PARIS: Le candidat anticapitaliste du NPA Philippe Poutou a appelé lundi la gauche à préparer "un plan B" à la victoire "probable" d'Emmanuel Macron, soulignant que "la solution est dans la rue et dans les grèves".
"Le rapport de force électoral n'est pas du côté de la gauche, donc autant discuter du plan B: si c'est Macron qui gagne, ce qui est le plus probable, si c'est la droite ou l'extrême droite qui gagnent, les ultra-libéraux, les racistes et fascistes qui gagnent, ce qui est malheureusement aujourd'hui le plus probable, comment on fait pour se défendre juste après l'élection?", a interrogé sur franceinfo le candidat d'extrême gauche.
"C'est là où ça pose le problème de reconstruire un outil politique, un parti radical, reconstruire des syndicats, reconstruire des associations", a ajouté celui qui participe à sa troisième élection présidentielle.
Pécresse veut faire mentir «le scénario écrit d'avance»
En retard dans les sondages, Valérie Pécresse a assuré lundi qu'elle voulait faire mentir "le scénario écrit d'avance" en marquant ses différences avec Emmanuel Macron et les candidats d'extrême droite.
"Je veux mettre fin au scénario écrit d'avance" d'un second tour Macron-Le Pen, a affirmé sur BFMTV et RMC la candidate LR à la présidentielle, interrogée en duplex car ayant contracté le Covid, ce qui a bouleversé sa campagne alors qu'elle prévoyait un week-end intense de déplacements pour se relancer.
La candidate LR, qui pointe à la 4e ou 5e place dans les sondages, a durement taclé Emmanuel Macron avec qui elle veut "un débat au second tour".
"Un fossé me sépare d'Emmanuel Macron", que ce soit sur "la conception de la France", la défense, l'autorité ou le "rapport aux Français", a-t-elle martelé.
"Je ne promets que ce que je peux tenir, c'est ce qui me différencie des autre candidats, je ne fais pas de promesses démagogiques", a-t-elle lancé, avant de critiquer les dépenses prévues par Marine Le Pen et Eric Zemmour.
Sur ce dernier, qui a mobilisé des dizaines de milliers de personnes dimanche au Trocadéro, à l'endroit même où François Fillon avait réuni ses partisans en 2017, la candidate LR a affirmé que c'était "une usurpation totale".
Pour l'ancien syndicaliste de l'usine Ford à Blanquefort (Gironde), "la solution est dans la rue, dans les grèves", car "ce qui est fondamental, c'est comment il y a des solidarités qui se reconstruisent, comment on se défend au quotidien contre la rapacité des capitalistes, contre une société de plus en plus anti-démocratique et de plus en plus autoritaire".
"C'est pas l'élection qui va changer tout ça, donc on veut discuter avec Mélenchon de ça, on peut discuter, y compris même avec les militants qui vont voter Jadot, avec les gens qui vont voter Hidalgo, et on a intérêt à se poser le problème dès maintenant", a mis en garde M. Poutou, en appelant à mener une "lutte antifasciste de manière unitaire".
"Il y aurait besoin de reconstruire une gauche mais une gauche radicale, une gauche liée aux luttes, une gauche anticapitaliste, internationaliste, féministe, anticolonialiste, on aurait besoin de ça pour préparer les batailles, parce que derrière il faut qu'on se batte parce qu'on va se faire attaquer de toutes parts", a-t-il insisté.
Le candidat du NPA a aussi regretté l'absence de réponse selon lui des autres candidats de gauche à sa proposition de débattre, "ce qui démontre aussi que, de leur côté, il n'y a même pas l'envie de se confronter".
Il a prôné "un vrai débat" entre "la gauche institutionnelle ou libérale, qui a quand même des bilans à faire de ses gouvernements passés, et puis même la gauche radicale avec Mélenchon".