KRASNOPILLIA/ BRUXELLES: L'une des principales lignes de front du Donbass, dans l'est de l'Ukraine, séparant l'armée ukrainienne des forces russes, était stable mardi, mais sous pression dans l'attente d'une offensive russe imminente, a constaté l'AFP.
Les soldats ukrainiens étaient solidement installés dans leurs positions défensives dans et autour du village de Krasnopillia, où résonnaient à intervalles réguliers de proches détonations d'artillerie.
Dans une plaine légèrement vallonnée et boisée, ce bourg est situé sur la route menant d'Izioum, localité récemment capturée par les troupes russes, aux villes de Sloviansk et Kramatorsk, sous contrôle ukrainien.
La ligne de front tient, et s'est stabilisée ces deux dernières semaines sur cette portion de la route, à environ 25 km au nord de Sloviansk.
Ukraine: la Russie se prépare à prendre "le contrôle de l'ensemble" du Donbass
La Russie se renforce pour « prendre le contrôle de l'ensemble du Donbass », dans l'est de l'Ukraine, et réaliser « un pont terrestre avec la Crimée », annexée par Moscou en 2014, a affirmé mardi le secrétaire général de l'Otan, Jens Stoltenberg.
« Nous sommes dans une phase cruciale de la guerre », a-t-il averti au cours d'une conférence de presse à la veille d'une réunion des ministres des Affaires étrangères de l'Alliance.
« Les troupes russes ont quitté la région de Kiev et le nord de l'Ukraine. Vladimir Poutine déplace un grand nombre de troupes vers l'Est en Russie. Elles vont se réarmer, recevoir des renforts en effectifs, car elles ont subi beaucoup de pertes, et se réapprovisionner pour lancer une nouvelle offensive très concentrée dans la région du Donbass », a-t-il expliqué.
« C'est dans cette région que la plupart des forces ukrainiennes sont concentrées », a-t-il souligné.
« Le repositionnement des forces russes va prendre un certain temps, quelques semaines, avant le lancement d'une offensive majeure. Il est essentiel que les alliés soutiennent les Ukrainiens, les aident à se réarmer, pour leur permettre de se défendre », a-t-il insisté.
Les ministres des Affaires étrangères de l'Alliance discuteront jeudi avec leur homologue ukrainien Dmytro Kouleba des besoins des forces ukrainiennes, a-t-il précisé.
« Je ne veux pas donner de détails, mais la fourniture d'armes anti-chars et de systèmes de défense anti-aériens est examiné », a-t-il indiqué.
Mardi, aucun échange de tirs à l'arme automatique, synonymes de combats au sol, n'était audible depuis le village de Krasnopillia.
Toutes les sources interrogées dans la zone évoquent une offensive russe imminente et pouvant débuter à n'importe quel moment.
« Nous savons que les Russes se renforcent et se préparent à attaquer », a déclaré à l'AFP un officier, évoquant notamment une multiplication des vols d'hélicoptères russes au-dessus du front, généralement annonciateurs d'une attaque de grande envergure.
« Nous sommes prêts. (...) Nous leur avons au passage préparé quelques surprises », a commenté, sourire en coin, cet officier supérieur.
Face aux combats à venir, les soldats semblaient concentrés dans leurs préparatifs, mais aussi confiants. « On les attend! », a lancé un lieutenant, sourire et pouce en l'air, dont la section était occupée à renforcer tranchées et positions avec des rondins de bois autour de l'axe routier.