La Russie accuse l'Ukraine d'une frappe, l'Onu veut un cessez-le-feu

Martin Griffiths, sous-secrétaire général des Nations Unies aux affaires humanitaires et coordinateur des secours d'urgence (Photo , AFP).
Martin Griffiths, sous-secrétaire général des Nations Unies aux affaires humanitaires et coordinateur des secours d'urgence (Photo , AFP).
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Publié le Samedi 02 avril 2022

La Russie accuse l'Ukraine d'une frappe, l'Onu veut un cessez-le-feu

  • La frappe en Russie, la première du genre si elle était confirmée comme étant l'oeuvre de l'armée de l'air ukrainienne
  • A Kiev, le gouvernement a refusé de confirmer, mais n'a pas démenti

KIEV : La Russie a accusé vendredi l'Ukraine d'avoir mené une frappe par hélicoptères sur son sol et agité la menace d'un durcissement des négociations, alors que l'Onu annonçait qu'elle dépêcherait dimanche à Moscou un haut responsable afin d'essayer d'obtenir un "cessez-le-feu humanitaire".

Le secrétaire général adjoint de l'ONU pour les Affaires humanitaires, le Britannique Martin Griffiths, sera dimanche à Moscou afin d'essayer d'obtenir un "cessez-le-feu humanitaire" en Ukraine, a annoncé vendredi le chef des Nations unies, Antonio Guterres.

"Il sera à Moscou dimanche et après il ira à Kiev", a déclaré à quelques journalistes le secrétaire général de l'ONU, en rappelant qu'il lui avait donné récemment pour mission de "rechercher un cessez-le-feu humanitaire".

La frappe en Russie, la première du genre si elle était confirmée comme étant l'oeuvre de l'armée de l'air ukrainienne, intervient alors que la Russie a affirmé à plusieurs reprises avoir une maîtrise totale des airs en Ukraine.

Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a aussitôt averti que cet événement n'allait pas "créer les conditions appropriées pour la poursuite des négociations".

Selon le gouverneur de la région de Belgorod, Viatcheslav Gladkov, des hélicoptères ukrainiens ont frappé un dépôt de carburant dans la ville du même nom, à une quarantaine de kilomètres de la frontière ukrainienne.

A Kiev, le gouvernement a refusé de confirmer, mais n'a pas démenti. Un conseiller de la présidence s'est borné à affirmer que l'armée ukrainienne se battait en territoire ukrainien, et a suggéré un sabotage.

"Peut-être que quelqu'un a fumé là où il ne devait pas… Peut-être quelque chose d'autre, peut-être des militaires russes qui sabotent l'exécution des ordres avec les moyens accessibles", a dit ce conseiller, Oleksiy Arestovytch, dans une vidéo sur Twitter.

Le chef de la diplomatie ukrainienne, Dmytro Kouleba, avait auparavant déclaré qu'il ne pouvait "ni confirmer ni démentir que l'Ukraine était impliquée".

La partie russe a annoncé néanmoins la reprise des pourparlers par visioconférence.

"Nos positions sur la Crimée et le Donbass n'ont pas changé", a annoncé le négociateur russe Vladimir Medinski sur Telegram.

Les belligérants ont par ailleurs procédé à un échange de prisonniers, a indiqué Kiev. 

"Un échange vient d'avoir lieu, 86 militaires ukrainiens dont 15 femmes sont déjà en sécurité", a indiqué le chef adjoint de l'administration présidentielle ukrainienne Kyrylo Tymochenko, sans préciser le nombre de citoyens russes.

Mais l'Ukraine attend toujours une "réponse aux propositions qui ont été faites à Istanbul" en début de semaine, a déclaré Dmytro Kouleba. 

Kiev avait accepté la neutralité de l'Ukraine et de renoncer à adhérer à l'Otan, à condition que sa sécurité soit garantie par un accord international avec d'autres pays face à la Russie. 

L'Ukraine proposait par ailleurs que la question de la Crimée et du Donbass dont Moscou veut lui faire reconnaître la perte, fasse l'objet de négociations ultérieures.

En fonction de sa réponse, "on pourra comprendre si la Russie continue de parler la langue des ultimatums" ou si elle a adopté une approche plus constructive, a estimé M. Kouleba.

Roberta Metsola, la présidente maltaise du Parlement européen, s'est rendue à Kiev et a assuré le Parlement ukrainien, réuni en session extraordinaire, du soutien des institutions européennes.

Mme Metsola, élue présidente du Parlement européen le 18 janvier dernier, est la première dirigeante d'une institution européenne à se rendre dans la capitale ukrainienne depuis le début de l'invasion russe. 

"Nous vous aiderons à reconstruire vos villes (...) lorsque cette guerre illégale, non provoquée et inutile sera finie", a-t-elle assuré dans une déclaration. 

Dans le même temps, le Théâtre Bolchoï à Moscou a annoncé qu'un ballet "héroïque" serait présenté samedi en soutien de l'opération militaire russe en Ukraine, tous les revenus du spectacle devant être remis aux familles des soldats russes tués dans cette offensive lancée fin février.

Evacuation de Marioupol encore reportée

L’'importante opération d'évacuation qui devait être organisée notamment par la Croix-Rouge a été une nouvelle fois avortée. Le CICR a annoncé vendredi soir qu'il avait été "impossible" dans l'immédiat de tenter d'évacuer des milliers de civils bloqués dans des conditions humanitaires dramatiques dans la ville dévastée, ajoutant qu'une nouvelle tentative aurait lieu samedi.

Cette opération avait été prévue vendredi avec l'accord apparent de Moscou.

Une colonne de bus avec des habitants de Marioupol arrive à Zaporojie

Une colonne de bus transportant des personnes déplacées dont des habitants de la ville portuaire assiégée de Marioupol, dans le sud-est de l'Ukraine, est arrivée vendredi soir à Zaporojie, ville contrôlée par l'armée de Kiev, a constaté l'AFP.

Les bus transportaient des habitants de Marioupol qui avaient réussi à rejoindre la ville de Berdiansk, occupée par les forces russes, où elles avaient été prises en charge par le convoi, selon les témoignages d'arrivants à l'AFP et des responsables officiels.

"J'en pleure, je viens juste de voir ma petite-fille", a dit Olga, une Ukrainienne qui attendait au centre organisé à Zaporojie pour les familles de déplacés.

"La famille de sa mère est toujours à Marioupol et nous ne savons pas s'ils sont en vie", a-t-elle ajouté.

Plus d'un mois après l'invasion de l'Ukraine, Marioupol, port stratégique du sud-est du pays, sur la mer d'Azov, reste assiégé et pilonné sans relâche. 

Au moins 5.000 personnes ont péri et 160.000 civils seraient toujours bloqués dans la ville, selon des sources ukrainiennes.

Des personnes ayant réussi à quitter la ville assiégée et des ONG y ont décrit des conditions catastrophiques, avec des civils terrés dans des caves, privés d'eau, de nourriture et de toute communication, et des cadavres jonchant les rues. 

La municipalité accuse en outre Moscou d'avoir évacué "contre leur gré" plus de 20.000 habitants vers la Russie.

Le président français Emmanuel Macron s'est entretenu avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky et a répété "sa détermination à œuvrer à un cessez-le-feu permettant les évacuations" à Marioupol et "permettre l'entrée dans la ville de l'aide humanitaire". 

Tchernobyl fonctionne «normalement»

Au nord du pays, la centrale nucléaire de Tchernobyl, libérée jeudi après avoir été occupée quatre semaines durant par les forces russes, n'a pas subi de dommages mais des soldats se sont exposés aux radiations notamment en creusant des tranchées en zone contaminée, ont indiqué les autorités ukrainiennes vendredi.

"Le gouvernement russe (...) devra répondre aux mères, aux sœurs et aux femmes de ses soldats, leur expliquer pourquoi il les a forcés à s'exposer à ces risques", a lancé Dmytro Kouleba.

Interrogé sur le sujet, le directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) Rafael Grossi a dit "ne pas être en mesure de confirmer" ces informations.

La Chine appelée à «ne pas interférer»

Réagissant aux menaces du président russe Vladimir Poutine de stopper l'approvisionnement en gaz des pays "inamicaux", s'ils n'ouvraient des comptes en roubles dans des banques russes, la France a indiqué vendredi ne pas attendre "a priori de rupture" de ses livraisons.

L'Allemagne, très dépendante du gaz russe, a déclaré avoir reçu le décret du Kremlin et être en train de l'examiner "pour en déterminer les effets concrets".

L'UE a appelé vendredi Pékin à "ne pas interférer" dans les sanctions occidentales visant la Russie, avertissant que tout soutien à Moscou "ternira gravement la réputation" de la Chine en Europe.

Après cinq semaines de guerre, plus de 4,1 millions de réfugiés ont fui l'Ukraine, auxquels s'ajoutent presque 6,5 millions de déplacés à l'intérieur du pays, selon l'ONU. 

Quelque 90% de ceux qui ont fui l'Ukraine sont des femmes et des enfants. Au moins 53 sites culturels ont été endommagés, selon l'Unesco.


L'Allemagne aux urnes, sous pression de l'extrême droite et de Trump

Le chancelier allemand Olaf Scholz, candidat principal à la chancellerie du parti social-démocrate allemand SPD, vote pour les élections générales dans un bureau de vote à Potsdam, dans l'est de l'Allemagne, le 23 février 2025. (Photo par RALF HIRSCHBERGER / AFP)
Le chancelier allemand Olaf Scholz, candidat principal à la chancellerie du parti social-démocrate allemand SPD, vote pour les élections générales dans un bureau de vote à Potsdam, dans l'est de l'Allemagne, le 23 février 2025. (Photo par RALF HIRSCHBERGER / AFP)
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  • Surveillé dans le monde entier, ce scrutin va doter la première puissance européenne d'un nouveau parlement afin d'affronter les défis qui ébranlent son modèle de prospérité et inquiètent la population.
  • Selon les sondages, l'extrême droite de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) peut espérer obtenir au moins 20 % des voix, soit deux fois plus qu'en 2021 et un résultat record.

BERLIN : Alors qu'elle est déstabilisée par les crises, l'Allemagne vote dimanche pour des élections législatives où l'opposition conservatrice part largement favorite après une campagne bousculée par le retour au pouvoir de Donald Trump et l'essor de l'extrême droite.

Surveillé dans le monde entier, ce scrutin va doter la première puissance européenne d'un nouveau parlement afin d'affronter les défis qui ébranlent son modèle de prospérité et inquiètent la population.

« Nous traversons une période très incertaine », constatait Daniel Hofmann, rencontré à la sortie d'un bureau de vote à Berlin.

Selon cet urbaniste de 62 ans, qui se dit préoccupé par la « sécurité européenne » sur fond de guerre en Ukraine, le pays a besoin d'un « changement, une transformation ».

Récession économique, menace de guerre commerciale avec Washington, remise en cause du lien transatlantique et du « parapluie » américain sur lequel comptait Berlin pour assurer sa sécurité : c'est le « destin » de l'Allemagne qui est en jeu, a déclaré samedi le chef de file des conservateurs Friedrich Merz.

Ce dernier semble très bien placé pour devenir le prochain chancelier et donner un coup de barre à droite dans le pays, après l'ère du social-démocrate Olaf Scholz. D'après les derniers sondages, il recueillerait environ 30 % des intentions de vote.

Visiblement détendu, souriant et serrant de nombreuses mains, le conservateur de 69 ans a voté à Arnsberg, dans sa commune du Haut-Sauerland, à l'ouest.

Son rival social-démocrate, visage plus fermé, a lui aussi glissé son bulletin dans l'urne, à Potsdam, à l'est de Berlin.

Les électeurs ont jusqu'à 18 heures (17 heures GMT) pour voter. Les premiers sondages sortie des urnes seront publiés dans la foulée.

Selon les sondages, l'extrême droite de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD) peut espérer obtenir au moins 20 % des voix, soit deux fois plus qu'en 2021 et un résultat record.

Le parti anti-migrant et pro-russe a imposé ses thèmes de campagne, suite à plusieurs attaques et attentats meurtriers perpétrés par des étrangers sur le territoire allemand.

L'AfD a également bénéficié du soutien appuyé de l'entourage de Donald Trump pendant des semaines.

Son conseiller Elon Musk, l'homme le plus riche du monde, n'a cessé de promouvoir la tête de liste du parti allemand, Alice Weidel, sur sa plateforme X.

« AfD ! » a encore posté M. Musk dans la nuit de samedi à dimanche, accompagnant son message de drapeaux allemands.
Les élections législatives anticipées ont lieu la veille du troisième anniversaire de l'invasion russe en Ukraine, un événement particulièrement marquant en Allemagne.

Le conflit a mis fin à l'approvisionnement en gaz russe du pays, qui a accueilli plus d'un million d'Ukrainiens. La perspective d'une paix négociée « dans le dos » de Kiev et des Européens inquiète tout autant.

Interrogé sur ces élections allemandes, le président américain a répondu avec désinvolture qu'il souhaitait « bonne chance » à l'allié historique des États-Unis, qui ont leurs « propres problèmes ».

Le discours de son vice-président JD Vance à Munich, dans lequel il exhortait les partis traditionnels allemands à mettre fin à leur refus de gouverner avec l'extrême droite, a creusé un peu plus le fossé entre Washington et Berlin.

Friedrich Merz souhaite que l'Allemagne puisse « assumer un rôle de leader » en Europe.

Dans le système parlementaire allemand, il pourrait s'écouler des semaines, voire des mois, avant qu'un nouveau gouvernement ne soit constitué.

Pour former une coalition, le bloc mené par les conservateurs CDU/CSU devrait se tourner vers le parti social-démocrate (SPD), excluant ainsi toute alliance avec l'AfD, avec laquelle il a entretenu des relations tendues durant la campagne, notamment sur les questions d'immigration.

Les sondages lui attribuent 15 % des voix. Ce score serait son pire résultat depuis l'après-guerre et signerait probablement la fin de la carrière politique d'Olaf Scholz. Mais auparavant, le chancelier devra assurer la transition.

« J'espère que la formation du gouvernement sera achevée d'ici Pâques », soit le 20 avril, veut croire Friedrich Merz.

Un objectif difficile à atteindre si les deux partis qui ont dominé la politique allemande depuis 1945 sont contraints, faute de majorité de députés à eux deux, de devoir trouver un troisième partenaire.

La fragmentation au Parlement dépendra notamment des résultats de petits partis et de leur capacité ou non à franchir le seuil minimum de 5 % des suffrages pour entrer au Bundestag.


Sécurité européenne, Ukraine : réunion des ministres européens de la Défense lundi

Drapeaux de l'Union européenne et l'Ukraine (Photo i Stock)
Drapeaux de l'Union européenne et l'Ukraine (Photo i Stock)
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  • Une douzaine de ministres européens de la Défense tiendront lundi une réunion par visioconférence afin de définir une réponse coordonnée à l'offensive diplomatique américano-russe concernant le dossier ukrainien
  • Cette réunion des ministres de la Défense s'inscrit dans le ballet diplomatique provoqué par l'annonce de pourparlers bilatéraux américano-russes visant à mettre fin au conflit.

PARIS : Une douzaine de ministres européens de la Défense tiendront lundi une réunion par visioconférence afin de définir une réponse coordonnée à l'offensive diplomatique américano-russe concernant le dossier ukrainien et de renforcer la sécurité du Vieux continent, a-t-on appris dimanche auprès du ministère français des Armées.

Cette réunion, qui se tiendra dans l'après-midi à l'initiative de l'Estonie et de la France, rassemblera également les ministres de la Défense de Lituanie, de Lettonie, de Norvège, de Finlande, de Suède, du Danemark, des Pays-Bas, d'Allemagne, d'Italie, de Pologne et du Royaume-Uni, selon cette source.

À cette occasion, le ministre français des Armées, Sébastien Lecornu, se rendra à Tallinn aux côtés de son homologue estonien Hanno Pevkur, après avoir participé aux célébrations de la fête nationale estonienne.

La France déploie environ 350 militaires en Estonie dans le cadre d'un bataillon multinational de l'OTAN.

Cette réunion des ministres de la Défense, trois ans jour pour jour après l'invasion à grande échelle de l'Ukraine par la Russie, s'inscrit dans le ballet diplomatique provoqué par l'annonce de pourparlers bilatéraux américano-russes visant à mettre fin au conflit.

La semaine passée, plusieurs chefs de gouvernement européens avaient été conviés à Paris par le président Emmanuel Macron. D'après un résumé obtenu de sources parlementaires, ils se seraient accordés sur la nécessité d'un « accord de paix durable s'appuyant sur des garanties de sécurité » pour Kiev, et auraient exprimé leur « disponibilité » à « augmenter leurs investissements » dans la défense.

Plusieurs pays membres avaient en revanche exprimé des réticences quant à l'envoi de troupes européennes en Ukraine, dans l'hypothèse d'un accord mettant fin aux hostilités.


Le ministre russe des Affaires étrangères effectue une visite en Turquie lundi

Cette photo prise et diffusée par le ministère russe des Affaires étrangères montre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, donnant une conférence de presse après la réunion avec le secrétaire d'État américain, le conseiller à la sécurité nationale et l'envoyé pour le Moyen-Orient au palais de Diriyah à Riyad, le 18 février 2025. M. (Photo by Handout / RUSSIAN FOREIGN MINISTRY / AFP)
Cette photo prise et diffusée par le ministère russe des Affaires étrangères montre le ministre russe des Affaires étrangères, Sergey Lavrov, donnant une conférence de presse après la réunion avec le secrétaire d'État américain, le conseiller à la sécurité nationale et l'envoyé pour le Moyen-Orient au palais de Diriyah à Riyad, le 18 février 2025. M. (Photo by Handout / RUSSIAN FOREIGN MINISTRY / AFP)
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  • La Turquie, membre de l'OTAN, souhaite jouer un rôle de premier plan dans la fin des hostilités, comme elle avait tenté de le faire en mars 2022 en accueillant par deux fois des négociations directes entre Moscou et Kiev.
  • Le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau affirmé que son pays serait un « hôte idéal » pour des pourparlers sur l'Ukraine associant Moscou, Kiev et Washington.

ISTAMBUL : Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, est attendu en Turquie lundi, jour du troisième anniversaire du déclenchement de l'invasion russe de l'Ukraine, ont annoncé dimanche des sources diplomatiques turques.

M. Lavrov doit s'entretenir à Ankara avec son homologue turc Hakan Fidan, ont indiqué ces mêmes sources, précisant que les deux hommes discuteraient notamment d'une solution au conflit ukrainien.

Dimanche, la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a confirmé à l'agence Tass qu'une délégation menée par Sergueï Lavrov devait se rendre prochainement en Turquie pour y discuter d'« un large éventail de sujets ».

La Turquie, membre de l'OTAN, souhaite jouer un rôle de premier plan dans la fin des hostilités, comme elle avait tenté de le faire en mars 2022 en accueillant par deux fois des négociations directes entre Moscou et Kiev.

Mardi, en recevant son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, le président turc Recep Tayyip Erdogan a de nouveau affirmé que son pays serait un « hôte idéal » pour des pourparlers sur l'Ukraine associant Moscou, Kiev et Washington.

Toutefois, ces dernières semaines, Moscou et Washington ont entamé un dialogue direct, alors que les relations se réchauffent entre Donald Trump et Vladimir Poutine.

Mardi, Russes et Américains se sont rencontrés en Arabie saoudite pour entamer le rétablissement de leurs relations, une réunion dénoncée par Volodymyr Zelensky qui redoute un accord sur l'Ukraine à leur insu.

M. Lavrov, dont la dernière visite en Turquie remonte à octobre, doit se rendre dans la foulée en Iran, un allié de la Russie.

La Turquie, qui est parvenue à maintenir ses liens avec Moscou et Kiev, fournit des drones de combat aux Ukrainiens mais n'a pas participé aux sanctions occidentales contre la Russie.

Ankara défend parallèlement l'intégrité territoriale de l'Ukraine et réclame la restitution de la Crimée du Sud, occupée par la Russie depuis 2014, au nom de la protection de la minorité tatare turcophone de cette péninsule.