PARIS: La France ne voit « pas de percée » dans les négociations russo-ukrainiennes ni de « nouveauté » dans la situation en Ukraine après les annonces russes de réduction de leur activité militaire autour de Kiev et dans le nord de l'Ukraine, a déclaré mercredi soir le chef de la diplomatie française.
« La guerre continue. Pour l'instant il n'y a à ma connaissance ni percée ni nouveauté », a souligné Jean-Yves Le Drian sur la chaîne d'information en continu France 24.
« La confiance c'est les actes (…) pour l'instant, ils ne sont pas au rendez-vous », a-t-il dit, en relevant que les bombardements russes continuaient sur Kiev et que le président russe Vladimir Poutine n'avait toujours pas accepté de cessez-le-feu, notamment dans la ville assiégée de Marioupol (sud).
Concernant les négociations russo-ukrainiennes mardi à Istanbul, « pour l'instant rien n'a avancé sur aucun sujet », a insisté le ministre français des Affaires étrangères.
Le chef de la délégation russe, Vladimir Medinski, avait fait état de « discussions substantielles » et salué les propositions « claires » de Kiev en vue d'un accord.
Le vice-ministre russe de la Défense, Alexandre Fomine, avait aussi affirmé que Moscou allait »réduire radicalement (son) activité militaire en direction de Kiev et Tcherniguiv », dans le nord du pays.
« Il est possible que, vu les difficultés qu'a l'armée russe en Ukraine, les plans soient réévalués mais il est possible aussi que cette période où on annonce des discussions plus approfondies soit mise à profit par la Russie pour reconstituer ses forces », a souligné Jean-Yves Le Drian.
L'Ukraine a de son côté accepté le principe de sa neutralité à condition qu'elle obtienne un « accord international » pour garantir sa sécurité, dont seraient signataires plusieurs pays agissant en tant que garants, comme les États-Unis, la Chine, la France et la Royaume-Uni, membres du Conseil de sécurité de l'ONU.
« Nous sommes tout à fait disponibles pour travailler avec le président (ukrainien Volodymyr) Zelensky sur la manière d’assurer des garanties », a déclaré Jean-Yves Le Drian.
« Mais le problème c'est qu'il faut qu'il y ait une vraie négociation. Il serait peut-être opportun aussi que le président Zelensky rencontre le président Poutine. Pour l'instant ce n'est pas possible puisque le président Poutine le refuse », a-t-il noté.