire un nouveau président mais aucune date n'a encore été choisie.
Un comité de 10 membres a été nommé pour aider à la préparation de cette élection, a indiqué l'un des législateurs, Mohamed Ibrahim, qualifiant la réunion de "bon début".
La rivalité entre le président Mohamed Abdullahi Mohamed, surnommé Farmajo, et son Premier ministre Mohamed Hussein Roble a perturbé les élections, menaçant d'instabilité le pays qui attend depuis plus d'un an une élection présidentielle et connaît un regain d'activité des islamistes radicaux shebab.
Le bras de fer public au sommet de l'exécutif a connu différents épisodes ces derniers mois. Le président avait notamment supendu les pouvoirs de son Premier ministre et fait craindre que le pays ne bascule dans la guerre civile.
Le mandat du président Farmajo est arrivé à échéance en février 2021 sans qu'il soit parvenu à organiser un scrutin, plongeant le pays dans une profonde crise politique.
Certains sièges restent à pourvoir, mais suffisamment de législateurs ont prêté serment pour faire avancer le processus électoral.
Quatre autres parlementaires ont prêté serment samedi, portant le total à 298 sur les 329 sièges au sein des deux chambres.
Fin mars, le Conseil de sécurité de l'ONU a voté à l'unanimité la prolongation jusqu'à fin 2024 de la mission de l'UA en Somalie (Amisom), dans une mission reconfigurée et rebaptisée Mission de transition en Somalie (Atmis).
L'Amisom a chassé les islamistes radicaux shebab des principales villes du pays, dont la capitale Mogadiscio en 2011, permettant l'installation d'un gouvernement et d'institutions fédérales ainsi que la tenue de deux cycles d'élections (2012, 2017).