Dans Kharkiv en guerre, un concert pour «continuer à vivre» malgré l'invasion russe

Des musiciens jouent pour les personnes vivant dans une station de métro utilisée comme abri anti-bombes à Kharkiv, le 26 mars 2022, pendant l'invasion militaire lancée par la Russie sur l'Ukraine. (AFP).
Des musiciens jouent pour les personnes vivant dans une station de métro utilisée comme abri anti-bombes à Kharkiv, le 26 mars 2022, pendant l'invasion militaire lancée par la Russie sur l'Ukraine. (AFP).
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Publié le Dimanche 27 mars 2022

Dans Kharkiv en guerre, un concert pour «continuer à vivre» malgré l'invasion russe

  • Trois violonistes, un violoncelliste et un contrebassiste ont joué pendant une demi-heure, dans l'une des grandes stations de métro de Kharkiv, proche de la frontière russe
  • Le mini-concert s'est déroulé sur un escalier de marbre d'une station à l'atmosphère de cathédrale, sous le regard réjoui de nombreux déplacés

KHARKIV: "Même quand les armes parlent, la musique ne s'arrête pas": dans Kharkiv quotidiennement bombardée par l'armée russe, une poignée de musiciens ukrainiens ont offert samedi, à un public restreint mais ému, un concert de musique classique, temps suspendu au milieu de la guerre.

Trois violonistes, un violoncelliste et un contrebassiste ont joué pour quelques dizaines de personnes, pendant une demi-heure, dans l'une des grandes stations de métro de la deuxième ville d'Ukraine, proche de la frontière russe.

Sous terre, protégés des roquettes et des missiles à longue portée, ces jeunes musiciens, âgés de 20 à 35 ans, ont interprété successivement l'hymne national, un extrait de la suite numéro 3 de Jean-Sébastien Bach, des Humoresques d'Antonin Dvorak, et plusieurs airs du folklore populaire ukrainien.

Ils ont ensuite joué une mélodie de Myroslav Skoryk - compositeur ukrainien décédé en 2020 - souvent utilisée par le président Volodymyr Zelensky dans ses vidéos et messages diffusés sur les réseaux sociaux.

Le mini-concert s'est déroulé sur un escalier de marbre d'une station à l'atmosphère de cathédrale, sous le regard réjoui de nombreux déplacés. Des dizaines de familles vivent là  depuis le début de l'invasion russe le 24 février, fuyant la guerre en surface et dormant dans de vieux wagons immobilisés sur les quais.

"Quand notre coeur est rempli, cela nous aide à surmonter les temps difficiles", a lancé Serguiï Politoutchy, directeur du Kharkiv Music Fest - l'un des plus prestigieux festivals de musique d'Ukraine - à l'origine de cette initiative, organisée le jour où aurait dû ouvrir cet évènement annuel.

Malgré le bruit des armes, "la musique ne s'arrête pas", dit-il. "Ce mini-concert, c'est le symbole de la lumière qui vaincra les ténèbres, la vérité qui triomphera du mensonge (...) L'organisation était un peu compliquée du fait de la sécurité, mais nous y sommes arrivés!", s'est-il félicité.

«Etre utile à mon peuple»

Avec leur escorte en armes, le gouverneur de la région de Kharkiv, Oleg Sinegoubov, et le maire de la ville Igor Terekhov, ont assisté au récital. 

"Il y a un mois, nous ne pouvions pas imaginer que nos militaires et nos citoyens pourraient, main dans la main, protéger la ville (...). En ces temps de guerre, nous travaillons tous ensemble pour la victoire, ce concert montre que nous sommes sur la bonne voie", s'est réjoui M. Terekhov.

Parmi les cinq musiciens, le violoncelliste professionnel Denys Karachevtsev, dont les vidéos le montrant en train de jouer devant les bâtiments de Kharkiv détruits par les bombes ont fait le tour des réseaux sociaux ces derniers jours, comme un moment presque magique entre deux alertes.

"C'était juste une idée, pour être utile à mon peuple, à mon pays et à ma ville natale. J'aime cette ville, ses habitants. Tout ce que je peux faire pour aider, je le ferai", déclare-t-il à l'AFP. "Des gens m'ont dit que mes vidéos ont ramené un peu de normalité dans leur vie. C'est important en ce moment. (...). Nous n'avons pas peur, nous sommes forts et chacun peut aider à sa manière".

D'autres musiciens ukrainiens ont partagé sur les réseaux sociaux des parenthèses musicales: la violoniste Vera Lytovchenko dans son abri à Kharkiv, la pianiste Irina Manioukina dans sa maison endommagée près de Kiev, ou des membres de l'opéra d'Odessa, devant leur salle protégée par des sacs de sable.

"Tout le monde est venu chez moi pour une unique répétition", raconte, radieuse, Tatiana Choukh, l'une des trois violonistes de ce mini-concert de Kharkiv.

"Lors des premiers jours de la guerre, c'était en moi un silence total. Puis j'ai compris que nous devons continuer à vivre, pour nos idéaux, pour notre pays, pour notre futur", dit-elle. 

"Jouer de nos instruments est ce que nous savons faire de mieux, nous le ferons dans toutes les circonstances". Et d'ajouter dans un grand sourire éclairant ses yeux embués: "peut-être était-ce le meilleur concert de ma vie".


Londres: manifestation propalestinienne à la veille de la trêve à Gaza

Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
Des manifestants et des contre-manifestants se rassemblent à Whitehall, dans le centre de Londres, lors d'une manifestation nationale pour la Palestine, le 18 janvier 2025. (Photo BENJAMIN CREMEL / AFP)
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  • des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».
  • Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

LONDRES : Il faut continuer à « mettre la pression » : des milliers de manifestants propalestiniens se sont rassemblés dans le centre de Londres samedi, à la veille de l'entrée en vigueur de la trêve conclue entre Israël et le Hamas, espérant plus qu'un « répit temporaire ».

« Nous voulons être optimistes » concernant ce cessez-le-feu, et « nous devons être dans la rue pour nous assurer qu'il tienne », affirme à l'AFP Sophie Mason, une Londonienne de 50 ans, habituée des manifestations propalestiniennes dans la capitale britannique.

La trêve, qui doit débuter dimanche matin, prévoit la libération d'otages israéliens aux mains du Hamas et de prisonniers palestiniens détenus par Israël, un retrait israélien des zones densément peuplées de Gaza, ainsi qu'une augmentation de l'aide humanitaire.

La marche prévue s'est transformée en un rassemblement statique sur Whitehall, la grande avenue du quartier des ministères, la police ayant rejeté le parcours proposé par le mouvement Palestine Solidarity Campaign, car il passait trop près d'une synagogue.

La police, présente en masse, a annoncé sur X avoir arrêté en fin d'après-midi « entre 20 et 30 manifestants » qui étaient sortis du périmètre autorisé, après avoir déjà procédé à sept autres arrestations un peu plus tôt.

Les participants ont brandi des pancartes sur lesquelles on pouvait lire « Arrêtez d'armer Israël » ou « Gaza, arrêtez le massacre ». Certains ont chanté : « De la rivière à la mer, la Palestine sera libérée. »

« Nous devons mettre la pression pour que ce cessez-le-feu soit respecté et que l'aide internationale arrive à Gaza », affirme Ben, syndicaliste de 36 ans, qui a refusé de donner son nom de famille.

Anisah Qausher, étudiante venue avec sa mère, estime quant à elle que le cessez-le-feu « arrive tard et il est insuffisant ». Si elle espère qu'il « apportera un répit temporaire », elle estime qu'il va falloir « faire beaucoup plus », évoquant le défi de la reconstruction de Gaza.

Selon elle, l'entrée de davantage d'aide humanitaire est « une victoire », mais « cela ne devrait pas être quelque chose soumis à autorisation ». C'est un droit », ajoute-t-elle.

Une manifestation rassemblant une centaine de personnes brandissant des drapeaux israéliens se tenait non loin de là.

L'attaque du 7 octobre a fait 1 210 morts côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles. Sur les 251 personnes enlevées ce jour-là, 94 sont toujours otages à Gaza, dont 34 sont mortes selon l'armée.

Au moins 46 899 personnes, en majorité des civils, ont été tuées dans l'offensive israélienne à Gaza, selon les données du ministère de la Santé du Hamas jugées fiables par l'ONU.

Selon l'ONU, la guerre a provoqué un niveau de destructions « sans précédent dans l'histoire récente » dans le territoire palestinien assiégé.


En Espagne, une trentaine de personnes ont été blessées, dont plusieurs sont dans un état grave, dans un accident de télésiège

Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
Drapeau de l'Espagne (Photo iStock)
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  • « Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.
  • Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

MADRID : Dans une station de ski des Pyrénées, près de la frontière française, dans le nord-est de l'Espagne, un accident de télésiège a fait samedi plus d'une trentaine de blessés, dont plusieurs gravement, ont indiqué les autorités locales.

« Nous sommes en train de parler de 30 à 35 blessés, graves, très graves ou moins graves », a déclaré Miguel Ángel Clavero, directeur des services d'urgence de la région d'Aragon, où se situe la station d'Astún, sur la télévision publique TVE.

« Visiblement, il y a eu un problème au niveau de la poulie de l'un des télésièges, ce qui a entraîné une perte de tension du câble et la chute de certains télésièges », a-t-il expliqué.

Le président régional Jorge Azcón a précisé pour sa part que les trois personnes les plus gravement atteintes avaient été transférées à l'hôpital, l'une d'entre elles, une femme, en hélicoptère.

Les médias locaux ont évoqué un total de neuf blessés très graves, information que M. Azcón n'a pas confirmée.

Tous les skieurs qui étaient restés suspendus dans leur télésiège ont pu être secourus », a-t-il ajouté.

« Nous avons soudainement entendu un bruit et nous sommes tombés au sol, dans le télésiège. Nous avons rebondi cinq fois, en haut, en bas, et nous avons mal au dos et pris des coups, mais il y a des gens qui sont tombés des télésièges », a raconté María Moreno, l'une des victimes, sur la télévision publique.

« Nous avons eu très peur », a-t-elle ajouté.

Un jeune témoin des faits a déclaré sur TVE avoir vu un câble du mécanisme du télésiège sauter. « Les télésièges se sont mis à rebondir soudainement et les gens ont volé », a-t-il décrit.

Cinq hélicoptères et une quinzaine d'ambulances ont été mobilisés pour évacuer les blessés vers des hôpitaux proches de la station, où a été installé un hôpital de campagne, selon les services de secours.

Dans un message publié sur X, le Premier ministre espagnol Pedro Sánchez a déclaré être « choqué par les informations sur l'accident survenu dans la station d'Astún » et a indiqué avoir « offert tout le soutien » du gouvernement central aux autorités locales.


Iran : deux juges de la Cour suprême assassinés dans leur bureau selon les médias

Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
Des membres de la police se tiennent devant le bâtiment judiciaire après l'assassinat des juges de la Cour suprême Mohammad Moghiseh et Ali Razini à Téhéran, Iran, le 18 janvier. (Reuters)
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  • les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.
  • e président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

TEHERAN : Deux juges de la Cour suprême iranienne ont été assassinés samedi dans leur bureau à Téhéran par un homme armé qui s'est ensuite suicidé, a annoncé l'agence officielle de l'Autorité judiciaire, Mizan Online.

Les chefs de la branche 39 et 53 de la Cour suprême, les juges Ali Razini et Mohammad Moghisseh, ont été tués dans l'enceinte de la Cour suprême, dans le sud de la capitale iranienne, a précisé Mizan Online.

Le porte-parole du pouvoir judiciaire, Asghar Jahangir, a déclaré à la télévision que l'assaillant était « entré dans le bureau des deux juges armé d'un pistolet » et les avait tués.

Les motivations de l'auteur des faits n'ont pas été communiquées, mais Mizan Online a précisé qu'il « n'avait pas de dossier devant la Cour suprême ».

L'affaire, très rare en Iran, « fait désormais l'objet d'une enquête », a ajouté Mizan, qualifiant les faits d'acte « terroriste ».

Selon un communiqué publié sur le site de la présidence, le président iranien, Massoud Pezeshkian, a exhorté les forces de l'ordre à « identifier dans les plus brefs délais les commanditaires et les auteurs » du crime.

« Il ne fait aucun doute que le brillant chemin de ces juges, qui ont consacré leur vie à lutter contre les crimes contre la sécurité nationale, se poursuivra avec force », a-t-il ajouté.

Les deux juges tués samedi étaient des hodjatoleslam, un rang intermédiaire dans le clergé chiite, et avaient présidé les audiences d'importants procès ces dernières années.

Mohammad Moghisseh, âgé de 68 ans, a eu une longue carrière au sein de la justice depuis l'instauration de la République islamique en 1979.

Il a été sanctionné en 2019 par les États-Unis pour avoir supervisé « un nombre incalculable de procès inéquitables ».

De son côté, Ali Razini, 71 ans, a occupé des postes importants au sein du système judiciaire comme politique de l'Iran.

En 1998, alors qu'il était à la tête du pouvoir judiciaire de la capitale Téhéran, il avait été la cible d'une autre tentative d'assassinat, selon Mizan.

En 2005, le juge du tribunal révolutionnaire de Téhéran, Massoud (Hassan) Moghadas, avait été assassiné en pleine rue dans la capitale.

En avril 2023, un ayatollah membre de l'Assemblée des experts, le collège chargé de nommer, superviser et éventuellement démettre le guide suprême, a été tué par balles dans le nord de l'Iran.