Les Serbes votent dimanche à l'ombre de la guerre en Ukraine

Un homme vote dans un bureau de vote à Belgrade, lors des élections générales du 3 avril 2022 (Photo, AFP).
Un homme vote dans un bureau de vote à Belgrade, lors des élections générales du 3 avril 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 03 avril 2022

Les Serbes votent dimanche à l'ombre de la guerre en Ukraine

  • Les électeurs désignent leur chef de l'Etat, leurs 250 députés ainsi que plusieurs conseils municipaux, dont la capitale Belgrade
  • L'invasion de l'Ukraine par la Russie fin février a changé le cours de la campagne qui aurait dû se concentrer sur l'environnement, la corruption et les droits dans le pays des Balkans candidat à l'Union européenne

BELGRADE: Les Serbes votent dimanche à des élections où le président populiste Aleksandar Vucic escompte prolonger une décennie de règne en se présentant comme le garant de la stabilité dans l'ombre de la guerre qui fait rage en Ukraine.

Les électeurs désignent leur chef de l'Etat, leurs 250 députés ainsi que plusieurs conseils municipaux, dont  Belgrade. 

Selon les derniers sondages, le Parti serbe du progrès (SNS, centre-droit) d'Aleksandar Vucic devrait confirmer sa mainmise sur le parlement, tandis que le président lui-même est en pole position pour un second mandat.

"Personnellement, je vois un progrès stable et j'ai voté en accord avec cette opinion", a déclaré à l'AFP Milovan Krstic, 52 ans, employé dans l'administration.

L'invasion de l'Ukraine par la Russie fin février a changé le cours de la campagne qui aurait dû se concentrer sur l'environnement, la corruption et les droits dans le pays des Balkans candidat à l'Union européenne.

Mais Aleksandar Vucic, habitué à jouer des influences rivales de l'Est et l'Ouest,  s'est emparé de la guerre à son avantage. Dans un pays subissant comme ailleurs la pandémie du coronavirus, il souffle sur les craintes d'instabilité et se présente comme le seul capitaine capable de barrer le navire par temps d'orage. Il a fait campagne sous le slogan "Paix. Stabilité. Vucic".

«Victoire énorme»

"Nous espérons une victoire énorme", a-t-il dit en glissant son bulletin dans l'urne. "Le plus important, c'est de préserver la paix, la stabilité et d'assurer de gros progrès économiques."

En fin de matinée, la participation était sensiblement la même qu'aux législatives de 2020, de 14% environ, selon le Cesid, une ONG qui surveille le scrutin.  

Dans le pays considéré jadis comme un paria, les souvenir des guerres qui ont consacré la désintégration sanglante de l'ex-Yougoslavie et des sanctions économiques ayant durement frappé la classe moyenne restent vivaces.

Par gros temps, les gens préfèrent un leader qui leur promet de la stabilité plutôt que risquer le changement, explique à l'AFP Zoran Stojiljkovic, professeur de sciences politiques à Belgrade: Les crises "génèrent de l'incertitude, de la peur et l'espoir que le système garantira au moins la sécurité de base".

Il y a seulement quelques mois, l'opposition semblait avoir réussi une percée dans le pays de moins de sept millions d'habitants. 

En janvier, Aleksandar Vucic a annulé un projet controversé de mine de lithium qui avait mobilisé des dizaines de milliers de manifestants, revirement rarement vu durant sa décennie aux commandes, comme Premier ministre adjoint,  Premier ministre puis président.

Les derniers sondages prédisent que le chef d'Etat, accusé d'autoritarisme par ses contempteurs, franchira la barre des 50% dès dimanche, mais l'opposition espère néanmoins qu'un fort taux de participation déclenchera un second tour. 

Selon les enquêtes d'opinion, le principal rival d'Aleksandar Vucic serait le général à la retraite Zdravko Ponos, candidat surprise présenté par le camp pro-européen de l'opposition.

Ovni

"J'espère que ce scrutin sera synonyme de changement sérieux en Serbie", a-t-il lancé en votant. "Je crois en un avenir radieux, et les élections sont le bon moyen pour changer la situation".

Mais pour les analystes, l'opposition n'a guère de chance de détrôner le président ou de bouleverser la composition du parlement sortant, acquis quasi entièrement à une coalition pro-Vucic.

La Serbie, où de nombreux habitants soutiennent la guerre du Kremlin, fait figure d'ovni en Europe.

Certains partis d'opposition partagent ces vues prorusses. Ceux qui ne les partagent pas n'osent pas ouvrir la bouche de peur de déplaire aux électeurs pro-Moscou.

Aleksandar Vucic est armé d'autres avantages. Durant son long  règne, il a resserré son emprise sur tous les niveaux du pouvoir, y compris un contrôle de facto des institutions et de la quasi-totalité des médias. 

Dans les mois précédant la campagne, le président a également distribué des aides financières, faisant dire à ses critiques qu'il cherchait à "acheter" des voix. 

Les bureaux de vote ferment à 18H00 GMT. Des résultats non officiels sont attendus dans la soirée.


Mandats d'arrêt de la CPI : réaction outrées en Israël, un nouveau «procès Dreyfus» dit Netanyahu

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JERUSALEM: L'annonce par la Cour pénale internationale (CPI) de mandats d'arrêt contre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ex-ministre de la Défense Yoav Gallant a suscité des réactions outrées en Israël, M. Netanyahu comparant la décision de la Cour à un nouveau "procès Dreyfus".

"La décision antisémite de la Cour pénale internationale est comparable à un procès Dreyfus d'aujourd'hui qui se terminera de la même façon", a déclaré le chef du gouvernement dans un communiqué diffusé par son bureau.

Condamné pour espionnage, dégradé et envoyé au bagne à la fin du XIXe siècle en France, le capitaine français de confession juive Alfred Dreyfus avait été innocenté et réhabilité quelques années plus tard. L'affaire Dreyfus a profondément divisé la société française et révélé l'antisémitisme d'une grande partie de la population.

"Israël rejette avec dégoût les actions absurdes et les accusations mensongères qui le visent de la part de la [CPI]", dont les juges "sont animés par une haine antisémite à l'égard d'Israël", ajoute M. Netanyahu.

La CPI "a perdu toute légitimité à exister et à agir" en se comportant "comme un jouet politique au service des éléments les plus extrêmes oeuvrant à saper la sécurité et la stabilité au Moyen-Orient", a réagi son ministre des Affaires étrangères, Gideon Saar, sur X.

La CPI a émis jeudi des mandats d'arrêt contre MM. Netanyahu et Gallant "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre commis au moins à partir du 8 octobre 2023 jusqu'au 20 mai 2024", et contre Mohammed Deif, chef de la branche armée du Hamas "pour crimes contre l'humanité et crimes de guerre présumés commis sur le territoire de l'Etat d'Israël et de l'Etat de Palestine depuis au moins le 7 octobre 2023", date de l'attaque sans précédent du mouvement palestinien contre Israël à partir de Gaza ayant déclenché la guerre en cours.

"Jour noir" 

"C'est un jour noir pour la justice. Un jour noir pour l'humanité", a écrit sur X le président israélien, Isaac Herzog, pour qui la "décision honteuse de la CPI [...] se moque du sacrifice de tous ceux qui se sont battus pour la justice depuis la victoire des Alliés sur le nazisme [en 1945] jusqu'à aujourd'hui".

La décision de la CPI "ne tient pas compte du fait qu'Israël a été attaqué de façon barbare et qu'il a le devoir et le droit de défendre son peuple", a ajouté M. Herzog, jugeant que les mandats d'arrêt étaient "une attaque contre le droit d'Israël à se défendre" et visent "le pays le plus attaqué et le plus menacé au monde".

Itamar Ben Gvir, ministre de la Sécurité nationale, et chantre de l'extrême droite a appelé à réagir à la décision de la CPI en annexant toute la Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, et en y étendant la colonisation juive.

"Israël défend les vies de ses citoyens contre des organisations terroristes qui ont attaqué notre peuple, tué et violé. Ces mandats d'arrêt sont une prime au terrorisme", a déclaré le chef de l'opposition, Yaïr Lapid, dans un communiqué.

"Pas surprenant" 

Rare voix discordante, l'organisation israélienne des défense des droits de l'Homme B'Tselem a estimé que la décision de la CPI montre qu'Israël a atteint "l'un des points les plus bas de son histoire".

"Malheureusement, avec tout ce que nous savons sur la conduite de la guerre qu'Israël mène dans la bande de Gaza depuis un an [...] il n'est pas surprenant que les preuves indiquent que [MM. Netanyahu et Gallant] sont responsables de crimes de guerre et de crimes contre l'humanité", écrit l'ONG dans un communiqué.

Elle appelle par ailleurs "tous les Etats parties [au traité de Rome ayant institué la CPI] à respecter les décisions de la [Cour] et à exécuter ces mandats".

L'attaque sans précédent du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023 a entraîné la mort de 1.206 personnes, majoritairement des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur les données officielles, incluant les otages tués ou morts en captivité à Gaza.

La campagne de représailles militaires israéliennes sur la bande de Gaza a fait au moins 44.056 morts, en majorité des civils, selon les données du ministère de la Santé du Hamas pour Gaza, jugées fiables par l'ONU.

 


Le président chinois appelle à un cessez-le-feu à Gaza

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat. (AFP)
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  • Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle
  • Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens

BRASILIA: Le président chinois Xi Jinping a appelé mercredi à un cessez-le-feu dans la bande de Gaza et à "mettre fin rapidement à la guerre", a rapporté l'agence officielle Chine nouvelle.

Il s'est dit "préoccupé par l'extension continue du conflit à Gaza" et a demandé la mise en œuvre de la solution à deux Etats et "des efforts inlassables en vue d'un règlement global, juste et durable de la question palestinienne".

Xi s'exprimait à Brasilia, où il a été reçu mercredi par le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva pour une visite d'Etat.

Les Etats-Unis ont empêché mercredi le Conseil de sécurité de l'ONU d'appeler à un cessez-le-feu "immédiat, inconditionnel et permanent" à Gaza, un nouveau veto en soutien à leur allié israélien dénoncé avec force par les Palestiniens.

 


L'envoyé américain Hochstein va rencontrer Netanyahu jeudi

L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
L'envoyé américain Amos Hochstein cherche à négocier un cessez-le-feu dans la guerre entre Israël et le Hezbollah. (AP)
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  • L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu

JERUSALEM: L'émissaire américain Amos Hochstein, qui tente de faire aboutir un cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah libanais, doit rencontrer jeudi le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, a-t-on appris de source officielle.

Omer Dostri, porte-parole de M. Netanyahu, a confirmé que les deux hommes devaient se voir dans la journée. La rencontre doit avoir lieu à 12H30 (10H30 GMT), selon un communiqué du Likoud, le parti du Premier ministre. Selon des médias israéliens, M. Hochstein a atterri en Israël mercredi soir en provenance du Liban et s'est entretenu dans la soirée avec Ron Dermer, ministre des Affaires stratégiques et homme de confiance de M. Netanyahu.