Treize personnes interpellées pendant une troisième nuit de violences à Sevran et Aulnay

L'Inspection générale de la police nationale (IGPN) a été saisie de l'enquête. Le policier, âgé de 32 ans et hospitalisé «en état de choc», n'a pas encore pu être entendu, indiquait lundi le parquet. (AFP)
L'Inspection générale de la police nationale (IGPN) a été saisie de l'enquête. Le policier, âgé de 32 ans et hospitalisé «en état de choc», n'a pas encore pu être entendu, indiquait lundi le parquet. (AFP)
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Publié le Mardi 29 mars 2022

Treize personnes interpellées pendant une troisième nuit de violences à Sevran et Aulnay

  • Les événements font suite à la mort samedi de Jean-Paul dit «JP», un habitant du quartier des Beaudottes à Sevran et père de quatre enfants
  • Vers 12H30, un équipage de la BAC avait été requis pour pister une fourgonnette signalée volée et tente de procéder au contrôle du chauffeur, arrêté à un feu rouge sur une rue de cette ville

SEVRAN: Treize personnes ont été interpellées dans la nuit de lundi à mardi à Sevran, Aulnay-sous-Bois et Tremblay-en-France (Seine-Saint-Denis) pour des incendies, dégradations et violences, expression d'une colère née après la mort d'un habitant, tué par un tir policier samedi.

Plus calme que les deux nuits précédentes, la soirée a été marquée par plusieurs incendies sur les trois communes. 

Au total, 11 containers poubelle et 4 véhicules ont été incendiés, et des barricades de fortune érigées, a appris l'AFP de source policière. 

A 1H30 à Sevran, une ancienne salle de sport désaffectée de 100m2 a été détruite par les flammes.  


Aucune personne n'a été blessée, selon la même source.


Durant la nuit, 13 personnes, dont certaines en possession de jerricans ou de cocktail molotov, ont été arrêtées pour "dégradations volontaires par incendie", "participation à un groupement en vue de violences et dégradations" et "violences volontaires sur personne dépositaire de l'autorité publique", des fonctionnaires ayant été ciblés, dès 19H30, par des tirs de projectiles.


"Un gros dispositif a été mis en place. Malgré tout, nous restons vigilants", a confié une source policière.

A Sevran, après des violences urbaines, Zemmour dit vouloir «éradiquer la racaille»

Le candidat d'extrême droite Eric Zemmour a promis mardi d'"éradiquer la racaille" à Sevran (Seine-Seine-Denis), ville marquée par des violences urbaines à la suite du décès d'un homme abattu lors d'une intervention policière. 


"Nous éradiquerons la racaille comme il fallait terroriser les terroristes", a déclaré à la presse, le candidat Reconquête après une visite au commissariat de Sevran. 


M. Zemmour qui est également allé devant un local incendié à proximité du centre-ville, fait référence à deux célèbres saillies de politiques de droite, l'une sur la "racaille" de Nicolas Sarkozy et l'autre sur les "terroristes" de Charles Pasqua.

"Il faut les frapper partout et à tous les niveaux (...) Il n'y aura plus de répit pour eux. Ce n'est pas à eux de plastronner. C'est les honnêtes gens qui doivent lever la tête, ne plus baisser les yeux. C'est eux qui doivent avoir peur", a déclaré M. Zemmour se défendant de toute récupération politicienne du drame et des violences. 

Dialoguant devant le local incendié avec une ex-conseillère municipale LR Ornella Evangelista aujourd'hui soutien de Reconquête, Eric Zemmour a jugé que les violences urbaines à Sevran ne relevaient pas du "fait divers". 

"On est devant l'histoire. C'est-à-dire un remplacement de population qui donne ses effets, c'est-à-dire la destruction, la délinquance, les vols, les crimes, le remplacement complet de toutes les normes françaises par des normes étrangères", a-t-il exposé en référence à la théorie complotiste du "grand remplacement".

Le déplacement d'Eric Zemmour à Sevran s'est déroulé sans incidents bien qu'il ait été à plusieurs reprises interpellé verbalement par une poignée d'habitants.

"Il ne faut pas qu'on vienne dire du mal de notre quartier. Ça fait 40 ans que je suis ici (...) Jamais eu de pépin. Je veux pas qu'on dise qu'ici c'est la zone", a témoigné Michel Bourdiguel qui se présente comme un habitant du quartier en réaction à la venue de M. Zemmour.

Présent en marge de la visite, Boubaker Monji qui a mené une liste aux dernières municipales, a jugé que la venue de M. Zemmour était "une provocation": "s'il voulait débattre il y a une salle des fêtes pour discuter avec la population, mais là il vient faire son show, derrière 15 micros ça ne marche pas comme ça".

Les événements font suite à la mort samedi de Jean-Paul dit "JP", un habitant du quartier des Beaudottes à Sevran et père de quatre enfants. 


Vers 12H30, un équipage de la brigade anti-criminalité (BAC) d'Aulnay-sous-Bois avait été requis pour pister une fourgonnette signalée volée et tente de procéder au contrôle du chauffeur, arrêté à un feu rouge sur une rue de cette ville.


"Un policier s'est porté à la hauteur de la vitre du conducteur et, dans des circonstances qui restent à déterminer précisément, a fait usage de son arme - un seul coup de feu - au moment où la camionnette redémarrait brusquement", a retracé Éric Mathais, le procureur de la République de Bobigny, dans un communiqué publié dimanche.


Grièvement blessé à l'omoplate gauche, selon une source policière, il est décédé en fin d'après-midi à l'hôpital des suites de ses blessures.


Pour les habitants rencontrés par l'AFP lundi, "c'est un meurtre, c'est une injustice". D'après leurs récits, "JP" avait subtilisé le véhicule de son employeur, prestataire pour une plateforme logistique de livraison de colis, mécontent d'un salaire non-versé. 


L'Inspection générale de la police nationale (IGPN) a été saisie de l'enquête. Le policier, âgé de 32 ans et hospitalisé "en état de choc", n'a pas encore pu être entendu, indiquait lundi le parquet.


Selon le maire de la ville Stéphane Blanchet, une marche blanche sera organisée dans les prochains jours par la famille. 


Première mission du porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle aux Philippines

Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
Le 6 juillet 1999, un prototype du Rafale M02 effectue un appontage sur la piste du porte-avions nucléaire Charles de Gaulle à Brest (Photo Getty Images)
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  • L'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.
  • La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

SUBIC BAY FREEPORT ZONE PHILIPPINES : Le porte-avions nucléaire français Charles de Gaulle a effectué sa première mission aux Philippines, où l'ambassadrice de France a jugé dimanche que ces exercices militaires étaient « encore plus importants » en raison de la montée des tensions en mer de Chine méridionale.

« Compte tenu de la montée des tensions, il est d’autant plus important de défendre le droit international et la liberté de navigation, que ce soit en mer ou dans les airs », a déclaré l'ambassadrice Marie Fontanel sur le pont du porte-avions, dans la baie de Subic, au nord de Manille.

Le groupe aéronaval a rejoint la marine des Philippines vendredi pour ces exercices.

Constitué de quelque 3 000 marins, il avait quitté le port de Brest en novembre pour une mission de plusieurs mois en mer Rouge, dans l'océan Indien et dans le Pacifique, durant laquelle il doit intégrer régulièrement des frégates ou des sous-marins de pays étrangers.

La France cherche à réaffirmer son poids dans la région Asie-Pacifique, où la Chine et les États-Unis sont en concurrence pour exercer leur influence.

Les Philippines cherchent pour leur part à renforcer leurs relations avec leurs alliés face aux confrontations régulières entre Manille et Pékin concernant la mer de Chine méridionale. Pékin y revendique en effet la majeure partie de cette voie navigable stratégique.

En novembre, Manille avait annoncé l'achat à la France de 40 vedettes rapides de patrouille dans le cadre d'un accord de 440 millions de dollars (environ 420 millions d'euros).


L'écrivain Boualem Sansal a entamé une grève de la faim, a déclaré son avocat

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  • « Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.
  • Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, incarcéré en Algérie depuis mi-novembre, a entamé lundi une grève de la faim, a indiqué son avocat dimanche à l'AFP, précisant tenir cette information d'une source judiciaire.

« Je suis inquiet pour sa santé, comme pour la possibilité même d'un procès équitable », a affirmé Me François Zimeray, avocat français de l'écrivain, confirmant une information du JDD.

Selon Me Zimeray, qui a expliqué ne pas avoir obtenu de visa pour se rendre en Algérie afin de voir son client, Boualem Sansal aurait pris cette décision « en raison des pressions exercées contre lui pour changer d'avocat ».

« Ni la pondération dans l'expression de sa défense, ni la retenue face à la campagne abjecte que j'ai subie dans certains médias algériens, ni le respect du cadre judiciaire de ce pays ne semblent avoir été appréciés par un régime qui persiste à me refuser le visa sans raison valable, privant Boualem Sansal de la défense de son choix », a martelé l'avocat.

Ce dernier a également affirmé que le protocole de soin suivi par Boualem Sansal avait été interrompu, alors que l'écrivain souffrirait d'un cancer, d'après des informations de presse.

Boualem Sansal est poursuivi en vertu de l'article 87 bis du Code pénal algérien, qui sanctionne comme acte terroriste ou subversif tout acte visant la sûreté de l'État, l'intégrité du territoire, la stabilité et le fonctionnement normal des institutions.

Selon le quotidien français Le Monde, le pouvoir algérien aurait mal pris les déclarations de Boualem Sansal au média français Frontières, réputé d'extrême droite, reprenant la position du Maroc selon laquelle le territoire de ce dernier pays aurait été amputé sous la colonisation française au profit de l'Algérie.

Son incarcération a provoqué les protestations de nombreux intellectuels et écrivains, qui estiment les poursuites sans aucun fondement.

Boualem Sansal a longtemps affirmé être né en 1949, ce qui lui donnerait aujourd'hui 75 ans. En décembre, son éditeur Antoine Gallimard avait pour sa part indiqué qu'il était en vérité né en 1944 et avait donc 80 ans.


Immigration : un conseil interministériel se réunit mercredi

Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
Le ministre français de l'Intérieur Bruno Retailleau (C) serre la main d'un agent de la police nationale française dans une caserne de pompiers après une attaque au couteau à Mulhouse, dans l'est de la France, où un homme est soupçonné d'avoir tué une personne et grièvement blessé deux agents de police, le 22 février 2025 (Photo par SEBASTIEN BOZON / AFP)
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  • Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.
  • Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

PARIS : Le gouvernement français réunira un conseil interministériel de contrôle de l'immigration mercredi, alors qu'une attaque au couteau, perpétrée par un Algérien en situation irrégulière, a fait un mort samedi à Mulhouse, a assuré dimanche le ministre des Affaires étrangères.

Ce conseil, qui était prévu avant l'attaque de Mulhouse, « se réunira ce mercredi », a déclaré Jean-Noël Barrot lors d'un entretien avec Europe 1 et CNews, où il était interrogé sur l'attaque de samedi.

Au cours de l'entretien, le ministre a été interrogé sur les discussions avec ses homologues algériens concernant les obligations de quitter le territoire français (OQTF).

« Cette attaque terroriste nous appelle à amplifier encore la mobilisation qui est la nôtre pour mieux contenir et prévenir les conséquences de la présence de ce terroriste islamiste sur le territoire national », a estimé le ministre avant d'évoquer le conseil interministériel.

Interrogé sur TF1, le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué que le suspect faisait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français (OQTF) et a accusé l'Algérie de l'avoir refoulé à 10 reprises.

Le Premier ministre, François Bayrou, a d'ailleurs convoqué un conseil interministériel de contrôle de l'immigration ce mercredi. « Nous devons faire plus et nous devons faire mieux », a-t-il déclaré.

M. Barrot a également affirmé avoir demandé « aux 19 ambassadeurs, dans les pays où nous rencontrons le plus de difficultés pour renvoyer les étrangers en situation irrégulière, à me faire un rapport circonstanciel dont je présenterai les résultats ce mercredi au Premier ministre pour que nous puissions prendre des mesures fortes ».

« Il y a des pays vis-à-vis desquels il nous faut effectivement prendre des mesures fortes. Il y en a d'autres où, au contraire, il nous faut des mesures d'accompagnement », a-t-il ajouté.