Alissa Kole se penche sur les défis de la gouvernance dans le monde arabe

Parmi les pays du Golfe, Alissa Kole explique que l’Arabie saoudite est très avancée en termes de gouvernance. (Photo Fournie)
Parmi les pays du Golfe, Alissa Kole explique que l’Arabie saoudite est très avancée en termes de gouvernance. (Photo Fournie)
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Alissa Kole se penche sur les défis de la gouvernance dans le monde arabe

  • La fondatrice du Govern Center refuse de « classer toute la région du monde arabe dans une même catégorie », et affirme qu’on pourrait les séparer entre la région du Golfe, celle du Machreq et celle du Maghreb
  • Aussi diversifiée soit-elle, la région connait toutefois un changement, « même limité », selon Kole, au niveau par exemple de la composition du conseil d’administration, en termes de diversité et de parité hommes-femmes

BEYROUTH: Le monde de la gouvernance n’a plus de secrets pour Alissa Kole Amico. La jeune femme, conseillère principale auprès de nombreux dirigeants gouvernementaux mondiaux mais également au sein du secteur privé, est la directrice du Govern Center, qu’elle a elle-même fondé, forte de son expérience spécialisée dans un domaine peu ou pas connu du grand public. « Quand j’ai lancé Govern, je voulais valoriser mon savoir-faire dans ce domaine pour me servir des relations que j’avais établies avec des décideurs politiques, mais également pour soutenir le développement de pratiques de gouvernance au sein des conseils d'administration et des hautes directions (C-suits) pour les entreprises des marchés émergents », raconte Alissa Kole à Arab news en français. Govern offre ainsi un conseil aux entreprises privées et aux institutions gouvernementales. « C’est un domaine très spécialisé, il est vrai. De grosses boîtes de conseil existent, mais peu d’entre elles ont une expertise importante dans le domaine de la gouvernance d’entreprise, surtout au Moyen-Orient. »

La région, Alissa Kole la connait bien. Au cours de ses 10 ans de carrière à l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) à Paris, elle a lancé et dirigé le projet régional de l’organisation au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, en particulier en développant un programme unique sur la gouvernance dans la région. « L’OCDE est une organisation qui émet les principes de bonne gouvernance mondiale, ensuite traduites en régulations par des pays membres et non membres, explique-t-elle. J’ai aidé à y créer des régulations par exemple en Arabie saoudite, au Maroc et en Égypte, et lancé un certain nombre d’initiatives pour améliorer la gouvernance d’entreprises cotées et étatiques de la région, en collaborant étroitement avec des responsables politiques du Moyen-Orient. »

Une seule région, des divergences importantes

Cependant, Alissa refuse de « classer toute la région du monde arabe dans une même catégorie », quand il s’agit de questions de gouvernance. « il y a sûrement des caractéristiques communes à ces pays mais ils sont très différents, note-t-elle. On pourrait les séparer, par exemple, entre la région du Golfe, celle du Machreq et celle du Maghreb, car des différences existent entre ces territoires en ce qui concerne le développement de la gouvernance d’entreprise, qui a vraiment commencé à évoluer au début des années 2000. »

« Par exemple, Oman a été le premier pays de la région à développer un code de gouvernance, détaille-t-elle. Aujourd’hui, tous les pays arabes à l’exception du Yémen disposent d’un code de gouvernance d’entreprise. En Irak, quelques règles ont été introduites, et d’autres pays possèdent certaines formes de régulations. Il y a des différences par ailleurs dans les sous-régions, entre le Maroc, la Tunisie et l’Algérie, qui se classe dernière les autres. Même au sein du Machreq, la Jordanie, la Palestine et le Liban partagent des caractéristiques communes mais affichent également de nombreuses différences ». Pour la directrice du Govern center, « la Palestine et le Liban ont très peu d’entreprises détenues par l’État, la culture d’entreprise y est très différente ainsi que les défis auxquels ils sont confrontés. Au Liban, le marché boursier est très petit, il n’existe presque pas de ʺtradingʺ ni d’activités de listing. La plupart des compagnies au Liban sont privées et peu régulées en termes de gouvernance, nous avons réalisé une étude statistique sur ce sujet. »

Et de poursuivre: « Quand on parle de gouvernance d’entreprise, en fait, on regarde qui contrôle le secteur des entreprises, et si l’État possède une grande part de ces entreprises, comme c’est le cas dans le Golfe, ou s’il existe des fonds souverains, ce qu’on ne retrouve pas beaucoup dans le Machreq et en Afrique du Nord, hormis en Algérie. »

Parmi les pays du Golfe, Alissa Kole explique par ailleurs que l’Arabie saoudite est très avancée en termes de gouvernance. On y sépare par exemple les rôles du Président de Conseil d’administration et Directeur Général, tout comme au Qatar et aux Emirats arabes unis, alors que cette séparation par exemple n’existe pas aux Etats-Unis. « La structure de l'actionnariat des entreprises dicte un système de gouvernance différent pour chaque entreprise, affirme t-elle, et la structure du conseil d’administration diffère à travers la région du monde arabe. En Afrique du Nord, au Maroc, certains conseils d’administration ont par exemple une structure à deux niveaux (two-tier board), ce qui n’est pas le cas dans la plupart des autres pays de la région. »

Des changements à plusieurs niveaux

Aussi diversifiée soit-elle, la région connait toutefois un changement, « même limité », selon Kole, au niveau par exemple de la composition du conseil d’administration, en termes de diversité et de parité hommes-femmes. «  Ce changement dans le monde ne s’est pas encore vraiment traduit dans la région, et le progrès est lent ou limité, déplore la conseillère et auteure très prolifique, qui compte plusieurs livres et articles à son actif. Le taux de renouvellement y est aussi très bas, car les membres des conseils ne changent pas fréquemment. »

Govern collabore également avec des « think tanks » ou groupes de réflexion, qui essaient de faire évoluer la gouvernance économique et d’entreprise du monde arabe. Selon Kole, le Moyen Orient comprendrait 6% de la population totale des think tanks dans le monde. « Il y a 500 think tanks - si on exclut l’Iran et l’Israël - et 40 d’entre eux sont très actifs, assure-t-elle. Govern a récemment publié une étude sur leur gouvernance pour le T20 et j'ai eu l'occasion de la présenter à un public mondial lors de la réunion de lancement du T20 qui s'est tenue en début d'année, avant la crise de la Covid-19. »

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Si la pandémie a introduit de nouveaux débats, au sein du T20 et partout ailleurs, le domaine de la gouvernance n’y a pas échappé, même si Alissa Kole affirme qu’« il y a eu globalement beaucoup de discussions mais peu d’actions. Il y a eu évidemment une extension par les régulateurs des délais concernant les rapports qui doivent être rendus publics, par exemple les rapports annuels, poursuit-elle. De plus, les réunions des conseils d’administration et assemblées générales sont devenues virtuelles. Quelques pays ont revu leur cadre règlementaire sur ce plan, mais il n’y a pas encore eu de changement significatif, mis à part que tout se fait en ligne aujourd’hui. »

Fraude et corruption

Pour l’experte, sélectionnée sur la liste des 100 leaders en Europe et au Moyen-Orient par le Center for Sustainability and Excellence, dans le domaine de la gouvernance d’entreprise, et reconnue comme la « Corporate Governance Rising Star » (Étoile montante) par la Columbia University, les gouvernements réévalueront bientôt la gouvernance dans le domaine des soins et de santé. Elle cite notamment le cas de NMC, le plus grand fournisseur de soins de santé privé des Émirats arabes unis, et de son fondateur BR Shetty, qui ont été confrontés à de nombreux défis juridiques depuis que le groupe a signalé une dette non divulguée de 4 à 5 milliards de dollars, et l’apparition de preuves de fraude présumée.

Avec le manque d’application des régulations au sein du Moyen-Orient, les cas de fraude récurrents pourraient par ailleurs être problématiques pour l’ouverture à l’international de grands groupes de la région. Sans oublier la corruption, une thématique considérée par beaucoup comme endémique au Moyen-Orient, même si Alissa Kole insiste sur le fait qu’il s’agit d’« un phénomène global qui n’est pas limité à la région ». Mesurée par l’Indice de perception de la corruption, la corruption des 2/3 des pays de la région affiche des scores en dessous de 50/100. « La région est à un score moyen de 39/100, et cela est problématique, note Alissa Kole, avec toutefois des différences importantes comme les EAU qui sont à 71/100, avec un taux plus faible de corruption, et la Syrie et le Liban qui affichent des scores très bas. Au Liban, des ONG ont élevé la voix et pris des initiatives avec la société civile, mais la corruption est endémique et elle est institutionnalisée. On parle dans ce cas de big picture corruption », ajoute-t-elle.

En dehors de la région du Moyen-Orient, Alissa Kole et Govern s’intéressent aujourd’hui à un autre sujet d’actualité, celui de la gouvernance des entreprises technologiques, ces « licornes » qui représentent la grande majorité des entreprises évaluées à des milliards de dollars (« unicorns »). Alors que l'orientation réglementaire depuis la dernière crise financière mondiale a été détournée par le secteur financier, les plus grandes entreprises d'aujourd'hui ne sont en effet pas des banques, mais ces géants de la technologie, comme Tesla et Facebook.

Ces sociétés ne sont pas régies par des règles spécifiques au secteur de gouvernance d'entreprise comme le sont par exemple les banques ou les assurances, mais leurs échecs en matière de gouvernance ont eu et peuvent avoir des répercussions énormes. « Le plus intéressant serait d’étudier le rôle de ces compagnies, de voir comment elles sont gouvernées et de développer de nouvelles règles qui conviendraient à ce genre de compagnies, explique Alissa Kole. Facebook est-il trop grand ? Twitter devrait-il interférer dans les tweets ? Comment protéger les données des utilisateurs ? Ce sont tout autant de questions qui font aujourd’hui débat. »


L'Arabie saoudite renforce ses investissements dans l'industrie minière, surpassant ses pairs mondiaux

Le nombre de licences d'exploitation en Arabie saoudite a augmenté de 138% depuis 2021. (Images Getty)
Le nombre de licences d'exploitation en Arabie saoudite a augmenté de 138% depuis 2021. (Images Getty)
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  • Les ambitions minières de l'Arabie saoudite sont ancrées dans ses importantes ressources naturelles et renforcées par un soutien gouvernemental solide
  • Le pays détient des réserves minérales estimées à 9,37 trillions de riyals saoudiens

RIYAD: Le secteur minier de l'Arabie saoudite est en train de devenir une référence mondiale, grâce à des réformes réglementaires, à des investissements importants et à une solide réserve de projets nationaux, selon une nouvelle analyse.

Dans un rapport intitulé «Saudi Arabia Doubles Down on Mining», S&P Global Ratings a déclaré que le secteur était prêt pour une expansion rapide, avec sa contribution au produit intérieur brut qui devrait passer de 17 milliards de dollars (1 dollar = 0,88 euro) en 2024 à 75 milliards de dollars d'ici à 2030, dans le cadre de la stratégie Vision 2030 du gouvernement.

Les ambitions minières de l'Arabie saoudite sont ancrées dans ses importantes ressources naturelles et renforcées par un soutien gouvernemental solide. Le pays détient des réserves minérales estimées à 9,37 trillions de riyals saoudiens (2,5 trillions de dollars), soit une augmentation de 90% par rapport aux prévisions de 2016, grâce à de nouvelles découvertes de terres rares, de métaux de base et d'importants gisements de phosphate et d'or.

Hina Shoeb, analyste de crédit chez S&P Global Ratings, a déclaré: «Les mesures proactives et les ressources substantielles de l'Arabie saoudite peuvent aider à compenser les pressions continues sur les coûts et à soutenir la résilience des profils de crédit des sociétés minières et métallurgiques.»  

L'agence a noté que, contrairement à de nombreux homologues mondiaux, les sociétés minières et métallurgiques d'Arabie saoudite bénéficient d'un fort soutien du gouvernement, d'un cadre réglementaire moderne – y compris la loi sur l'investissement minier – et d'un investissement substantiel de l'État dans les mégaprojets et l'infrastructure.

Le nombre de licences d'exploitation a augmenté de 138% depuis 2021, et les permis d'exploration sont passés de 58 à 259, grâce à la transparence de la loi et aux politiques favorables aux investisseurs.  

L'entreprise publique phare Ma'aden a déclaré des revenus de 32 milliards de riyals saoudiens en 2024, avec un portefeuille diversifié couvrant l'or, le phosphate, l'aluminium et les métaux de base. Sa production d'or a atteint à elle seule 450 000 onces, tandis que la production de phosphate a dépassé les 6,5 millions de tonnes.   

Le nombre de sociétés d'exploration est passé de six en 2020 à 133 en 2023. «Alors que les budgets continuent d'augmenter, la probabilité de découvrir des ressources supplémentaires et d'étendre les opérations existantes soutient notre vision d'une croissance durable et à long terme de l'industrie minière et métallurgique en Arabie saoudite», indique le rapport.  

Le cadre Vision 2030 a permis de s'éloigner de la dépendance au pétrole, en se concentrant plutôt sur des secteurs tels que l'exploitation minière, le tourisme et l'industrie manufacturière.   

Le secteur minier à lui seul a généré environ 400 millions de dollars de revenus en 2023 et est désormais soutenu par un plan d'investissement de 100 milliards de dollars ciblant les minerais essentiels d'ici à 2035.   

Le financement du gouvernement comprend également un engagement de 29 milliards de riyals saoudiens pour le projet de phosphate Wa'ad al-Chamal.  

La géographie de l'Arabie saoudite offre des avantages logistiques avec un accès aux marchés européens, asiatiques et africains, tandis que les mégaprojets tels que Neom et Qiddiya devraient stimuler la demande locale de matériaux de construction et de métaux de grande valeur.   

Ces projets, selon le rapport, «qui bénéficient de financements et d'investissements dans les infrastructures, visent à réduire les coûts d'importation du pays pour les métaux, y compris le fer, l'acier, les pierres précieuses et semi-précieuses, en créant un marché intérieur solide pour les métaux et les minéraux».  

Toutefois, le rapport indique également que les infrastructures et la main-d'œuvre constituent des goulets d'étranglement potentiels. De nombreux gisements se trouvent dans des régions désertiques éloignées, dépourvues d'infrastructures de transport et d'approvisionnement en eau adéquates.   

En outre, l'expansion du secteur nécessitera des investissements substantiels dans la formation de la main-d'œuvre afin d'éviter les coûts élevés du recrutement à l'étranger.  

S&P indique que l'engagement de l'Arabie saoudite en faveur de la discipline financière, le faible niveau d'endettement du secteur et le soutien politique ciblé permettent à l'industrie minière du Royaume de connaître une croissance durable, même dans un contexte de volatilité des marchés des matières premières.   

«Nous nous attendons à ce que ces initiatives stimulent la demande intérieure de métaux, réduisent la dépendance à l'égard des importations et améliorent à terme l'efficacité opérationnelle du secteur», ajoute S&P.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le dessalement à grande échelle: Veolia, moteur d’innovation au Moyen-Orient

Le système modulaire breveté Barrel à l'usine de dessalement Sur à Oman. (Photo: Arab News)
Le système modulaire breveté Barrel à l'usine de dessalement Sur à Oman. (Photo: Arab News)
L'usine de dessalement de Sur est équipée des dernières avancées en technologies d’osmose inverse. (Photo: Arab News)
L'usine de dessalement de Sur est équipée des dernières avancées en technologies d’osmose inverse. (Photo: Arab News)
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  • Le dessalement n’est plus une solution de dernier recours, mais un pilier essentiel de la résilience
  • Veolia, leader mondial des technologies de l'eau, est au cœur de cette évolution

MASCATE: Dans un monde où le stress hydrique devient de plus en plus prégnant, le dessalement n’est plus une solution de dernier recours, mais un pilier essentiel de la résilience. Au cœur de cette évolution, Veolia, leader mondial des technologies de l'eau, non seulement étend son influence à travers le Golfe, mais fait également de cette région le centre névralgique de son innovation.

«Les pays du Golfe, et en particulier Oman, sont désormais notre centre mondial d'innovation en dessalement», a affirmé Estelle Brachlianoff, PDG de Veolia. «Ce que nous construisons ici représente l'excellence mondiale, soutenue par une constante évolution technologique.»

Un leader mondial en pleine expansion

Veolia contrôle actuellement 18% de la capacité installée de dessalement dans le monde, exploitant plus de 2 300 sites dans 108 pays. Son prochain grand objectif stratégique: doubler sa capacité opérationnelle, passant de 1,4 à 2,8 milliards de mètres cubes par an d’ici 2030, consolidant ainsi sa position sur un marché qui devrait dépasser les 40 000 millions de litres par jour (MLD) d’ici la fin de la décennie.

Les récentes victoires illustrent une dynamique de croissance forte: des projets comme Hassyan et Mirfa 2 aux Émirats arabes unis (2023-2024), ainsi qu’une grande installation à venir à Rabat, au Maroc. En Arabie saoudite, où les projets dépassent souvent les 500 à 600 MLD, Veolia soutient la transition vers le dessalement par membranes avec des solutions sur mesure adaptées aux échelles et aux objectifs à long terme. À travers ces mégaprojets, Veolia met en avant des technologies de pointe telles que le système modulaire breveté Barrel™, des usines alimentées par énergie solaire, et des systèmes de membranes optimisés par intelligence artificielle.

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L’usine Barka IV est la plus grande installation de dessalement d’eau de mer d’Oman et contribue à la Vision 2040 du sultanat. (Photo: Arab News)

Démystification des anciennes idées reçues sur le dessalement

Le succès de Veolia ne réside pas uniquement dans les capacités produites, mais dans la réécriture des règles du dessalement. Comme le dit Brachlianoff: «Tous les vieux mythes sur le dessalement, nous les avons brisés un par un.»

  1. Ce n'est plus énergivore: la consommation d'énergie a diminué de plus de 85% depuis le début des années 2000, grâce à des membranes de nouvelle génération et à une récupération intelligente de l'énergie.
  2. C'est plus abordable: autrefois, l'eau dessalée coûtait 5 $ par mètre cube, elle peut désormais être produite pour moins de 0,50 $, la rendant accessible même aux municipalités et industries de taille moyenne.
  3. Ce n'est pas seulement pour les villes: les solutions de Veolia servent désormais également les raffineries, les mines et même les centres de données.
  4. C'est plus propre et plus vert: de l’intégration solaire à Sur au contrôle avancé de la décharge de saumure, de nouvelles normes sont mises en place pour la gestion marine et environnementale.
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Conférence sur le dessalement avec Estelle Brachlianoff, PDG de Veolia et des experts de Veolia à Oman. (Photo : Arab News)

Oman, l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis: la construction du modèle

Les initiatives de Veolia à Oman s’inscrivent dans les objectifs définis par la Vision 2040 du pays.

«Nous contribuons directement à l'objectif d'atteindre 30% d'énergie renouvelable dans le mix national», a déclaré Erwan Rouxel, PDG de Veolia Oman. Une centrale solaire alimente plus d’un tiers des besoins énergétiques de l'usine de dessalement de Sur, et des initiatives en cours de conversion de gaz de décharge en énergie soutiennent la décarbonisation générale.

Oman est également un terrain d'expérimentation pour le développement de la main-d'œuvre: 75% du personnel de Veolia Oman est constitué de nationaux. «Nos efforts d’omanisation sont cruciaux, non seulement pour la continuité des affaires, mais aussi pour créer une valeur partagée avec les communautés que nous servons», a ajouté Rouxel.

En Arabie saoudite, l'entreprise profite d’une vague de transformation. «Le pays passe du dessalement thermique au dessalement basé sur des membranes, en particulier l'osmose inverse», a expliqué Adrien de Saint Germain, PDG de la zone Technologies de l'eau chez Veolia. «Et ce ne sont pas des petits projets – certains font 500 à 600 MLD. Ce qui compte maintenant, c'est comment nous optimisons tout l'environnement autour des membranes», ajoute-t-il.

Le rôle de Veolia va au-delà de l’exécution technique. En proposant des ajustements de conception qui réduisent les coûts sans compromettre la qualité, l'entreprise a établi une relation de confiance à long terme avec ses clients du Golfe. «Ce qui rend les projets saoudiens uniques, c’est leur horizon sur plusieurs années et leur échelle. Nous pouvons planifier de manière stratégique et livrer de façon cohérente», a expliqué de Saint Germain.


L'Arabie saoudite progresse dans l'indice mondial 2025 de la propriété intellectuelle

Ces progrès sont le résultat d'une transformation complète de l'écosystème national de la propriété intellectuelle, avec notamment le renforcement des cadres juridiques et des mécanismes d'application. (Photo Fournie)
Ces progrès sont le résultat d'une transformation complète de l'écosystème national de la propriété intellectuelle, avec notamment le renforcement des cadres juridiques et des mécanismes d'application. (Photo Fournie)
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  • L'Arabie saoudite a réalisé des progrès notables dans l'indice mondial de la propriété intellectuelle 2025, avec un score en hausse de 17,5 %.
  • Ce qui la positionne parmi les économies qui progressent le plus rapidement parmi les 55 pays évalués.

RIYAD : L'Arabie saoudite a réalisé des progrès notables dans l'indice mondial de la propriété intellectuelle 2025, avec un score en hausse de 17,5 %, ce qui la positionne parmi les économies qui progressent le plus rapidement parmi les 55 pays évalués.

Selon la 13 e édition de l'indice, publiée par la Chambre de commerce des États-Unis, le Royaume se classe désormais au 40^e rang mondial, reflétant les réformes importantes menées dans le cadre de sa stratégie Vision 2030. Ces réformes visent à renforcer la protection de la propriété intellectuelle, à encourager l'innovation et à soutenir la croissance d'une économie basée sur la connaissance.

Depuis 2019, le score global de l'Arabie saoudite est passé de 36,6 % à 53,7 %, marquant une amélioration cumulée de plus de 40 % en seulement six ans.

Ces progrès découlent d'une transformation complète de l'écosystème de la propriété intellectuelle du pays, avec notamment le renforcement des cadres juridiques et des mécanismes d'application. 

Parmi les principales étapes notées dans le rapport, figurent l'extension de la protection des dessins et modèles de 10 à 15 ans, la création d'un bureau des poursuites spécialisé dans les affaires de propriété intellectuelle, ainsi que le lancement d'outils avancés d'application en ligne pour les droits d'auteur et les marques.

Ces développements soulignent la capacité institutionnelle croissante de l'Arabie saoudite et la modernisation réglementaire en cours, sous l'égide de l'Autorité saoudienne pour la propriété intellectuelle.

Le rapport a également mis en évidence des avancées significatives dans les initiatives de sensibilisation du public, la collaboration entre les agences et l'adhésion de l'Arabie saoudite à des traités internationaux clés en matière de propriété intellectuelle. Ces avancées ont permis d'aligner le cadre de la propriété intellectuelle du Royaume sur les normes mondiales. 

L'Arabie saoudite a notamment obtenu de meilleurs résultats en ce qui concerne l'application des droits, la participation aux traités internationaux et l'efficacité de son système d'application des droits d'auteur. Ces avancées renforcent l'ambition du royaume de devenir un centre régional et mondial d'innovation et de créativité.

En favorisant un environnement plus transparent et fiable en matière de propriété intellectuelle, l'Arabie saoudite attire davantage d'investissements étrangers tout en permettant aux entrepreneurs locaux de développer des idées, des produits et des technologies innovants. 

La Chambre de commerce des États-Unis a salué les efforts institutionnalisant les droits de propriété intellectuelle déployés par le Royaume, faisant de l'Arabie saoudite un modèle pour les marchés émergents.

Dans le même temps, les Émirats arabes unis ont également obtenu d'excellents résultats dans l'indice 2025, se classant au 26^e rang mondial avec un score global de 60,66 %. Les Émirats arabes unis ont été félicités pour la solidité de leurs protections en matière de brevets et de marques, pour l'application cohérente de la législation et pour leur engagement résolu en faveur de la transformation numérique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com