PARIS : Le président français Emmanuel Macron a affirmé vendredi que la France était en train de "rassembler les preuves" contre "des crimes de guerre des Russes" en Ukraine où des exactions contre des civils ont été attribuées à la Russie, qui dément.
"Même en prenant le maximum de précautions que je me dois de prendre" en tant que chef de l'Etat, "je peux dire que ce sont des crimes de guerre des Russes", a affirmé Emmanuel Macron sur le réseau social Brut, ajoutant que "des gendarmes, des magistrats" français avaient été envoyés pour aider les Ukrainiens à l'établir.
"On a tous été bouleversés et choqués, indignés par les images qu'on a vu à Boutcha il y a quelques jours, à Kramatorsk aujourd'hui et on l'a vu aussi à Marioupol, à Kharkiv" et "malheureusement dans d'autres villes on le découvrira", a-t-il dit.
Selon lui, "les services français, avec d'autres, (ont) réussi à démanteler le mensonge d'État russe qui consistait à dire que ce n'était pas la Russie" qui avait commis des exactions contre des civils dans plusieurs villes ukrainiennes.
"Je veux qu'on rassemble les preuves". "Et donc, nous avons envoyé des gendarmes et des magistrats en coopération pour aider (...) à récolter des preuves de la culpabilité de soldats russes et l'identité de ces soldats russes", a-t-il ajouté.
Biden accuse la Russie d'avoir commis une «horrible atrocité» à Kramatorsk
Le président américain Joe Biden a accusé vendredi la Russie d'avoir commis une "horrible atrocité" après qu'au moins 50 personnes, dont cinq enfants, ont été tuées vendredi dans un bombardement sur la gare de Kramatorsk dans l'est de l'Ukraine.
"L'attaque d'une gare ukrainienne est une nouvelle horrible atrocité commise par la Russie, frappant des civils qui tentaient d'évacuer et de se mettre en sécurité", a-t-il affirmé dans un tweet.
Des journalistes de l'AFP sur place ont vu au moins trente corps dans des sacs mortuaires ou sous des bâches devant la gare.
"Nous avons, par les images satellite, pu démontrer que c'était l'armée russe quand elle était présente", a-t-il affirmé, sans préciser à quelle ville il faisait référence.
Selon lui, "la guerre que la Russie a décidé de lancer contre le peuple ukrainien a changé de nature ces derniers jours, puisqu'on voit bien qu'ils ont manifestement décidé de mener des opérations contre des civils de manière méthodique, avec des scènes de viols qui sont en train d'être documentées, avec des atrocités" contre des civils.
Emmanuel Macron veut donc que la France aide la justice ukrainienne "si elle est empêchée pour partie, à aller devant la Cour pénale internationale pour qu'il y ait des jugements".
Au moins 50 personnes, dont cinq enfants, ont été tuées et une centaine blessées vendredi dans un tir de missile sur la gare de Kramatorsk (est), d'où partaient depuis plusieurs jours des milliers de personnes évacuées vers le reste du pays.
Moscou a immédiatement démenti être responsable de la frappe, affirmant ne pas disposer du type de missile utilisé, et a accusé Kiev d'avoir "orchestré" le tir pour empêcher les civils de fuir. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a dénoncé un "mal sans limite" déchaîné par la Russie.
Le chef de la diplomatie française, Jean-Yves Le Drian, a estimé que ce bombardement était constitutif d'un "crime contre l'humanité".