PARIS : Les professionnels de l'hôtellerie restauration indépendante s'alarment, mardi soir, d'un « possible couvre-feu dans les zones d'alerte maximale » qui, selon eux, « condamnerait à la faillite des milliers d'établissements », déjà durement éprouvés par la crise du Covid-19.
« Une telle mesure, dont l'objet serait d’interdire tout déplacement à compter d'une certaine heure - 20h, 22h ou 23h sont des hypothèses entendues - serait un coup probablement fatal à un grand nombre de nos professionnels », estime Didier Chenet, le président du GNI, le syndicat des indépendants de l'hôtellerie restauration, dans une lettre à ses adhérents.
« Le président de la République et le gouvernement doivent savoir qu'un couvre-feu condamnerait à la faillite des milliers d'établissements », dit-il, car il « risquerait de réduire considérablement l'activité de nos établissements le soir, voire même de l'empêcher purement et simplement ».
En effet, clients, collaborateurs et professionnels devraient avoir « regagné leurs domiciles à l'heure fatidique », ce qui priverait ainsi les restaurants, déjà dans une situation financière souvent périlleuse en raison de la crise sanitaire, de service du soir.
De nouvelles restrictions, voire un couvre-feu local, font partie des options examinées lors d'un Conseil de défense sanitaire mardi à l'Elysée, parmi lesquelles le président Emmanuel Macron doit trancher. Il devrait annoncer des mesures plus strictes dans des grandes villes, mercredi à 19H55 au cours d'une intervention sur TF1 et France 2.
Si la priorité de l'exécutif reste d'éviter tout reconfinement général pour ne pas remettre l'économie à l'arrêt comme au printemps, en revanche un couvre-feu, comme en Guyane ou dans plusieurs villes allemandes dont Berlin, est sur la table, selon une source proche de l'exécutif.
Mais les professionnels du secteur, qui ont adopté « un protocole sanitaire contraignant, qu'ils ont accepté de renforcer » dans les zones d'alerte maximale, « veulent travailler, rouvrir ou rester ouverts pour exercer leurs métiers », rappelle le GNI.
Et les restaurateurs à l'activité en berne, les hôtels qui « souffrent terriblement de l'absence de touristes étrangers, business ou même sénior », les traiteurs « quasiment à l'arrêt en raison de l'interdiction des rassemblements, foires, salons et congrès », les discothèques fermées depuis mars, attendent désormais du gouvernement un « plan de survie et non un plan de reprise, car l'heure est à la survie », dit le GNI.