BRUXELLES: Après une longue période de tension entre Paris et Ankara, Emmanuel Macron espère « pouvoir avancer » avec son homologue turc Recep Tayyip Erdogan, avec lequel il s'est entretenu jeudi à Bruxelles, où ils se sont entendus pour des actions humanitaires en Ukraine.
Au cours d'un rencontre avant le sommet de l'Otan, les deux chefs de l'Etat ont acté leur « volonté » de « travailler ensemble » pour plaider, auprès de Vladimir Poutine, « pour un cessez-le-feu » en Ukraine, a déclaré Emmanuel Macron devant la presse.
Ils ont également décidé de mener « des opérations humanitaires communes », notamment à Marioupol, une ville de l'est de l'Ukraine soumise à un siège et des bombardements dévastateurs depuis des semaines de la part de l'armée russe.
Chacun de leur côté, les deux présidents ont pris des initiatives pour chercher une issue diplomatique à la guerre, M. Erdogan ayant proposé d'accueillir en Turquie un sommet réunissant Ukraine et Russie.
Selon le président français, la situation créée par la crise ukrainienne est l'occasion d'une « clarification stratégique » de « la part de la Turquie dans notre relation » au sein de l'Otan, et sur les dossiers de « la Libye ou du Proche et Moyen-Orient ».
Il s'agit de « pouvoir avancer sur beaucoup de dossiers qui parfois nous avaient séparés », ce qui est « un élément positif dans un contexte lourd ».
Cette rencontre est intervenue alors que Paris et Ankara cherchent depuis plus d'un an à améliorer la relation bilatérale, affectée par une série de contentieux sur la Méditerranée orientale, où un incident a opposé des bâtiments turc et français en juin 2020, la Libye ou la Syrie.
En octobre 2020, M. Erdogan avait mis en cause la « santé mentale » de M. Macron et l'avait accusé de mener une « campagne de haine » contre l'islam.