«Les déchets ont de la valeur»: au Kenya, le plastique devient brique

Au Kenya et ailleurs, l'essentiel termine sa vie dans des décharges, si ce n'est dans les rivières ou les océans, tandis que seulement 10% sont recyclés (Photo, AFP).
Au Kenya et ailleurs, l'essentiel termine sa vie dans des décharges, si ce n'est dans les rivières ou les océans, tandis que seulement 10% sont recyclés (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 30 mars 2022

«Les déchets ont de la valeur»: au Kenya, le plastique devient brique

  • Le plastique déchiqueté est mixé avec du sable et soumis à des températures extrêmes, devenant une matière visqueuse et malléable
  • Le produit final: un pavé deux à sept fois plus solide que le ciment, mais deux fois plus léger et même 15% moins cher, affirme Matee

NAIROBI, Kenya : "Le plastique a encore de la valeur", lance Nzambi Matee en montrant des montagnes de bidons d'huile, bassines, pots de yaourts et autres déchets qui, dans son usine de Nairobi, au Kenya, sont broyés en petits flocons colorés.

Selon elle, "le plastique est un matériau incompris."

Cette ingénieure et inventrice kényane de 30 ans sait de quoi elle parle : sa start-up recycle des tonnes de plastiques, voués à engorger les décharges de la capitale, en briques éco-responsables utilisées dans la construction, et qui sont plus solides, plus légères et moins chères que le ciment.

Ces briques durables qu'elle a elle-même créées pavent déjà certains trottoirs, allées et rues de Nairobi, et pourraient bientôt constituer aussi un matériau alternatif pour construire des maisons à bas prix. 

Chaque jour, son entreprise, Gjenge Makers, produit 1 500 briques à partir de plastiques domestiques ou industriels.

La jeune entrepreneuse a quitté un emploi dans le secteur pétrolier - industrie qui produit le plastique à partir d'énergies fossiles - afin de se lancer dans le recyclage après avoir été choquée par la faible quantité de déchets recyclés. 

"A Nairobi, nous générons environ 500 tonnes de déchets plastiques chaque jour, et seulement une fraction de cela est recyclée", rappelle l'entrepreneuse en jean et baskets, en parcourant avec entrain son usine. "Cela m'a interrogée: que devient ce plastique ?"

Matière modulable

Au Kenya et ailleurs, l'essentiel termine sa vie dans des décharges, si ce n'est dans les rivières ou les océans, tandis que seulement 10% sont recyclés. 

A Nairobi, une des capitales les plus dynamiques d'Afrique, la jeune femme trouve plus de matière première qu'il ne lui en faut, en parcourant les zones industrielles de la ville. 

Il lui a fallu plusieurs années pour perfectionner un prototype - les machines nécessaires ont été conçues sur mesure - mais en 2019 sa production a pu enfin commencer. 

Le plastique déchiqueté est mixé avec du sable et soumis à des températures extrêmes, devenant une matière visqueuse et malléable à laquelle on donne la forme de briques de toutes tailles.

Le produit final: un pavé deux à sept fois plus solide que le ciment, mais deux fois plus léger et même 15% moins cher, affirme Matee.

Le plastique est fibreux par nature et le procédé de production unique de l'usine permet d'éviter que ne se forment des poches d'air. Ceci permet une plus grande solidité par rapport aux briques classiques, qui peuvent craqueler sous une trop grande pression ou sous l'effet du temps.

"Grâce à cela, elle ne casse pas", affirme Nzambi Matee, en tapant deux briques l'une contre l'autre. 

En 2021, l'entreprise a recyclé 50 tonnes de plastique mais elle ambitionne de doubler ce chiffre cette année.

Grands projets

Le projet n'est pas sans contraintes. Sur les sept grands types de plastiques, seuls quatre peuvent être recyclés en briques. 

Le PET - utilisé notamment pour les bouteilles, un des grands fléaux pour l'environnement - n'est pas compatible pour le moment, mais l'entreprise espère trouver une solution. 

"Il est possible de faire plus, il faut faire plus. Nous ne sommes qu'une goutte dans l'océan", ajoute-t-elle.

Gjenge Makers veut se lancer sur le marché des maisons à bas prix en concevant des pavés qui pourront remplacer les briques, ciment et autres matériaux traditionnels.

Un prototype est à l'étude, dans le but de parvenir à réaliser une maison témoin d'ici la fin de l'année. 

"Nous voulons être les leaders dans les matériaux de construction alternatifs. Le plastique est notre premier angle d'attaque", explique Matee.

Son travail innovant lui a valu des louanges, notamment lors d'un récent sommet de l'ONU à Nairobi, essentiellement dédié à la crise du plastique. 

Gjenge Makers a également créé plus de 100 emplois directs et indirects. Une fierté pour Nzambi Matee, qui a ainsi pu aider à la fois des familles et l'environnement, une combinaison impossible dans son précédent travail. 

"Disons que je dors mieux", sourit-elle.


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.