La Russie dit avoir détruit la plus grande réserve de carburant de l'armée ukrainienne

Un militaire ukrainien monte la garde à un poste de contrôle à côté du dernier pont sur la route qui relie Stoyanka à Kiev, le 6 mars 2022 (Photo, AFP).
Un militaire ukrainien monte la garde à un poste de contrôle à côté du dernier pont sur la route qui relie Stoyanka à Kiev, le 6 mars 2022 (Photo, AFP).
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Publié le Vendredi 25 mars 2022

La Russie dit avoir détruit la plus grande réserve de carburant de l'armée ukrainienne

  • L'incendie était toujours en cours vendredi matin dégageant une épaisse fumée noire
  • La Russie mène une offensive militaire en Ukraine depuis le 24 février

KIEV: La Russie a affirmé vendredi avoir détruit la veille la plus grande réserve de carburant de l'armée ukrainienne près de Kiev avec des missiles de croisière.

Jeudi soir, "des missiles Kalibr de haute précision ont visé une base (de stockage) de carburant près du village de Kalinovka, près de Kiev", a déclaré le porte-parole du ministère russe de la Défense, Igor Konachenkov, dans un communiqué.

"La plus grande réserve de carburant qui restait à l'armée ukrainienne, qui servait à approvisionner les unités dans la partie centrale du pays, a été détruite", a-t-il ajouté.

Le ministère ukrainien des Situations d'urgence a confirmé vendredi "un bombardement" jeudi "vers 18H00 GMT" sur "la réserve de carburant de Kalynivka" (son orthographe en ukrainien, ndlr), à 40 km au sud-ouest de Kiev, sans donner de détails sur l'importance de ce site.

Ukraine: quatre civils tués dans un bombardement russe sur un centre médical de Kharkiv

Un bombardement russe sur un centre médical de Kharkiv, dans l'Est de l'Ukraine, a fait quatre morts et au moins trois blessés, a annoncé vendredi la police régionale de la deuxième ville du pays.

"Sept civils ont été blessés dont quatre ont succombé à leurs blessures dans un bombardement aux lance-roquettes multiples", a indiqué la police sur sa chaîne Telegram, précisant que la frappe avait eu lieu "vers 05H45 GMT" sur "un centre médical" dans le Sud de Kharkiv.

La police régionale a précisé qu'un "centre d'aide humanitaire" se trouvait non loin de ce centre médical, où "il n'y a pas d'installations militaires à proximité", selon elle.

Deuxième ville d'Ukraine comptant près de 1,5 million d'habitants avant la guerre, Kharkiv est située à une quarantaine de kilomètres de la frontière russe. 

Elle est la cible de violents combats depuis le début de l'invasion russe il y a mois, mais reste, à ce stade, sous contrôle des forces ukrainiennes.

Dans ce quartier populaire du sud de Kharkiv, près de l'aéroport, quelques badauds et habitants examinaient vendredi matin les dégâts, ont constaté des journalistes de l'AFP.

"Il n'y a aucune menace de propagation du feu en dehors de la réserve", a ajouté la même source.

L'incendie était toujours en cours vendredi matin dégageant une épaisse fumée noire, ont constaté des journalistes de l'AFP.

"On a vu l'explosion, c'était vraiment puissant", a raconté à l'AFP un agent de sécurité du site ayant requis l'anonymat. "Heureusement, il n'y a pas de victimes", a-t-il précisé.

Un aumônier militaire tué en Russie par des roquettes ukrainiennes près de la frontière

Un aumônier militaire a été tué par de tirs ukrainiens de roquettes "Smertch" sur un village frontalier russe non loin de la ville ukrainienne de Kharkiv en proie à de violents combats, a annoncé vendredi l'Eglise orthodoxe.

"Le père (Oleg Artiomev) se trouvait hier (jeudi) soir dans le village de Jouravliovka lorsqu'il est tombé sous les tirs de Smertchs ukrainiens, mourant dans l'exercice de ses fonctions", a indiqué le département militaire de l'Eglise. 

Il s'agit du premier décès en territoire russe suite à des tirs ukrainiens qui a été rendu public depuis le début de l'offensive en Ukraine, le 24 février.

M. Konachenkov a en outre déclaré que les forces russes avaient détruit plusieurs équipements militaires ukrainiens depuis la veille, dont trois systèmes de défense anti-aérienne et quatre drones.

Il n'était pas possible de vérifier ces affirmations de manière indépendante.

La Russie mène une offensive militaire en Ukraine depuis le 24 février.

A Deauville, une villa de l'Etat russe aux couleurs de l'Ukraine

La ville de Deauville (Calvados) éclaire la nuit aux couleurs de l'Ukraine une villa appartenant à l'Etat russe, a-t-on appris vendredi auprès du maire.

"Cette idée, je l'ai piquée au Portugal. A Lisbonne, ils ont fait ça mais directement sur l'ambassade. J'hésitais un peu et j'ai entendu un discours de l'ambassadeur de Russie, tissu effrayant de mensonges, d'absurdités reprenant évidemment le discours de Poutine. Là j'ai plus hésité, je me suis dit: +il faut qu'on manifeste visiblement notre soutien et notre solidarité au peuple ukrainien+", a expliqué Philippe Augier à l'AFP.

Les couleurs de l'Ukraine ont été projetées une première fois mercredi soir sur la villa russe, a précisé l'élu. Une photo a été diffusée sur le compte Twitter de la ville. 


Les Etats-Unis accusent la Russie d'avoir usé d'un agent chimique en Ukraine

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  • Washington a annoncé mercredi une nouvelle vague de sanctions visant des entreprises ou des personnes russes ou étrangères
  • Une centaine d'entreprises russes, parmi les plus de 200 également visées, opèrent spécifiquement dans les secteurs de la défense, du transport ou des technologies

WASHINGTON: Les Etats-Unis accusent la Russie d'avoir eu recours à un agent chimique, la chloropicrine, contre les forces ukrainiennes, en violation de la Convention sur l'interdiction des armes chimiques (CIAC), selon un communiqué mercredi du département d'Etat.

En outre, la Russie se sert d'agents anti-émeutes comme "méthode de guerre en Ukraine, également en violation de la convention", ajoute la diplomatie américaine dans ce texte.

"L'utilisation de ces produits chimiques n'est pas un incident isolé et est probablement motivée par le désir des forces russes de déloger les forces ukrainiennes de positions fortifiées et de réaliser des avancées tactiques sur le champ de bataille", écrit le département d'Etat.

Washington a annoncé en parallèle mercredi une nouvelle vague de sanctions visant des entreprises ou des personnes russes ou étrangères, accusées de participer à l'effort de guerre russe dans l'invasion de l'Ukraine.

Outre des entreprises russes de la défense, ainsi que des entités chinoises, ces sanctions concernent également plusieurs unités de recherche et entreprises impliquées dans les programmes d'armes chimiques et biologiques russes.

"Le mépris permanent de la Russie pour ses obligations au titre de la CIAC s'inscrit dans la même logique que les opérations d'empoisonnement d'Alexeï Navalny et de Sergueï et Ioulia Skripal avec des agents neurotoxiques de type Novichok", poursuit le département d'Etat.

Alexeï Navalny, ancien opposant au président russe Vladimir Poutine, décédé le 16 février, avait été victime d'un grave empoisonnement qu'il avait attribué au Kremlin,

L'ancien agent double russe Sergueï Skripal et sa fille Ioulia Skripal avaient été empoisonnés en Angleterre en 2018.

La Russie a déclaré ne plus posséder d'arsenal chimique militaire, mais le pays fait face à des pressions pour plus de transparence sur l'utilisation d'armes toxiques dont il est accusé.

Selon les Instituts nationaux de la santé (NIH), la chloropicrine est un produit chimique qui a été utilisé comme agent de guerre et comme pesticide et qui, en cas d'inhalation, présente un risque pour la santé.

«Contournement» des sanctions 

"Les sanctions prises aujourd'hui visent à perturber encore plus et affaiblir l'effort de guerre russe en s'attaquant à son industrie militaire de base et aux réseaux de contournement (des sanctions existantes, ndlr) qui l'aident à se fournir", a déclaré la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, citée dans un communiqué.

Parmi les entreprises étrangères visées, seize sont chinoises ou hongkongaises, pour la plupart accusées d'aider la Russie à se fournir en composants qui sont normalement interdits, mais aussi, pour deux d'entre elles, d'avoir procuré les matériaux nécessaires à la production de munitions.

Les sanctions concernent des entreprises issues de cinq autres pays: les Emirats arabes unis, la Turquie et l'Azerbaïdjan, ainsi que deux membres de l'Union européenne, la Belgique et la Slovaquie.

Une centaine d'entreprises russes, parmi les plus de 200 également visées, opèrent spécifiquement dans les secteurs de la défense, du transport ou des technologies.

Enfin, les sanctions concernent aussi les infrastructures de gaz et pétrole russes, alors que Moscou cherche à développer celles qui lui permettraient d'exporter plus facilement ses hydrocarbures, en particulier vers la Chine. Ces exportations se font actuellement par pétroliers ou méthaniers, faute d'oléoducs et gazoducs suffisants vers l'est.

Ces sanctions prévoient notamment le gel des avoirs des entreprises ou personnes visées et présentes aux Etats-Unis, ainsi que l'interdiction pour des entités ou citoyens américains de faire affaire avec les cibles des sanctions.

Les membres du G7 ainsi que l'UE et plusieurs pays proches, tels que l'Australie ou la Corée du Sud, ont multiplié les sanctions à l'encontre de la Russie depuis le déclenchement de l'invasion de l'Ukraine en février 2022.

Les dernières sanctions ont en particulier ciblé le secteur minier, notamment l'aluminium, le cuivre et le nickel, dont l'importation aux Etats-Unis et au Royaume-Uni sont désormais interdits.


Ukraine: une attaque russe de missiles à Odessa fait une dizaine de blessés

Un policier ukrainien se tient à côté du corps d'une victime sur le site d'une frappe, dans le village de Zolotchiv, dans la région de Kharkiv, le 1er mai 2024, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
Un policier ukrainien se tient à côté du corps d'une victime sur le site d'une frappe, dans le village de Zolotchiv, dans la région de Kharkiv, le 1er mai 2024, au milieu de l'invasion russe de l'Ukraine. (AFP)
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  • Odessa, un port sur la mer Noire vital pour les exportations ukrainiennes, est régulièrement visé par des attaques meurtrières de missiles et de drones
  • Tôt mercredi, les autorités locales avaient annoncé la mort d'au moins trois personnes, victimes d'une attaque russe de missiles sur la ville

KIEV: Une attaque russe de missiles a fait une dizaine de blessés à Odessa, une ville portuaire ukrainienne déjà ciblée en début de semaine par des attaques meurtrières, ont rapporté les autorités locales dans la nuit de mercredi à jeudi.

"Une nouvelle attaque russe de missiles balistiques" a touché Odessa, a rapporté le maire de cette ville du sud-ouest de l'Ukraine, Guennadiï Troukhanov, sur le réseau social Telegram.

"Des infrastructures civiles ont été détruites" et "13 personnes ont été blessées" dans l'attaque, a-t-il précisé, ajoutant que les pompiers combattaient "un incendie" d'ampleur, sans fournir davantage de détails.

Oleg Kiper, le gouverneur de la région d'Odessa, a de son côté affirmé qu'une "attaque russe de missile sur Odessa" avait blessé 14 personnes. "Des infrastructures civiles ont été endommagées, dont des entrepôts postaux", a-t-il ajouté.

Odessa, un port sur la mer Noire vital pour les exportations ukrainiennes, est régulièrement visé par des attaques meurtrières de missiles et de drones.

Tôt mercredi, les autorités locales avaient annoncé la mort d'au moins trois personnes, victimes d'une attaque russe de missiles sur la ville. Et lundi, une attaque similaire conduite par Moscou y avait tué cinq personnes, d'après des responsables locaux.

La Russie frappe sans relâche les villes ukrainiennes depuis des mois et avance sur le front est de l'Ukraine avant l'arrivée d'armes américaines cruciales pour Kiev.


Guerre à Gaza: la Colombie rompt ses liens diplomatiques avec Israël

Le président de la Colombie Gustavo Petro a annoncé mercredi la rupture des liens diplomatiques avec Israël, qualifiant le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu de "génocidaire" dans sa conduite de la guerre à Gaza. (AFP).
Le président de la Colombie Gustavo Petro a annoncé mercredi la rupture des liens diplomatiques avec Israël, qualifiant le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu de "génocidaire" dans sa conduite de la guerre à Gaza. (AFP).
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  • Le président de la Colombie Gustavo Petro a annoncé mercredi la rupture des liens diplomatiques avec Israël, qualifiant le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu de "génocidaire" dans sa conduite de la guerre à Gaza
  • Israël a immédiatement accusé M. Petro de "récompenser" le mouvement islamiste palestinien Hamas qui a, de son côté, salué l'annonce du dirigeant colombien, la qualifiant de "victoire"

BOGOTA: Le président de la Colombie Gustavo Petro a annoncé mercredi la rupture des liens diplomatiques avec Israël, qualifiant le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu de "génocidaire" dans sa conduite de la guerre à Gaza.

Israël a immédiatement accusé M. Petro de "récompenser" le mouvement islamiste palestinien Hamas qui a, de son côté, salué l'annonce du dirigeant colombien, la qualifiant de "victoire".

M. Petro avait vivement critiqué, à plusieurs reprises, la guerre menée par Israël dans la bande de Gaza après les attaques sans précédent du Hamas dans le sud du territoire israélien le 7 octobre.

"Demain (jeudi), les relations diplomatiques avec l'Etat d'Israël seront rompues (parce qu'il a) un gouvernement, un président génocidaire", a déclaré mercredi le président colombien, lors d'un discours prononcé devant plusieurs milliers de partisans à Bogota à l'occasion du 1er-Mai.

En Israël, le chef du gouvernement est le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, tandis que le président, Isaac Herzog, a  un rôle avant tout symbolique.

"On ne peut pas revenir aux époques de génocide, d'extermination d'un peuple entier", a déclaré le président colombien. "Si la Palestine meurt, l'humanité meurt", a-t-il lancé, déclenchant les vivats de la foule.

Le ministre israélien des Affaires étrangères Israël Katz a aussitôt réagi en qualifiant Gustavo Petro d'"antisémite". "Le président colombien avait promis de récompenser les meurtriers et violeurs du Hamas, aujourd'hui il a tenu promesse", a écrit M. Katz sur X.

"Nous apprécions grandement la position du président colombien Gustavo Petro (...) que nous considérons comme une victoire pour les sacrifices de notre peuple et sa cause qui est juste", a déclaré pour sa part dans un communiqué la direction du Hamas, en appelant d'autres pays d'Amérique latine à "rompre" leurs relations avec Israël.