TOKYO: Le Premier ministre japonais Fumio Kishida et l'ambassadeur américain au Japon Rahm Emanuel ont mis en garde la Russie contre l'usage d'armes nucléaires samedi lors d'une visite à Hiroshima, l'une des deux cibles des bombardements atomiques américains.
Leur avertissement survient alors que Moscou a refusé mardi d'exclure l'hypothèse d'un déploiement de son arsenal nucléaire, assurant que la Russie pourrait y recourir en Ukraine en cas de "menace existentielle".
Alors que Fumio Kishida et Rahm Emanuel visitaient le parc du Mémorial de la Paix et son musée à Hiroshima, l'ambassadeur américain a jugé "inadmissible" la position de la Russie.
Selon des estimations, environ 140 000 personnes sont mortes lors du bombardement d'Hiroshima -et de ses retombées- le 6 août 1945. Trois jours plus tard, Washington a largué une bombe au plutonium sur la ville portuaire japonaise de Nagasaki, tuant environ 74 000 personnes.
Les Etats-Unis restent le seul pays à avoir jamais utilisé des armes nucléaires dans un conflit.
M. Emanuel a publié samedi une déclaration condamnant la position de Moscou. "L'histoire d'Hiroshima nous enseigne qu'il est inadmissible pour une nation de faire une telle menace", a-t-il déclaré.
"Nous vivons une époque sans précédent où la Russie menace d'utiliser des armes nucléaires, quelque chose qui était autrefois impensable, voire indicible" a-t-il ajouté.
De son côté, le Premier ministre Kishida a déclaré que "les horreurs des armes nucléaires ne devaient jamais se réproduire".
Quelques jours après le début de la guerre lancée le 24 février en Ukraine, le président russe Vladimir Poutine avait annoncé mettre en alerte la "force de dissuasion nucléaire", déclenchant un chœur de protestations internationales.
Les craintes portent notamment sur la possible utilisation par Moscou d'armes nucléaires de petite dimension.
"Nous avons une doctrine de sécurité intérieure, cela est public, vous pouvez y lire toutes les raisons pour l'utilisation des armes nucléaires. Et s'il s'agit d'une menace existentielle pour notre pays, alors elles peuvent être utilisées en accord avec notre doctrine", a déclaré mardi à CNN le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov.