PARIS: Voici les principaux points de l'interview télévisée d'Emmanuel Macron mercredi, annonçant de nouvelles restrictions pour freiner l'épidémie de coronavirus.
A partir de samedi, un couvre-feu sera imposé en Ile-de-France et dans huit autres métropoles (Lille, Grenoble, Lyon, Aix-Marseille, Montpellier, Rouen, Toulouse et Saint-Etienne). Il sera en vigueur entre 21H00 et 06H00 pour au moins quatre semaines. Le gouvernement prévoit d'étendre le couvre-feu jusqu'au 1er décembre, si le Parlement l'y autorise. « Nous en avons jusqu'à l'été 2021 au moins avec ce virus », a insisté le président.
En cas de non-respect du couvre-feu, les contrevenants seront sanctionnés avec des amendes de 135 euros. Mais en cas de récidive, elles s’élèveront à 1 500 euros, a prévenu le chef de l'Etat. Des dérogations seront toutefois accordées notamment pour ceux qui « rentrent du travail après 21H, ou qui travaillent de nuit ». « Pour toutes celles et ceux qui ont des urgences, par exemple sanitaires, il y aura des autorisations », a-t-il précisé.
Pas plus de six à table
Lors de son intervention, le président a demandé aux Français « d'au maximum ne pas être plus de six à table" dans les réunions privées, afin de freiner la deuxième vague de l'épidémie de coronavirus. Il a recommandé de « mettre au maximum le masque, y compris en famille ou entre amis » pour empêcher le virus de se diffuser dans la sphère privée.
A quelques jours des vacances de la Toussaint, M. Macron a rassuré les Français qui souhaitent quitter les métropoles soumises à des couvre-feux pour passer leurs vacances à la campagne ou ailleurs, mais en respectant les règles de distanciation sociale. « Demander aux gens de rester confinés dans un appartement et de ne pas aller dans un lieu de vacances, ce serait disproportionné », a déclaré le président, appelant toutefois les vacanciers à respecter « les règles comme s'ils étaient chez eux » lors de leurs déplacements.
Face à des tests qui prennent beaucoup de temps, M. Macron a reconnu « de vraies difficultés sur le sujet ». Il a promis une nouvelle stratégie pour en « réduire drastiquement les délais » et souligné que cela passerait par de nouvelles techniques, comme les tests antigéniques, qui ont été autorisés, et la possibilité de s'autotester.
Une aide exceptionnelle
Face à une crise sanitaire et économique aux graves conséquences sociales, le président a annoncé une aide exceptionnelle de 150 euros avec 100 euros de plus par enfant pour les bénéficiaires du RSA et des APL pendant 6 semaines. « Ce qui permettra d'aller entre 100 et 450 euros, ce qui est plus qu'une revalorisation », a-t-il souligné.
Le président a promis des aides supplémentaires pour les secteurs économiques qui seront affectés par le couvre-feu, comme la restauration, les théâtres, les cinémas et l'événementiel. « Nous aurons des dispositifs de soutien supplémentaires », a-t-il expliqué, mentionnant le chômage partiel et le fonds de solidarité, récemment élargi.
Une nouvelle application
La nouvelle version de StopCovid, l'application française de traçage des malades du coronavirus, sera lancée le 22 octobre sous le nom de « Tous anti-Covid », après l'échec de sa première mouture, a annoncé mercredi Emmanuel Macron.
L'application StopCovid « n'a pas marché (...). On n'a pas réussi à faire de l'application un outil pour les gens », a regretté le chef de l'Etat lors de son interview télévisée sur TF1 et France 2.
« Donc depuis plusieurs semaines, j'ai demandé aux équipes de complètement reconfigurer les choses. Il faut qu'on ait une nouvelle application. Elle va s'appeler « Tous anti-Covid », a-t-il encore indiqué, rappelant qu'elle sera présentée le 22 octobre.
« Ce sera une application (...) où il y aura des informations: comment circule le virus, où vous êtes, où sont les points pour se faire tester (...). Donc il y aura des informations générales, des informations plus particulières et locales », a détaillé le président de la République.
Le gouvernement veut également en faire « avec nos restaurateurs, avec l'ensemble des cafetiers (...) tous les professionnels, un outil pour mieux alerter, tracer » afin d'« identifier les foyers de contamination, les remonter et prévenir », a-t-il souligné.
StopCovid, sous sa forme actuelle, a été installée plus de 2,6 millions de fois depuis début juin, soit bien moins que les applications britanniques et allemandes, téléchargées respectivement 16 et 18 millions de fois.
Selon des chiffres gouvernementaux la semaine passée, seulement 7 969 personnes s'y sont déclarées comme étant positives, et 472 notifications ont été envoyées à de potentiels cas contacts.