WASHINGTON: Les Etats-Unis ont imposé mercredi des sanctions financières à des fournisseurs du programme de missiles balistiques iranien, à la suite d'une attaque revendiquée par les Gardiens de la révolution de Téhéran au Kurdistan irakien.
Ces mesures montrent que les Etats-Unis "n'hésiteront pas à cibler ceux qui soutiennent le programme de missiles balistiques de l'Iran", même s'ils tentent parallèlement de conclure un compromis pour sauver l'accord sur le nucléaire iranien, a déclaré dans un communiqué le sous-secrétaire au Trésor américain Brian Nelson.
"Nous allons aussi travailler avec d'autres partenaires dans la région pour faire rendre des comptes à l'Iran pour ses actes, notamment ses violations flagrantes de la souveraineté de ses voisins", a-t-il ajouté.
Ces sanctions visent le ressortissant iranien Mohammad Ali Hosseini et son "réseau de sociétés" en tant que fournisseurs du programme controversé. Leurs éventuels avoirs aux Etats-Unis seront gelés et l'accès au système financier américain leur sera barré.
Elles "font suite à l'attaque de missiles menée par l'Iran contre Erbil, en Irak, le 13 mars", a expliqué le Trésor.
Cette attaque avait été revendiquée par les Gardiens de la révolution, armée idéologique de la République islamique, qui avaient assuré viser un "centre stratégique" appartenant à Israël, son ennemi juré, dans la région autonome du Kurdistan irakien.
Les sanctions interviennent au moment où les Etats-Unis semblent proches d'une entente avec l'Iran lors des négociations indirectes qui se tiennent depuis près d'un an à Vienne pour ressusciter l'accord moribond censé empêcher Téhéran de se doter de la bombe atomique.
Dans le cadre de ces pourparlers, les Iraniens réclament que les Américains retirent les Gardiens de la révolution de leur liste noire des "organisations terroristes étrangères". Mais la droite américaine et Israël ont mis en garde Washington contre une telle décision.
Le gouvernement américain a donc pu vouloir manifester sa fermeté à travers ces nouvelles sanctions pour montrer qu'il maintiendra, même en cas d'accord sur le nucléaire, sa pression sur l'Iran pour qu'il cesse ses "activités déstabilisatrices" au Moyen-Orient.