TÉHÉRAN : Selon les médias officiels iraniens, le président Ebrahim Raïssi a déclaré samedi que l'Iran continuera ses activités de développement nucléaire alors que les pourparlers pour la relance de l'accord nucléaire de Téhéran avec les puissances mondiales demeurent encore au point mort.
S'exprimant lors d'une cérémonie marquant la Journée nationale iranienne de la technologie nucléaire, le président radical a affirmé que son administration soutiendra une accélération de la recherche sur la technologie nucléaire pacifique.
Raïssi, qui est arrivé au pouvoir en août a souligné «Notre savoir et notre technologie dans le domaine nucléaire ne sont pas réversibles. La continuité des recherches de l'Iran dans les domaines nucléaires pacifiques ne dépendra pas des requêtes ou des points de vue des autres.»
Ces déclarations sont intervenues alors que les pourparlers pour la relance de l'accord nucléaire de 2015 entre Téhéran et les puissances mondiales à Vienne, sont au point mort. On craint toujours que Téhéran ne soit plus près de pouvoir fabriquer une arme atomique s'il choisissait de le faire.
L'accord sur le nucléaire s'est effondré il y a quatre ans lorsque l'ancien président Donald Trump a retiré les États-Unis en imposant des sanctions accablantes à l'Iran. Entre-temps, le régime iranien a élargi ses activités nucléaires de façon considérable.
L'Iran a longtemps insisté sur le fait que son programme nucléaire avait des objectifs pacifiques comme la production d'électricité et d'isotopes médicaux.
Au cours de la cérémonie de samedi, Téhéran a présenté ses nouvelles réalisations nucléaires civiles, notamment plusieurs isotopes médicaux, des pesticides agricoles, des équipements de désintoxication et du combustible nucléaire. Le rapport n'a toutefois pas donné de détails.
Mohammad Eslami, président de l'Organisation civile iranienne de l'énergie atomique, a révélé que l'Iran poursuivra bientôt la construction d'une nouvelle centrale nucléaire d'une capacité de 360 mégawatts. Elle sera située près de la ville de Darkhovin, dans la province riche en pétrole du Khûzistân, dans le sud-ouest du pays.
L'usine devait être construite avant la révolution islamique de 1979 avec l'aide de la France, mais le projet a été interrompu dans sa phase initiale. Le site est devenu un champ de bataille majeur dans la guerre de 8 ans entre l'Iran et l'Irak, qui a commencé en 1980.
L’unique centrale nucléaire iranienne, d'une capacité de 1 000 mégawatts, a été mise en service en 2011 avec l'aide de la Russie dans la ville portuaire méridionale de Bushehr.
Le stock d'uranium enrichi de l'Iran continue de croître. Il est enrichi actuellement jusqu'à 60 % de pureté. C'est le niveau le plus élevé jamais atteint par l'Iran et il s'agit là d'une courte étape technique par rapport aux niveaux de qualité militaire de 90 %. Il est bien supérieur au plafond de 3,67 % prévu par l'accord nucléaire.
Le ministère iranien des Affaires étrangères a indiqué dans un communiqué, que Téhéran a imposé samedi des sanctions symboliques à d'autres responsables américains pour le rôle qui ont joué pour nuire à l'Iran.
La liste de 16 personnes comprenait George William Casey, ancien commandant des forces américaines en Irak ; Joseph Votel, ancien commandant du Commandement central des États-Unis (CENTCOM) ; Austin Scott Miller, ancien commandant des forces américaines en Afghanistan et l'ambassadrice américaine au Liban Dorothy Shea, ainsi que d'autres responsables américains de l'ancienne administration Trump.
L'Iran ajoute, de temps en temps, des noms à sa longue liste d'Américains sanctionnés. En janvier, Téhéran a imposé des sanctions à plus de 50 Américains pour leur rôle présumé dans le meurtre d'un haut général iranien en Irak en 2020. En 2021, l'Iran a aussi imposé des sanctions à Trump, à l'ancien secrétaire d'État Mike Pompeo et à huit autres personnes.
Les sanctions interdisent aux personnes visées de se rendre en Iran, ainsi que d'éventuelles confiscations de leurs biens en Iran. Toutefois, ces sanctions sont considérées comme symboliques, car les Américains n'ont aucun bien en Iran.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com