Guinée: l'ex-Premier ministre Fofana et trois ex-ministres écroués pour «détournement» présumé

Photo d'archive prise le 27 février 2013 montrant le chef du parti d'opposition Ibrahima Kassory Fofana lors d'une manifestation pour exiger la transparence des élections prévues le 12 mai (Photo, AFP).
Photo d'archive prise le 27 février 2013 montrant le chef du parti d'opposition Ibrahima Kassory Fofana lors d'une manifestation pour exiger la transparence des élections prévues le 12 mai (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 07 avril 2022

Guinée: l'ex-Premier ministre Fofana et trois ex-ministres écroués pour «détournement» présumé

  • En février, l'ex-ministre du Budget de 2018 à 2021 Ismaël Dioubaté a été écroué pour détournement de fonds publics et corruption présumés
  • Des dizaines de partis ont menacé début mars d'appeler à manifester si la junte persistait à retarder le retour des civils à la tête du pays

CONAKRY: Un ancien Premier ministre et trois ministres du président guinéen déchu Alpha Condé ont été inculpés mercredi pour détournement présumé de fonds publics et écroués, dernières personnalités inquiétées par la justice depuis la prise du pouvoir par les militaires en 2021.

Ibrahima Kassory Fofana, Premier ministre de mai 2018 jusqu'au coup d'Etat de septembre 2021, et les anciens ministres de la Défense Mohamed Diané, de l'Environnement Oyé Guilavogui et des Hydrocarbures Zakaria Coulibaly --tous membres du dernier gouvernement Condé renversé à cette date-- ont été placés sous mandat de dépôt à Conakry, a dit à des journalistes un de leurs avocats, Me Salifou Béavogui.

Ils seront jugés lundi par une chambre de la Cour de répression des infractions économiques et financières (Crief), créée par les militaires qui ont déposé le président Condé, a-t-il dit.

Aucune information n'a été divulguée publiquement sur les faits précis qui leur sont reprochés.

"Nous comprenons que nous avons affaire à une procédure expéditive et punitive", a déclaré l'avocat. "Nous sommes révoltés face à l'injustice et à l'humiliation qu'on a infligées à nos clients en les envoyant en prison", a-t-il renchéri.

Les quatre hommes, personnalités de l'ancien régime et membres ou soutiens du parti alors dominant, étaient interrogés depuis lundi par des enquêteurs de la gendarmerie avant d'être emmenés à la Crief.

Ils sont les derniers personnages en vue sommés de répondre de leurs actes depuis que les militaires gouvernent ce pays pauvre d'Afrique de l'Ouest, dirigé pendant des décennies par des régimes autoritaires ou dictatoriaux et coutumier des tumultes politiques.

Le colonel Mamady Doumbouya, qui a renversé avec ses hommes M. Condé et s'est depuis fait investir président, a promis de refonder un Etat miné par les divisions et par une corruption réputée endémique.

Des leaders «humiliés»

Il a assuré qu'il n'y aurait pas de "chasse aux sorcières" mais a proclamé la lutte contre la corruption comme une mission primordiale.

En février, l'ex-ministre du Budget de 2018 à 2021 Ismaël Dioubaté a été écroué pour détournement de fonds publics et corruption présumés.

Au même moment, l'une des principales personnalités politiques, l'ex-Premier ministre et chef du premier parti guinéen Cellou Dalein Diallo, s'est retrouvé visé par une enquête pour "corruption et enrichissement illicite" lors de la vente des biens de la défunte compagnie aérienne nationale en 2002. Il était alors ministre des Transports.

M. Diallo et un autre chef de parti, Sidya Touré, ont été chassés de leur domicile au nom d'une politique de récupération de biens dont la junte dit qu'ils appartiennent à l'Etat. Le domicile de M. Diallo a été rasé en mars.

La prise de pouvoir des militaires a été bien accueillie par une population exaspérée par la pauvreté, la corruption et la répression des dernières années du président Condé. Mais sept mois après, des voix discordantes commencent à s'élever.

Des dizaines de partis ont menacé début mars d'appeler à manifester si la junte persistait à retarder le retour des civils à la tête du pays.

Dans une déclaration écrite, ils exprimaient leurs soupçons que les autorités cherchent à "discréditer et à humilier" leurs leaders et se servent de la Crief "pour disqualifier des leaders politiques gênants".

Ibrahima Kassory Fofana est mis en cause alors qu'il vient d'être désigné temporairement à la tête de l'ancien parti au pouvoir, le Rassemblement pour le peuple de Guinée (RPG).

L'ancien président Condé, 84 ans, s'est mis à l'écart du RPG. La junte l'a autorisé en janvier à quitter la Guinée, officiellement pour traitement médical aux Emirats arabes unis, alors que la justice venait d'ordonner l'ouverture d'investigations sur des crimes présumés commis sous sa présidence.

Le RPG a exprimé dans un communiqué sa "pleine confiance en la justice de notre pays, malgré des agissements qui s'apparentent à un acharnement ciblé".

Le colonel Doumbouya n'a toujours rien dit sur l'échéance à laquelle il entend honorer son engagement de rendre le pouvoir à des civils élus.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.