Présidentielle J-4: la gauche radicale en embuscade, l'écart Macron-Le Pen se resserre

Des résidents locaux se tiennent sur la place principale, à côté des affiches officielles des candidats à la présidentielle, en attendant la visite d’Emmanuel Macron à Spézet, dans l'ouest de la France, le 5 avril 2022 (Photo, AFP).
Des résidents locaux se tiennent sur la place principale, à côté des affiches officielles des candidats à la présidentielle, en attendant la visite d’Emmanuel Macron à Spézet, dans l'ouest de la France, le 5 avril 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 06 avril 2022

Présidentielle J-4: la gauche radicale en embuscade, l'écart Macron-Le Pen se resserre

  • Crédité de plus ou moins 16% des intentions de vote, Jean-Luc Mélenchon achève ainsi un marathon de meetings hebdomadaires entamé en janvier, qui ont rassemblé à chaque fois des milliers de personnes
  • Après un meeting géant samedi, Emmanuel Macron a repris la route avec un déplacement en Bretagne (ouest)

PARIS : À cinq jours du premier tour de la présidentielle en France, Jean-Luc Mélenchon, leader de la gauche radicale, tente de s'immiscer entre sa rivale d'extrême droite Marine Le Pen et le président sortant Emmanuel Macron dont l'écart se resserre dans les sondages.

Le leader du parti La France insoumise (LFI) ne veut pas croire que le second tour se jouera, comme en 2017, entre M. Macron et Mme Le Pen : "ça n'aura pas lieu, ça, Macron/Le Pen", a-t-il estimé sur Sud Radio mardi.

Donné troisième dans les sondages, il a tenu mardi soir à Lille, dans le nord, le dernier grand meeting de sa campagne en se démultipliant dans 11 autres villes grâce à des hologrammes, une scénographie déjà adoptée lors de la campagne de 2017, afin de toucher un maximum d'électeurs.

"Je pense que j'ai une très sérieuse probabilité d'y arriver et que M. Macron ferait bien de se demander s'il est réellement certain qu'il va s'y trouver. Regardez les courbes", a-t-il lancé.

Crédité de plus ou moins 16% des intentions de vote, Jean-Luc Mélenchon achève ainsi un marathon de meetings hebdomadaires entamé en janvier, qui ont rassemblé à chaque fois des milliers de personnes. 

Cette campagne présidentielle française est hors norme, en période de Covid-19, touchée de plein fouet par la guerre en Ukraine. Les 12 prétendants à la présidence française doivent mobiliser leurs partisans, aller chercher les indécis et ceux tentés par une abstention potentiellement élevée.

Pour le parti de M. Mélenchon, l'objectif est de l'imposer comme le seul à gauche capable de se qualifier pour le second tour et d'incarner le "vote utile". De quoi s'attirer les foudres de la candidate socialiste Anne Hidalgo, qui accuse son rival d'avoir "fracturé" la gauche et de n'avoir "jamais voulu faire d'alliance".

Reste qu'il est toujours distancé par la candidate du Rassemblement national (RN), Marine Le Pen, sur une dynamique ascendante ces dernières semaines, créditée de 20-23% des intentions de vote tandis qu'Emmanuel Macron cède du terrain à 27% ou 28%, selon les récents sondages.

C'est justement aux électeurs de Mme Le Pen que Jean-Luc Mélenchon s'est adressé mardi soir. "Ecoutez vous autres, les fâchés pas fachos, où trouvez-vous quoi que ce soit dans le discours de cette femme qui ne soit entièrement teinté de mépris de classe", a tonné le leader de LFI.  

Zemmour ouvre la voie à une candidature aux législatives

Le candidat d'extrême droite à la présidentielle Eric Zemmour a ouvert la voie mardi à une candidature aux élections législatives en cas de défaite dans la course à l'Elysée. 

"Je serai candidat, mais je serai au second tour" de la présidentielle, a assuré M. Zemmour invité de l'émission Elysée 2022 sur France 2. 

"Je n'abandonnerai pas les gens qui m’ont fait confiance", a-t-il ajouté visiblement troublé, alors qu'il était relancé sur la perspective d'une candidature aux législatives.

Le candidat de Reconquête est actuellement crédité de 9 à 11% dans les sondages, en quatrième ou cinquième position des intentions de vote.

Macron absent d'une émission politique

Au second tour, le président-candidat continue de devancer la candidate d'extrême droite, selon deux enquêtes d'opinion publiés mardi : 56% contre 44%, pour Ipsos Sopra-Steria et 53% contre 47%, selon Elabe.

Un écart réduit à trois points dans un sondage Harris Interactive lundi : 51,5% pour Emmnuel Macron, 48,5% pour Marine Le Pen.

"Les derniers points qui vous séparent des 50% sont les plus difficiles à gagner", souligne le politologue Jean-Yves Camus, spécialiste de l'extrême droite.

Après un meeting géant samedi, Emmanuel Macron a repris la route avec un déplacement en Bretagne (ouest).

Le président sortant a renvoyé à "d'autres candidats" leur "complaisance vis-à-vis de Vladimir Poutine" et leurs "financements du côté de la Russie".

M. Macron faisait allusion à Marine Le Pen reçue par le président russe en 2017 et dont le parti continue de rembourser un prêt d'environ neuf millions d'euros à un créancier russe.

Le président-candidat a encore défendu son bilan et sa vision d'une France forte dans "une Europe forte", affirmant avoir "tenu" les engagements pris au début de son quinquennat.

M. Macron a été critiqué par ses adversaires, étant le seul des 12 candidats à la présidentielle à décliner l'invitation à l'émission "Elysée 2022" mardi soir sur la chaîne publique France 2, officiellement pour "raison d'agenda".

La mort d'un jeune homme juif percuté par un tramway mi-février en région parisienne, après avoir été frappé par des jeunes, a également fait irruption cette semaine dans la campagne, après que des candidats, notamment les deux candidats d'extrême droite, eurent pointé un possible acte antisémite.

Emmanuel Macron a demandé "la clarté complète" sur cette affaire estimant qu'elle ne devait pas donner lieu à "manipulations politiques".

Par la suite, le procureur de Bobigny Eric Mathais a affirmé que rien à ce stade n'étayait la thèse d'une agression "commise pour des motifs discriminatoires".


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.