DIJON: Le chef de l'Etat français Emmanuel Macron a dénoncé lundi comme « une indignité » le fait que le candidat d'extrême droite à l'élection présidentielle Eric Zemmour avait laissé la foule scander « Macron assassin » sans réagir lors d'un meeting.
« Il y a deux hypothèses: la première c'est l'indignité, c'est celle qui me semble la plus crédible, mais ce n'est pas une surprise », a déclaré M. Macron, qui est candidat à un deuxième mandat de président, lors d'un déplacement de campagne à Dijon, dans l'est de la France.
Alors que l'entourage de M. Zemmour a indiqué que ce dernier n'avait « pas entendu » la foule scander le slogan, M. Macron a ironisé.
« La deuxième (hypothèse), c'est la méconnaissance d'une réforme très importante du quinquennat, c'est le 100% santé. Maintenant, les prothèses auditives, les lunettes et les prothèses dentaires sont remboursées par la Sécurité sociale », a ajouté le président. « Cela fait partie de mon bilan et c'est un bilan social dont je suis fier. J'invite le candidat malentendant à pouvoir s'équiper à moindre frais ».
Eric Zemmour est accusé d'avoir laissé la foule scander une dizaine de fois « Macron assassin » pendant un meeting dimanche à Paris.
L'ex-polémiste venait de mentionner trois affaires criminelles, deux meurtres antisémites et un attentat jihadiste en France, dans lesquelles les victimes ont été tuées par des musulmans, français ou étrangers, affirmant: « On ne rendra jamais justice à tous ceux que l’Etat n’a pas su protéger. »
Eric Zemmour a alors fait une pause tandis que montaient les cris, sans qu'il intervienne.
Son entourage a précisé qu'« il condamnait ce qu’a dit la foule à ce moment-là » et qu'« il ne reprenait pas l’expression à son compte ».
« Quand vous parlez dans un meeting, vous entendez très bien la foule », a remarqué lundi le candidat écologiste Yannick Jadot, dénonçant un « message indigne » et appelant à « sortir des invectives » à deux semaines du premier tour de la présidentielle, prévu le 10 avril.
A droite, la candidate Valérie Pécresse, dénonçant des propos « dangereux pour la République », a jugé qu'Eric Zemmour était »totalement discrédité pour présider la France ».
La candidate Marine Le Pen, concurrente de M. Zemmour à l'extrême droite, a estimé qu'il y avait « une forme d'outrance qui répond à une forme d'outrance », en jugeant le slogan « regrettable ».