Guerre en Ukraine: la situation sur le terrain au 42e jour

Des familles attendent de monter à bord d'un train à la gare centrale de Kramatorsk alors qu'elles fuient la ville orientale de Kramatorsk, dans la région du Donbass, le 5 avril 2022. (Photo, AFP)
Des familles attendent de monter à bord d'un train à la gare centrale de Kramatorsk alors qu'elles fuient la ville orientale de Kramatorsk, dans la région du Donbass, le 5 avril 2022. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 06 avril 2022

Guerre en Ukraine: la situation sur le terrain au 42e jour

  • « Les troupes russes vont se réarmer, recevoir des renforts en effectifs, car elles ont subi beaucoup de pertes, et se réapprovisionner pour lancer une nouvelle offensive très concentrée dans la région du Donbass», a averti l'Otan
  • Les sources occidentales parlent à l'unisson de plusieurs milliers de morts côté russe, Kiev allant même jusqu'à 12 000

PARIS : Les forces russes continuaient mercredi de concentrer leurs efforts sur le Donbass, région de l'Est de l'Ukraine en partie tenue depuis 2014 par des séparatistes prorusses, désormais cible prioritaire du Kremlin au 42e jour de la guerre.

Voici un point de la situation, à partir d'éléments des journalistes de l'AFP sur place et de déclarations officielles ukrainiennes et russes, de sources occidentales, d'analystes et d'organisations internationales.

L'Est

"Les troupes russes (...) vont se réarmer, recevoir des renforts en effectifs, car elles ont subi beaucoup de pertes, et se réapprovisionner pour lancer une nouvelle offensive très concentrée dans la région du Donbass", a averti mardi le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg, évoquant "une phase cruciale de la guerre".

Le gouverneur de Lougansk, l'une des deux provinces du Donbass, a appelé les habitants à quitter la région.

Des obus et des roquettes s'y abattaient mercredi à intervalles réguliers sur la ville industrielle de Severodonetsk, ont constaté des journalistes de l'AFP.

Severodonetsk, plus de 100 000 habitants avant la guerre, est la ville la plus à l'Est tenue par l'armée ukrainienne, tout près de la ligne de front avec les territoires séparatistes prorusses.

Une personne a été tuée mardi et cinq blessées dans un bombardement sur la ville voisine de Roubijné, selon les autorité locales.

Plus à l'ouest de la zone, après avoir capturé il y a quelques jours Izioum, les troupes russes campent à une grosse vingtaine de kilomètres au nord des villes jumelles de Sloviansk et Kramatorsk, capitale du Donbass contrôlé par Kiev.

Le long d'une route reliant Izioum à Sloviansk et Kramatorsk, les forces ukrainiennes se préparent en creusant des tranchées et en disposant des pièces d'artillerie et autres blindés, selon des journalistes de l'AFP.

L'Institut américain pour l'étude de la guerre (ISW) estime que "Sloviansk sera la prochaine bataille cruciale de la guerre en Ukraine".

Moscou cible par ailleurs la logistique ennemie: dans la nuit de mardi à mercredi, l'armée russe a détruit un dépôt de pétrole à Novomoskovsk, proche de Dnipro, sans faire de victimes, selon les autorités locales. Ville industrielle d'un million d'habitants, Dnipro est traversée par le fleuve Dniepr,qui sépare l'Ukraine en deux.

Le Sud

Les forces russes cherchent toujours à consolider leurs positions sur la bande côtière le long de la mer d'Azov, pour relier les régions du Donbass à la péninsule de Crimée, annexée par Moscou en 2014.

Les combats se concentrent notamment toujours sur la grande ville portuaire de Marioupol, dont le maire qualifiait mardi à l'AFP la situation comme ayant "dépassé le stade de la catastrophe humanitaire", alors que quelque 120.000 habitants y sont toujours coincés.

L'armée russe a affirmé avoir abattu deux hélicoptères ukrainiens cherchant à évacuer des chefs d'un bataillon nationaliste défendant Marioupol. 

Plus au sud, trois hôpitaux de Mykolaïv "ont été touchés par des bombardements", a indiqué l'organisation non gouvernementale Médecins sans Frontières (MSF), présente sur place. 

Kiev et le Nord

"A l’Ouest de Kiev, l'intégralité des forces russes se sont repliées en Biélorussie" tandis qu'à l'Est, le repli est toujours en cours", note le ministère français des Armées.

L'Ouest

Des explosions ont eu lieu mardi soir dans la petite ville de Radekhiv, à 70 kilomètres de Lviv, la grande cité de l'ouest de l'Ukraine, a annoncé un responsable local, appelant la population à se mettre à l'abri.

Situés loin du front, Lviv et l'Ouest de l'Ukraine sont rarement visés par des bombardements depuis le début de l'invasion russe le 24 février.

Proche de la frontière polonaise, Lviv s'est convertie en ville-refuge pour les personnes déplacées et a accueilli au début de la guerre plusieurs ambassades occidentales transférées à partir de Kiev.

Bilan humain

Aucun bilan récent des victimes civiles n'est disponible mais il atteint à l'évidence - et a minima - plusieurs milliers. La récente découverte de nombreux cadavres à Boutcha, près de Kiev, a provoqué une indignation internationale. Et de nouveaux signalements ont émergé d'Ukraine faisant craindre des massacres similaires dans plusieurs localités.

Sur le plan militaire, les fourchettes sont extrêmement larges. La Russie a reconnu fin mars la mort de 1 351 soldats pour 3 825 blessés, premiers chiffres depuis plus de trois semaines.

Les sources occidentales parlent à l'unisson de plusieurs milliers de morts côté russe, Kiev allant même jusqu'à 12 000.

Côté ukrainien, le dernier chiffre officiel annoncé par Kiev date du 12 mars, avec "environ 1 300" militaires tués. Un bilan probablement sous-estimé et qui a nécessairement augmenté depuis. 


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.